Cholet a ouvert mardi soir le bal des playoffs 2021-2022 de Betclic Elite en faisant tomber l’ASVEL sur son parquet. L’équipe de Laurent Vila, auteur d’une deuxième partie de saison féérique, croit en ses chances de faire tomber le leader de la saison régulière dès vendredi soir à La Meilleraie (20h30), dans ce quart de finale en deux manches gagnantes.
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Chaque saison amène son lot de surprises en championnat de France. Depuis l’instauration des demi-finales et finales au meilleur des cinq matches en 2013 et hors playoffs en matchs secs en 2021, seules deux éditions ont vu les deux premières têtes de série s’affronter en finale (Limoges et Strasbourg en 2014 et l’ASVEL et Monaco en 2019). Un scénario qui prouve que ce championnat ouvre la porte aux sensations, notamment en raison des quarts de finale qui se jouent au meilleur des trois, malgré les dominations sans partage du duo d’Euroleague en termes de budget. Cette entrée en matière des playoffs 2022 ne déroge pas à la règle : Dijon, cinquième de la saison régulière, a surclassé Limoges à Beaublanc (70-94), et Cholet – qualifié in extremis aux playoffs après avoir été relégable à la mi-saison – a renversé la tête de série numéro un, l’ASVEL, qui restait sur onze victoires de rang en Betclic Elite (70-74). Et ce sans une once d’affolement, après avoir pourtant compté 11 longueurs de retard à la pause (43-32). Un exploit qui n’en est plus un tant l’équipe des Mauges enchaîne.
« On sait qu’on est un poil à gratter et qu’on a rien à perdre. On est restés soudés et on a essayé de rester au contact jusqu’à la fin, apprécie le serein Boris Dallo, 10 points et 4 rebonds mardi soir, l’un des artisans du retour choletais, en conférence de presse. À un moment-donné, il faut arrêter de jouer les petits bras. On fait une très bonne deuxième partie de saison. On est sûrs de nous parce qu’on travaille, on a travaillé dur et on est passés par des moments difficiles pendant la saison. On était dans le seau et on a réussi à se récupérer tous seuls. La deuxième partie de saison montre qu’on est une équipe qui joue au basket. Personne ne nous voyait gagnants contre Monaco, et on a fait le job. Malgré la pression de l’enjeu, on sait qu’on peut compenser par notre esprit d’équipe, notre cohésion. Notre situation nous oblige à jouer match par match donc on ne se prend pas la tête, on compte les uns sur les autres. Je ne vois pas pourquoi il faudrait manquer de confiance ni devenir euphoriques : il faut rester sereins. On a pris le premier match, c’est très bien, mais il faut être concentrés pour le prochain. »
Le piège tendu par l’équipe de Laurent Vila s’est refermé sur l’ASVEL
Le collectif choletais n’a rien laissé au hasard mardi soir : il a saisi sa chance alors que la formation villeurbannaise était pourtant devant sans forcer à la mi-temps (43-32). « En première mi-temps, on a été hésitants, sans rythme, sans vitesse, détaille le coach Laurent Vila. Et ensuite, on a réussi à rester solidaires, à mettre en place des choses défensivement. Sur l’ensemble de la deuxième mi-temps, on a joué notre jeu avec plus de vitesse d’exécution, plus de confiance, plus de shoots ouverts, on les a limité à moins de 30 points. On voit aussi qu’on a eu une progression sur la stabilité émotionnelle de l’équipe. Personne ne s’est pris la tête, on est restés ensemble, confiants, et c’est le plus important, surtout contre une belle équipe comme l’ASVEL. Donc c’est vraiment une très belle performance, c’est ce qui a permis de renverser la rencontre. »
La bravoure collective a fait la différence par rapport aux individualités villeurbannaises. « On a joué avec beaucoup d’audace en attaque, on a joué small ball, et ça a payé, poursuit l’entraîneur. Il ont peu marqué à l’intérieur malgré Youssoupha Fall et Victor (Wembanyama). On les a contraint à ressortir le ballon, à faire le jeu par leurs extérieurs. C’est très bien d’avoir réussi à inverser cette tendance avec beaucoup plus d’engagement et de vitesse. » Evidemment, il y a aussi eu les exploits individuels. Ceux de Dominic Artis, prédominant dans le money time, celui de T.J. Campbell, auteur du tir de la gagne à 15 secondes du buzzer, et aussi celui de D.J. Hogg, absent contre Villeurbanne en saison régulière il y a 15 jours et auteur de 11 de ses 16 points en trois minutes au deuxième quart, sans qui un retour n’aurait probablement pas eu lieu. « D.J. (Hogg) nous donne d’autres options dans le jeu. il a été efficace dans les tirs, c’est forcément un plus pour nous », apprécie logiquement le coach de 46 ans.
Menés pendant 35 minutes, les Choletais ont, en plus, le luxe d’avoir des éléments à corriger. « Ce qui est intéressant, c’est que nous ne faisons pas le meilleur match de notre saison et qu’on a encore des erreurs à corriger. On sait qu’on a des hauts et des bas, on voit qu’on fait 16 pertes de balles par exemple ». Ce qui devrait entrainer quelques sueurs froides au staff élargi de l’ASVEL au moment de préparer le match 2.
Deux salles, deux ambiances
A l’opposé, l’ASVEL s’est mis dos au mur. L’équipe de T.J. Parker – qui avait mis au repos Raymar Morgan, Matthew Strazel et Kostas Antetokounmpo mais aussi benché Antoine Diot, ce qu’il justifie comme « un choix » – plonge à l’évidence dans le doute, tandis qu’elle avait ce match 1 en main et qu’elle s’est fait griller la politesse pour prendre le large alors qu’elle en avait les moyens. « C’était pas nous. Nous avons raté beaucoup de tirs ouverts en première mi-temps (4/13 à 3-points), la balle n’a pas assez bien bougé. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas fait un match avec 16 balles perdues pour 12 passes décisives. On avait pris l’habitude de bien servir Youss (Fall) et ce soir, il ne prend que 3 tirs (alors qu’il avait signé un double double le 10 mai face au même adversaire). Ils nous ont sorti de notre plan de jeu habituel. Il faut féliciter Cholet, ils n’ont rien lâché. Ils sont venus et ils ont mis des gros tirs. C’est une équipe qui est sur une super dynamique. »
Pourtant plus expérimentée et devant 5 328 supporters, dont Grégor Beugnot – venu rendre hommage à Francis Allimant, qui fut pour beaucoup dans le sauvetage du club en 1992 avec Marc Lefebvre – et l’Australien David Andersen, champion avec le club en 2016, l’ASVEL a manqué sa deuxième mi-temps : 21 d’évaluation à 35 % de réussite aux tirs et 2/10 à 3-points, 43 % dans le secteur intérieur, 5 passes décisives pour 10 balles perdues… Et particulièrement les minutes les plus chaudes, perdant notamment 12-22 le dernier acte. « On ne peut pas se contenter de mettre 12 points dans le dernier quart-temps, appuie le coach villeurbannais. Défensivement, ils mettent 74 points, on ne peut pas dire que c’était très mauvais. Donc on va surtout devoir rectifier les choses en attaque, et régler quelques détails en défense. » « Nous n’avons pas été dans ce que nous voulions faire et nous l’avons payé, complète le capitaine Charles Kahudi. Nous savions qu’ils allaient revenir en étant agressifs avec leur zone-press, nous avons ralenti le jeu, manqué d’adresse, moi le premier, et nous les avons laissés courir. Nous prenons quarante points en seconde mi-temps. C’est beaucoup trop, surtout en playoffs. »
Malgré la perte de l’avantage du terrain, le frère de Tony ne semble pas inquiet quant à la suite de la série. « On est conscients que ce premier match peut être crucial mais il peut aussi agir comme réveil. On vient quand même de gagner onze matches d’affilée, ce n’est pas sur un seul match qu’on peut juger ce qu’on produit. Les playoffs, c’est ça, c’est une série, et il faut réajuster les choses. »
« Nous sommes conscients du challenge et que, si nous perdons, nous rentrons à la maison » – Charles Kahudi, capitaine de l’ASVEL
Cholet aura vendredi soir une occasion en or d’éliminer la tête de série numéro un – qui plus est double tenante du titre – dès les quarts de finale, ce qui n’est plus arrivé depuis 2017 et l’éviction de Monaco par… l’ASVEL, en trois manches gagnantes. « Maintenant, nous savons que nous n’avons pas le choix. Il va falloir gagner à Cholet, conclut le capitaine villeurbannais. Nous savons que nous en sommes capables, mais nous devrons aborder le match en étant plus précis. Et surtout, nous devrons jouer pendant quarante minutes. On s’est parlés dans le vestiaire, il n’y a pas eu de soufflante. Nous sommes conscients du challenge et que, si nous perdons, nous rentrons à la maison. Nous avons à cœur de réagir et j’espère que vendredi, ce sera un autre match. »
La Meilleraie, déjà à guichets fermés (5 191 places) pour le match 2 vendredi soir (20h30, à suivre sur LNB TV), attend de pied ferme une équipe contre laquelle elle sait qu’un nouvel exploit est désormais possible, pour ainsi dérocher une qualification dans le dernier carré. Un bonus ou un vrai défi ? « On a gagné le droit d’aller en playoffs, maintenant on joue chaque match comme si c’était le dernier… mais pour le gagner, pas en faire cadeau, annonce le coach choletais Laurent Vila. On sait que c’est une série et qu’on a gagné le premier match. On est satisfaits de cette victoire, évidemment, mais on n’a encore rien fait. Il faut tout de suite se projeter sur le prochain match, récupérer et mettre encore des choses en place pour régler des détails. Ce deuxième match n’a pas encore commencé : on est focalisés sur cette série. Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir jouer la deuxième manche à domicile. Et là c’est certain qu’on va avoir une Meilleraie vraiment très chaude. »
« L’idée, c’est de ne pas trop se mettre de pression pour commencer, présente tranquillement Boris Dallo. On doit être capables de jouer le basket qu’on joue depuis janvier. On sait que le public sera là. On se servira d’eux pour avoir un regain d’énergie et prendre ce match. » Le rendez-vous pour un coup de balai est pris. Un scénario qui aurait été inimaginable encore à la mi-saison, tant au vu du budget villeurbannais et de son effectif élargi que des déboires choletais de débuts d’exercice, mais qui n’est pourtant qu’à seulement 40 minutes de se réaliser.
À Villeurbanne.
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Chaque saison amène son lot de surprises en championnat de France. Depuis l’instauration des demi-finales et finales au meilleur des cinq matches en 2013 et hors playoffs en matchs secs en 2021, seules deux éditions ont vu les deux premières têtes de série s’affronter en finale (Limoges et Strasbourg en 2014 et l’ASVEL et Monaco en 2019). Un scénario qui prouve que ce championnat ouvre la porte aux sensations, notamment en raison des quarts de finale qui se jouent au meilleur des trois, malgré les dominations sans partage du duo d’Euroleague en termes de budget. Cette entrée en matière des playoffs 2022 ne déroge pas à la règle : Dijon, cinquième de la saison régulière, a surclassé Limoges à Beaublanc (70-94), et Cholet – qualifié in extremis aux playoffs après avoir été relégable à la mi-saison – a renversé la tête de série numéro un, l’ASVEL, qui restait sur onze victoires de rang en Betclic Elite (70-74). Et ce sans une once d’affolement, après avoir pourtant compté 11 longueurs de retard à la pause (43-32). Un exploit qui n’en est plus un tant l’équipe des Mauges enchaîne.
« On sait qu’on est un poil à gratter et qu’on a rien à perdre. On est restés soudés et on a essayé de rester au contact jusqu’à la fin, apprécie le serein Boris Dallo, 10 points et 4 rebonds mardi soir, l’un des artisans du retour choletais, en conférence de presse. À un moment-donné, il faut arrêter de jouer les petits bras. On fait une très bonne deuxième partie de saison. On est sûrs de nous parce qu’on travaille, on a travaillé dur et on est passés par des moments difficiles pendant la saison. On était dans le seau et on a réussi à se récupérer tous seuls. La deuxième partie de saison montre qu’on est une équipe qui joue au basket. Personne ne nous…
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Photo : Dominic Artis (Infinity Nine Media)