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Le Lefty Show, le rendez-vous des jeunes passés sous les radars

Imaginé lors du confinement, le Lefty Show est devenu au fil des ans un rendez-vous pour les jeunes en quête d’un centre de formation, en Seine-et-Marne et ailleurs. Son créateur, Hilario Sylva, explique le processus de création du projet.

C’est un rendez-vous désormais attendu par les jeunes basketteurs d’Ile-de-France et même de la France entière. Lancé en 2020, le Lefty Show est un événement chapeauté par Hilario Sylva dans le but de détecter des jeunes talents jusqu’alors laissés de côté. « A 14-16 ans, on peut encore passer à côté d’un profil à fort potentiel. Le but, c’est de détecter les jeunes passés à travers les gouttes », explique son créateur. Et rassurez-vous, il n’est pas réservé aux gauchers. « J’ai seulement repris le nom que j’avais quand je jouais à l’époque à World of Warcraft et ça sonnait bien », précise aujourd’hui l’ancien joueur, dans un sourire.

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Lefty Show, quésaco ?

Dans les faits, le Lefty Show est une association basée en Seine-et-Marne qui monte des équipes pour des tournois de jeunes, s’occupe de camps - avec à la baguette le coach Ernest Sylva, cousin d'Hilario et fils de l'ex joueur pro passé par Reims et Le Mans en Pro A, Jean-Claude Sylva - et gère l’événement le plus attendu des jeunes, la Lefty Draft.

« Au tout début, l’idée a germé pendant le confinement. A ce moment-là, je jouais encore en NM2 à DA Dijon. Je réfléchissais à me lancer dans le scouting et à réaliser un projet pour transmettre. Sachant qu'en Ile-de-France, on a toujours eu un vivier très important de jeunes et pas assez d’événements pour les montrer », détaille Hilario Sylva, fils d’Alexandre Sylva, ancien joueur pro passé quant à lui par la Pro A, notamment par Caen et Nancy, ou encore la Belgique et l’Espagne.

Avec l’appui du scout des Portland TrailBlazers et ex-président de son club au Mée-sur-Seine Nico Mathieu, il a alors mis sur pied son projet qui visait dans un premier temps à enrichir une base de données via un formulaire avec vidéo et profil de chaque joueur. Tout cela de manière artisanale. 

Dès la première année, l’engouement s’est fait ressentir avec 400 jeunes à trier, essentiellement issus de Seine-et-Marne (77). « Le premier à avoir rempli le formulaire, c’est Narcisse Ngoy », se remémore Hilario Sylva. Avec réussite puisque le pivot né en 2004, formé à Paris puis Roanne, est passé pro à la Chorale avant de rejoindre cette saison Rouen en Pro B.

« Un gain de temps et de coût pour tout le monde »

Au tout début du processus, l’événement a pris la forme de stages organisés notamment avec le club du Plessis Savigny, avec l’aide de son président Christopher Kabeya. Cela a abouti à la création d’une équipe estivale lors de tournois de jeunes organisés par le Paris Basketball à compter de 2021, avec notamment comme adversaire Bilal Coulibaly, puis la Crosser League.

Enfin, suite à une demande grandissante de coachs de centres de formation, le projet a pris une nouvelle tournure à compter de 2023. Désormais, la détection des jeunes, qui a lieu principalement lors de vacances scolaires de la Toussaint et ouverte à des joueurs de tous niveaux, s'est exportée dans d’autres villes comme Marseille, Nice ou Toulouse. 

Les 30 jeunes pré-sélectionnés sont ensuite réunis pour l’événement final, la Lefty Draft, une idée originale co-pensée avec Frédéric Saint-Picq - son ancien coach en NM3 à Nuits-Saint-Georges - qui a eu lieu cette saison le 19 février à Melun. « La draft, cela part du constat que les parents de jeunes devaient faire le tour de France pour faire des détections. Au lieu de déplacer tout le monde, je me suis demandé “ne ferait-on pas un événement en invitant plutôt les centres de formation pour voir les jeunes ?”. C’est un gain de temps et de coût pour tout le monde. Si le test est validé, cela aboutit à une invitation dans le centre directement », précise celui qui évolue depuis peu dans le monde des agents.

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De plus en plus de centres de formation s'y rendent

Concrètement, la “journée draft” est divisée en deux temps. Le matin, la société Up to The League, entreprise qui récolte des données, organise un combine, comme par exemple pour le Young Star Game, ici pour les profils laissés de côté. Les coachs ont accès aux données récoltées en temps réel sur chaque joueur et composent ensuite, avec les résultats du matin et les informations données au préalable, leur équipe pour du 5x5 durant l’après-midi.

« La semaine d’après, les coachs des centres de formation me contactent pour avoir plus d’informations sur les profils qu’ils aiment bien, je les mets en relation avec les parents pour la visite du centre et organiser les détections en club », reprend Hilario Sylva, heureux que son événement suscite chaque année un peu plus d’engouement. « Sur les 30 jeunes sélectionnés l’année dernière (en 2024) et réunis au One Ball à Paris, la moitié a été invitée à faire des essais et 6 d’entre eux ont intégré un centre de formation, dont certains qui ont commencé le basket tardivement. Cette année, 12 représentants de centres de formation sont venus dont un club belge, le Spirou Charleroi, et une dizaine de jeunes ont déjà eu des invitations voire des offres pour quelques-uns. »

Hilario Sylva © DR

À l’avenir, il n’est pas impossible que l’on aperçoive aussi des recruteurs… américains, toujours plus friands de prospects français. « Pour en avoir discuté dernièrement avec eux, quelques scouts NBA commencent à manifester un intérêt au Lefty Show. Y aura-t-il une ouverture sur la Etats-Unis ou la NCAA la saison prochaine ? C’est possible. » Pour en avoir le coeur net, rendez-vous en 2026.

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