Terry Tarpey (1,95m, 27 ans) est né à Poissy, mais il a grandi aux Etats-Unis. Depuis son retour dans le pays de ses ancêtres, l’ailier international du Mans a conquis chacun par ses qualités de basketteur et ses valeurs humaines.
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En novembre, Terry Tarpey a garni ses deux premières sélections en équipe de France avec 4,5 points, 3,5 rebonds, 2 passes et 1 interception en moyenne, en jouant 21 minutes les deux fois. Terry Tarpey avec les Bleus ? Oui et pas comme « naturalisé FIBA » comme Bria Hartley et Gabby Williams. Car si le Manceau n’est pas un Joueur Formé Localement -il a joué au lycée et à l’université aux Etats-Unis-, il a toujours été répertorié comme Français. « J’ai eu le passeport français quand j’étais petit, il avait expiré, et je l’ai eu de nouveau à l’université. Je suis Français pour la FIBA. » Pour en apporter la preuve, il a fallu un branle-bas de combat et le document a été apporté in-extremis à l’instance internationale.
Sa femme américaine a fait le voyage à Pau pour le match contre le Monténégro et a agité le drapeau français dans les tribunes. Terry était ému, au point d’écrire dans les deux langues sur les réseaux sociaux : « Honoré, béni, heureux, excité et bien plus encore. Ce rêve depuis que je suis gamin à dunker sur un mini panier est devenu une réalité. Bien que cela ait été mon objectif final pendant la majeure partie de ma carrière, je me rends compte maintenant que ce n’est que le début d’une autre aventure. Allez les bleus !! #ilovethisgame !!! »
Revêtir le maillot bleu lui a donné la chair de poule. Trois fois. « La première fois lors du shooting matinal quand Coach Collet a fait les équipes, j’étais avec Andrew Albicy, Louis Labeyrie, Isaia Cordinier. Ah ! Je vais jouer avec eux ! Ensuite, c’est en écoutant la Marseillaise avec toutes les tribunes qui la chantaient. Et ensuite, à la fin du match, quand on était sûr de gagner, le palais des sports était inoubliable. » Le natif de Poissy insiste sur le fait qu’il a toujours eu l’âme bleue. « Quand j’étais petit, c’était toujours un rêve de jouer contre les meilleurs du monde. Donc de jouer avec l’équipe de France contre l’équipe USA. Je suis Franco-Américain, j’ai les deux passeports, mais j’espère avoir l’opportunité de jouer contre les USA. Au début du match, quand il y aura le national anthem des USA, peut-être que ça sera un peu bizarre ! »
L’origine française de Terence M. Tarpey III remonte à son arrière-grand-père maternel, qui a quitté son petit village de l’Ariège, Aulus-les-Bains, 150 habitants, à l’âge de 16 ans, pour les Etats-Unis. Sa grand-mère est née à New York. Il a encore des cousins à Toulouse et Pau. Son père, Terry II raconte que pour un match de Poissy, son club d’alors, à Toulouse, il n’y avait pas moins de 12 cousins dans la salle venus l’encourager. Certains sont revenus pour le match contre le Monténégro à Pau afin de supporter cette fois le fiston. La fibre française n’est pas feinte chez les Tarpey. « Ma mère a pleuré quand Le Mans a gagné le titre, même si Terry n’était pas en maillot », confie Terry II.
Ici, on parle français !
Terry II, le père donc, est diplômé de l’Université de New York (NYU) et fut le meilleur marqueur de tous les temps du programme avec 1 778 points. Il a passé ensuite dix ans en France comme joueur professionnel, à Saint-Etienne en Pro B, à Poissy devenu Poissy-Chatou, puis au Mans, de 1994 à 97 avec Ernie Signars puis Alain Weisz comme coaches. Son profil était celui d’un shooteur, peu athlétique, besogneux, dans le style de Vincent Collet. Lors de sa deuxième saison au MSB, il a tourné à 10,5 points de moyenne. Il se souvient d’avoir fait partie de l’équipe qui a transité de la Rotonde à Antarès.
Terry III n’a pas de souvenirs de son enfance au Mans. La famille est repartie aux Etats-Unis quand il avait seulement trois ans. Il s’est toutefois identifié au MSB en portant le maillot de son père avec le logo des Poulets de Loué, avec des photos d’époque, et les histoires de ses parents. « C’est un pan de notre histoire. Mon père a joué en France pendant dix ans et c’est une vraie partie de sa vie. Ma sœur a été là pendant cinq ans. Elle a un peu plus de souvenirs que moi. Elle est très intelligente, elle a commencé l’école ici, sa personnalité a pris corps en France. Quand on est rentré aux Etats-Unis, les professeurs ont dit qu’elle était jeune et qu’elle devait aller dans une classe inférieure, mais au bout de deux jours, ils ont dit qu’elle était trop forte et qu’elle pouvait monter dans la classe supérieure. Mes parents parlent français. Mon père un peu mieux que ma mère, mais elle parlait mieux que moi durant mes trois, quatre premières années ici. Maintenant, je pense que je l’ai dépassée. »
Avant de devenir Miss Teen America, Miss Connecticut et d’être dans le top 10 à l’élection de Miss America (!), sa sœur aînée Kaitlyn a donc passé la première partie de son enfance en France où elle a appris la langue avec des enfants de son âge à la maternelle. « Lorsque ma sœur est revenue en France lors de ma première année ici, je n’étais pas sûr qu’elle puisse parler français, mais ses phrases, ses mots français étaient franchement très bons, mieux que je m’attendais. » Terry III était trop jeune pour suivre son exemple et lorsqu’il est arrivé à Denain, en 2016, il pouvait comprendre le français, mais sans le parler. « En équipe de France A’, l’été avant Denain, j’avais la chance d’être avec des gars qui étaient allés à l’université aux Etats-Unis, comme Will Yeguete, qui parlait un anglais presque parfait, et Mathis Keita, qui a joué à Gonzaga. Ils m’ont beaucoup aidé car on ne parlait que français à l’entraînement, et j’étais plus concentré sur les actions du coach Donnadieu. C’est presque impossible d’apprendre la langue en deux, trois, quatre semaines. Après, en Chine, il n’y avait que le français et le chinois, aussi j’étais un peu perdu, mais en même temps, j’étais super concentré sur le basket, » raconte t-il. « Quand je suis arrivé au Mans, Vincent Loriot (NDLR : le directeur sportif) m’a dit, « d’accord, tu as un passeport français, on va commencer à ne parler que français avec toi. » Au début, c’était chaud, mais je devais l’apprendre car cela a toujours été un rêve pour moi de jouer en équipe de France. J’ai commencé doucement, le français n’est pas trop facile, mais je m’y suis mis. »
Lorsqu’il était invité à participer aux conférences de presse d’après-match et qu’il avait comme mission de s’exprimer en français, c’était pour lui comme une séance de torture. Il a bien progressé, ce qui n’est pas une évidence lorsque vous êtes marié avec une Américaine, que nombre de vos équipiers sont Américains et que la langue du basket est l’anglais. Son niveau de français est aujourd’hui comparable à celui de Gabby Williams et les deux font preuve d’une évidente bonne volonté.
Spiderman
Terry III a toujours ressenti le besoin de dépenser son énergie, et il a pratiqué, outre le basket, le football américain, le baseball, et le foot comme sa mère et sa sœur. C’est à 13 ans qu’il s’est orienté définitivement vers le basket-ball avec l’objectif d’obtenir une scholarship, une bourse d’études universitaires. Ce fut le College William & Mary en Virginie. « Avant qu’il arrive, l’équipe n’avait gagné que 6 matches sur 26. Avec lui, les trois dernières saisons, ils en ont remporté à chaque fois 22-23, » informe son père. Terry fut élu deux fois Meilleur Défenseur de sa conférence, la CAA, et réalisa le premier triple double de l’histoire de la fac avec 18 points, 11 rebonds et 10 passes.
Lorsqu’il s’est avéré que Terry avait le niveau pour envisager une carrière en Europe, la famille a fait le choix comme agent de Kenny Grant, qui fut coach du Mans dans les années 80. Et lorsque l’été, à l’époque du lycée, il a joué dans le championnat AAU, son entraîneur était Larry Lawrence, une ancienne étoile du Mans, dont le fils, Larry Jr., était dans l’équipe. Son père souligne le travail du coach Jean-Christophe Prat à Denain et commente : « Vincent Loriot et les entraîneurs voient très bien que Terry n’a pas besoin de marquer 20 points par match pour que l’équipe gagne. »
Grâce à l’agent Miloud Dahine, associé à Kenny Grant, le MSB a été très vite sur la piste de Terry Tarpey. Avec Alexandre Ménard, alors assistant au club, Vincent Loriot est allé l’observer, à Nanterre, lors d’un match de France A’, coachée par Pascal Donnadieu, contre l’équipe B allemande. « On s’est mis derrière le banc de l’équipe de France. Il y a une action qui a été un flash, qui nous a fait dire qu’on allait le suivre de très près. Sur un ballon perdu, il s’est jeté en direction des gradins, de tout son long, à l’horizontale, à la Dennis Rodman. Il s’est luxé le doigt. Il a demandé au kiné de le lui remettre et de lui bander deux doigts. Il ne voulait pas sortir. Avec Alex, on s’est dit que l’on était obligé d’être in love avec lui. C’est exactement ce que tout le monde veut. »
Terry III est l’antithèse de Terry II. Le père était donc réputé pour la qualité de son shoot, mais il n’était absolument pas explosif. En fait, et c’est l’objet d’une blague familiale, le fils a davantage hérité des qualités athlétiques de sa mère, Ann, qui joua à l’université de New Hampshire et de NYU, au basket et au foot. La remarque fait rire le père qui complète en disant que sa fille a fait aussi pas mal d’athlétisme au lycée. « Le surnom de Terry avec AAU Basketball, c’était Spiderman (L’Homme Araignée) parce qu’avec ses longs bras, avec son sens de l’anticipation, il fait des interceptions. Chaque fois qu’il défend, c’est sûr qu’il pense à ça. Sa faiblesse quand il était jeune, c’était le jump shoot. Je pense que c’est à cause de ses longs bras. Quand tu as 12-14 ans et que tu as les bras qui descendent vers les chevilles, c’est pour moi difficile de shooter la balle de la même façon, de la contrôler. » L’intéressé ajoute : « J’avais une bonne base athlétique, mais comme tous les gamins, j’étais un peu léger, un peu mince, et je savais qu’après le lycée, je devais prendre du poids pour jouer à l’université. Et à la fac, j’ai fait un travail de muscu, sur les sauts, l’explosivité. J’ai pris l’habitude de travailler sur des choses comme ça. »
Terry Tarpey III est une sorte de gendre idéal, chez qui transpire la bonne éducation. « Il est poli, sage. Je suis toujours très fier car il n’est pas égoïste. J’imagine que les gens ne pensent pas qu’il a la grosse tête ! » Papa peut être rassuré, tous les témoignages sont en sa faveur et évoquent son humilité, son cœur à l’ouvrage. « Je souhaite à tous les entraîneurs quels qu’ils soient d’avoir un Terry Tarpey dans leur équipe. C’est juste un plaisir de l’entraîner, il est extrêmement motivé intrinsèquement. On n’a pas besoin d’être derrière lui pour qu’il s’entraîne à fond. C’est un joueur qui comprend la perspective d’équipe. C’est un joueur modèle, » complimente son coach Elric Delord. Sur le terrain, Terry demeure généralement stoïque. « L’émotion, ça prend de l’énergie et de l’espace mental, et j’essaie de me concentrer sur le match, sur la prochaine action, le prochain système. Sur le terrain, je parle beaucoup, mais je suis plutôt timide, à l’extérieur, dans les vestiaires, tranquille. »
Terry Tarpey apparaît comme un merveilleux soldat, complet, infatigable, qui ne rechigne jamais aux tâches. A-t-il un moteur exceptionnel ? « C’est bien, mais il y a mieux », répond Elric Delord. « C’est juste que tous les jours, il est complètement à fond, c’est une habitude en fait. Maintenant, je le connais bien et je sais quand il est cuit. C’est surtout quelqu’un qui est capable de récupérer très vite. Il peut aller dans le rouge très vite, mais il récupère en deux ou trois minutes sur le banc. C’est évidemment une caractéristique physique importante, surtout au basket. »
Si Terry Tarpey n’a véritablement une reconnaissance nationale que cette saison, c’est que ses premiers mois au Mans ont été pourris par divers pépins physiques dont le plus grave, au genou, survenu à Pau qui l’empêcha de participer aux playoffs et à la conquête du titre de champion de France 2018. « J’ai eu une blessure à Pau, je m’en souviens bien. Je savais qu’elle était grave. Heureusement ce n’était pas les croisés. Il faut prendre son temps pour revenir d’une blessure comme ça, et peut-être que j’avais trop hâte de revenir sur le terrain. Après ça, j’ai compensé. Je me suis dit, quelle est la raison d’être ici si je ne peux pas jouer ? Le club et moi, on a trouvé une solution pour ma santé. Depuis j’ai changé un peu ma diététique (il touche du bois), ma façon de dormir, et aussi ma préparation physique. Je suis aussi dans un bon univers ici et c’est très important pour le basket en Europe. »
Franchise player
Le Franco-Américain a signé au MSB jusqu’en 2024, sans clause, et il comptabilisera au final sept saisons au club, une fidélité rare pour un basketteur de sa valeur. « Terry a été blessé presque tous les ans depuis qu’il est chez nous, mais ça ne nous a jamais questionné sur notre engagement vis-à-vis de lui. On ne s’est jamais dit « ah ! il est fragile, ah ! il est blessé, on prend un risque en lui proposant une prolongation de contrat. » Il se remettait de toutes façons de ses blessures. C’est quelqu’un qui n’a jamais feint la blessure, qui a toujours joué avec ça. Sa résilience fait que même s’il n’est pas à 100%, il est sur le terrain, » apprécie Vincent Loriot.
L’histoire est belle de la poursuite d’une aventure familiale dans le même club. Il y a une sorte d’héritage. « C’est la cerise sur le gâteau quelque part, mais il n’aurait pas été le fils de, pour nous ça n’aurait pas changé grand-chose », certifie Vincent Loriot. « Peut-être que pour lui, si, car il y a une vraie fidélité car il a été bercé dans Le Mans. Je me rappellerai toujours de sa maman disant, quand il a signé, que petit il disait qu’il jouerait pour Le Mans. Son rêve était de porter le maillot de l’équipe de France. C’est ça qui est très étonnant de sa part. Mais pour nous, ce qui a compté ce sont ses qualités humaines exceptionnelles, dont on a l’impression qu’elles n’ont plus cours dans le monde d’aujourd’hui, pas seulement dans le basket professionnel. On a fait un entretien avec lui à Gravelines alors qu’il jouait à Denain. Avec Alex Ménard, on alors compris que le mec est incroyable. Il est gentil, humble, timide mais par bonne éducation. On a senti que Le Mans venant vers lui, ça lui a fait plaisir. On a matché tout de suite. On a fait un premier contrat de deux ans. On a vu la pépite humainement et à quel point il nous apporte sur le terrain que l’on a renouvelé son contrat dès la première année à la Leaders Cup avec sa maman et sa sœur jusqu’en 2022. Et l’année dernière, en pleine période Covid, on s’est dit que le mec est incroyable et que ça doit être l’étendard du club. Antoine (Eito) partait et c’est le joueur avec lequel tu construits ton identité. »
Terry III confirme que les prolongements de contrat sont dus à sa très bonne relation avec le club. Il se sent concerné par son évolution, se dit déçu de l’élimination prématurée en Basketball Champions League, que cela le motive encore plus de participer à une prochaine aventure européenne. « J’essaie de m’adapter à la culture française, surtout pour ma femme. Elle est Américaine, elle n’a jamais visité l’Europe, mais c’est aussi sa maison. La vie française, c’est notre vie. Moi, je viens de New York City, je suis habitué aux grandes villes, mais elle, elle vient de Virginie, davantage de la campagne. Le Mans, c’est un bon compromis. On était dans le centre-ville et on vient de déménager à Mulsanne (NDLR : un village qui se trouve au bord du circuit automobile). Pour nous, c’est important de s’adapter au côté français. »
Objectif : Paris 2024
L’un des plus beaux compliments à son sujet est venu de son équipier Scott Bamforth, qui pour qualifier son jeu hyper complet, a lancé : « Terry est le MVP de chaque match. » Son statut a changé en quelques mois. Il est All-Star, il devenu partenaire d’entraînement de l’équipe de France puis convoqué pour la fenêtre de novembre. Il n’a pas du tout envie de s’arrêter en si bon chemin. « Quand j’ai commencé ma carrière professionnelle en 2016, on m’a demandé jusqu’à quand je voulais jouer. J’ai répondu que les JO de 2024 sont à Paris et que c’est l’objectif, et après on verra. » Pour toutes les raisons évoquées plus haut, Terry Tarpey est le joueur idéal pour compléter une équipe A forte de ses joueurs de NBA et d’Euroleague.
Son père suit sa carrière de très près avec une évidence fierté. « Je regarde tous les matches sur lnbtv. Pour le dernier match, j’ai quitté hier mon boulot à l’école assez tôt, à 15h, pour que je sois chez moi pour le match à 20h. J’ai vu ses deux matches en équipe de France. Et là, je vais au Mans pour le match contre Gravelines le 27 puis au All-Stars le 29. Je retournerai fin février à Dijon pour le match contre le Portugal », nous disait-il, à la mi-décembre.
-Au fait, Terry, si tu as un fils, il va s’appeler Terry IV ?
-On verra, répond-t-il en riant. On ne sait jamais, mais je pense que ma femme va dire non, et je ne vais pas trop insister. On a déjà trois Terry à table, et quand ma femme, ma mère ou ma grand-mère dit « Terry », il y a trois mecs qui regardent !
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En novembre, Terry Tarpey a garni ses deux premières sélections en équipe de France avec 4,5 points, 3,5 rebonds, 2 passes et 1 interception en moyenne, en jouant 21 minutes les deux fois. Terry Tarpey avec les Bleus ? Oui et pas comme « naturalisé FIBA » comme Bria Hartley et Gabby Williams. Car si le Manceau n’est pas un Joueur Formé Localement -il a joué au lycée et à l’université aux Etats-Unis-, il a toujours été répertorié comme Français. « J’ai eu le passeport français quand j’étais petit, il avait expiré, et je l’ai eu de nouveau à l’université. Je suis Français pour la FIBA. » Pour en apporter la preuve, il a fallu un branle-bas de combat et le document a été apporté in-extremis à l’instance internationale.
Sa femme américaine a fait le voyage à Pau pour le match contre le Monténégro et a agité le drapeau français dans les tribunes. Terry était ému, au point d’écrire dans les deux langues sur les réseaux sociaux : « Honoré, béni, heureux, excité et bien plus encore. Ce rêve depuis que je suis gamin à dunker sur un mini panier est devenu une réalité. Bien que cela ait été mon objectif final pendant la majeure partie de ma carrière, je me rends compte maintenant que ce n’est que le début d’une autre aventure. Allez les bleus !! #ilovethisgame !!! »
Revêtir le maillot bleu lui a donné la chair de poule. Trois fois. « La première fois lors du shooting matinal quand Coach Collet a fait les équipes, j’étais avec Andrew Albicy, Louis Labeyrie, Isaia Cordinier. Ah ! Je vais jouer avec eux ! Ensuite, c’est en écoutant la Marseillaise avec toutes les tribunes qui la chantaient. Et ensuite, à la fin du match, quand on était sûr de gagner, le palais des sports était inoubliable. » Le natif de Poissy insiste sur le fait qu’il a toujours eu l’âme bleue. « Quand j’étais petit, c’était toujours un rêve de jouer contre les meilleurs du monde. Donc de jouer avec l’équipe de France contre l’équipe USA. Je suis Franco-Américain, j’ai les deux passeports, mais j’espère avoir l’opportunité de jouer contre les USA. Au début du match, quand il y aura le national anthem des USA, peut-être que ça sera un peu bizarre ! »
L’origine française de Terence M. Tarpey III remonte à son arrière-grand-père maternel, qui a quitté son petit village de l’Ariège, Aulus-les-Bains, 150 habitants, à l’âge de 16 ans, pour les Etats-Unis. Sa grand-mère est née à New York. Il a encore des cousins à Toulouse et Pau. Son père, Terry II raconte que pour un match de Poissy, son club d’alors, à Toulouse, il n’y avait pas moins de 12 cousins dans la salle venus l’encourager. Certains sont revenus pour le match contre le Monténégro à Pau afin de supporter cette fois le fiston. La fibre française n’est pas feinte chez les Tarpey. « Ma mère a pleuré quand Le Mans a gagné le titre, même si Terry n’était pas en maillot », confie Terry II.
Ici, on parle français !
Terry II, le père donc, est diplômé de l’Université de New York (NYU) et fut le meilleur marqueur de tous les temps du programme avec 1 778 points. Il a passé ensuite dix ans en France comme joueur professionnel, à Saint-Etienne en Pro B, à Poissy devenu Poissy-Chatou, puis au Mans, de 1994 à 97 avec Ernie Signars puis Alain Weisz comme coach. Son profil était celui d’un shooteur, peu athlétique, besogneux, dans le style de Vincent Collet. Lors de sa deuxième saison au MSB, il a tourné à 10,5 points de moyenne. Il se souvient d’avoir fait partie de l’équipe qui a transité de la Rotonde à Antarès.
Terry III n’a pas de souvenirs de son enfance au Mans. La famille est repartie aux Etats-Unis quand il avait seulement trois ans. Il s’est toutefois identifié au MSB en portant le maillot de son père avec le logo des Poulets de Loué, avec des photos d’époque, et les histoires de ses parents. « C’est un pan de notre histoire. Mon père a joué en France pendant dix ans et c’est une vraie partie de sa vie. Ma sœur a été là pendant cinq ans. Elle a un peu plus de souvenirs que moi. Elle
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Photo : FIBA