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La SIG Strasbourg réalise une grosse performance à Nancy

Dans un palais des Sports Jean-Weille archi comble, le derby de l'Est a livré toutes ses promesses. Auteure d'une excellente première mi-temps, la SIG Strasbourg retrouve des couleurs en Lorraine (74-80).

Hugo Invernizzi (Strasbourg). ©SIG

« C'est très dur d'aller gagner à Nancy », affirmait Thomas Drouot après la rencontre en conférence de presse. C'est également dur de remporter trois derbys dans la même saison. Pourtant, Strasbourg l'a fait en réalisant une prestation aboutie sur le parquet du SLUC Nancy ce samedi en fin de journée et a fini par s'imposer malgré un sursaut nancéien en fin de partie.

Le dénouement en Betclic Elite est tendu cette saison. La course au top 10, synonyme de qualification pour le play-in, intéresse de nombreuses écuries. Nancy comme Strasbourg pouvaient y prétendre en début de saison. Seulement, depuis deux mois, les dynamiques des deux écuries du Grand-Est sont diamétralement opposées. Retenez plutôt le mot maintien pour des Alsaciens dont le bilan avant ce match faisait froid dans le dos (8 défaites en 9 matches). A l'inverse, pour les Lorrains, le mois de mars était grandiose, et une victoire devant leurs supporters leur aurait permis de confirmer des prestations solides face à la JL Bourg ou encore Le Mans Sarthe Basket et de faire un pas de plus pour valider un spot en play-in.

Gentilly a affiché guichets fermés Crédit photo : Gauthier Carboni

Un succès collectif mérité pour la SIG Strasbourg

Néanmoins, la SIG Strasbourg arrivait en Lorraine avec un regain d'optimisme. Proches de faire tomber le club de la capitale au Rhénus (79-87), il y a une semaine, les hommes de Thomas Drouot ont entamé ce derby avec la même envie et ont joué crânement leur chance en terre ennemie. « On mérite de gagner. Je pense qu'on a été meilleurs », estimait Hugo Invernizzi après la rencontre, heureux du retour de Vitalis Chikoko (8 points à 100 %, 4 rebonds, 3 passes décisives, en 14 minutes).

Les Alsaciens ont montré du caractère en première période, en témoignent les 11 rebonds offensifs pris à la pause. « On a respecté le plan de jeu, on a eu une adresse dans nos standards ». L'ensemble de ces paramètres offrait de la sérénité aux SIG men qui s'emparaient des commandes à mi-chemin (31-43).

Nancy désuni, part de trop loin, de la déception à l'arrivée

En seconde mi-temps, malgré l'appui de leur public, les Cougars subissaient la tornade et le jeu collectif des Bas-Rhinois à longue distance, menés par un trio Artis-Invernizzi-Caupain JR (58 points 21/34 au tir, en cumulé). Au bord du naufrage (40-59), les locaux jouaient jusque là sans un partage du ballon. Le capitaine lorrain regrettait un retour en arrière après de belles performances enregistrées ces dernières semaines. « Sur les trois derniers matchs on joue bien, on a été agressifs. Ce soir, on a été soft comme en début de saison. Chacun veut jouer pour soi, c'était le même type de match qu'on faisait en octobre. »

Grâce à la précision (4/5 à trois points en deuxième période) de son sniper Chris Clemons, le SLUC Nancy effectuait son retour de l'enfer. La défense des visiteurs se découvrait, Nancy pouvait entretenir l'espoir. Un espoir qui se sera transformé en regrets dans les rangs des Meurthe-et-Mosellans, quelques secondes plus tard. « On avait averti les garçons qu'il fallait développer un combat. On avait donné comme objectif, 74 points encaissés, » lâchait Sylvain Lautié. La SIG Strasbourg a su dénicher des ressources qu'elle ne trouvait plus depuis décembre dernier. « Tous les petits ballons étaient pour eux ». Ce ballon vaut de l'or, et Strasbourg en a pris soin « La première chose qui me plaît vraiment ce sont les huit balles perdues, c'est une stat qui change le match,» expliquait Thomas Drouot. Un record tout simplement pour cette saison qui illustre un bon partage du ballon.

La rugosité des Cigognes a limité la cavalcade des Cougars et un Shevon Thompson loin de ses standards

Shevon Thompson, le pivot Jamaïcain, a passé une soirée difficile malgré une ligne de stats correcte (10 points 8 rebonds en 20 minutes). « On l'a ciblé, on savait qu'avec ou sans lui ce n'était pas la même équipe, » justifiait-on du côté Alsacien. Le meilleur rebondeur de la ligue a commis deux fautes en quelques instants après la reprise en seconde période. Renvoyé sur le banc à 17 minutes de la fin, le staff du SLUC a lancé Zacharie Perrin (2e plus gros temps de jeu de son équipe, près de 26 minutes). L'ancien intérieur des Sharks d'Antibes a longtemps été un sujet d'inquiétude pour Strasbourg et sa centaine de supporters.

Le duo Clemons-Thompson n'a pas été régulier. Crédit photo : Gauthier Carboni

La SIG Strasbourg a eu très chaud en fin de match, mais a tenu bon cette fois-ci

« On ne fait pas le match parfait, on fait un bon match sans être fantastique », concluait Invernizzi. Son entraîneur regrettait d'avoir « jouer trop lentement à certains moments ». Il nuançait, dans la foulée : « d'un autre côté, nous avons été sous contrôle et cela nous a aidé à ne perdre que 8 ballons ». Strasbourg a su accélérer grâce à ses artilleurs du soir Hugo Invernizzi et Dominic Artis en seconde période, avant de se relâcher et d'offrir des paniers en transition aux locaux, qui en profitèrent (64-65) « On était un peu devant et on leur a donné des ballons pour revenir. On a arrêté de jouer et de bouger la balle. On était trop statiques ».

Le money time s'est soldé par un combat dans les airs ou dans la peinture. Les outsiders ont tenu bon et ont bénéficié d'une maladresse aux lancers francs de leurs adversaires. « Perrin a eu une grosse activité au rebond, dans les rolls. Il nous a fait mal, sur la fin du match ». Néanmoins, le retour de Vitalis Chikoko a été payant « Vitalis n'a fait que deux entraînements avec l'équipe, c'est la première fois que Troy (Caupain) joue avec Vitalis. Il faut que l'équipe se réadapte à lui ».

"Gagner à Nancy ça n'arrive pas tous les ans "

Strasbourg retrouve donc un meilleur visage comme en témoigne près d'une heure après le buzzer la communion d'une vingtaine de supporters de la SIG Army célébrant la victoire devant le car des joueurs. « On va savourer, gagner à Nancy ça n'arrive pas tous les ans. On se rend compte de cette grosse performance de gagner ici, » se félicitait Thomas Drouot. Prolongé à la tête de la SIG jusqu'en fin de saison, le natif de Paris a insisté sur le mot progrès : « avant de parler de victoires ou de défaites, il y a un process à suivre. On a une équipe avec des qualités. Je pense qu'il y a une marge de progression pour toutes les utiliser. »

À Nancy,

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