En renversant la table lors des Matchs 2 et 3 de quarts de finale, le MSB s’est qualifié pour le dernier carré des playoffs où il affrontera Strasbourg. C’est une saison réussie. A l’inverse, c’est un total fiasco sur le terrain pour l’ASVEL, future invitée en Euroleague. Et ce n’est pas la première fois.
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1) Antarès, un jeyser d’eau bouillante
C’était hier soir le 134e duel entre le SCM/MSB et l’ASVEL. Très probablement un record du genre en Jeep Elite même si souvent ignoré*. Pas très nombreux pour le Match 1 -4 000 tout de même- et surtout étrangement passifs, les fans du Mans, de la Sarthe et des alentours ont voulu montrer qu’ils aiment leur équipe et qu’ils sont dignes des playoffs qu’ils ont pu apprécier vingt fois de suite avant la fin de série la saison dernière. Boosté par une tarification avantageuse, Antarès a fait guichets fermés, soit 6 035 spectateurs, alors que le club n’avait eu que 48 heures pour alerter la population. Majoritairement en T.shirt tango, le public sarthois est passé de l’inertie à la surexcitation. La glacière s’est transformé en jeyser d’eau bouillante. Il a même sifflé l’adversaire quand il avait le ballon en main, une coutume oubliée depuis l’époque de Gouloumès et de la Rotonde. Il n’a cessé de crier son amour à son équipe, de gesticuler et la fin du match, il l’a suivi debout. Antarès et ses épais murs en béton ont résonné comme Beaublanc et ses poutres en bois. Curieux phénomène de métamorphose dont nous laisserons l’explication aux sociologues compétents.
« Félicitation à la salle ! » a glissé le coach Eric Bartecheky. « Ça fait plaisir de rentrer dans Antarès et de voir une salle colorée, qui pousse dès le début du match. C’est différent de mardi. C’est une grosse satisfaction. »
2) Autre ambiance, autre attitude
Plusieurs fois cette saison le MSB est resté scotché dans les starters notamment lors des deux précédentes confrontations face à l’ASVEL cette saison à Antarès, ce qui lui avait coûté au final la victoire. L’équipe se met au diapason du public et dans cette atmosphère électrique, elle a démarré au quart de tour… en défense. Car pour ce qui est de l’attaque, elle est demeurée trois longues minutes sans actif avant qu’un trois-points de Mykal Riley déflore le score. L’ASVEL n’était pas allé plus loin à ce moment-là.
On a donc tout de suite compris que les Manceaux montraient un autre visage, celui de guerriers, l’attitude indispensable si l’on veut voyager loin en playoffs.
« Après le premier match j’avais le sentiment, et je m’inclue dedans, que l’on n’avait pas marqué la différence entre la fin de la saison régulière avec le match à Cholet et le début des playoffs. Même durant la semaine d’entraînement avant ce premier match contre l’ASVEL, on avait senti l’équipe bizarre. Ca s’est traduit par la défaite. Et après la défaite, quand on est revenu sur le match, on a senti une équipe réceptive, concentrée, qui s’est bien entraînée pendant deux séances. Ca s’est traduit par un bon match là-bas à l’AVEL, remporté. C’est quand même assez fort en terme de caractère, de performance après avoir été mal embarqué avec une défaite à domicile, d’aller s’imposer à l’ASVEL, de revenir ici et de valider la qualification en demi-finale. Vraiment, chapeau l’équipe ! », se régalait Eric Batercheky.
D’autant plus inattendu qu’en plus de Terry Tarpey, le MSB s’était aligné à l’Astroballe sans son capitaine Romeo Travis suspendu pour des propos injurieux envers le corps arbitral à Cholet. Un coup du sort qui a eu l’effet de resserrer le groupe. Et de placer DJ Stephens en titulaire et le voltigeur aérien a parfaitement assumé sa promotion. Il ne faut pas oublier non plus que l’ASVEL a dû faire sans son intérieur Amine Noua au cours de cette série et ce n’est pas le moindre des handicaps.
3) Justin Harper l’antidote à Youssoupha Fall
Son goût immodéré pour les shoots à trois-points, son incapacité à y mettre un frein (1/11 !) avait coûté cher à l’Astroballe. Mais Justin Harper, un poste 4 de 2,10m qui peut jouer 5, aime Antarès. En saison régulière, il avait déjà pilonné la défense mancelle : 18 points à 4/10 à trois-points. Lors du Match 1 de ce quart-de-finale, il avait remis le couvert avec une nappe blanche : 17 points à 8/11 aux tirs du champ.
Cette fois, Justin Harper a inscris 10 points en première mi-temps compensant le peu d’efficacité de Julian Gamble un peu perdu (-3 d’évaluation à cause d’un 0/4 aux shoots). Justin Harper s’avère en fait le parfait antidote au poison Youssoupha Fall et ses 2,21m.
« La grande problématique dans cette série, c’est de se retrouver avec Harper qui est un poste 4 à la base et qu’ils mettaient en poste 5, qui shoote à trois points et quand il y a Yous sur le terrain, c’est très compliqué à gérer car il s’écarte », a analysé Eric Bartecheky. « Dans le deuxième quart-temps, je crois que l’on pend huit points car on n’est pas bien calé sur ces écrans-là. C’était une grosse problématique pour nous sur le banc car on avait envie d’avoir Yous en attaque mais c’était quand même un gros problème en défense. On a ajusté avec des rentrées efficaces de Will (Yeguete) et même Yannis (Morin) que l’on a mis très tard à eu un bon passage. Même sur des temps de jeu réduits, tout le monde a apporté à l’équipe ce soir. »
Résultat : comme lors du match 1, le Franco-Sénégalais bien pris en étau dans la peinture n’a scoré que 2 petits points. Mais Will Yeguete a réalisé à sa place une première mi-temps du Tonnerre de Brest (8 points, 3 rebonds, 12 d’évaluation) étant plus à l’aise dans le combat que Youssoupha Fall encore tendre. Et Justin Harper a été limité à trois-points en deuxième mi-temps.
https://twitter.com/SFR_Sport/status/1000793587574075392
4) L’adresse, c’est fluctuant
L’évolution de l’adresse entre les deux équipes s’est avérée fluctuante, fonction de la défense de chacun, de l’adrénaline, et aussi de l’inévitable part de réussite.
Ainsi, les Villeurbannais ont commencé le match avec beaucoup de sang-froid et avaient l’adresse que ne possédait pas les Manceaux qui rataient des shoots rendus difficiles par la défense villeurbannaise mais aussi parfois des plus simples. Lorsque fut constaté un avantage maximal de neuf points pour l’ASVEL (29-20 après 15’15), le MSB n’avait conclu que 6 de ses 20 shoots.
C’est grâce à Justin Cobbs et en érigeant une sorte de Mur de l’Atlantique que les Manceaux ont infligé un 11-0 à leurs hôtes et se sont retrouvés en tête à la mi-temps : 32-31. Même si leur adresse était remontée, elle était encore bien en-deca de celle de l’ASVEL : 11/30 contre 12/25.
Après 40 minutes, on put constater que les tireurs d’élite villeurbannais, John Roberson et AJ Slaugheter (3/9 chacun) et encore David Lighty (2/6) avait failli alors que Chris Lofton et Antoine Eito avaient converti à eux d’eux 10 de leurs 16 shoots. Et l’adresse du Mans était revenue à égalité avec celle de Villeurbanne à 43%.
5) D comme Défense et troisième quart-temps
L’essentiel du match comme souvent en playoffs s’est joué en défense. Tout spécialement dans le troisième quart-temps que les Manceaux ont abordé le couteau entre les dents. Un premier gros écart a été constaté à la 28e minute (55-44) sur un trois-points de Antoine Eito, qui n’est jamais aussi bon que lorsque la température s’élève puis un pic un peu après le démarrage du quatrième quart-temps, toujours sur un trois points du combo manceau (61-46).
« On a eu beaucoup de détermination défensivement. Rien à voir avec le premier match », se félicitait Eric Bartecheky. « A la mi-temps on est seulement à +1 mais on a un moment d’euphorie dans le troisième quart-temps avec 26 points, un coup de chaud d’Antoine sur les tirs à trois-points. Chris aussi. Ca nous permet d’avoir une petite avance. Ce n’était pas si simple à garder car ça revenait fort notamment à la fin. On était à la limite des pertes de balle, on en a eu d’ailleurs. »
Quant à Charles Kahudi, il faisait acte de contrition :
« On savait à quoi s’attendre, on l’avait vécu chez nous. Le problème, c’est souvent nous-mêmes. C’est ce que j’ai toujours pensé et dit et on l’a encore montré ce soir. Des errements défensifs surtout dans le troisième que l’on paye cash. »
L’international a insisté sur le mal qui a rongé l’équipe du Rhône durant toute la saison : les troisièmes quart-temps abordés avec trop de mansuétude pour l’adversaire.
« C’est le troisième quart-temps qui est souvent déterminant dans un match et les trois premières minutes, on rentre mollement. Un problème de rythme. On savait que ça serait difficile chez eux. On aurait dû tuer le match chez nous. La frustration est vraiment là-dessus. On avait de quoi faire et on ne l’a pas fait. Le problème du troisième quart-temps, c’est nous-même. On les laisse prendre confiance, des shoots ouverts, des paniers faciles, des secondes chances. Il y a 11 points d’écart au troisième, 11 à l’arrivée. Avec une équipe à la maison et un public plus présent qu’à l’habitude, c’est sûr que ça galvanise mais encore une fois la frustration est sur nous-mêmes. On a été attentistes. On a eu les mêmes travers toute l’année. Quand tu encaisses 26 points dans un quart-temps de match de playoffs, c’est très compliqué après de rivaliser surtout quand tu n’es pas spécialement très adroit contre une équipe qui a pris de la confiance, qui est chez elle, qui domine le rebond. »
La défense ? L’ASVEL a souffert notamment du peu d’appétence de son duo d’artistes John Roberson et AJ Slaughter.
6) L’ASVEL? Pas une équipe
Pour TJ Parker et Charles Kahudi c’est moins hier à Antarès que vendredi à l’Astroballe que l’ASVEL a laissé glisser des mains sa qualification.
« C’est nous qui avons perdu cette série au deuxième match. On n’aurait jamais dû revenir ici. On aurait dû finaliser à domicile. Pour moi ce n’est pas ce match-là qui m’embête le plus », a estimé le coach. Et de répéter un peu plus tard dans sa courte démonstration sous forme de lamentation: « dommage que le match 2 ne soit pas passé sinon on serait en demi contre Strasbourg. »
Mais les maux de l’ASVEL ne sont pas montés à la surface pour cette série de quarts-de-finale. Ils ont pris corps toute la saison. Alors, oui, c’est la faute à la défense mais en filigrane, c’est le manque de solidarité entre les joueurs les mieux payés de Jeep Elite qui a éclaté au grand jour :.
« On aurait dû être plus rigoureux défensivement, » regrette TJ Parker. « Je crois que quand on l’était les équipes contre nous ont eu du mal, on a quand même du talent en attaque. On aurait dû être plus dur à tous les matches. Quand on fait un recrutement à l’ASVEL de dix joueurs, c’est pour jouer sur les deux tableaux. Jouer à fond pendant 3-4 minutes, ce n’est pas grave. Un mec aussi fort est derrière. Ca, on ne l’a pas trop vu. Etre une équipe, faire confiance à son coéquipier. Et tout donner sur le terrain. Quand on est bien, on gagne, tout le monde est ensemble mais les moments où tu perds, ce n’est pas la même chose. C’est ça le basket, donner des sacrifices même si ce n’est pas ton soir car ça sera peut-être le soir de quelqu’un d’autre. »
L’ASVEL est demeurée une somme d’individualités mais pas une équipe, une vraie, qui permet de gagner des matches sur la longueur.
« C’est vrai », a reconnu Charles Kahudi. « Pour aller à la guerre, il faut que tout le monde aille dans la même direction et malheureusement on a beaucoup de talents mais défensivement on a été rarement présents. 79 points, c’est malheureusement, je crois, notre moyenne de l’année (NDLR : 78,7). C’est beaucoup, beaucoup trop. Pour exister que ce soit sur la scène européenne ou le championnat, c’est compliqué. Chaque match où on a défendu, on a été victorieux car du talent on en avait de l’autre côté… Quand tu joues l’ASVEL, tu as envie d’être fort, de les dézinguer, de t’imposer »
L’ASVEL 2018 n’a pas été digne de son statut, de sa masse salariale, de l’invitation pour deux ans que vient de lui octroyer l’Euroleague pour 2019-21, de l’aura de son président Tony Parker, de ses ambitions. Il y a quand même un gros sentiment de malaise car ce n’est pas la première fois que Villeurbanne est dans ces années 2000 bien en-dessous de la ligne de flottaison.
« Je sais que la saison en général pour l’ASVEL, c’est un échec. Il faut bien le dire », a lâché TJ Parker. « On a été compétitifs dans aucune compétition. Ca ne remet pas en cause le projet global du club. On sait que des décisions vont être prises cet été, au mois de juin. Le club va toujours aller de l’avant et le projet qu’ils ont au niveau national et européen ne va pas changer. C’est une saison vraiment décevante mais après il faut partir de l’avant. »
Ceci laisse présager un coup de balai du côté des joueurs et aussi un changement de coach. TJ Parker (11 victoires, 9 défaites) n’a pas fait mieux que JD Jackson (9-8) coupé à la mi-janvier. Il va être très probablement remplacé par le Monégasque Zvezdan Mitrovic. Et puis, il faudra aussi penser à changer les animations. Mettre sur écran géant Michel Sardou chantant Les lacs du Connemara n’a pas coûté le gain du match 2 mais n’a pas augmenté le crédit européen de l’ASVEL à faire de l’entertainment.
7) Justin Cobbs, le métronome
Justin Cobbs a été considéré cette saison par ses pairs et les médias comme le meneur numéro 1 de la Jeep Elite. Grandement mérité. Son évaluation générale en saison régulière s’est élevée à 15,3 et il n’a failli véritablement qu’une fois, à Pau (3). On n’a pas reconnu le Justin Cobbs au jeu monolithique de Gravelines où il fonçait vers le cercle parfois sans discernement. Il peut scorer, beaucoup -14,1 points en moyenne, -playoffs et Leaders Cup compris- mais aussi créer, patienter, et défendre correctement.
« Même si Justin a des côtés où il se relâche, des choses pas forcément évidentes, sur l’ensemble, c’est positif », analyse Eric Bartecheky. « On avait vraiment besoin de lui toute la saison. Ce soir, il marque 19 points et il fait 10/10 aux lancers-francs. On sait que c’est un joueur qui ne tremble pas sur la ligne, c’était déjà le cas à Gravelines l’année dernière. Peut-être l’année dernière s’était-il trouvé dans un scénario différent avec beaucoup de blessures, à un moment donné pour eux les playoffs se sont échappés. Peut-être lui avait-on demandé d’être agressif vers le cercle. J’en ai discuté avec le coach (NDLR : Christian Monschau) que je connais bien. Il m’avait dit qu’il le poussait à aller tout le temps vers le cercle parce qu’il n’avait pas toujours l’équilibre qu’il fallait sur les joueurs à côté. Ca pouvait effectivement donner l’impression que le joueur était soliste et il n’est pas comme ça. Cette année avec des joueurs à côté qui sont plus performants, qui peuvent créer aussi, qui peuvent être dangereux, l’équilibre se fait un peu mieux. »
Outre, un Antoine Eito toujours aguiché par l’odeur du sang en playoffs, le MSB a pu compter sur le retour à son meilleur niveau du sniper Chris Lofton. Depuis son entorse à la cheville dont il ne parvenait pas à guérir, il avait sombré. Sinon contre Boulazac, l’un des deux derniers de la classe, il ne scorait plus donc il ne servait plus à rien. Et subitement, il passé 20 points à Villeurbanne à l’Astroballe et 11 à Antarès avec davantage de panier à l’intérieur de la ligne à 6,75m, ce qui est pour lui une nouveauté.
« C’est un coup lancé à l’ASVEL où on a décidé de le mettre dans la Cinq et de faire venir Antoine du banc. D’ouvrir le terrain avec DJ Stephens en 4 même si on n’avait pas le choix. On a gardé la même ligne ce soir. Même si avec la richesse de joueurs, il a pu commencer avec Kahudi en 3. Donc quand on a Chris et Mykal (Riley) dans les ailes, on peut se dire que l’on peut se faire impacter au poste 3. Après on a du constamment s’ajuster au Cinq qui était présenté en face », précisait Eric Bartecheky.
8) Le MSB de retour parmi les Grands
La saison du Mans est déjà réussie : finaliste de la Leaders Cup, troisième de la saison régulière, demi-finaliste des playoffs -une grande première pour son coach qui a confirmé dans un troisième club ses aptitudes à avoir des équipes très différentes-, le MSB est certain de jouer une coupe d’Europe, Champions League ou Eurocup. La pénitence n’aura duré qu’une saison. Et donc, selon la formule consacrée, c’est en outsider qu’il va se présenter face à Strasbourg, qui lui a piqué l’avantage du terrain grâce à une forte domination (80-70) à Antarès, le 12 mai.
« Sacré morceau d’autant qu’eux ont eu le mérite de gagner ce quart en deux manches. Ce qui fait un sacré écart en terme de repos et de préparation de match. On a donné repos aux joueurs demain (ce lundi) et on n’aura que trois séances d’entraînement. On part mercredi pour un match jeudi. Pour nous ça arrive vite. Après il y a la qualité de l’effectif de Strasbourg. J’espère que l’on saura tirer les renseignements du match qu’il y a eu ici où comme contre l’ASVEL, on n’avait pas été du tout déterminé en début de rencontre. Ca sera une autre approche car il y aura au moins trois matches avec deux matches là-bas pour commencer en restant quatre jours. »
On verra si l’équipe mancelle et son public continueront à être en mode survitaminé. En 2015 et 2016, les Sarthois étaient déjà tombés sur la SIG en demi-finale et n’avaient gagné aucun match de la série.
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1) Antarès, un jeyser d’eau bouillante
C’était hier soir le 134e duel entre le SCM/MSB et l’ASVEL. Très probablement un record du genre en Jeep Elite même si souvent ignoré*. Pas très nombreux pour le Match 1 -4 000 tout de même- et surtout étrangement passifs, les fans du Mans, de la Sarthe et des alentours ont voulu montrer qu’ils aiment leur équipe et qu’ils sont dignes des playoffs qu’ils ont pu apprécier vingt fois de suite avant la fin de série la saison dernière. Boosté par une tarification avantageuse, Antarès a fait guichets fermés, soit 6 035 spectateurs, alors que le club n’avait eu que 48 heures pour alerter la population. Majoritairement en T.shirt tango, le public sarthois est passé de l’inertie à la surexcitation. La glacière s’est transformé en jeyser d’eau bouillante. Il a même sifflé l’adversaire quand il avait le ballon en main, une coutume oubliée depuis l’époque de Gouloumès et de la Rotonde. Il n’a cessé de crier son amour à son équipe, de gesticuler et la fin du match, il l’a suivi debout. Antarès et ses épais murs en béton ont résonné comme Beaublanc et ses poutres en bois. Curieux phénomène de métamorphose dont nous laisserons l’explication aux sociologues compétents.
« Félicitation à la salle ! » a glissé le coach Eric Bartecheky. « Ça fait plaisir de rentrer dans Antarès et de voir une salle colorée, qui pousse dès le début du match. C’est différent de mardi. C’est une grosse satisfaction. »
2) Autre ambiance, autre attitude
Plusieurs fois cette saison le MSB est resté scotché dans les starters notamment lors des deux précédentes confrontations face à l’ASVEL cette saison à Antarès, ce qui lui avait coûté au final la victoire. L’équipe se met au diapason du public et dans cette atmosphère électrique, elle a démarré au quart de tour… en défense. Car pour ce qui est de l’attaque, elle est demeurée trois longues minutes sans actif avant qu’un trois-points de Mykal Riley déflore le score. L’ASVEL n’était pas allé plus loin à ce moment-là.
On a donc tout de suite compris que les Manceaux montraient un autre visage, celui de guerriers, l’attitude indispensable si l’on veut voyager loin en playoffs.
« Après le premier match j’avais le sentiment, et je m’inclue dedans, que l’on n’avait pas marqué la différence entre la fin de la saison régulière avec le match à Cholet et le début des playoffs. Même durant la semaine d’entraînement avant ce premier match contre l’ASVEL, on avait senti l’équipe bizarre. Ca s’est traduit par la défaite. Et après la défaite, quand on est revenu sur le match, on a senti une équipe réceptive, concentrée, qui s’est bien entraînée pendant deux séances. Ca s’est traduit par un bon match là-bas à l’AVEL, remporté. C’est quand même assez fort en terme de caractère, de performance après avoir été mal embarqué avec une défaite à domicile, d’aller s’imposer à l’ASVEL, de revenir ici et de valider la qualification en demi-finale. Vraiment, chapeau l’équipe ! », se régalait Eric Batercheky.
D’autant plus inattendu qu’en plus de Terry Tarpey, le MSB s’était aligné à l’Astroballe sans son capitaine Romeo Travis suspendu pour des propos injurieux envers le corps arbitral à Cholet. Un coup du sort qui a eu l’effet de resserrer le groupe. Et de placer DJ Stephens en titulaire et le voltigeur aérien a parfaitement assumé sa promotion. Il ne faut pas oublier non plus que l’ASVEL a dû faire sans son intérieur Amine Noua au cours de cette série et ce n’est pas le moindre des handicaps.
Justin Harper l’antidote à Youssoupha Fall
Son goût immodéré pour les shoots à trois-points, son incapacité à y mettre un frein (1/11 !) avait coûté cher à l’Astroballe. Mais Justin Harper, un poste 4 de 2,10m qui peut jouer 5, aime Antarès. En saison régulière, il avait déjà pilonné la défense mancelle : 18 points à 4/10 à trois-points. Lors du Match 1 de ce quart-de-finale, il avait remis le couvert avec une nappe blanche : 17 points à 8/11 aux tirs du champ.
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Photo: David Lighty (ASVEL/Eurocup)
*Lire à ce sujet le dossier réalisé par le site OBuzzer qui tient à jour tous les chiffres de l’ASVEL.