Battue mercredi soir à domicile par les Italiens de Venise au terme d’une prestation offensive très limitée (62-73), la JL Bourg pouvait difficilement imaginer pire mise en route en ouverture de la saison d’Eurocup. Le coach bressan Laurent Legname déplore le faux-départ de son équipe mais surtout le comportement de certains joueurs, sur et en dehors du terrain.
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« Je ne suis pas frustré, juste déçu du comportement de certains. » Après la rencontre contre Venise, Laurent Legname ne pouvait cacher son amertume. Presque même du dépit, de la rancoeur, de la désolation. Pour le premier match de sa carrière en Eurocup – l’une des raisons de sa présence à la JL Bourg, – le coach arrivé dans l’Ain à l’intersaison a tenté d’inverser la tendance, s’agitant comme à son habitude sur le banc, sans parvenir à réveiller son effectif. Un à un, chaque joueur s’est vu appelé, voire recadré par le technicien varois pendant quasiment toute la rencontre afin d’ajuster certains détails : des choix, des positionnements, des intentions.
Insuffisant malgré tout pour compenser la piètre performance offensive de son groupe, amorphe pendant plus de trois quart-temps. Vite distancée par les Italiens, emmenés notamment par leur intérieur Mitchell Watt (16 points, 12 rebonds), la Jeu affichait l’effrayante statistique de 4/21 à 2-points (soit 19 %) à la mi-temps (26-34). En deuxième mi-temps, ce sont les pertes de balles, au nombre de dix, qui ont empêché un come-back alors que les coéquipiers de Rasheed Sulaimon (11 points à 5/17 aux tirs, 5 rebonds) avaient recollé à -6 (56-62, 34e). Après avoir compté jusqu’à 16 points d’avance, Venise l’emportait logiquement (62-73) grâce notamment aux shoots primés de l’international italien Stefano Tonut (14 points, 5 passes) et de l’ancien NBAer Austin Daye (13 points) dans le money time.
« Certains n’ont pas compris ce qu’était le niveau de l’Eurocup et le professionnalisme que cela implique. La parole, c’est bien beau, mais la parole n’a jamais fait gagner un match. Je suis déçu par le comportement de certains, je ne m’attendais pas à ça » – Laurent Legname
Après les trois victoires initiales en Betclic Elite, Laurent Legname vit ses premiers moments difficiles après la défaite contre Nanterre puis celle de Venise, deux revers à domicile. « Parfois, c’est simple le basket. Quand vous avez les bonnes opportunités, les bons tirs et que vous ratez tout, même des lay-ups, vous ne pouvez pas gagner. Nous avons été catastrophiques au niveau de l’adresse. Notre défense n’était pas si mauvaise mais nous n’avons pas marqué pendant 7 minutes, ça ne suffit pas pour gagner… Certains joueurs n’étaient pas concernés par le combat, l’agressivité. La seconde mi-temps s’est un peu mieux passée, certains joueurs ont essayé de réagir mais c’est trop difficile si seulement deux ou trois joueurs sont concernés par le jeu. On jouait contre une meilleure équipe, c’est tout », soupirait l’entraîneur burgien.
D’un premier abord, Laurent Legname a déploré le niveau de jeu de son équipe sur le terrain. Aucun joueur n’ayant dépassé les 13 d’évaluation (66 d’évaluation totale malgré une nette domination au rebonds, 41 à 28), notamment Axel Julien (5 points à 2/9 aux tirs, 7 passes, 4 pertes de balles pour 5 d’évaluation en 33 minutes), quelques jours après avoir réalisé son record en carrière contre Nanterre. Il faut dire que le Reyer Venezia – et son effectif majoritairement inchangé par rapport à l’an dernier – a livré une prestation solide (10 pertes de balles contre 16 pour la Jeu, 42,3 % à 3-points contre 28,6 %). C’est ensuite que le discours du technicien varois est allé plus loin, dans l’implication et la mentalité du groupe.
« Je commence à me demander si certains ne sont pas en mesure de faire mieux… Peut-être que certains n’ont pas envie de se faire mal. Ce que je constate, c’est que certains n’ont pas compris ce qu’était le niveau de l’Eurocup et le professionnalisme que cela implique. La parole, c’est bien beau, mais la parole n’a jamais fait gagner un match. Je suis déçu par le comportement de certains, je ne m’attendais pas à ça. On peut accepter qu’on soit moins adroits un soir, ça arrive. Mais ne pas être concerné, de ne pas être focus 100% basket quand on a la chance de faire ce métier, de jouer l’Eurocup, d’être soutenu par une salle, des partenaires… Certains n’ont pas conscience de ça, ils ne sont pas dans la vraie vie. Je me suis trompé sur certaines personnes. Pas au niveau basket mais dans tout le reste. Ça manque de professionnalisme, de détermination… Je ne suis pas frustré, je suis vraiment déçu. Et je ne pense pas qu’on puisse corriger ça. On peut corriger ça dans l’éducation, ce n’est pas après 20 ans qu’on peut changer ça. Ils sont dans une situation trop confortable. C’est comme ça, on fera avec, on va se battre, je vais me battre en tout cas. Mais s’il faut en laisser de côté, j’en laisserai de côté… »
JaCorey Williams visé ?
Sans le nommer, on peut largement estimer que Laurent Legname pointe du doigt JaCorey Williams, encore très peu utilisé (2 points à 1/4 aux tirs, 3 pertes de balles en 12 minutes) et grondé à plusieurs reprises, lui qui tournait à 15,0 points à 58,6 % aux tirs, 7,4 rebonds en 26 minutes en Eurocup la saison dernière avec Trentino. D’autres également. « Il manque du talent en attaque, certains n’ont pas le niveau escompté. Je pense que C.J. (Harris) nous manque beaucoup, Maxime (Courby) aussi. D’autres devraient être présents là où on les attend… et il ne sont pas là. C’est compliqué », reprend le coach.
Pendant le match, Laurent Legname a notamment laissé les joueurs s’expliquer entre eux le temps d’un temps-mort, pour provoquer un électrochoc. « Vous savez, quand on répète les formes de jeu adverse, qu’on bosse énormément à la vidéo, qu’on dit que ça va se passer comme ça et que les mecs font des erreurs parce qu’ils n’écoutent pas, parce qu’ils ne sont pas concernés. Une fois, deux fois, trois fois… A un moment donné, ce n’est pas normal. Le coach ne joue jamais, ce sont aux joueurs de se responsabiliser. Force est de constater que ce n’est pas le cas. Je les ai laissés discuter entre eux pour qu’il réagissent un peu. C’est une manière de manager pour qu’ils s’approprient les choses. » A en écouter les dires du coach, pas certain que cela fonctionne. « Je sais où je vais. J’avancerai avec mes valeurs, avec ce que je crois, avec ce qui a fait ma réussite depuis neuf ans », a-t-il conclu sobrement.
Seule éclaircie dans la tempête : les débuts intéressants d’Hayden Dalton (8 points, 4 rebonds en 20 minutes) et sa capacité à espacer le jeu grâce à son shoot extérieur (2/5 à 3-points mercredi soir). « Honnêtement, ce n’était pas du tout la façon dont nous voulions commencer l’Eurocup, confie l’intéressé. Il y a certaines choses sur lesquelles nous devons travailler en équipe et nous n’avons pas montré de quoi nous sommes vraiment capables. Nous n’avons quasiment pas marqué pendant la première mi-temps… C’est décevant. »
« Bourg est une très bonne équipe. Mais vous savez, dans le basket aujourd’hui, tout le monde oublie que construire une équipe est un processus qui prend du temps. » – Walter De Raffaele, coach de Venise
Côté adverse, le coach de Venise Walter De Raffaele est satisfait de la prestation de ses joueurs, malgré la blessure à la cheville de Julyan Stone. « C’était le premier match de la saison en Eurocup donc c’était un peu émouvant pour tout le monde. J’ai bien aimé notre attitude défensive pendant 40 minutes, particulièrement quand ils sont revenus dans les dernières minutes. Notre défense a été la clé de la rencontre, ce qui est toujours difficile à l’extérieur. Nous avons fait un très bon travail sur Axel Julien et les autres arrières, tout le monde était concentré sur nos objectifs, contrairement à nos deux derniers matches en Italie (NDLR : contre Milan et Bologne). »
L’ancien champion NBA Austin Daye (13 points dont trois tirs primés dans le dernier acte), qui entame sa quatrième saison à Venise, a été le facteur X de la rencontre. « Tout le monde sait à quel point Austin est talentueux. Parfois, il s’éloigne de son talent. Mais ce soir, il a fait un match cohérent », poursuivait le technicien aux lunettes teintées. « Notre objectif est de trouver notre identité le plus tôt possible. Nous voulons rivaliser autant que possible avec tout le monde et montrer que nous jouons en équipe, c’est la chose la plus importante pour pouvoir être performants. »
Concernant Bourg-en-Bresse, l’entraîneur souligne toutefois que la majorité du groupe bressan a été modifié à l’intersaison et qu’il faut faire preuve de patience. « Bourg est une très bonne équipe. Mais vous savez, dans le basket aujourd’hui, tout le monde oublie que construire une équipe est un processus qui prend du temps. En terme de philosophie, de connaissance de ses partenaires. Ils ont changé plus de la moitié de l’effectif, il faut de la patience. Mais le club a un grand potentiel. Je tiens notamment à féliciter les fans. C’est un public très fair-play, les joueurs aiment jouer dans ces ambiances. » Après une première participation à l’Eurocup, mais à huis clos, l’an passé, Bourg attendait beaucoup de sa première à domicile, devant son public, sur la scène européenne. Mais la première victoire de la saison attendra, peut-être à Ljubljana mercredi prochain, après un déplacement au Portel ce samedi en Betclic Elite (20h).
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« Je ne suis pas frustré, juste déçu du comportement de certains. » Après la rencontre contre Venise, Laurent Legname ne pouvait cacher son amertume. Presque même du dépit, de la rancoeur, de la désolation. Pour le premier match de sa carrière en Eurocup – l’une des raisons de sa présence à la JL Bourg, – le coach arrivé dans l’Ain à l’intersaison a tenté d’inverser la tendance, s’agitant comme à son habitude sur le banc, sans parvenir à réveiller son effectif. Un à un, chaque joueur s’est vu appelé, voire recadré par le technicien varois pendant quasiment toute la rencontre afin d’ajuster certains détails : des choix, des positionnements, des intentions.
Insuffisant malgré tout pour compenser la piètre performance offensive de son groupe, amorphe pendant plus de trois quart-temps. Vite distancée par les Italiens, emmenés notamment par leur intérieur Mitchell Watt (16 points, 12 rebonds), la Jeu affichait l’effrayante statistique de 4/21 à 2-points (soit 19 %) à la mi-temps (26-34). En deuxième mi-temps, ce sont les pertes de balles, au nombre de dix, qui ont empêché un come-back alors que les coéquipiers de Rasheed Sulaimon (11 points à 5/17 aux tirs, 5 rebonds) avaient recollé à -6 (56-62, 34e). Après avoir compté jusqu’à 16 points d’avance, Venise l’emportait logiquement (62-73) grâce notamment aux shoots primés de l’international italien Stefano Tonut (14 points, 5 passes) et de l’ancien NBAer Austin Daye (13 points) dans le money time.
« Certains n’ont pas compris ce qu’était le niveau de l’Eurocup et le professionnalisme que cela implique. La parole, c’est bien beau, mais la parole n’a jamais fait gagner un match. Je suis déçu par le comportement de certains, je ne m’attendais pas à ça » – Laurent Legname
Après les trois victoires initiales en Betclic Elite, Laurent Legname vit ses premiers moments difficiles après la défaite contre Nanterre puis celle de Venise, deux revers à domicile. « Parfois, c’est simple le basket. Quand vous avez les bonnes opportunités, les bons tirs et que vous ratez tout, même des lay-ups, vous ne pouvez pas gagner. Nous avons été catastrophiques au niveau de l’adresse. Notre défense n’était pas si mauvaise mais nous n’avons pas marqué pendant 7 minutes…
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Photo : Laurent Legname (Jacques Cormarèche)