En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, Le Mans.
Photo d’ouverture : MSB – Dominique Breugnot
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Ce n’est pas forcément de la faute du club, mais le début de saison du MSB pose plus de questions qu’il n’engendre de réponses. D’un côté, on se dit que Le Mans version 2020-21, surtout maintenant que l’emblématique Alain Koffi a signé pour la saison, dispose de tous les atouts pour viser haut. Et puis l’on regarde les résultats obtenus par l’équipe, et l’on se demande alors si l’on parle bien de la même équipe, du même effectif. Concrètement, si les premiers résultats de certaines équipes de Jeep Élite permettent (dans une certaine mesure) de définir les grands traits de leur saison, ce n’est pas du tout le cas pour le MSB. Une bonne raison de continuer à garder un œil sur l’équipe mancelle !
Où en sont-ils ?
En championnat : 2 victoires-2 défaites
Le MSB a payé un plutôt lourd tribut au covid, sous la forme de matchs de préparation annulés puis de reports de rencontres officielles. Ce qui fait que, pour le moment, Le Mans n’a pu jouer que quatre matchs de Jeep Élite (ainsi qu’un de coupe de France, remporté contre Tours, sociétaire de NM1). Pas vraiment de quoi huiler tous les rouages d’un collectif renouvelé à plus de 50 % à l’intersaison. Ainsi, le MSB a démarré par deux belles victoires à domicile contre Strasbourg (97-79) et Gravelines-Dunkerque (69-64) puis a patienté trois semaines avant de se faire surprendre à domicile par Champagne Basket (84-87) et d’aller perdre à Pau-Lacq-Orthez. Les constantes dans ce départ contrasté : une attaque plutôt au point (82,8 points marqués), une défense beaucoup moins (80,0 points encaissés). Il va maintenant falloir attendre que les Manceaux puissent enchaîner les rencontres et, surtout, se mesurer aux ténors du championnat pour avoir une meilleure idée des réelles capacités du MSB.
Dans l’effectif
Nous l’avons vu, le coronavirus n’a pas vraiment laissé de répit au MSB. Cela a commencé début septembre, deux matchs de préparation étant annulés pour cause de joueurs contaminés. Un mois plus tard, rebelote, avec Antoine Eito et Terry Tarpey touchés, puis d’autres joueurs encore une semaine plus tard, d’où deux matchs reportés. Et ce sans parler du « gag » du match à Pau reporté pour cause de « cluster » dans les rangs béarnais quelques heures seulement avant le déroulement du match.
Et Le Mans a également eu plusieurs blessures à déplorer. Premier touché, Williams Narace a manqué une grande partie de la préparation avant de reprendre au démarrage de la saison officielle. C’est ensuite Ovie Soko qui s’est retrouvé sur le flanc pendant trois semaines en septembre. Appelé pour compléter le groupe le temps que ces absents soient de retour, Alain Koffi, l’enfant du pays (11 saisons au MSB depuis 2002 !), a finalement été prolongé pour toute la saison – obligeant le MSB à enlever des ceintres son maillot, retiré en hommage aux services rendus ! Enfin, il est à noter que Le Mans vient de prolonger jusqu’en 2023 Elric Delord, arrivé en début de saison 2019-20 comme entraîneur adjoint avant de prendre les rênes de l’équipe en décembre de la même année. Une belle preuve de confiance pour ce jeune coach.
Quels sont les joueurs en vue ?
La révélation : Terry Tarpey
Encore une « révélation » qui n’en est pas une : tous ceux qui suivent la Jeep Élite connaissent Terry Tarpey troisième du nom, sa hargne sur le parquet, ses multiples compétences et, malheureusement pour lui, sa propension à se blesser. S’il n’a pu éviter de démarrer la saison avec une petite blessure à la cuisse (sans compter un test positif au coronavirus), les trois matchs qu’il a pu disputer ont montré un ailier (1,95 m, 26 ans) meilleur et plus complet que jamais : 8,7 points (64,6 % aux tirs dont 49,3 % à trois-points), 7,0 rebonds, 0,7 contre, 1,3 passe, 0,7 interception pour 15,7 d’évaluation ! Son rôle dans la rotation mancelle ne peut que grandir.
Les satisfactions
On les attendait comme des leaders du MSB, ils ne décoivent pas, bien au contraire. L’intérieur britannique Ovie Soko (2,01 m, 29 ans) a rapidement montré qu’il n’était pas qu’une « star » de la télé-réalité mais bel et bien un vrai bon basketteur, ayant bien progressé depuis son passage à Boulazac, alors en Pro B (2014-15). Même s’il manque d’adresse (40,4 % aux tirs, 0/3 à trois-points), il score (13,8 pts), prend des rebonds (8,3), délivre des passes (3,0), se montre en bref complet (15,3 d’éval). Quant à l’arrière américano-kosovar Scott Bamforth (1,88 m, 31 ans), il est bien le sniper attendu, produisant 17,0 pts (43,2 % aux tirs dont 43,8 % à trois-points, 3,0 rbds et autant de pds pour 14,3 d’éval (la faute à 3,5 balles perdues…). Enfin, Williams Narace (2,01 m, 23 ans) n’a eu aucun mal à franchir la marche entre la Pro B et la Jeep Élite, une fois remis de sa blessure au poignet. Lui qui la saison dernière, à Nancy, valait 10,6 pts (49,5 % aux tirs), 6,8 rbds et 14,2 d’éval s’affiche aujourd’hui au MSB à 9,5 pts (50,0 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points), 5,0 rbds et 10,3 d’éval. Solide.
Quels sont les joueurs en difficulté ?
La déception : Egidijus « Iggy » Mokevicius
On dit souvent que la Jeep Élite est un championnat qui favorise les pivots plutôt petits (pour leur poste s’entend) mais athlétiques et puissants plutôt que des intérieurs lourds et plus « près du sol ». Et il semble que, à son détriment, Egidijus Mokevicius (2,08 m, 28 ans) vérifie cet adage. Le pivot lituanien, déjà peu à son avantage la saison passée à Fuenlabrada, en Espagne (7,1 pts et 5,5 rbds en 17 mn), semble encore moins à l’aise au MSB : 1,3 pt à 33,3 % aux tirs, 3,0 rbds, 1,0 pd, 2,3 balles perdues, 3,3 d’éval, le tout en 17 mn…
On en attend plus
Si Le Mans est sans doute encore loin de son maximum, c’est en partie parce que son duo de meneurs ne donne pas encore tout ce que l’on est en droit d’en attendre. Avec des excuses. Kaza Kajami-Keane (1,85 m, 26 ans) doit s’adapter à son nouveau contexte, mais se montre déjà assez solide : 11,0 pts (50,1 % aux tirs), 3,7 pds, 2,0 bps, 10,7 d’éval. Une fois le collectif plus au point, il fera certainement mieux. Tout comme Antoine Eïto (1,86 m, 32 ans), qui a de surcroît pas mal souffert de la covid-19. Même s’il n’a jamais distillé autant de passes (4,7) ni été aussi adroit à trois-points (45,5 %, prenant tous ses tirs derrière l’arc), il ne score que 5,0 pts par match pour une éval de 9,0, en retrait de ses deux années précédentes. Nul doute qu’il ira en améliorant son rendement à la reprise du championnat. Le cas de Kenny Baptiste (2,04 m, 20 ans) est quelque peu différent. Le jeune ailier guadeloupéen est de retour de Quimper, en Pro B, où il a pu s’aguerrir sous les ordres de Laurent Foirest (3,6 pts, 1,6 rbd, 3,4 d’éval en 11 mn). Mais il ne montre pas encore tous ses progrès au Mans, avec ses 2,0 pts (40,0 % aux tirs, 0/3 à trois-points), 0,5 rbd, 2,3 d’éval en 13 mn.
Le chiffre : 19,5
Même si le collectif manceau n’est pas encore complètement au point, le MSB pointe en tête du classement pour les passes décisives, avec 19,5 offrandes par match. Le Mans a également la meilleure adresse aux lancers francs (83,3 %) et est l’équipe qui fait le plus de fautes : 23,3 par match. Si le MSB limite ses adversaires à 43,6 % de réussite aux tirs (3e plus petit pourcentage de Jeep Élite), il les laisse shooter à 66,0 reprises par match (3e moyenne). Et, surtout, Le Mans ne verrouille pas son rebond : ses adversaires prennent 38,5 rebonds par match dont 14,0 offensifs – personne ne fait moins bien dans la division.
L’œil de Christophe Denis
« Le Mans travaille dans la continuité, avec des joueurs comme Antoine Eïto, Terry Tarpey, Valentin Bigote, Alain Koffi. Et ils ont effectué un recrutement intéressant avec Ovie Soko ou Scott Bamforth, un joueur impressionnant. C’est une équipe qui peut être dans les quatre premiers en fin de saison. Mais, pour l’instant, je suis surpris par ses performances. Où est le problème ? Il n’y en a peut-être pas, il va falloir voir par la suite. Ils ont été très impactés par le covid, l’équipe manque logiquement de cohésion, d’alchimie de groupe. Le coach, Elric Delord, a essayé de rassurer tout son monde. Et il peut s’appuyer sur des cadres de caractère comme Antoine Eïto, qui jouent un rôle de leader. Le collectif n’est pas encore totalement au point, mais ils ont de gros joueurs, dont un Terry Tarpey qui fait plaisir à voir. Pour moi, Le Mans doit être en playoffs cette année. »
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Ce n’est pas forcément de la faute du club, mais le début de saison du MSB pose plus de questions qu’il n’engendre de réponses. D’un côté, on se dit que Le Mans version 2020-21, surtout maintenant que l’emblématique Alain Koffi a signé pour la saison, dispose de tous les atouts pour viser haut. Et puis l’on regarde les résultats obtenus par l’équipe, et l’on se demande alors si l’on parle bien de la même équipe, du même effectif. Concrètement, si les premiers résultats de certaines équipes de Jeep Élite permettent (dans une certaine mesure) de définir les grands traits de leur saison, ce n’est pas du tout le cas pour le MSB. Une bonne raison de continuer à garder un œil sur l’équipe mancelle !
Où en sont-ils ?
En championnat : 2 victoires-2 défaites
Le MSB a payé un plutôt lourd tribut au covid, sous la forme de matchs de préparation annulés puis de reports de rencontres officielles. Ce qui fait que, pour le moment, Le Mans n’a pu jouer que quatre matchs de Jeep Élite (ainsi qu’un de coupe de France, remporté contre Tours, sociétaire de NM1).
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