En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, Lyon-Villeurbanne.
Photo d’ouverture : LDLC Asvel – Infinity Nine Media – Alexia Leduc
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On allait voir ce qu’on allait voir ! Avec l’énorme équipe constituée pendant l’intersaison, destinée à exister en Euroleague, LDLC Asvel allait tout écraser sur son passage en Jeep Élite. Sauf que, pour le moment, cela ne se passe pas ainsi. Déjà parce que personne à Lyon-Villeurbanne n’a jamais prétendu que l’équipe allait ainsi ultra-dominer le championnat. Ensuite parce que toutes sortes d’éléments (blessures, contamination au coronavirus, hiérarchisation de l’équipe, etc.) ont ralenti la mise en place du collectif villeurbannais. Sans oublier certains pêchés d’orgueil, certainement. Et, enfin, toutes les équipes s’alignant face à l’Asvel ne rêvent que de réussir l’exploit de les battre. Tout cela fait que, pour le moment, LDLC Asvel est loin d’être le « monstre invincible » que certains craignaient. Mais, avec son jeu qui se met en place, une hiérarchie qui commence à se dessiner, l’Asvel peut rapidement devenir l’ogre attendu.
Où en sont-ils ?
En championnat : 3 victoires-2 défaites
Le premier match de championnat de LDLC Asvel a montré la tendance : en étant battu 74-81 sur le terrain de Dijon par une excellente JDA surfant sur sa vague de la saison passée, Villeurbanne a rappelé que rien n’était acquis en Jeep Élite, qu’il y avait dans ce championnat d’autres équipes de haut niveau et qu’il ne suffisait pas d’empiler des noms pour faire une équipe. Les matchs suivants ont été un peu de la même veine, qu’ils soient victorieux comme contre Champagne Basket, Cholet ou Orléans, ou synonymes de défaite comme contre Bourg-en-Bresse. Performante en attaque (87,2 points marqués) mais poreuse en défense (82,8 points encaissés), l’équipe semble évoluer au petit trot, sans mettre la même intensité qu’en Euroleague (parfois…) sur ces rencontres de Jeep Élite. Peut-être un peu de suffisance de la part des joueurs, peut-être aussi un collectif qui n’est pas encore en place, covid-19 et blessures n’ayant pas aidé en la matière (voir plus loin).
Euroleague : 2 victoires-6 défaites
Le bilan actuel de LDLC Asvel en Euroleague n’est pas très brillant, mais il n’aurait pas fallu grand-chose pour qu’il présente mieux, avec notamment deux défaites de un et deux points à Berlin et Valence. Mais, en Euroleague comme en championnat de France, Villeurbanne semble quelque peu sur courant alternatif, capable de prestations maussades comme face à l’Étoile Rouge ou au Zenit Saint-Petersbourg mais aussi de matchs de haut niveau comme à Vitoria ou face à Barcelone. Pour peu que toute l’équipe soit à l’unisson dans l’intensité et le partage, l’Asvel devient alors un compétiteur crédible en Euroleague.
Dans l’effectif
TJ Parker n’a pas eu la tâche facile depuis qu’il est aux manettes de l’équipe. Difficile en effet de mettre en place une hiérarchie entre joueurs et un fonds collectif alors que les absences s’accumulent. Norris Cole, William Howard, Amine Noua, Guerschon Yabusele, Paul Lacombe et Antoine Diot ont tour à tour souffert de divers bobos les ayant empêché de jouer un ou plusieurs matchs. Quant au SARS-CoV-2, il est plus rapide de citer l’unique joueur qui y a échappé : Moustapha Fall. Tous ses coéquipiers, ainsi qu’une bonne partie du staff (TJ Parker en premier lieu), ont été contaminés à un moment ou à un autre.
La résultante, ce sont trois matchs d’Euroleague reportés, ainsi que deux de Jeep Élite. Et un constat : en Jeep Élite, seuls quatre joueurs (Mous’ Fall, Allerik Freeman, David Lighty et Norris Cole) ont pu participer à toutes les rencontres disputées, alors qu’ils ne sont que trois (Charles Kahudi en sus de Fall et Lighty) à avoir pu le faire en Euroleague. Pas évident de mettre un collectif en place dans de telles conditions, même avec l’effectif à rallonge de LDLC Asvel.
Quels sont les joueurs en vue ?
La révélation : Moustapha Fall
On le savait bon, on l’a découvert excellent ! De retour dans nos contrées après trois saisons à l’étranger, le grand pivot (2,18 m, 28 ans) a montré qu’il avait progressé dans tous les secteurs et qu’il était désormais un intérieur dominant aussi bien en Jeep Élite qu’en Euroleague, où il a régulièrement droit à une prise à deux. Ce qui ne l’empêche pas de fournir des statistiques de haut niveau. En championnat, il ne joue qu’à peine plus de 20 minutes, mais produit tout de même 9,2 points (73,1 % aux tirs), 6,6 rebonds et 14,0 d’éval. En Euroleague, où il passe pratiquement 24 mn sur le parquet, il tourne à 12,3 pts (77,8 % aux tirs), 6,5 rbds, 2,3 pds et 21,5 d’éval. Fort, très fort.
Les satisfactions
Ce dossier étant axé sur la Jeep Élite, ce sont les joueurs donnant satisfaction dans ce championnat que nous trouvons ici, alors que ce ne sont pas forcément ces noms qui sont à leur meilleur en Euroleague. Et réciproquement. Ainsi, Paul Lacombe (1,95 m, 30 ans) affiche toute sa polyvalence en France (9,3 pts à 56,5 % aux tirs, 4,0 rbds, 2,5 pds, 12,5 d’éval) alors qu’Allerik Freeman (1,90 m, 25 ans) joue bien sa partition de pistolero : 12,4 pts à 43,5 % à trois-points, 3,0 rbds, 9,4 d’éval. Pour sa part, David Lighty (1,98 m, 32 ans, il est à haut niveau quelle que soit la compétition) fait du David Lighty : 10,8 pts à 47,4 % aux tirs, 1,6 rbd, 1,2 pd, 1,0 int, 8,0 d’éval. À l’intérieur, Amine Noua (2,03m, 23 ans) semble redresser la tête après une saison morose, scorant 7,8 pts (40,7 % aux tirs), 4,8 rbds et 9,8 d’éval. Et Ismaél Bako (2,08 m, 24 ans) continue de progresser : en 12 mn, il produit 6,5 pts (81,8 % aux tirs !), 2,8 rbds, 1,0 contre pour 10,0 d’éval, le tout sans perdre une seule balle !
Quels sont les joueurs en difficulté ?
La déception : Norris Cole
Le double champion NBA (avec un véritable rôle) laisse le public villeurbannais sur sa faim. Brillant l’année passée à Monaco, le meneur (1,88 m, 31 ans) semble avoir du mal à trouver sa place dans l’effectif et, plus encore, donne l’impression de jouer avec le frein à main, lui qui épatait par sa vivacité et sa rapidité. Entre coronavirus et blessure à la cuisse, son début de saison a été largement perturbé, ce qui explique au moins en partie ses productions mi-figue mi-raisin : 8,4 pts (37,2 % aux tirs dont 46,7 % à trois-points), 1,2 rbd, 2,8 pds, 6,0 d’éval en 18 mn. Tout l’Asvel attend évidemment mieux de lui, ce qu’il pourrait bien apporter prochainement au vu de son dernier match face à Barcelone.
On en attend plus
Il n’est pas toujours facile de trouver sa place dans un effectif aussi fourni que celui de Villeurbanne. Et sans forcément vraiment décevoir, certains joueurs n’ont pas, en Jeep Élite, un rendement à la hauteur de ce que leur pedigree promet – on pense à Antoine Diot, Charles Kahudi, William Howard, Guerschon Yabusele. Pour Matthew Strazel (1,82 m, 18 ans), le début de saison a été délicat, avec trois sorties avec une évaluation négative, avant un match à 20 pts (6/9 aux tirs) et 18 d’éval contre Orléans. En réitérant ce genre de performances, il gagnera sans doute des minutes – et il ne faut pas oublier qu’il n’a toujours que 18 ans… Quant à Rihards Lomazs (1,93 m, 24 ans), réputé pour sa qualité de shoot, il n’a toujours pas trouvé la mire (36,4 % aux tirs, 28,6 % à trois-points). Enfin, Kevarrius Hayes (2,05 m, 23 ans) donne l’impression d’un joueur frustre techniquement, un peu perdu sur le terrain et pas toujours très dynamique, même si statistiquement, son parcours en Jeep Élite n’est pas mauvais : en 13 mn, 4,3 pts à 50,0 % aux tirs, 4,0 rbds, 1,5 contre, 8,5 d’éval.
Le chiffre : 6,8
Si la défense de LDLC Asvel n’est pas encore très au point, en témoignent les 82,8 points encaissés, certaines statistiques laissent penser que cet aspect du jeu peut devenir dominant pour Villeurbanne. Ainsi, l’équipe n’abandonne que 6,8 rebonds offensifs à ses adversaires (personne ne fait mieux en Jeep Élite) et 32,4 au total alors qu’elle en prend 36,6 (3e moyenne) dont 10,8 offensifs. À noter par ailleurs les 4,2 contres réalisés (1er du championnat) et les seulement 14,4 passes autorisées à ses adversaires, 2e moyenne.
L’œil de Christophe Denis
« Quand on voit jouer Villeurbanne, on se dit que c’est une équipe bâtie pour l’Euroleague plus que pour la Jeep Élite, avec tous ces joueurs. Aujourd’hui (entretien réalisé avant le match Asvel-Barcelone, NDLR), il y a un manque de hiérarchie, et les joueurs ont la tête plus tournée vers l’Euroleague que vers la Jeep Élite. Ils n’ont pas encore trouvé l’alchimie pour être dominants en Jeep Élite. Il faut que la confiance collective s’installe. L’Asvel se construit, avec de nouveaux coachs, de nouveaux joueurs, joueurs qui donnent pas tous satisfaction, qui sont à la recherche de leur place. Certains s’attendent à ce qu’ils écrasent tout le monde, qu’ils mettent +15 ou +30 à toutes les autres équipes. Mais c’est dénigrer ces autres équipes que de penser ça, alors que la Jeep Élite est un championnat de très haut niveau. Il y a eu beaucoup de mauvaises choses dites sur TJ Parker, à tort, car c’est un très bon coach. Il fera gagner des matchs. Mais aujourd’hui, il doit faire se preuves et c’est difficile quand on gère une équipe qui devrait tout gagner. En face, il y a Dijon, Bourg ou Monaco. Et il n’y a pas autant de différences entre l’Asvel et ces équipes qu’il y en a entre le PSG et les autres au foot. Ce qui rend les choses encore plus dures. »
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On allait voir ce qu’on allait voir ! Avec l’énorme équipe constituée pendant l’intersaison, destinée à exister en Euroleague, LDLC Asvel allait tout écraser sur son passage en Jeep Élite. Sauf que, pour le moment, cela ne se passe pas ainsi. Déjà parce que personne à Lyon-Villeurbanne n’a jamais prétendu que l’équipe allait ainsi ultra-dominer le championnat. Ensuite parce que toutes sortes d’éléments (blessures, contamination au coronavirus, hiérarchisation de l’équipe, etc.) ont ralenti la mise en place du collectif villeurbannais. Sans oublier certains pêchés d’orgueil, certainement. Et, enfin, toutes les équipes s’alignant face à l’Asvel ne rêvent que de réussir l’exploit de les battre. Tout cela fait que, pour le moment, LDLC Asvel est loin d’être le « monstre invincible » que certains craignaient. Mais, avec son jeu qui se met en place, une hiérarchie qui commence à se dessiner, l’Asvel peut rapidement devenir l’ogre attendu.
Où en sont-ils ?
En championnat : 3 victoires-2 défaites
Le premier match de championnat de LDLC Asvel a montré la tendance : en étant battu 74-81 sur le terrain de Dijon par une excellente JDA surfant sur sa vague de la saison passée, Villeurbanne a rappelé que rien n’était acquis en Jeep Élite, qu’il y avait dans ce championnat d’autres équipes de haut niveau et qu’il ne suffisait pas d’empiler des noms pour faire une équipe. Les matchs suivants ont été un peu de la même veine,
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