Retraitée des parquets depuis un an, l’Espagnole Laia Palau a fait part au quotidien As de sa longue expérience notamment à l’étranger.
Par deux fois la légende espagnole a porté le maillot de Bourges (2004-06 et 2017-18), mais elle aussi roulé sa bosse en Pologne, République tchèque, et Australie. Laia Palau fut non seulement une meneuse de jeu et de femmes exceptionnelle mais sa personnalité est également hors des sentiers battus et elle a toujours été curieuse de découvrir ce qui se passe en dehors des parquets.
« Je garde ça comme le trésor le plus précieux de ma vie, déclare t-elle à propos de ses expériences à l’étranger. Quand je vois des Américains qui viennent ici comme ils pourraient être n'importe où ailleurs, qui ne sortent pas de chez eux, qui regardent seulement Netflix et vont à la salle... Je ne comprends pas. J’ai toujours essayé de chercher des endroits où je voulais être, où il y avait quelque chose au-delà du basket-ball. Le projet sportif passait toujours en premier, les équipes où je pouvais gagner. L'Euroleague et l'équipe nationale ont toujours été mes phares, mais il y a bien plus de choses dans la vie. Notre monde est très absorbant et si vous ne trouvez pas quelque chose d'extérieur, vous pouvez devenir obsédé. Le basket est infini et il faut essayer de trouver l’équilibre. C'est une autre de mes vertus, avoir les bonnes équipes. Par exemple, j'ai clairement dit que je ne voulais pas aller en Russie, je me fichais de ce qu'ils me payaient. Ce sont donc des préjugés, hein, mais je ressentais cela, tout comme la WNBA. Je n'ai pas assez aimé ça pour hypothéquer ma vie. J'ai joué avec les meilleures du monde, la compétition était déjà une émotion pour moi. Ma carrière a été définie davantage par des non que par des oui. Même sur le terrain. La détermination de ne pas tirer, de passer, est aussi une décision personnelle. Sans marquer un seul panier, regardez tout ce que j'ai accompli... »
A la question de savoir si de ne pas avoir mis les pieds en WNBA est une épine dans son épais palmarès, elle répond :
«Pas du tout. Même, à la toute fin, quand je suis allé en Australie, j'ai reçu une semi-offre, une option pour aller à Los Angeles dans une magnifique équipe. J'y ai réfléchi sérieusement, pour la première fois j'ai pensé à tout ce que je devais accepter, à tout ce que cela implique d’aller en WNBA. Il n'y a pas que le basket. Je savais que ce serait stressant pour moi mentalement, que je ne serais pas bien. Et ça m'a fait peur, je ne me voyais pas préparée. »
Photo : FIBA