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[REDIFF] Le président atypique de la Roca Team – Et Google indiqua à Sergey Dyadechko de se rendre à Monaco !

La réussite de l’AS Monaco, qui dispute la finale de l’Eurocup et s’est qualifiée pour l’Euroleague, c’est celle de Sergey Dyadechko, qui est arrivé dans la Principauté en 2013 presque par hasard.

La réussite de l’AS Monaco, qui dispute la finale de l’Eurocup et s’est qualifiée pour l’Euroleague, c’est celle de Sergey Dyadechko, qui est arrivé dans la Principauté en 2013 presque par hasard.

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Son profil laisse apparaître qu’il est né à Donetsk, en Ukraine, alors une République de l’Union Soviétique, il y a 46 ans, qu’il a fait des études à l’Université Polytechnique, que c’est un homme d’affaires, cofondateur de la banque Rodovid, qu’il repart régulièrement dans son pays et aussi à Londres et en Afrique pour son business et qu’il est accompagné en permanence d’au moins un garde du corps.

Cet homme discret est aussi un véritable fan de basket, qu’il a pratiqué à l’université avant d’être victime d’une blessure au genou. Il a raconté que lorsqu’il avait 14 ans, la Spartakiade des peuples de l’URSS s’est tenue dans sa ville, deux terrains de basket avec du parquet ont été construits, et qu’il a été émerveillé de découvrir le géant ukrainien Vladimir Tkatchenko et encore le Lituanien Sarunas Marculionis, qui fut champion olympique cette année-là à Séoul.

Le président de la Roca Team assiste à un maximum de matches, gesticule, donne de la voix, et vient chaque semaine aux entraînements. On l’a vu revêtu du maillot de l’équipe, son plus jeune fils dans les bras, virevolter lors d’un media day, heureux comme un gosse. « Je dirai sans la moindre hésitation que la part principale de notre réussite appartient à M. Dyadechko », certifie le directeur exécutif de l’ASM, Oleksiy Yefimov à Monaco Matin. « Honnêtement, il est presque impossible de trouver un président qui soit à ce point impliqué dans le jeu avec une telle connaissance du basket. Grâce à son expérience et son ressenti, nous avons su reconnaître à temps nos erreurs et essayer de les corriger. Et aussi saisir les opportunités pour faire grandir notre équipe. » Dans le quotidien monégasque, Sergey Dyadechko avait confié lui-même se gaver de matches d’Euroleague et d’Eurocup mais aussi porter une attention particulière aux matches des ligues allemande, italienne, et à la VTB League. « Je regarde différents matchs plusieurs fois pour comprendre comment un joueur ou un autre se manifeste dans des matchs avec les principaux concurrents, ou dans des matchs où le prix de la victoire est très élevé, par exemple, lorsque l’accès au Top16 ou au quart de finale de la Coupe d’Europe est en jeu. Il est très important de ne pas faire attention uniquement aux statistiques, mais voir comment le joueur agit sous la pression de la responsabilité du résultat ou quand les meilleurs joueurs le confrontent à son propre poste. »

Photo: Mathias Lessort (Eurocupbasketball)

L’endroit le plus sûr du monde


Comme propriétaire et président du club, à partir de 2007, Dyadechko a formidablement boosté le BC Donetsk, qui d’un claquement de doigts est passé de la troisième à la première division ukrainienne, pour y gagner le titre national. Le Serbe Sasa Obradovic a été appelé un temps au coaching. En 2012, son club est parvenu jusqu’en quart-de-finale de l’Eurocup. Tout ceci apparait avec le recul comme une sorte de banc d’essai pour ce qui allait se passer à Monaco. Le mécène a également mené à bien une vaste opération destinée à développer le basket chez les jeunes, à Donetsk et aussi dans d’autres villes d’Ukraine. Il a sponsorisé quantité de tournois de streetball et en 2017, il a fondé Dyadechko Sport Fund afin de développer le sport et promouvoir un mode de vie sain en Ukraine. Cette fondation est en relation avec les fédérations de tennis, de football américain et de squash, et sponsorise des retransmissions sportives sur les chaînes de TV et internet d’Ukraine.

Sergey Dyadechko a vécu comme un désastre le fait que la République Populaire du Donetsk ait fait sécession car, dit-il, cette région était exempte de conflits pour des raisons nationales, religieuses ou raciales, et elle a accueilli de nombreux étudiants étrangers. Mais son drame personnel est survenu le 19 mars 2012 lorsqu’il a été victime d’une tentative d’assassinat. Pour un motif flou et forcément intrigant, vingt-six coups de feu ont été tirés sur sa Mercedes alors qu’il était dans la région de Kiev. Il est simplement établi qu’auparavant, durant le sauvetage de Rodovid, des sommes très importantes se sont évaporées et deux témoins-clés ont été victimes d’étranges accidents. Dyadechko est sorti indemne de la fusillade et a décidé aussitôt d’émigrer.

Dans une interview à Sports, l’Ukrainien a expliqué comment il a trouvé sa destination. « En effet, si tous ces événements ne s’étaient pas produits, ma vie n’aurait pas subi de changements aussi importants. Je n’ai jamais eu l’intention de vivre à l’étranger, mais après une tentative d’assassinat, j’ai été forcé d’émigrer temporairement. Au moins jusqu’à ce que l’enquête précise qui est derrière elle, s’il y a un risque d’une autre tentative d’assassinat et s’il y a une menace pour ma famille. Je suis simplement allé sur un moteur de recherche et j’ai formulé ma requête : « l’endroit le plus sûr du monde ». Cela m’a indiqué la Principauté de Monaco. Il n’y avait pas besoin de réfléchir après tout ce qui s’est passé, j’y suis allé. » Début 2014, les événements se sont précipités à Donetsk et la situation est devenue incontrôlable. Dans l’impossibilité d’assurer leur sécurité, le club a libéré tous ses étrangers. Quelques mois plus tard, il mettait la clé sous la porte.

C’est par le biais d’Arnaud Giusti, figure emblématique du basket monégasque, que Sergey Dyadechko a été contacté pour entrer au capital de l’ASM, qui était alors en Nationale 2. « On m’a montré le club qui était en quatrième division, je l’ai regardé et je suis arrivé à la conclusion que je ne serais pas superflu sur le terrain, c’était à peu près mon niveau », a-t-il commenté avec causticité à Sports. « Ma première réaction fut de me dire que ce n’était pas grave. Nous avons commencé à communiquer, j’ai insisté pour que nous allions au moins en Pro B. A l’époque j’avais Donetsk, et il n’était pas question de grands projets et ambitions. Je peux dire que s’il n’y avait pas eu les événements de 2014 à Donetsk, alors Monaco ne serait pas né sous la forme dans laquelle il est désormais dans l’élite du basket français. »

Photo: AS Monaco

Une Tour de Babel

Très vite, l’Ukrainien a imposé sa marque, sa griffe. Il a posé un ultimatum au gouvernement monégasque : soit il obtenait la présidence du club, soit il retirait ses billes. Il a estimé que l’entraîneur Jean-Michel Sénégal était insuffisamment à poigne. Arnaud Giusti fut lui aussi débarqué. Dyadechko a fait venir d’Ukraine un homme sûr comme Directeur Exécutif : Oleksiy Yefimov, un trentenaire, qui fut le Directeur sportif et Manager Général du Donetsk Basket Club, quelques mois son coach, et aussi le GM du club de Kiev et de l’équipe nationale d’Ukraine. S’il y avait un trophée récompensant les meilleurs « exécutifs » de Jeep Elite, Yefimov l’aurait certainement déjà raflé.

Savo Vucevic, aujourd’hui à Bourg, a lui aussi été remercié, alors que l’équipe de la Principauté visait la Pro A. « La décision de changer d’entraîneur lorsque nous jouions en Pro B n’a pas été facile », a-t-il assuré à Sports. « L’équipe était à la deuxième place, et la première permettait d’accéder directement à la division élite, alors que les équipes de la deuxième à la neuvième places jouaient des playoffs très difficiles. Dix tours avant l’arrivée, nous étions à deux victoires derrière, c’est-à-dire que nous ne pouvions pas nous permettre de perdre ne serait-ce qu’un match sur tous les matchs restants pour terminer premier. J’ai vu l’équipe jouer, j’ai vu le processus d’entraînement. L’expérience que j’ai eue auparavant avec des entraîneurs comme Sasha Obradovic, Ramunas Butautas, Igors Miglinieks m’a permis de comparer la situation, et sur cette base j’ai pris la décision de changer de head coach. La question s’est posée de savoir qui inviter. Je ne pouvais pas inviter Obradovic en deuxième division française après qu’il venait de jouer en Euroleague avec Alba dans une salle de 18 000 places, il est clair que je me suis appuyé sur ceux que je connais de par mon travail en Ukraine. J’avais besoin de trouver quelqu’un qui puisse travailler avec cette mentalité. C’est très difficile avec ça en France. »

Le choix du président s’est porté, tout naturellement, sur Zvezdan Mitrovic. Le Monténégrin n’avait-il pas passé douze saisons en Ukraine, dans cinq clubs différents, avec un titre de champion et une coupe nationale à la clé ? Sa forte personnalité plait à Dyadechko, qui met l’accent sur le fait que Mitrovic ne catégorise pas ses joueurs entre stars et les autres, Français et étrangers, jeunes et vétérans. L’ascension de l’AS Monaco est sans équivalent dans le basket français. Coach Z l’a emmenée du titre de champion en Pro B en 2015 jusqu’à une qualification à l’Euroleague six ans plus tard, via une finale d’Eurocup. Malgré une parenthèse de deux ans à l’ASVEL, il a gagné avec la Roca Team trois Leaders Cup d’affilée et terminé trois fois en tête de la saison régulière. Il a aussi à son actif une finale de Basketball Champions League. Il est le meilleur coach de France de la décennie et peut-être même de toute son Histoire.

Son président n’est pas dupe de la raison pour laquelle il n’a pas encore conclu son parcours par un titre de champion de France. Voici ce qu’il disait après la finale perdue contre Le Mans en 2018 : « Je comprends que l’une des principales raisons pour lesquelles nous ne sommes pas devenus champions est que Mitrovic a reçu 15 à 17 fautes techniques au cours de la saison et a énervé tous les arbitres de la ligue. Il n’y a pas d’arbitres à qui il n’a pas dit comment les matches devaient être arbitrés. Mais on ne peut pas le refaire, son intempérance est l’un des principaux inconvénients de Zvezdan, l’incapacité à se contrôler même dans les matchs pas les plus importants, mais cela découle du fait qu’il donne toujours le maximum. »

Le président et le Directeur Exécutif sont Ukrainiens, le coach est Monténégrin, l’assistant-coach Mirko Ocokoljic, passé lui aussi par l’Ukraine, est Serbe, d’autres membres du club dans les bureaux sont étrangers. Une Tour de Babel, qui là aussi n’a pas d’équivalent dans le basket français. Il est vrai que la Principauté de Monaco, si elle est enserrée dans le territoire de la République française, est indépendante, et que sur 37 308 habitants, il n’y a que 8 378 citoyens monégasques, alors que 139 nationalités sont recensées sur ce territoire minuscule de 2,02 km².

Photo: Dee Bost (Eurocupbasketball)
Photo: AS Monaco

Le soutien de toute la Principauté

Le public monégasque est difficile à conquérir, il y a tellement de sollicitations. Il n’y avait qu’une cinquantaine de personnes dans les gradins pour les matches de Nationale 2, et malgré des aménagements, la salle Gaston-Médecin demeure la plus petite enceinte de Jeep Elite (3 050 sièges) avec le plus faible remplissage. L’une des questions majeures est d’ailleurs de savoir si l’Euroleague acceptera que la Roca Team joue dans sa salle ou si elle sera contrainte de déménager.

A l’inverse, Sergey Dyadechko se félicite du soutien du prince Albert et du gouvernement monégasque, de toutes les autorités locales, qu’il considère comme étant dix fois plus élevé que celui qu’il avait dans sa ville natale. « Tout au long de l’histoire de BC Donetsk, malgré le fait que nous étions les champions de l’Ukraine, que nous avons joué avec succès en Eurocup, dans la VTB United League, pendant sept ans, le maire de Donetsk Lukyanchenko est venu à un seul match du club. Lorsque nous sommes devenus champions en 2012, nous n’avons même pas reçu de carte de vœux de la mairie, ni du gouverneur, ni du maire, personne ne se souvenait même de l’existence d’une telle équipe. »

Le succès de l’AS Monaco, c’est celle de l’entente cordiale entre l’Ukrainien et l’Etat monégasque, un modèle de mécénat courant en Europe mais inédit en France. Toutefois, Sergey Dyadechko affirme qu’il est prêt à quitter son poste de pilotage : « La gestion exclusive du club n’est absolument pas une priorité pour moi, le poste de président n’est pas non plus le facteur le plus important pour moi. Si demain un actionnaire majeur vient et dit qu’il donne 10 millions d’euros et veut être président du club, nous l’accueillerons avec plaisir, je lui céderai ma place et je serai heureux de continuer à aider le club. Pour moi, la seule chose importante est que le club existe le plus longtemps possible et qu’il soit performant au plus haut niveau possible. »

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Son profil laisse apparaître qu’il est né à Donetsk, en Ukraine, alors une République de l’Union Soviétique, il y a 46 ans, qu’il a fait des études à l’Université Polytechnique, que c’est un homme d’affaires, cofondateur de la banque Rodovid, qu’il repart régulièrement dans son pays et aussi à Londres et en Afrique pour son business et qu’il est accompagné en permanence d’au moins un garde du corps.

Cet homme discret est aussi un véritable fan de basket, qu’il a pratiqué à l’université avant d’être victime d’une blessure au genou. Il a raconté que lorsqu’il avait 14 ans, la Spartakiade des peuples de l’URSS s’est tenue dans sa ville, deux terrains de basket avec du parquet ont été construits, et qu’il a été émerveillé de découvrir le géant ukrainien Vladimir Tkatchenko et encore le Lituanien Sarunas Marculionis, qui fut champion olympique cette année-là à Séoul.

Le président de la Roca Team assiste à un maximum de matches, gesticule, donne de la voix, et vient chaque semaine aux entraînements. On l’a vu revêtu du maillot de l’équipe, son plus jeune fils dans les bras, virevolter lors d’un media day, heureux comme un gosse. « Je dirai sans la moindre hésitation que la part principale de notre réussite appartient à M. Dyadechko », certifie le directeur exécutif de l’ASM, Oleksiy Yefimov à Monaco Matin. « Honnêtement, il est presque impossible de trouver un président qui soit à ce point impliqué dans le jeu avec une telle connaissance du basket. Grâce à son expérience et son ressenti, nous avons su reconnaître à temps nos erreurs et essayer de les corriger. Et aussi saisir les opportunités pour faire grandir notre équipe. » Dans le quotidien monégasque, Sergey Dyadechko avait confié lui-même se gaver de matches d’Euroleague et d’Eurocup mais aussi porter une attention particulière aux matches des ligues allemande, italienne, et à la VTB League. « Je regarde différents matchs plusieurs fois pour comprendre comment un joueur ou un autre se manifeste dans des matchs avec les principaux concurrents, ou dans des matchs où le prix

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Photo d’ouverture: AS Monaco

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