Alors qu’il bénéficie désormais d’une fenêtre en clair le dimanche sur La Chaîne L’Equipe, le basket français a végété de nombreuses années sur des chaînes confidentielles, ce que confirme Philippe Ausseur.
« Je le qualifierais par une expression populaire : on a parfois voulu mettre la charrue avant les bœufs. Vous n’attirerez des diffuseurs que si, 1- votre produit est de qualité, et 2- il y a un public qui a envie. La bonne nouvelle, c’est que les audiences de L’Équipe sont très bonnes, et en progression. Par rapport aux audiences qu’on avait sur beIN, on est sur un rapport de 1 à 10. C’est assez disruptif de dire : on va d’abord viser une fenêtre en clair sur une chaîne que tout le monde a. Dans un premier temps, ce n’est peut-être pas ce qui va nous rapporter le plus d'argent, mais nos grands partenaires, Betclic, Gedibois, Rent a Car, ont dit : « là on change de braquet. » C’est aussi ça qui est intéressant. Et le créneau, dimanche 19h, n'a pas été choisi au hasard : le foot et le rugby sont après.
Faut-il se focaliser sur le montant du contrat ou le principal est ailleurs quand on sait que même à l’époque où Altice payait 10 M€, cela ne représentait que 4% du budget moyen d’un club ?, demande Basket Le Mag. Réponse de Philippe Ausseur :
« Le niveau de vos droits TV est la conséquence d'un travail de mise en valeur que vous menez en amont, plutôt que l'inverse. Le premium ne peut pas être aujourd'hui, et sûrement demain, le basket pro français. A très grande échelle, c'est la NBA, comme la Premier League l’est au football, donc on doit jouer là-dessus, en ayant conscience de ce que l'on est. Vouloir absolument viser 5, 6, 7M€... On est resté sur une sorte de chimère, les 10M€ d'Altice. Au final est-ce qu'Altice a été une bonne décision à moyen et long terme ? À court terme, bien entendu. Mais ça nous a un peu marginalisé. On était sur RMC, parfois on faisait 4 000 téléspectateurs. 4 000 ! Cette saison le All-Star Game a fait 300 000 en moyenne avec un pic à 450 000 points. Parfois, à vouloir viser l'aspect droit TV, on fait fausse route. »
