Les Izvestia ont interrogé Stanislav Eremine, 68 ans, l’ancien meneur de jeu et capitaine de l’équipe d’URSS, ancien colonel de l’Armée Rouge, devenu président du conseil des entraîneurs de la Fédération russe de basket-ball et celui-ci porte un regard inquiet sur le basket de son pays.
A propos de la Super League, qui réunit 16 clubs qui ne participent pas à la VTB League, il déclare:
« Le nombre d’étrangers signés par les clubs est en nette augmentation. Presque toutes les équipes du championnat jouent maintenant avec de bons étrangers. Dans le même temps, il n’y a presque pas de nouveaux basketteurs russes de grande qualité. Ceci est une alarme. Presque pas de nouveaux noms apparaissent. Par exemple, cette année, de nombreux joueurs sortis du CSKA sont venus dans différents clubs de Super League et ils sont loin d’être parmi les meilleurs. Et ceux-ci étaient prometteurs, de jeunes joueurs en qui on avait de grands espoirs. »
Le président d’Avtodor, Vladimir Rodionov, a affirmé que dans deux ans, l’équipe nationale russe serait sur le point de s’effondrer du fait qu’il n’y aurait tout simplement pas de joueurs assez compétitifs. Qu’en pense Eremine ?
« Je soutiens Rodionov dans cette affaire. Nous sommes au bord d’une crise très grave. Lorsque la galaxie des leaders actuels – Shved, Vorontsevich, Kulagin, Kurbanov, Fridzon terminera sa carrière dans l’équipe nationale, il n’y aura pas de remplaçants équivalents. Il n’y a pas assez de talents parmi les jeunes. Que puis-je dire? Aucun de nos représentants ne joue en NBA alors que dans beaucoup de pays européens, où il n’y a jamais eu de grandes traditions de basket-ball, plusieurs jouent en même temps. Nous soulevons constamment la question de la formation lors des réunions du comité d’entraînement de la Fédération. Néanmoins, nous avons une très bonne équipe de professionnels expérimentés qui travaillent dans le basket depuis de nombreuses années. Tout le monde anticipe cette crise et tente de transmettre des informations sur les moyens de s’en sortir aux dirigeants de la Fédération. »
Les Izvestia ont posé à Stanislav Eremine la question de la compétitivité du Zenit Saint-Peterbourg en Euroleague alors que celui-ci compte à cet instant 2 victoires et 4 défaites.
« Le club de Saint-Pétersbourg n’a pas été formé pour l’Euroleague. Ils ne sont donc pas prêts à rivaliser sur un pied d’égalité avec les meilleurs clubs du continent. Il y avait de tels espoirs avant la saison, mais ils étaient d’abord associés au talent de Joan Plaza (NDLR: le coach espagnol, qui a entraîné précédemment le Real Madrid, Baladone, Malaga et le Zalgiris Kaunas). L’équipe est très fébrile et il semble que l’Espagnol n’arrive pas à motiver les étrangers, surtout dans le championnat national. Dans presque tous les matches, le Zenit a eu d’incroyables sautes d’humeur. C’est une découverte désagréable pour moi. À ce rythme, ils peuvent être privés de playoffs en VTB League (NDLR: le Zenith est 10e avec 2 victoires et 4 défaites) »
Stanislav Eremine est beaucoup plus confiant en ce qui concerne les possibilités du CSKA Moscou (5-1) et du Khimki Moscou (4-2):
« Le CSKA et Khimki sont très bien équipés et, malgré les blessures des joueurs principaux, les deux clubs vont se battre pour accéder au Final Four. J’en suis sûr. D’une façon générale, l’Euroleague est un championnat très intéressant cette année. Les leaders sur le long terme de la compétition – Fenerbahçe et le Real Madrid – sont placés au bas du tableau. Les Turcs ont déjà subi cinq défaites, les Espagnols, quatre. Beaucoup de résultats sensationnels correspondent à des fins imprévisibles. C’est génial. »