De façon régulière, Basket Europe dresse un point complet sur le déroulement des principaux championnats nationaux et multi-nationaux (Ligue Adriatique, VTB League) en Europe. Aujourd’hui, la BSL turque.
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L’ING Basketbol Süper Ligi, plus connue dans nos contrées sous le terme de BSL, est sans doute l’un des plus concurrentiels en Europe. Déjà parce qu’il compte parmi ses membres deux fortes équipes d’Euroleague, dont le tenant du titre de cette coupe d’Europe, l’Anadolu Efes Istanbul, et celui de l’édition 2017, le Fenerbahce.
Pour autant, ces deux énormes armadas n’ont pas la partie facile sur le plan national : les cinq premiers du classement (dont font partie ces deux clubs) sont regroupés en 2 victoires alors que 9 journées ont eu lieu (et qu’un seul match, opposant Darussafaka à Afyon Belediyesi, n’a pas encore été disputé). En fait, à l’analyse du classement, on peut provisoirement conclure que la Turquie dispose d’un championnat à deux vitesses, l’une regroupant les équipes qui se battent pour une place en play-offs, et qui concerne 8 à 10 équipes, l’autre qui oppose les clubs voulant échapper à la relégation et concernant 6 à 8 équipes.
Il est intéressant de constater que le Fener comme l’Anadolu Efes ne se promènent pas en BSL, le premier ayant déjà chuté chez le Bursaspor, le second chez le Fener et contre Galatasaray. Les difficultés rencontrées par les deux ténors en Euroleague (l’Anadolu Efes y est actuellement 10e avec un bilan de 5 victoires pour 6 défaites, le Fener 15e avec un bilan de 3-8) sont à mettre en parallèle de celles connues sur la scène interne : ces deux clubs ne sont pas aussi dominants que par le passé.
En revanche, on peut constater que les cinq clubs disputant la BCL (Pinar Karsiyaka, Galatasaray, Besiktas, Tofas Bursa et Darussafaka) squattent le haut du tableau avec « l’intrus » Gaziantep, alors que Bursaspor et TT Ankara, les deux équipes turques engagées en Eurocup, connaissent beaucoup plus de difficultés sur le plan local – elles ne brillent également pas en Eurocup, figurant toutes deux à la 6e place (sur 10) de leur poule. En BCL, Galatasaray (1e, 3-1) et Tofas Bursa (1e, 3-1) se montrent très performants alors que le Pinar Karsiyaka (2e de sa poule, 2-2), Besiktas (3e sur 4, 2-2) et surtout Darussafaka (4e de sa poule de quatre, 1-2) ont un rendement moindre.
Il est bien sûr trop tôt pour tirer des conclusions définitives de ces neuf premières journées, mais il semble que la saison régulière de BSL va se montrer très disputée jusqu’à sa fin. Et, vous pourrez le voir plus bas, les joueurs français n’ont pas fini d’y briller.
Le classement
9 matchs (deux équipes à 8)
Fenerbahce : 8-1
Pinar Karsiyaka, Anadolu Efes : 7-2
Galatasaray, Gaziantep : 6-3
Besiktas, Tofas Bursa: 5-4
Darussafaka : 5-3
Bahcesehir Koleji, Bursaspor : 4-5
Buyukcekmece, Turk Telekom Ankara : 3-6
Afyon Belediyesi : 3-5
Yalovaspor, Merkezefendi Belediyesi : 2-7
Petkim : 1-8
(en gras, les équipes jouant l’Euroleague, en italiques celles jouant l’Eurocup, en souligné celles évoluant en BCL)
Le MVP du mois d’octobre
Rodrigue Beaubois (Anadolu Efes, France, 33 ans, 1,90 m, arrière)
4 matchs, 19,0 points (63,6 % à deux-points – 14/22, 54,2 % à trois-points – 13/24 –, 100 % aux lancers francs – 9/9), 3,0 passes, 2,8 rebonds, 20,8 d’éval
Bon en Euroleague (11,5 points, 2,5 rebonds, 2,1 passes, 10,6 d’éval), l’ancien de Dallas se montre encore plus à son avantage en BSL. Alors que, comme tous les joueurs majeurs des deux clubs d’Euroleague, il a droit à des rencontres de BSL sans jouer afin de se reposer (il n’a disputé que 7 matchs sur 9), il s’est montré particulièrement à son avantage sur le mois d’octobre, grâce notamment à une magnifique adresse aux tirs, de près comme de loin. Le Guadeloupéen formé à Cholet est sans aucun doute au faîte de sa forme.
Les leaders statistiques
Points
1 – Allerik Freeman (Bursaspor, USA, 27 ans, 1,90 m, arrière) : 21,3 points
2 – Justin Wright-Foreman (Petkim, USA, 24 ans, 1,87 m, arrière) : 19,3 points
3 – Rodrigue Beaubois (Anadolu Efes, France, 33 ans, 1,90 m, arrière) : 19,3 points
Rebonds
1 – Alpha Kaba (Gaziantep, France, 25 ans, 2,08 m, pivot) : 9,8 rebonds
2 – Dedric Lawson (Besiktas, USA, 24 ans, 2,06 m, intérieur) : 8,3 rebonds
3 – Adrien Moerman (Anadolu Efes, France, 33 ans, 2,02 m, ailier-fort) : 7,8 rebonds
Passes
1 – Dee Bost (Galatasaray, USA/Bulgarie, 32 ans, 1,88 m, meneur) : 7,6 passes
2 – Jordon Crawford (Buyukcekmece, USA, 31 ans, 1,68 m, meneur) : 6,9 passes
3 – Nando de Colo (Fener, France, 34 ans, 1,96 m, meneur-arrière) : 6,4 passes
Évaluation
1 – Rodrigue Beaubois : 20,7
2 – Alpha Kaba : 20,7
3 – Kerry Blackshear (Galatasaray, USA, 24 ans, 2,08 m, intérieur) : 19,7
Trois joueurs à suivre
Le « local »
Onuralp Bitim (Bursaspor, Turquie, 22 ans, 1,96 m, ailier)
6 matchs, 12,7 points (63,0 % à deux-points, 29,0 % à trois-points), 1,2 passe, 4,0 rebonds, 11,7 d’éval
Il a figuré parmi les plus grands espoirs du basket turc, il confirme d’ores et déjà ces prédispositions, au sein d’une équipe de deuxième partie du tableau toutefois. Formé à l’Anadolu Efes puis passé deux saisons au Pinar Karsiyaka, il s’épanouit cette saison dans le costume d’un ailier à tout faire à qui il ne reste qu’à gagner en régularité dans le tir de loin.
L’étranger
Alpha Kaba (Gaziantep, France, 25 ans, 2,08 m, pivot)
9 matchs, 14,4 points (64,6 % à deux-points, 0 trois-points, 53,3 % aux lancers francs), 0,9 passe, 9,8 rebonds, 20,7 d’éval
Après quatre saisons dans un rôle de remplaçant en France (à l’Asvel, Boulazac et Nanterre), le remplaçant de Mam’ Jaiteh occupe aujourd’hui une place de choix dans l’effectif du surprenant 4e ex-aequo de la BSL, le Gaziantep. Ainsi, le natif de Blois n’est rien moins que le meilleur rebondeur et le deuxième à l’évaluation (à quelques décimales de Rodrigue Beaubois) de la BSL ! Autant dire que le joueur formé à l’Élan Béarnais est à son aise en Turquie, même si le manque d’adresse aux lancers francs reste son péché mignon.
Les highlights d’Alpha Kaba
Les jeunes
Filip Petrusev (Anadolu Efes, Serbie, 21 ans, 2,11 m, pivot)
5 matchs, 13,2 points (78,1 % à deux-points, 25,0 % à trois-points), 0,6 passe, 4,2 rebonds, 15,8 d’éval
Impressionnant l’an passé au Mega Soccerbet, au point d’être désigné MVP de la Ligue Adriatique, le pivot serbe n’a toutefois pas réussi à décrocher un strapontin en NBA. À défaut, il s’est rabattu sur un ténor européen, l’Anadolu Efes, avec qui il brille en BSL, produisant ses 15,8 d’évaluation en seulement 19 minutes, ce malgré un faible pourcentage à trois-points. Sur la scène européenne, il est un peu moins à son avantage mais progresse régulièrement : 7,6 points, 2,5 rebonds, 8,2 d’éval en 13 minutes. Pas mal pour un joueur qui n’a toujours que 21 ans !
Sadik Kabaca (Galatasaray, Turquie, 20 ans, 2,08 m, ailier-fort)
9 matchs, 7,8 points (57,7 % à deux-points, 50,0 % à trois-points, 7/14), 1,1 passe, 3,8 rebonds, 10,8 d’éval
Les jeunes joueurs turcs sont réduits au régime maigre en BSL. Et bien rares sont ceux qui arrivent à sortir du lot, à obtenir un véritable rôle dans leur équipe et à produire des stats correctes. Sadik Emir Kabaca, formé à Banvit et passé la saison dernière par Besiktas comme Alperen Sengun (aujourd’hui en NBA), est de ceux-là. Saison après saison, il gagne du temps de jeu et ses stats progressent. Il joue aujourd’hui 21 minutes par match au sein d’une équipe de haut de tableau en s’y montrant productif. Et il se montre également à son avantage en BCL malgré une adresse flageolante : 5,5 points (33,3 % aux tirs) et 5,0 rebonds pour 8,5 d’évaluation en 24 minutes.
Les Français
Riche de 6 joueurs depuis l’arrivée du Franco-Turc Murat Kozan à Petkim, le contingent français de BSL se révèle des plus impressionnants : le troisième marqueur ? Rodrigue Beaubois. Le meilleur rebondeur et le troisième sur cette stat : Alpha Kaba et Adrien Moerman. Le troisième passeur ? Nando de Colo. Les deux premiers à l’évaluation : Rodrigue Beaubois et Alpha Kaba.
N’en jetez plus ! Ou plutôt si. Même si les trois joueurs évoluant dans des équipes d’Euroleague (de Colo, Beaubois et Moerman) ne jouent pas tous les matchs de BSL, ils sont donc quatre à figurer parmi les tout meilleurs joueurs de la ligue alors qu’Amath Mbaye est pour sa part un joueur majeur du Pinar Karsiyaka, 2e ex-aequo de la BSL. Quant à Murat Kozan, il n’a pour le moment disputé qu’une seule rencontre avec son club – il est donc difficile de le juger mais on peut penser qu’il n’aura pas le même impact que ses compatriotes dans leur club respectif.
Les highlights de Rodrigue Beaubois en Euroleague
Les stats des joueurs français
Nando de Colo (Fener, 34 ans, 1,96 m, meneur-arrière)
5 matchs, 12,8 points (47,6 % à deux-points, 38,1 % à trois-points), 6,4 passes, 2,4 rebonds, 14,0 d’éval en 24 minutes
Rodrigue Beaubois (Anadolu Efes, 33 ans, 1,90 m, arrière)
7 matchs, 19,3 points (53,9 % à deux-points, 55,8 % à trois-points), 3,0 passes, 2,1 rebonds, 20,7 d’éval en 27 minutes
Adrien Moerman (Anadolu Efes, 33 ans, 2,02 m, ailier-fort)
6 matchs, 8,3 points (31,6 % à deux-points, 43,5 % à trois-points), 1,5 passe, 7,8 rebonds, 12,5 d’éval en 30 minutes
Amath Mbaye (Pinar Karsiyaka, 31 ans, 2,05 m, ailier-fort)
9 matchs, 14,0 points (63,2 % à deux-points, 34,0 % à trois-points), 1,3 passe, 3,1 rebonds, 12,9 d’éval en 29 minutes
Alpha Kaba (Gaziantep, 25 ans, 2,08 m, pivot)
9 matchs, 14,4 points (64,6 % à deux-points, 0 trois-points), 0,9 passe, 9,8 rebonds, 20,7 d’éval en 31 minutes
1,4 contre
Murat Kozan (Petkim, France-Turquie, 28 ans, 2,06 m, pivot)
1 match, 2 points (20,0 % à deux-points, 1/5), 0 passe, 1 rebond, -3 d’éval en 23 minutes
Photo d’ouverture : Rodrigue Beaubois – Anadolu Efes (photo : Euroleague)
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L’ING Basketbol Süper Ligi, plus connue dans nos contrées sous le terme de BSL, est sans doute l’un des plus concurrentiels en Europe. Déjà parce qu’il compte parmi ses membres deux fortes équipes d’Euroleague, dont le tenant du titre de cette coupe d’Europe, l’Anadolu Efes Istanbul, et celui de l’édition 2017, le Fenerbahce.
Pour autant, ces deux énormes armadas n’ont pas la partie facile sur le plan national : les cinq premiers du classement (dont font partie ces deux clubs) sont regroupés en 2 victoires alors que 9 journées ont eu lieu (et qu’un seul match, opposant Darussafaka à Afyon Belediyesi, n’a pas encore été disputé). En fait, à l’analyse du classement, on peut provisoirement conclure que la Turquie dispose d’un championnat à deux vitesses, l’une regroupant les équipes qui se battent pour une place en play-offs, et qui concerne 8 à 10 équipes, l’autre qui oppose les clubs voulant échapper à la relégation et concernant 6 à 8 équipes.
Il est intéressant de constater que le Fener comme l’Anadolu Efes ne se promènent pas en BSL, le premier ayant déjà chuté chez le Bursaspor, le second chez le Fener et contre Galatasaray. Les difficultés rencontrées par les deux ténors en Euroleague (l’Anadolu Efes y est actuellement 10e avec un bilan de 5 victoires pour 6 défaites, le Fener 15e avec un bilan de 3-8) sont à mettre en parallèle de celles connues sur la scène interne : ces deux clubs ne sont pas aussi dominants que par le passé.
En revanche, on peut constater que les cinq clubs disputant la BCL (Pinar Karsiyaka, Galatasaray, Besiktas, Tofas Bursa et Darussafaka) squattent le haut du tableau avec « l’intrus » Gaziantep, alors que Bursaspor et TT Ankara, les deux équipes turques engagées en Eurocup, connaissent beaucoup plus de difficultés sur le plan local – elles ne brillent également pas en Eurocup, figurant toutes deux à la 6e place (sur 10) de leur poule. En BCL, Galatasaray (1e, 3-1) et Tofas Bursa (1e, 3-1) se montrent très performants alors que le Pinar Karsiyaka (2e de sa poule, 2-2), Besiktas (3e sur 4, 2-2) et surtout Darussafaka (4e de sa poule de quatre, 1-2) ont un rendement moindre.
Il est bien sûr trop tôt pour tirer des conclusions définitives de ces neuf premières journées, mais il semble que la saison régulière de BSL va se montrer très disputée jusqu’à sa fin. Et, vous pourrez le voir plus bas, les joueurs français n’ont pas fini d’y briller.
Le classement
9 matchs (deux équipes à 8)
Fenerbahce : 8-1
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