« C’est la victoire de tout un peuple », comme le dit si bien Parfait Njiba. Ce fut une longue attente. Depuis la descente en 2019, le CBC a toujours ambitionné de retrouver la Pro B. Et encore plus depuis l’inauguration de son nouveau Palais des Sports en septembre 2023. Le rêve est désormais concrétisé après la victoire de Caen sur Saint-Vallier dans un match 3 qui s’est joué sur le fil du rasoir, conclu sur un lancer-franc de Bali Coulibaly (70-69).
Le coach caennais Stéphane Eberlin a livré sa première réaction en conférence de presse, dans des propos retranscris par Ouest-France.
« Les deux équipes sont allées au bout d’elles-mêmes. On a le match en mains et dans les quatre dernières minutes, on n’a plus d’essence dans le moteur. Ils égalisent, on est K.O. debout et il y a cette faute sur Bali. La consigne était de mettre le premier et de rater le deuxième, il l’a parfaitement respectée (rires). C’est génial parce qu’on a souffert toute la saison. C’est beaucoup de pression, on est passés par beaucoup de moments difficiles, des blessures, des défaites qui ont fait mal. On s’est toujours relevé, c’est le mérite de ce groupe qui n’a jamais lâché. Il y a des semaines où l’atmosphère était pesante, c’est d’autant plus beau. Sur ces playoffs, on a quand même sorti des grosses équipes. Il y a de la fierté parce qu’on avait un objectif et on l’a rempli. Quand je vois l’investissement de tout le monde, des dirigeants, des salariés, des bénévoles, de ce public de fou, de Pierre (Salzmann)… En arrivant ici, je voulais que le CBC soit une grande famille. On est une grande famille, on a survécu à tous les pépins. C’est une délivrance pour la ville de Caen. Après le match au Havre (lourde défaite qui empêche la montée directe), tout le monde nous croyait mort. On s’est relevé et on a montré qu’on avait de l’abnégation et du cœur. On a juste la récompense qu’on mérite. Il faut saluer Saint-Vallier, qui nous a posé des soucis jusqu’au bout. Le plus important, c’est la montée, c’est l’aventure humaine. On restera à jamais dans l’histoire du club, unis par cette montée en Pro B. C’est ça qui est le plus beau. J’ai eu la chance de connaître trois montées et ce sont toujours des grands souvenirs. Cette montée est spéciale parce que c’est la première fois que je pars de la maison. Quand tu es entraîneur, tu vis beaucoup de moments difficiles. J’ai appris des années d’avant, cette montée, je la savoure. »
Avec Stephane Eberlin aux commandes en Pro B
Se pose désormais la question de l’avenir des joueurs caennais et surtout celui de son coach. « La Pro B, ça reste du basket mais le niveau va augmenter, on le sait. J’ai connu cette division durant six ans et j’avais envie d’y retourner. J’ai une année de bonus, c’est le président qui la validera ou pas », disait Stéphane Eberlin après la rencontre. Tout porte à croire que le technicien accompagnera le CBC en Pro B, comme l’a confirmé le président Loïc Adriaenssens, toujours dans Ouest-France.
« Ce n’est pas ce soir qu’on va définir des objectifs pour la Pro B. Je n’ai pas envie de vivre une saison à me demander tous les soirs s’il y a un risque de descente. Je veux respecter le travail qu’il y a à faire pour construire quelque chose. Stéphane Eberlin sera l’entraîneur du Caen BC l’année prochaine. On a discuté avant les playoffs de deux scénarios, l’un en Nationale 1 et l’autre en Pro B, avant de se dire qu’il fallait qu’on arrête d’en parler. C’était la meilleure chose pour ne pas désagréger un objectif commun. (...) Je rends hommage à chacun des joueurs, ceux qui seront là, ceux qui ne le seront plus. J’avais participé au recrutement de Stéphane (Eberlin) avec la conviction qu’on était tourné vers des valeurs communes. On se retrouve sur l’envie d’avoir une équipe plutôt que des individualités. Il est très sensible à la complémentarité et à l’écoute. Il est sûr de ce qu’il fait mais toujours en capacité d’écouter des regards différents et d’en faire quelque chose. J’apprécie énormément la qualité de relation qu’on a là-dessus. C’est un plaisir que d’être capable de s’enrichir mutuellement. (...) Une entreprise qui n’évolue pas est une entreprise qui meurt. Au basket, c’est la même chose. Forcément, on va se demander ce qu’on peut encore améliorer maintenant. On va travailler sur notre capacité à progresser, pour nous pérenniser. Il n’y aura pas de stabilité pure mais simplement des retouches pour aller chercher des choses là où on a failli. »
Vraisemblablement, le CBC pourra compter sur Antoine Rojewski et Malela Mutuale mais pas sur Yanik Blanc, qui poursuivre à Orchies. Selon BeBasket, Mounir Bernaoui devrait quant à lui prolonger de deux saisons tandis que Pierre Hannequin (Le Havre) est attendu comme la première recrue.
L’amertume de Philippe Namyst, coach de Saint-Vallier, dans Ouest-France : « Ce sont surtout les conditions qui sont cruelles. Je n’ai pas l’impression qu’on a été jugé de la même manière que l’équipe de Caen donc ça laisse une grosse frustration. On a ce ressenti depuis le début des playoffs de ne pas être arbitré de la même manière que nos adversaires. On doit certainement avoir notre part de responsabilité, il ne faut pas se cacher. Mais à un moment, c’est le basket qui doit décider et ce soir, ce n’est pas le basket qui a décidé. Je regrette beaucoup de coups de sifflet. Maintenant, bravo à Caen parce qu’ils ont fait le match qu’il fallait. Il y a forcément de la déception et de la tristesse à l’issue d’un match comme ça, en venant mourir à un point. Il y a aussi beaucoup de fierté par rapport à ce qu’on a construit, à l’amour qui se dégageait de ce groupe. Ce qu’on a construit, c’est beau. »