En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, Orléans.
Photo d’ouverture : Orléans Loiret Basket
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Renommé pour son attaque flamboyante, l’Orléans Loiret Basket a fait honneur à sa réputation en ce début de saison. Pourtant pas épargné par les ennuis de toutes sortes pendant la préparation puis à l’occasion des premières journées, entre blessures et contaminations, le club a « tranquillement » enquillé ses 90,8 points par match. Mais, en plus de faire le spectacle, les troupes de Germain Castano ont démontré qu’elles pouvaient également jouer les empêcheurs de tourner en rond, voire titiller les prétendants aux play-offs. Épargné par les blessures, en ayant le temps de peaufiner les réglages tant en attaque qu’en défense, Orléans aura une bonne tête d’équipe surprise. Cela étant, au vu du recrutement effectué, ce n’en est au fond pas une, de surprise…
Où en sont-ils ?
En championnat : 2 victoires-3 défaites
Le bilan brut de l’OLB n’est pas fantastique, avec des défaites pas forcément « logiques », notamment celle vécue dans l’antre d’un Élan Chalon pas vraiment au mieux de sa forme en ce début de saison. Pour le reste, perdre à Strasbourg et, plus encore, à Villeurbanne n’a rien de honteux, bien au contraire, d’autant qu’Orléans a fait mieux que se défendre dans les deux rencontres. Côté victoires, l’OLB a commencé son année en écrabouillant un Cholet pas du tout au point (101-63) et a fait presqu’aussi bien face à Champagne Basket (99-79). En résumé, Orléans a pour le moment conquis de grosses victoires à domicile (+29 de moyenne !) et subi de courtes défaites à l’extérieur (-6,3 en moyenne). Avec un collectif mieux rodé et évoluant plus souvent au complet, nul doute que l’OLB arrivera à faire mieux. Notamment en resserrant les boulons en défense (83,0 pts encaissés par match, 14e défense de Jeep Élite).
Dans l’effectif
Les Orléanais n’ont pas eu le temps de s’ennuyer depuis le début de cette intersaison. Les premiers cas de contamination au coronavirus ont été soupçonnés dès le 21 août et les forfaits liés au covid-19 se sont accumulés pendant tout le mois de septembre. Période pendant laquelle l’OLB a déploré son premier blessé, Gary Florimont. Une fois celui-ci rétabli, ce fut au tour de Luke Fischer de manquer un match pour des douleurs au genou, avant que Chima Moneke ne tombe lourdement sur son épaule, blessure qui l’a empêché d’honorer sa sélection avec l’équipe du Nigéria pour les fenêtres qualificatives à l’AfroBasket. Comme beaucoup d’équipes, Orléans a donc vu son calendrier bouleversé à plusieurs reprises, les annulations ou reports de matchs s’accumulant. Et les blessures, plus importantes que supposé à l’origine, de Luke Fischer et Chima Moneke viennent d’amener Orléans à faire appel à Fernando Raposo en tant que pigiste médical jusqu’à la fin de l’année calendaire.
Quels sont les joueurs en vue ?
La révélation : Chima Moneke
L’ailier-fort nigérian (1,98 m, 24 ans) ne se distingue pas que par son look extravagant. C’est aussi un vrai et très bon joueur de basket, ce que Rouen, Denain et Quimper avaient pu vérifier en Pro B. Si l’on pouvait se demander comment le natif de Lagos allait gérer le passage à l’échelon supérieur, il a eu vite fait de répondre : « sans problème ! » En tout juste 20 minutes de jeu, il produit en effet à peu près les mêmes stats que la saison dernière à Quimper, où il jouait 27,6 mn/match ! Cette année, il compile ainsi 14,2 pts (62,2 % aux tirs, 28,6 % à trois-points, 6,2 rbds, 1,0 ctr, 1,4 pd, 1,0 int pour 18,4 d’évaluation (il était à 18,7 d’éval la saison passée). Point d’orgue de son début d’exercice, un match monstrueux contre rien moins que LDLC Asvel : 22 pts (10/11 aux tirs !), 8 rbds, 3 ctrs, 2 pds, 1 int, 32 d’éval.
Les satisfactions
Le chevelu meneur Paris Lee (1,83 m, 25 ans) est l’une des grandes satisfactions orléanaises de ce début de saison. Teigneux en défense et très concerné par l’organisation du jeu offensif, il apporte également une adresse de loin importante pour étirer les défenses, même s’il n’est pas un scoreur pur (du reste, Orléans a gagné lorsqu’il marquait peu et prenait peu de tirs). On retiendra donc surtout de lui ses 45,5 % à trois-points et ses 6,6 passes (contre 2,0 balles perdues). À ses côtés, et pour sa quatrième saison dans l’Hexagone, le bondissant Lamonte Ulmer (1,98 m, 34 ans) enregistre ses meilleures stats : 14,4 pts (63,9 % aux tirs dont 57,9 % à trois-points), 4,4 rbds, 17,2 d’éval.
Nouvel arrivant en France comme son meneur, le pivot Luke Fischer (2,12 m, 25 ans) est une vraie bonne pioche, capable de marquer 22 points à 10/11 aux tirs ou de gober 16 rebonds sur un match. Au total, il « pèse » 12,8 pts (72,7 % aux tirs mais 30,0 % aux lancers francs…), 8,5 rbds et 17,8 d’éval. Du côté des joueurs français, Govian Oniangue (1,97 m, 29 ans) continue de se montrer très à son aise à Orléans. Après une saison 2019-20 de très bon calibre, il a encore haussé son niveau en ce début d’exercice : 9,6 pts (38,6 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points, 3,8 rbds, 1,6 pd, 10,2 d’éval, il n’avait jamais fait aussi bien. Un constat qui s’applique également à Landing « Ada » Sané (2,07 m, 29 ans), qui s’épanouit dans le jeu de Germain Castano en produisant 10,5 pts (48,1 % aux tirs), 2,8 rbds et 10,0 d’éval. Si, pour sa part, il ne bat pas ses records, Gary Florimont (2,03 m, 33 ans) n’en assure pas moins plus que convenablement le back-up de Luke Fischer, avec ses 6,0 pts (75,0 % aux tirs), 3,3 rbds et 7,5 d’éval.
Quels sont les joueurs en difficulté ?
La déception : Darius Johnson-Odom
En parlant de Darius Johnson-Odom (1,87 m, 30 ans), le terme de « déception » est quelque peu exagéré. Cela étant, au vu du CV du garçon, passé par l’Olympiakos, Cantu ou Reggio Emilia, on reste un peu sur sa faim au vu des stats du très tanké arrière, notamment en matière de sélection de tirs : 40,7 % sur 10,8 tirs par match et, pis, 29,2 % à trois-points pour 4,8 tentatives par match, ce n’est pas terrible. Plus frappant : lorsque Darius Johnson-Odom prend 10 tirs ou moins et qu’il rentre au moins la moitié de ses shoots, Orléans gagne. Lorsqu’il arrose à 4/14 (à Chalon-sur-Saône) ou à 5/15 (à Strasbourg), l’OLB perd. À son crédit, par ailleurs, sa vision du jeu et sa capacité à passer la balle : 4,2 passes décisives par match. On attend cependant de lui qu’il soit encore plus le leader de l’équipe.
On en attend plus
C’est un peu dur pour lui de se retrouver seul dans cette catégorie, mais même si l’on sait qu’il n’a jamais été un joueur de statistiques et encore moins un scoreur, le Malela Mutuale (1,88 m, 29 ans) de cette saison laisse un goût de trop peu. À son actif, il n’a jamais mieux passé la balle que cette année, avec 2,8 pds/match. Mais ses pourcentages au tir sont vraiment problématiques (23,8 % aux tirs, 0/5 à trois-points), ce qui le rend totalement inoffensif en attaque. Un soupçon d’adresse en plus permettrait sans doute de rendre la tâche de la défense adverse moins facile.
Le chiffre : 90,8
Avec 90,8 points par match, Orléans est, et de loin (Bourg-en-Bresse, 2e, est à 89,5 pts), la meilleure attaque du championnat. Une attaque up-tempo mais ne gâchant rien : 64,0 tirs par match (3e de Jeep Élite) pour une adresse globale de 50,3 % (3e là aussi). Pour alimenter la marque, l’OLB s’appuie sur un jeu collectif basé sur le partage (19,2 passes décisives, 2e) et sur l’agressivité offensive : 20,6 fautes provoquées (5e de la compétition) pour 22,4 lancers francs tentés (2e).
L’œil de Christophe Denis
« C’est une équipe très offensive, très bien coachée, qui prend beaucoup de risques en défense. Ils pratiquent beaucoup de variations en défense, switchs, zone, agressivité sur les lignes de passe, etc. La pierre angulaire du dispositif défensif, c’est Paris Lee, qui donne beaucoup d’intensité, en attaque comme en défense. Et tout le monde se met au diapason. En outre, il y a un contingent non-JFL très talentueux, avec Darius Johnson-Odom, Lamonte Ulmer, Luke Fischer. Sans oublier Chima Moneke, qui est la révélation de la saison. Et les JFL sont bons. Dans le groupe, tous les joueurs sont aguerris à la Jeep Élite, à trois exceptions près. Il y a une très bonne atmosphère, les joueurs adhèrent à ce qu’on leur propose. Orléans fait partie des 2-3 équipes qui peuvent être une bonne surprise du championnat, avec une très bonne raquette. Le banc est peut-être court, mais il y a quand même de quoi créer la surprise. »
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Renommé pour son attaque flamboyante, l’Orléans Loiret Basket a fait honneur à sa réputation en ce début de saison. Pourtant pas épargné par les ennuis de toutes sortes pendant la préparation puis à l’occasion des premières journées, entre blessures et contaminations, le club a « tranquillement » enquillé ses 90,8 points par match. Mais, en plus de faire le spectacle, les troupes de Germain Castano ont démontré qu’elles pouvaient également jouer les empêcheurs de tourner en rond, voire titiller les prétendants aux play-offs. Épargné par les blessures, en ayant le temps de peaufiner les réglages tant en attaque qu’en défense, Orléans aura une bonne tête d’équipe surprise. Cela étant, au vu du recrutement effectué, ce n’en est au fond pas une, de surprise…
Où en sont-ils ?
En championnat : 2 victoires-3 défaites
Le bilan brut de l’OLB n’est pas fantastique, avec des défaites pas forcément « logiques », notamment celle vécue dans l’antre d’un Élan Chalon pas vraiment au mieux de sa forme en ce début de saison. Pour le reste, perdre à Strasbourg et, plus encore, à Villeurbanne n’a rien de honteux, bien au contraire, d’autant qu’Orléans a fait mieux que se défendre dans les deux rencontres. Côté victoires, l’OLB a commencé son année en écrabouillant un Cholet pas du tout au point (101-63) et a fait presqu’aussi bien face à Champagne Basket (99-79). En résumé, Orléans a pour le moment conquis de grosses victoires à domicile (+29 de moyenne !) et subi de courtes défaites à l’extérieur (-6,3 en moyenne). Avec un collectif mieux rodé et évoluant plus souvent au complet, nul doute que l’OLB arrivera à faire mieux. Notamment en resserrant les boulons en défense (83,0 pts encaissés par match, 14e défense de Jeep Élite).
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