Pour le 15e année consécutive le All-Star Game LNB se jouera le 29 décembre à guichets fermés. C’est une magnifique réussite qui doit beaucoup à son producteur Pascal Biojout, le directeur de l’agence Sport+ Conseil. Il nous fait entrer dans cette interview dans les détails de l’organisation de ce show inspiré du grand frère de la NBA.
Deuxième partie de l’interview.
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Qu’est-ce qui fait que le match est réussi ? Quelques têtes d’affiche comme cette année Boris Diaw, un match serré, la quantité de dunks et de gestes créatifs ?
Evidemment, on est ravi d’avoir Boris Diaw cette année, c’est un plus pour tout le monde. Il faut un bon dosage entre le côté spectaculaire et le côté vrai basket. C’est important que les joueurs prennent du plaisir, ça se voit. Il y a eu une édition où le match était un peu du hourrah basket mais sur les deux ou trois dernières années, le match était à la fois sérieux mais all-star et c’est ça les ingrédients de la réussite.
Vous n’avez jamais remis en question le cadre du match ? Lors des premières éditions en province, c’était Est contre Ouest comme en NBA, y a-t-il d’autres formules ? Organiser par exemple un match à enjeu avec des primes offertes aux vainqueurs ?
Le format du match all-star n’est pas remis en question même si ça ne veut pas dire qu’on n’y réfléchit pas et que l’on ne regarde pas toutes les possibilités. On en revient toujours à cette formule Français contre étrangers qui évoluent en France, qui fait que ça représente plus que Est-Ouest ou Nord-Sud un petit challenge à la fois pour les joueurs et le public. On le voit chaque année : les joueurs français sont ravis de jouer ensemble contre les joueurs étrangers et vice-versa. Cette émulation donne un peu de sel au match. Je ne suis pas bien certain que donner des primes à la victoire soit dans l’esprit du All-Star Game.
Quel est le record d’affluence pour un All-Star Game ?
C’était l’année dernière avec 15 802 spectateurs.
Hormis au Stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq pour l’Euro 2015, il s’agit du record en France pour un match de basket ?
Je ne sais pas si c’est le record car je ne connais pas les affluences pour la Coupe de France mais ce que je peux dire c’est que l’on utilise toutes les capacités possibles en termes de tribunes qui sont assez basses.
« On est allé visiter l’UArena et étudier les potentialités. On peut dire que ça peut être une alternative à l’AccorHôtel Arena avec une capacité plus importante »
Avez-vous envisagé de délocaliser le All-Star Game au stade Pierre-Mauroy de Lille ou à l’UArena de Nanterre ?
Le Stade Pierre-Mauroy, c’est quelque chose que l’on avait regardé très tôt avec Nike avant même son ouverture officielle. L’idée sous-jacente est tout le temps la même, être les premiers. Et là être les premiers à faire un événement sportif dans cette salle de dimension incroyable. On n’était pas allés plus loin essentiellement pour des raisons de chauffage. Le All-Star Game ayant lieu en décembre c’était pour nous inenvisageable de l’organiser là et les faits nous ont donnés raison puisque le concert de Dépêche Mode a été annulé en dernière minute à cause du froid. Cela avait conduit les responsables du Stade Pierre-Mauroy à mettre en place des solutions de chauffage. Depuis il y a eu des événements sportifs, du hand, du basket, du tennis. Je ne dis pas « jamais » mais ce n’est pas quelque chose que l’on regarde aujourd’hui. On est allé visiter l’UArena et étudier les potentialités. On peut dire que ça peut être une alternative à l’AccorHôtel Arena avec une capacité plus importante, un potentiel vidéo qui est aussi potentiellement important mais ce n’est pas comme à Lille un demi-stade, on est sur un stade de rugby-foot donc avec un terrain de basket qui est forcément un peu plus loin, ce qui entraîne d’autres conséquences. Comme pour tout le reste pour le All-Star Game, on ne s’interdit rien, on regarde, on veut être créatif sachant que la configuration de l’AccorHôtel Arena est très bien. C’est une vraie salle de spectacle qui aujourd’hui nous va bien. On verra à l’avenir.
Savez-vous quel est chaque année le pourcentage de gens qui viennent pour la première fois au All-Star Game ?
C’est une extrapolation. Les personnes qui viennent au All-Star Game reviennent en général une fois voire deux fois et pas forcément l’année suivante. Ce qui veut dire que l’on a à la fois de la fidélisation et à la fois du renouvellement, ce qui est ce que l’on recherche. Donc schématiquement on a la moitié de la salle avec des gens qui reviennent et l’autre moitié avec des gens qui viennent pour la première fois. C’est ce qui explique aussi les quinze ans à guichets fermés. Il y a un bouche à oreille qui fonctionne sur l’événement qui est très important. Quinze années à 15 000 plus la première année 11 000 –on avait galéré-, on est à 236 000 spectateurs sur l’événement.
Peut-on dire que le All-Star Game français est le plus abouti en Europe ?
C’est difficile pour un organisateur de s’auto-complimenter.
Posons la question différemment : y a-t-il des All-Star Game de dimension importante en Europe ?
L’Allemagne fait de gros efforts pour promouvoir un All-Star Game de haut niveau. Les retours que l’on a, nous ou la LNB, d’observateurs européens qui viennent au All-Star Game, d’Allemagne, Italie, Belgique, d’autres pays de l’Est, c’est effectivement de dire que c’est le premier All-Star Game en Europe. Ce qui veut dire le deuxième All-Star Game au monde après celui de la NBA.
Donc des représentants d’autres ligues, des dirigeants étrangers, sont venus au All-Star Game français ?
La ligue allemande, la ligue belge, Jordi Bertomeu (NDLR : le Directeur Général de l’Euroleague). Je pense que le All-Star Game français a acquis une vraie réputation en Europe, ne serait-ce que pour sa capacité à mobiliser 15 500/16 000 personnes chaque année pendant la période de Noël. Ça intrigue ! (sourire)
C’est une vitrine extraordinaire alors que l’on sait que la Pro A ne bénéficie pas de grandes salles ? La plus grande à Pau fait la moitié seulement de l’AccorHôtel Arena ?
C’est un peu un showroom pour la LNB qui doit montrer ce qu’elle a de meilleur à un public divers. On dit à tort que c’est un public qui ne suit pas le championnat mais il y a de tout, un public qui aime la Pro A, le match, et aussi un public plus élargi que d’habitude. C’est un public 60% Région parisienne et 40% province. Il ne faut pas se boucher le nez et au contraire en profiter.
« Le basket peut l’être aussi mais avec une dimension verticale très importante et qui trouve un « terrain d’expression idéal » sur un All-Star Game. C’est moins le cas sur un Hand Star Game »
D’autres sports en France ont-ils repris aussi ce modèle du All-Star Game ?
Lorsque Didier Quillot est arrivé en tant que Directeur Général de la Ligue de football professionnel, sa première déclaration a été de dire qu’il souhaitait faire un All-Star Game pour le foot français. Mais, à la minute, il n’y a pas eu de suite. A l’inverse, le hand a créé son Hand Star Game il y a trois ou quatre ans. Le hand est un sport de contacts. Le basket peut l’être aussi mais avec une dimension verticale très importante et qui trouve un « terrain d’expression idéal » sur un All-Star Game. C’est moins le cas sur un Hand Star Game. Après le championnat de France de handball regroupe les meilleurs joueurs du monde et c’est l’occasion de les mettre ensemble*.
Peut-on estimer que si demain Paris se dote d’une équipe d’Euroleague, c’est le même type de spectateurs et le même type d’organisation qu’il faudra viser plutôt qu’un public de supporters ?
A Paris l’approche est forcément différente. Après une équipe de basket à Paris qui est compétitive en Euroleague peut en soi, je pense, drainer un large public. Le public parisien se déplace pour le must. Evidemment dans ce contexte-là l’habillage est important, pas forcément autant que pour un All-Star Game. Le public à Paris viendra s’il y a une équipe compétitive dans un environnement qualitatif. J’enfonce une porte ouverte…
En NBA, pour chaque match et pas seulement le All-Star Game, il y a une animation de grande qualité au niveau des mascottes, des danseuses, de l’interaction avec le public par le biais de l’écran central géant…
Chaque match d’Euroleague est important voire décisif. Je ne dirai pas que le résultat sportif est banalisé lors de la saison régulière NBA mais ce n’est pas la même chose, aussi il y a une dimension d’entertainment qui est importante. En Euroleague, en France, la dimension sportive est plus importante. Il ne faut pas reproduire un All-Star Game pour chaque match, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas soigner l’environnement du match, mais le plus important dans un match d’Euroleague c’est le sportif.
*Un record de 12 066 spectateurs a été enregistré pour l’édition 2017.
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Qu’est-ce qui fait que le match est réussi ? Quelques têtes d’affiche comme cette année Boris Diaw, un match serré, la quantité de dunks et de gestes créatifs ?
Evidemment, on est ravi d’avoir Boris Diaw cette année, c’est un plus pour tout le monde. Il faut un bon dosage entre le côté spectaculaire et le côté vrai basket. C’est important que les joueurs prennent du plaisir, ça se voit. Il y a eu une édition où le match était un peu du hourrah basket mais sur les deux ou trois dernières années, le match était à la fois sérieux mais all-star et c’est ça les ingrédients de la réussite.
Vous n’avez jamais remis en question le cadre du match ? Lors des premières éditions en province, c’était Est contre Ouest comme en NBA, y a-t-il d’autres formules ? Organiser par exemple un match à enjeu avec des primes offertes aux vainqueurs ?
Le format du match all-star n’est pas remis en question même si ça ne veut pas dire qu’on n’y réfléchit pas et que l’on ne regarde pas toutes les possibilités. On en revient toujours à cette formule Français contre étrangers qui évoluent en France, qui fait que ça représente plus que Est-Ouest ou Nord-Sud un petit challenge à la fois pour les joueurs et le public. On le voit chaque année : les joueurs français sont ravis de jouer ensemble contre les joueurs étrangers et vice-versa. Cette émulation donne un peu de sel au match. Je ne suis pas bien certain que donner des primes à la victoire soit dans l’esprit du All-Star Game.
Quel est le record d’affluence pour un All-Star Game ?
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Photos: LNB et Sport+Conseil
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