Le basket aux Philippines, Episode #3 : PBA Finales de la Governor’s Cup

Etant parti récemment aux Philippines, j’ai décidé de vous faire vivre mon voyage à travers des rendez-vous que j’ai pu avoir avec la balle orange et ses admirateurs. Pour ce troisième épisode je vous emmène à un match de Philippines Basketball Association. Meralco Bolts contre Ginebra San Miguel.

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18 octobre 2017

« L’équipe la plus populaire ici c’est Ginebra. Quand ils jouent la salle est pleine, tu verras c’est incroyable ! »

Tels étaient les mots d’Andie lors du match que je vous ai commenté dans l’épisode 1. Alors il fallait bien que je sache ce qu’il en était. Après avoir contacté la PBA, ils m’ont invité à assister à ce match des finales de la Governor’s Cup entre les brasseurs de San Miguel et les électriciens de Meralco. En effet, les rouges et noirs de San Miguel représentent l’entreprise de San Miguel, le principal brasseur ici aux Philippines. La popularité de l’équipe est principalement due à Robert Jaworski, introduit au PBA Hall Of Fame en 2005. Joueur star des années 1980 puis entraineur joueur pendant les années 1990, il est une star locale et son entrée lors des matchs de Ginebra est toujours ovationnée. Tandis que les bleus et blancs représentent l’entreprise d’électricité qui a le monopole de la distribution électrique à Metro Manila et dans de nombreuses municipalités au pays de Manny Pacquiao. MERALCO signifie Manila Electric Railroad And Light COmpany.

Il est 15 heures quand j’ai la confirmation de mon accréditation pour le match. Je l’annonce alors à mes collègues de boulot qui sont enjoués pour moi. Je suis également très excité à l’idée d’assister à un match 4 de finales mais également à un match des fameux San Miguel. L’après-midi est donc passée très vite. A peine le temps de rentrer récupérer mes affaires et de me changer que je suis déjà devant l’immense entrée du métro pour me rendre à l’Araneta Center. Je passe les contrôles tout sourire puis je m’engage sur la ligne du LRT m’emmenant à Cubao où va se dérouler le pugilat.

Il est 17 heures lorsque j’arrive à m’extirper de l’immense centre commercial relié au métro. Je me retrouve devant l’immense complexe sportif avec pour accueil une centaine de supporters des rouges et les immenses lumières de la même couleur au-dessus de ma tête. De l’extérieur tout laisse à penser qu’il s’agit là d’un casino. Non c’est bel et bien une arène où l’on joue au basket. Et je vais m’en rendre compte dans quelques instants. Devant l’entrée de la presse, je retrouve Jan mon contact qui m’accompagne directement en salle de presse où l’on me fournit les accès Wifi. Alors que je me connecte au wifi de la salle, Jan me fournit un plateau repas rempli de délicieuses spécialités Philippines : adobo, riz et omelette au thon vont me régaler.

Un joueur dominant : Justin Brownlee, ex-Chalon

Une fois le menu rapidement avalé je me dirige vers le couloir menant au terrain. L’arène commence à se remplir à 20 minutes du coup d’envoi. De mon côté, la tribune des supporters de Meralco est déjà pleine de jeunes femmes, grands-mères et adolescents venus supporter les blancs et bleus. De l’autre, ainsi que dans les tribunes de côté, on ne voit qu’une masse rouge bouger. Ce sont les fans de Ginebra. Les vendeurs de part de pizza, hot dog, bonbons et boissons ont déjà fort à faire. Et la tension commence gentiment à monter quand les joueurs sortent des vestiaires pour un dernier discours d’auto motivation avant de se lancer dans ce match si important. Ginebra mène 2-0 dans la série. Et c’est quasiment un « do or die » pour les joueurs de Norman Black. En revenant vers la salle de presse je tombe nez à nez avec les joueurs de l’EDF local, concentrés, rassemblé en rond, points contre points comme nous autres fidèle de la balle orange nous savons si bien faire. Quelques minutes plus tard ils sont imités par les joueurs de San Miguel, plus bruyants qui se balancent en rond, « à l’américaine ». Nous y sommes enfin.

L’hymne philippin retentit déjà lorsque, le temps de rassembler mes affaires dans la salle de presse je retrouve le parquet. Les tribunes sont pleines, les supportrices (essentiellement) de Meralco donnent de la voix au-dessus de moi. Mais dès les premiers paniers de Ginebra c’est bien les trois-quarts de l’arène qui rugit le nom de la marque de bière. Incroyable.

A la fin du premier Quart-temps Meralco égalise au buzzer. 21-21. Justin Brownlee (ancien joueur de Chalon-Sur-Saône) domine, tout les ballons passent par lui en attaque. Même s’il ne marque pas énormément il distribue le jeu d’une main de maître. Il est également omniprésent en défense notamment au rebond. Tandis que pour l’équipe de Meralco c’est le pivot, Allen Durham (notamment passé par l’Hermine de Nantes), un des imports américains, qui est beaucoup plus en vue. On lui laisse beaucoup d’espace pour tirer mais il ne saisit pas sa chance à mi-distance (problème de confiance ?), Meralco mise davantage sur les contre-attaques créées par une défense étouffante.

Pendant le deuxième quart temps, Ginebra reste dominante même s’ils sont bien malmenés par la défense de Meralco. En effet, les Bolts trouvent leur salut à mi-distance et 3pts pour rester au contact. A l’intérieur Hugnatan et Durham donnent un mal fou à Ginebra qui s’évertue à rechercher leurs intérieurs au poste haut.

66-64. c’est le score à la fin de la troisième période. Meralco prend l’avantage de 2 points. Ils sont notamment passés en zone pour obliger Ginebra à sortir et prendre des tirs de loin. Malheureusement pour LA Tenorio et son équipe, la réussite n’est pas au rendez-vous. Malgré tout, ils continuent de mener des contre-attaques efficaces. Même s’il est évident que techniquement les blancs sont plus frustres que les rouges, bien plus affûtés. Ginebra a tout de même essayé d’insister à l’intérieur malgré la zone mais c’est bel et bien les tirs de loin qui maintiennent les rouges dans le match.

Et aussi Allen Durham, un ex-Nantais

Au milieu du dernier quart-temps, le score est de 77-77 avec un énorme dunk de Allen Durham dans le trafic pour revenir dans le match. L’import des Bolts insiste énormément à l’intérieur et cela fonctionne. Il récolte beaucoup de fautes et les convertis. Ginebra quant à elle, ne met pas dedans, leur mouvement de balle peu fluide les empêche de pouvoir rentrer des paniers à l’intérieur et ils sont toujours obligés de tirer de loin à cause de la défense de zone de Meralco. Ils restent dans le match grâce à un bon repli défensif qui empêche les blancs de prendre le large. A trente seconde de la fin, tandis que Ginebra se perd dans des exploits individuels, les Bolts prennent le large (94-81), grâce à une grosse défense de Durham qui est le pilier d’une défense de zone bien en place. Cela lui permet de s’économiser et de tout donner en attaque, où il fixe énormément ses adversaires et ainsi peut distribuer à ses coéquipiers. Notamment au meneur américain Chris Newsome. Mais aussi au numéro 21, Reynel Hugnatan, presque la quarantaine, qui est intense des deux côtés du terrain, en défense où il réalise le sale boulot et en attaque où il se transforme en shooter soyeux. Ginebra ne reviendra pas. Les fans des rouges quittent la salle, dépités de voir leur équipe perdre ce match. Lorsque les joueurs rouges sortent du terrain, eux aussi le moral dans les chaussettes, j’ai seulement le temps de serrer la main du meneur de la sélection nationale, les Gilas, LA Tenorio, meneur gestionnaire et véritable icône dans ce pays où le basket est le sport le plus populaire.

Rendez-vous deux jours plus tard pour les deux équipes. Quant à moi, après avoir remercié les équipes de la PBA pour leur accueil, je repars direction Quezon City. Même si c’est la fin de mon aventure basketball, il me reste quelques jours aux Philippines, l’occasion pour de profiter encore peu des spécialités locales et des playgrounds de Manille.

A bientôt pour de nouvelles aventures !

Les statistiques du match:

Et les stats @basketeurope @pbaconnect #PBAFinals @barangayginebra @meralcobolt pic.twitter.com/RuWhPfy2gk

— Rodriguez Corentin (@RodrigCorentin) 18 octobre 2017