Photo d’ouverture : l’équipe de France U19 médaillée de bronze à la coupe du Monde 2019 (Photo : FFBB)
Quels sont les meilleurs joueurs français de la génération 2000 ? Pour le déterminer, nous avons fait appel à trois experts : Jean-Aimé Toupane (coach de l’équipe de France U20), Frédéric Crapez (coach de l’équipe de France U19) et Lamine Kebe (coach des équipes de France U17 et U18).
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Ils ont 19 ou 20 ans. Certains rêvent très fort du plus haut niveau, de la Jeep Élite à la NBA. D’autres, en fait un seul – Sekou Doumbouya –, l’ont déjà concrétisé. Mais il est probable que, dans les années qui viennent, il ne soit pas le seul joueur français né en 2000 à accéder à l’Olympe du basket mondial. En particulier parce que cette classe d’âge se distingue par son caractère : comme le remarque Frédéric Crapez, « c’est une génération qui a beaucoup de potentiel, qui a eu des résultats en championnats internationaux de jeunes. Surtout, elle se caractérise par son envie de gagner, ce qui fait que ces joueurs sont prêts à faire des sacrifices pour l’équipe. Bien sûr, ils regardent leurs performances individuelles, c’est on ne peut plus normal, mais ils ne sont pas égoïstes. De toutes manières, ceux qui réussissent sont ceux qui sont prêts à tout pour gagner. »
Sur la ligne de départ (la liste des joueurs de 2000 évoluant en Espoirs, en NM1, Pro B, Jeep Élite, NCAA et NBA), ils sont 64. Parmi eux, 8 ont un véritable temps de jeu dans le monde professionnel ou en NCAA (de la Pro B à la NBA). Et ils sont 9 à avoir retenu l’attention de nos experts, à disposer, selon leurs avis autorisés, du potentiel susceptible de leur permettre d’accéder au plus haut niveau. Particularité de cette classe d’âge, quatre des joueurs recensés à fort potentiel par notre trio ont choisi d’aller s’aguerrir en Pro B plutôt que de ne voir que très ponctuellement les parquets de Jeep Élite : Kenny Baptiste, Lucas Bourhis, Mathis Dossou-Yovo et Babacar Niasse. Pour Jean-Aimé Toupane, « c’est une excellente iniative, lorsque l’on a entre 18 et 20 ans et que l’on domine en Espoirs, d’aller en en Pro B gagner du temps de jeu avec les professionnels pour acquérir de l’expérience. »
Voici maintenant la liste de ces 9 « pépites », présentées comme toujours par ordre alphabétique, sans notion de classement.
Les prospects de haut niveau
Joël Ayayi (1,96 m, Gonzaga (NCAA), arrière)
Ses stats 2019-20 : 29,4 minutes, 10,6 points, 6,3 rebonds, 3,2 passes décisives
Frédéric Crapez : « c’est un très fort joueur, un vrai poste 2. Il a une grosse détermination, se montre excellent sur le pick & roll, possède un super floater. En outre, il a progressé sur l’adresse à trois-points. Il comprend tout, anticipe tout. Il n’est pas massif, mais agile, il va très vite. Il a terminé dans le cinq majeur des deux compétitions internationales auxquelles il a participé. Il a éclaté cette saison en NCAA, ce qui ne me surprend pas. Il peut viser la NBA. »
Lamine Kebe : « il a un énorme talent offensif, c’est un formidable joueur de pick & roll. Après des premières années un peu dures aux États-Unis, il a fait une très bonne saison cette année. Il doit encore se développer physiquement. Il souffre aussi de lacunes défensives, mais il est en forte progression. »
Jean-Aimé Toupane : « ses débuts en Amérique ont été un peu compliqués, mais il a vécu une très belle saison, après avoir fait de très bons Euros. Il a mûri, progressé sur tous les aspects : le tir, la vitesse, la lecture du jeu. Il a montré qu’il pouvait être décisif. »
Kenny Baptiste (1,97 m, Quimper (Pro B), ailier)
Ses stats 2019-20 : 10,8 mn, 3,6 pts, 1,6 rbd, 0,2 pd, 3,4 d’évaluation
F. C. : « c’est un gros potentiel, qui doit comprendre qu’il faut travailler, se montrer exigeant avec lui-même. C’est une très bonne chose qu’il soit allé jouer en professionnel à Quimper, ça lui permet de se jauger. Il n’y est pas arrivé en terrain conquis, il a fallu qu’il élève son niveau de jeu. Il faut qu’il soit constant dans l’intensité, l’effort, la lecture du jeu. S’il y arrive, il n’a pas de limites. Il faut aussi qu’il travaille son tir. Il faut qu’il s’applique sur tous les aspects, physique, récupération, nutrition, etc. S’il arrive à s’accrocher, il réussira. Sinon… »
L. K. : « il a un profil de très haut niveau en tant que poste 3 de grande taille. Il a eu raison d’aller à Quimper. Sous les ordres de Laurent Foirest, une référence en matière d’ailier, il a pu progresser dans sa connaissance du jeu, prendre de la maturité. »
J.-A. T. : « il est capable de faire de très bonnes choses. On en verra plus la saison prochaine, maintenant qu’il revient au Mans, en Jeep Élite. »
Lucas Bourhis (1,77 m, Blois (Pro B), meneur)
Ses stats 2019-20 : 17,0 mn, 5,3 pts, 1,3 rbd, 3,2 pds, 7,2 d’éval
F. C. : « c’est un meneur-organisateur qui a un gros QI basket et qui bénéficie d’une belle adresse (47,4 % à trois-points, NDLR). Sa défense est moyenne, mais il progresse : il a compris qu’il fallait s’investir dans ce secteur, ce qui lui a permis de franchir un cap. Il faut être au bon endroit au bon moment, c’est ce qui lui est arrivé à Blois dans une super équipe avec un très bon coach et une belle organisation. En sélection, il a accepté son rôle sans faire la tête. C’est le profil des joueurs qui ont le plus de chances de faire carrière. »
L. K. : « il a de grosses capacités sur le pick & roll et sur le tir à trois-points. Mais il est petit, ce qui lui complique les choses. Mais comme il a un gros caractère, il s’en sort. Cette saison, il a été excellent avec Blois. Il arrive toujours à se mettre au niveau attendu : je ne l’ai jamais vu atteindre sa limite, il continue toujours à travailler. Maintenant, il faut qu’il défende plus dur sur l’homme, qu’il fasse de sa taille un atout. »
J.-A. T. : « il a fait une grosse saison avec Blois. Il est petit, mais il a un bon tir et s’est montré décisif en Pro B : il aime bien prendre les tirs importants. Je ne suis pas étonné qu’il retourne en Jeep Élite. »
Yohan Choupas (1,93 m, Pau-Lacq-Orthez, meneur-arrière)
Ses stats 2019-20 : 12,4 mn, 2,7 pts, 0,8 rbd, 1,1 pd, 3,1 d’éval
F. C. : « c’est un vrai soldat. Son problème, c’est de trouver son identité, le rôle qu’il doit jouer sur le terrain. Il cherche un peu à devenir un meneur-créateur. Pour l’instant, sur le côté stoppeur défensif, finisseur, mettant les trois-points ouverts, il est très fort. Il a compris qu’il devait s’adapter à ses coéquipiers. Il a été très bon sur cet aspect.
L. K. : « il est très travailleur. Sans cette qualité, il ne serait peut-être pas où il en est. Il a souvent été catalogué moins doué que d’autres, mais il compense par son activité, sa motivation. En équipes de France jeunes, il a fait les U18 avec un an d’avance et a été très bon avec les U19. Il a pris le temps mais il avance à grands pas. Il va vite et haut. Mais il lui faut développer son jeu sur pick & roll. Sur le poste d’arrière, il a besoin de travailler, mais il va dans la bonne direction. »
J.-A. T. : « il a beaucoup progressé sur les aspects sur lesquels on l’attendait. C’est un gros travailleur qui est très déterminé. Il a fait de très bonnes sorties cette saison. »
Karlton Dimanche (1,93 m, Cholet, meneur)
Ses stats 2019-20 : 7,1 mn, 1,5 pt, 0,8 rbd, 0,4 pd, 1,6 d’éval
F. C. : « il peut faire carrière à haut niveau, mais s’il n’acquiert pas un tir extérieur, ce sera difficile. C’est son principal axe de travail. Il a un gros impact défensif, prend beaucoup de rebonds pour son poste. Mais s’il ne progresse pas sur le tir, il ne pourra pas aller très haut. Je ne suis pas certain qu’il fasse une meilleure carrière que Lucas Bourhis. »
L. K. : « il est très rapide, monte très haut. C’est un très fort défenseur en tout terain. Mais son gros point faible, c’est le tir. Il a un gros chantier sur cet aspect. »
J.-A. T. : « c’est un meneur très rapide, capable de faire de belles choses. Mais ce n’est pas un fort shooteur. »
Sekou Doumbouya (2,06 m, Detroit Pistons, ailier)
Ses stats 2019-20 : 38 matchs, 19,8 mn, 6,4 pts, 3,1 pts, 0,5 pd
F. C. : « je le connais peu, je ne l’ai pas eu sous mes ordres. Mais il a fait une belle première saison en NBA. Son défi, maintenant, c’est de s’y installer, de faire carrière et de devenir un joueur majeur. »
L. K. : « c’est un joueur exceptionnel ! On n’a jamais eu un profil comme le sien, de poste 3 ou 4 athlétique, dur dans les impacts, endurant, précoce. Il a fait des matchs de grande qualité en NBA. S’il se stabilise dans l’extra-basket, il sera un leader aux Jeux olympiques de 2024. Il ne fait pas de grosses bêtises, mais au Pôle France, il a fait toutes les petites ! S’il continue à mûrir, il sera le futur grand joueur français, peut-être même dans le monde. Mais le chemin est long… »
J.-A. T. : « il est au-dessus. Il a déboulé comme un extra-terreste, il jouait en NM1 à 16 ans. Il lui manque encore des choses dans la constance, dans le tir. Mais il est très fort, il a même surpris ses coachs, à Detroit. »
https://www.youtube.com/watch?v=8dM_9i6B7CU&ytbChannel=null
Mathis Dossou-Yovo (2,05 m, Évreux (Pro B), ailier-fort/pivot)
Ses stats 2019-20 : 14,2 mn, 4,7 pts, 3,3 rbds, 0,4 pd, 5,1 d’éval
F. C. : « il ne faut pas qu’il se trompe : aujourd’hui, c’est plus un poste 5 qu’un 4. Il doit jouer sur ses points forts, le rebond, la défense. Il n’est pas maladroit, mais il ne doit pas oublier de poser de bons écrans, d’avoir une bonne lecture, de ne pas tout miser sur le tir extérieur. Et il doit être plus dur. C’est aussi un bon passeur, doté d’un bon QI basket. Je pense qu’il va y arriver mais, comme beaucoup d’intérieurs, il mûrira sans doute plus tard que les « petits ». Il doit continuer à travailler et gagner en confiance. »
L. K. : « il est très déterminé, appliqué, intelligent. Il est dur mais, parfois, il se relève et subit les impacts. Il a beaucoup gagné en leadership, il va vite et haut. S’il continue à progresser et à travailler (c’est un travailleur acharné), il pourra aller chercher la Jeep Élite et l’Euroleague. »
J.-A. T. : « il progresse bien, il a un gros potentiel, c’est un intérieur qui peut rendre des services. Il a eu raison de partir prendre de l’expérience en Pro B. Il faut garder un œil sur lui. »
Yoan Makoundou (2,06 m, Cholet, pivot)
Ses stats 2019-20 (Espoirs) : 28,6 mn, 15,6 pts, 5,7 rbds, 2,0 pds, 17,5 d’éval
F. C. : « il a commencé tard le basket, il a une grosse marge de progression. Il n’a pas pu faire l’Euro U18 parce qu’il était blessé, mais il aurait eu encore plus d’impact sans cela. Il a des qualités athlétiques exceptionnelles, de la vitesse, de l’explosivité. Il a le profil du basketteur de demain. Il peut devenir un sacré joueur, mais il a encore beaucoup de travail technique à accomplir. »
L. K. : « c’est une force de la nature, doté de capacités physiques incroyables, un peu comme Mathias Lessort. Il ne fait que 2,06 m, mais il compense sa relative petite taille par son athléticité. En revanche, un gros travail l’attend sur la connaissance du jeu, la maîtrise de soi. Mais il est en progrès constants. Il devrait aller en Pro B pour progresser. Il a le profil pour aller loin. »
J.-A. T. : « il a un fort potentiel sur le poste 5. Il a un peu le physique de Mathias Lessort et de Jerry Boutsiele. »
Babacar Niasse (1,92 m, Denain (Pro B), arrière)
Ses stats 2019-20 : 16,3 mn, 8,7 pts, 2,3 rbds, 1,3 pd, 9,7 d’éval
F. C. : « pour moi, il a le potentiel pour jouer en Jeep Élite. »
L. K. : « athlétiquement, il est très fort. C’est un gros défenseur, toujours actif, très adroit, très complet. On peut le missionner sur plusieurs aspects. Et c’est un leader, qui emmène les autres avec lui. Il doit travailler son jeu sur pick & roll. »
J.-A. T. : « il a un peu le même profil qu’Adam Mokoka, très physique, avec peut-être un meilleur tir. Il est très solide, peut défendre sur des postes 1, 2 et 3. C’est un vrai joueur, qui fera des choses intéressantes. »
Ils sont aussi à surveiller
Jacques Eyoum (1,95 m, Le Mans, ailier-fort)
Ses stats 2019-20 (Espoirs) : 31,1 mn, 13,4 pts, 8,4 rbds, 2,8 pds, 17,0 d’éval
F. C. : « c’est un garçon qui accepte de faire le sale boulot, les rebonds, les écrans, les aides défensives, tout ce qui ne se voit pas dans les stats. Cependant, il fait 1,95 m, c’est un peu petit pour un poste 4. Il va falloir qu’il se transforme un peu. Mais ce n’est pas facile de faire la transition vers le poste 3. »
Théo Rey (1,91 m, Bourg-en-Bresse, meneur-arrière)
Ses stats 2019-20 (Espoirs) : 3 matchs, 24,0 mn, 13,0 pts, 2,3 rbds, 3,7 pds, 15,7 d’éval
F. C. : « il a été blessé une bonne partie de la saison, mais il peut faire carrière. C’est un garçon qui a un état d’esprit remarquable, un gros travailleur. »
Hugo Robineau (1,92 m, Cholet, meneur)
Ses stats 2019-20 (Espoirs) : 28,9 mn, 17,7 pts, 4,0 rbds, 7,4 pds, 22,4 d’éval
F. C. : « il a les mêmes qualités que Théo Rey. Mais lui aussi a été freiné par les blessures. »
Lundi, la génération 2001
Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI
Pour la génération 1998, c’est ICI
Pour la génération 1999, c’est ICI
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Ils ont 19 ou 20 ans. Certains rêvent très fort du plus haut niveau, de la Jeep Élite à la NBA. D’autres, en fait un seul – Sekou Doumbouya –, l’ont déjà concrétisé. Mais il est probable que, dans les années qui viennent, il ne soit pas le seul joueur français né en 2000 à accéder à l’Olympe du basket mondial. En particulier parce que cette classe d’âge se distingue par son caractère : comme le remarque Frédéric Crapez, « c’est une génération qui a beaucoup de potentiel, qui a eu des résultats en championnats internationaux de jeunes. Surtout, elle se caractérise par son envie de gagner, ce qui fait que ces joueurs sont prêts à faire des sacrifices pour l’équipe. Bien sûr, ils regardent leurs performances individuelles, c’est on ne peut plus normal, mais ils ne sont pas égoïstes. De toutes manières, ceux qui réussissent sont ceux qui sont prêts à tout pour gagner. »
Sur la ligne de départ (la liste des joueurs de 2000 évoluant en Espoirs, en NM1, Pro B, Jeep Élite, NCAA et NBA), ils sont 64. Parmi eux, 8 ont un véritable temps de jeu dans le monde professionnel ou en NCAA (de la Pro B à la NBA). Et ils sont 9 à avoir retenu l’attention de nos experts, à disposer, selon leurs avis autorisés, du potentiel susceptible de leur permettre d’accéder au plus haut niveau. Particularité de cette classe d’âge, quatre des joueurs recensés à fort potentiel par notre trio ont choisi d’aller s’aguerrir en Pro B plutôt que de ne voir que très ponctuellement les parquets de Jeep Élite : Kenny Baptiste, Lucas Bourhis, Mathis Dossou-Yovo et Babacar Niasse. Pour Jean-Aimé Toupane, « c’est une excellente iniative, lorsque l’on a entre 18 et 20 ans et que l’on domine en Espoirs, d’aller en en Pro B gagner du temps de jeu avec les professionnels pour acquérir de l’expérience. »
Voici maintenant la liste de ces 9 « pépites », présentées comme toujours par ordre alphabétique, sans notion de classement.
Les prospects de haut niveau
Joël Ayayi (1,96 m, Gonzaga (NCAA), arrière)
Ses stats 2019-20 : 29,4 minutes, 10,6 points, 6,3 rebonds, 3,2 passes décisives
Frédéric Crapez : « c’est un très fort joueur, un vrai poste 2. Il a une grosse détermination, se montre excellent sur le pick & roll, possède un super floater. En outre, il a progressé sur l’adresse à trois-points. Il comprend tout, anticipe tout.
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