Photo d’ouverture : l’équipe cadets et juniors du Pôle France (Photo : FFBB)
Quels sont les meilleurs joueurs français de la génération 2002 ? Le lecteur, même très au fait des choses du basket français, ne connaît peut-être pas tous les noms cités par nos experts, Lamine Kebe (coach des équipes de France U17 et U18) et Bernard Faure (coach de l’équipe de France U16). Mais cette classe d’âge est sans doute l’une des plus prometteuses de ces dernières années. Découvrez-les avec nous.
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Alors que la plupart des joueurs âgés de 16 ans (au moment de commencer la saison qui vient de s’interrompre brutalement) à 18 ans font leurs gammes en championnat Espoirs, en NM1 avec le Pôle France voire en NCAA ou en high school de l’autre côté de l’Atlantique, Matthew Strazel, lui, foulait les parquets de l’Euroleague avec LDLC Asvel, et pas pour y faire de la figuration (13,9 minutes de moyenne). Ce qui a permis au micro-meneur villeurbannais de se retrouver sous les feux de la rampe. Mais, s’il a étonné par sa précocité et sa maturité, le jeune homme n’est pas le seul joueur né en 2002 à pouvoir rêver des plus hautes sphères, loin s’en faut.
Vous allez pouvoir le découvrir dans les lignes qui suivent, ils sont 9 (Strazel y compris) à être considérés par des coachs qui les connaissent bien pour les avoir eu sous leurs ordres en sélection nationale de jeunes comme ayant un potentiel pouvant leur permettre de viser les plus hauts sommets du basket mondial. Bien sûr, en parlant de jeunes gens pour la plupart encore mineurs, il existe une part d’incertitude : qui connaîtra une grave blessure qui le freinera irrémédiablement, qui fera des choix qui se révèleront malheureux, qui s’orientera vers un autre objectif, qui ne saura pas intégrer les exigences et la discipline qu’impliquent le haut niveau ? Nul ne peut le prédire. Mais ces neuf joueurs ont toutes les cartes en main pour se bâtir un futur haut de gamme. À eux de concrétiser ces promesses. Ils sont les potentiels les plus prometteurs d’une génération dense : nous avons dénombré 70 jeunes nés en 2002 évoluant entre Jeep Élite et championnat Espoirs en passant par les États-Unis (high school ou NCAA), la NM1 et des championnats étrangers. Et six d’entre-eux ont déjà évolué plus ou moins régulièrement au niveau professionnel, ils sont dans notre liste.
Bernard Faure le souligne : « les classes d’âge de 2002 à 2004 sont riches, denses. Elles comportent des joueurs à très fort potentiel, certains étant déjà opérationnels. Elles sont intéressantes sur le court et le long terme, il y a des joueurs qu’on retrouvera au plus haut niveau. Mais on sait que le chemin vers ce très haut niveau est sinueux, que plein de choses peuvent se passer. »
Comme pour les précédentes classes d’âge, la liste qui suit est présentée par ordre alphabétique, sans hiérarchisation entre les joueurs.
Les prospects de haut niveau
Daniel Batcho (2,07 m, Pôle France (NM1), ailier-fort)
Ses stats 2019-20 : 24,3 minutes, 9,0 points, 6,3 rebonds, 1,0 passe, 11,5 d’évaluation
Bernard Faure : « c’est un garçon étonnant dans le travail. Mais sa grosse blessure (ligaments croisés du genou en 2018-19, NDLR) lui a un peu fait changer sa façon de voir les choses. C’est un poste 4/5 costaud, qui se rapproche du panier. Il est excellent dans la peinture, au rebond, pour charogner, il ne lâche jamais rien. C’est un travailleur forcené, mais il doit renforcer son mental : pour l’instant, il a besoin de sentir qu’on lui fait confiance pour tout donner. Mais s’il ne ressent pas d’affinités, il peut se bloquer. Lorsqu’on a cassé la glace, il répond au centuple. Il va partir aux États-Unis, à l’université d’Arizona, j’espère qu’il ne va pas s’y perdre. Il lui reste des choses à travailler techniquement, sur la défense, la mobilité. Mais il a un profil de très haut niveau. »
Lamine Kebe : « c’est un très gros prospect, malgré sa blessure en U16 qui lui a valu un an d’arrêt. Il n’a rien lâché, il est revenu fort, au point d’être élu MVP de l’ANGT 2019-20 (l’Adidas Next Generation Tournament, organisé par l’Euroleague, où Daniel Batcho a réalisé 14,8 points et 11,3 rebonds pour 24,3 d’évaluation, NDLR). Depuis sa blessure, il est un peu moins aérien, joue plus près du cercle. Et c’est un très fort rebondeur. C’est un garçon attachant, qui doit travailler son tir extérieur. »
Juhann Begarin (1,96 m, Paris Basket (Pro B), arrière)
Ses stats 2019-20 : 16,7 mn, 4,8 pts, 2,1 rbds, 1,2 pd, 5,3 d’éval
B. F. : « athlétiquement, il est impressionnant. Il fallait qu’il se frotte à des adultes pour continuer sa progression, il a trouvé du temps de jeu en Pro B. Il a une grosse confiance en lui, mais il doit progresser sur son tir à trois-points. Il sait un peu tout faire, mais il doit faire plus souvent les bons choix, développer son jeu sans ballon. Défensivement, il peut être un monstre, il peut éteindre des postes 1, 2 ou 3. Il lui reste à devenir plus complet, à comprendre qu’il y a plein de choses à faire sur un parquet, mais c’est un très bon joueur en devenir. »
L. K. : « c’est un gros prospect, qui a été ‘All Star’ du Basket Without Borders (événement co-organisé par la FIBA et la NBA, regroupant de jeunes joueurs du monde entier, NDLR). Il est parti du Pôle France avec un an d’avance, avec notre bénédiction. Ça lui a permis de faire une saison de Pro B plutôt intéressante. Il est très athlétique, très dur, fort défenseur, très bon en pénétration. Il faut qu’il stabilise son tir. C’est un garçon adorable, qui avait le petit défaut de mal gérer sa frustration. D’avoir joué en pro lui a fait beaucoup de bien sur ce plan. Il a une grosse détermination, j’ai peu de doutes sur sa réussite. »
Rudy Demahis-Ballou (1,88 m, Pôle France (NM1), meneur)
Ses stats 2019-20 : 30,8 mn, 11,9 pts, 2,6 rbds, 3,9 pds, 8,7 d’éval
B. F. : « j’ai rarement vu une telle éthique de travail que chez lui. Il comprend tout très vite, se donne pour le collectif. Il a bien progressé dans le leadership : la saison qui vient de s’achever, c’était le chef. Il pense aux autres avant lui, apporte une dimension de ‘sacrifice’ et de défense. Lorsqu’il est arrivé, il avait du mal à mettre un panier, mais il a nettement progressé sur cet aspect. Sa limite ? Je ne sais pas. Avec ses impressionnantes capacités de travail, pourquoi ne pas rêver de haut niveau ? Il est encore un peu léger, mais il a une progression étonnante, il montre que le travail paye. Il s’adapte très bien à son environnement, il est fiable, fait le maximum de ce qu’il peut faire sur le terrain. »
L. K. : « c’est le joueur rêvé de n’importe quel entraîneur ! Il est respectueux, à l’écoute et il applique les consignes. Il a énormément progressé ces trois dernières saisons. C’est un leader vocal et par l’exemple, très fort sur pick & roll. Il doit continuer à s’affirmer sur son poste de meneur. À Monaco, il va devoir s’imposer et se développer physiquement. »
Moussa Diabaté (2,07 m, IMG Academy Bradenton (high school), ailier-fort)
Ses stats 2019-20 (Euro U18 2019) : 11,2 pts, 11,5 rbds, 1,2 pd, 18,2 d’éval
B. F. : « il est parti jeune aux États-Unis, où il a développé son esprit de compétition. Il a des qualités physiques très au-dessus de la moyenne. C’est un garçon toujours très positif, à l’entraînement comme en match, très déterminé. Tout cela rejaillit sur ses coéquipiers. Pour avancer, il lui faut travailler son tir, sa technique, la tactique, les choix. Je suis sûr qu’il va y arriver. »
L. K. : « il est peut-être un peu en-dessous de Sekou Doumbouya, mais il reste un très gros prospect. Il a une qualité de rebondeur que je n’avais jamais vue. Il a soif d’apprendre, il est humble, déterminé. Un garçon facile à coacher, en progrès constants. C’est un gros contreur, et il peut défendre sur des 3 comme sur des 4, qui est plus son poste. Il a un tir à deux-points correct, mais il doit travailler le shoot extérieur et à trois-points, sans que ce soit un gros chantier. »
Louis Lesmond (1,95 m, Notre Dame College Prep, arrière)
Ses stats 2019-20 : 16,5 pts, 5,3 rbds, 2,3 pds
B. F. : « il a suivi ses parents (dont son père David, l’ancien pro, NDLR) aux États-Unis. Il y a deux ans, à l’Euro U16, il avait été moyen, avait rempli son rôle. C’est un shooteur, capable de séries incroyables, avec en plus des qualités physiques très au-dessus de la moyenne. Il est très aérien, mais a eu des problèmes de genou. Dans l’avenir, il sera un véritable athlète, un vrai bras. Il est difficile de savoir son niveau actuel mais, s’il va dans une bonne université, il peut devenir un poste 2 de haut niveau. »
L. K. : « c’est un très fort shooteur, l’un des meilleurs à trois-points sur ces dernières années. À 15 ans, il a marqué 17 points en NM1 ! Comme il est grand pour son poste, il peut dunker. Et il est talentueux sur le dribble. »
Ibrahim Magassa (1,98 m, Real Betis Séville 2 (EBA, 4e division espagnole), arrière)
Ses stats 2019-20 : 14,6 pts, 3,7 rbds, 1,5 pd, 10,4 d’éval
B. F. : « il a un parcours particulier, jouant depuis plusieurs saisons en Espagne parce qu’aucun centre de formation n’a voulu de lui. C’est un poste 2/3 de grande taille. Il est un peu timide, a besoin d’être en confiance. Mais il semble avoir bien avancé sur ce point. C’est un garçon agréable, qui s’est construit un physique. Il est capable de marquer de loin, d’attaquer le cercle, il est complet. Maintenant, il doit progresser en matière de vitesse, de dureté. Nous ne l’avons pas vu depuis près de deux ans, il a certainement encore progressé. »
L. K. : « il est parti très tôt en Espagne, où il fait preuve de constants progrès. C’est un bon attaquant, mais il a encore des progrès à faire en défense. Nous aurions aimé pouvoir l’évaluer cette année à l’Euro U18, mais… Il semble faire partie des prospects importants. »
Yvan Ouedraogo (2,03 m, Nebraska (NCAA), pivot)
Ses stats 2019-20 : 21,4 mn, 5,7 pts, 6,3 rbds, 0,5 pd
B. F. : « il n’est pas dans une grosse fac (Nebraska est 199e au ranking NCAA 2019-20, NDLR). C’est une bête de rebond, un pivot très costaud, mais dépourvu de tir extérieur. Il peut tenir dans le jeu posté, c’est un vrai guerrier. Il avait beaucoup de travail devant lui lorsqu’il est parti aux États-Unis, il faudra voir comment il y a évolué. »
L. K. : « il a une activité débordante, un corps de buffle. C’est un garçon très intelligent, qui a eu son bac avec un an d’avance. Il a commencé le basket structuré en U15 et a très vite rejoint le Pôle France, où il a bien travaillé. Maintenant, il faut qu’il progresse sur sa finition près du cercle, sur ses mains. Et qu’il contrôle son énergie. »
Matthew Strazel (1,82 m, LDLC Asvel, meneur)
Ses stats 2019-20 : 11,4 mn, 3,1 pts, 0,6 rbd, 2,0 pds, 3,3 d’éval
B. F. : « il m’a sacrément surpris ! Il n’avait pas été convoqué en U16 et là, il joue en Euroleague ! Je suis bluffé par sa capacité à s’adapter, à prendre ce qu’on lui donne. Il a des qualités basket, mais le talent ne suffit pas, il doit continuer à travailler. Mentalement, il semble solide. Mais lorsqu’il joue avec les Espoirs, il ne fait peut-être pas assez jouer son équipe. Il n’est pas très grand, mais il a une qualité défensive intéressante. »
L. K. : « je lui tire mon chapeau ! Il est un peu passé sous les radars du système de détection car plutôt petit, même s’il était assez performant. Depuis, il a connu une progression exceptionnelle, il joue en Euroleague (13,5 mn, 4,0 pts, 0,7 rbd, 1,6 pd, 2,3 d’éval). J’ai un très grand respect pour lui, on voit qu’il a le caractère et la confiance en soi nécessaires pour jouer à haut niveau. Il n’y a pas de raisons pour qu’il ne continue pas. Comme Théo Maledon, c’est un joueur intelligent, qui a compris ce qu’il faut faire pour aller au très haut niveau, ne pas forcer, se fondre dans le collectif, appliquer les consignes. Et il ne faut pas oublier de rendre hommage à son entraîneur. »
Jayson Tchicamboud (1,95 m, Strasbourg, meneur)
Ses stats 2019-20 (Espoirs) : 25,3 mn, 10,3 pts, 4,2 rbds, 4,8 pds, 10,7 d’éval
B. F. : « il baigne dans le basket depuis tout petit (son père est Steed Tchicamboud, NDLR). Il avait eu un rôle mineur en U16, mais il a progressé depuis. Il a une qualité de passe, une vision du jeu au-dessus de la moyenne. En revanche, sa défense reste très moyenne et il a un tir extérieur catastrophique. Il doit également prendre conscience que le travail physique est important. Il avancera car il a des qualités mais il doit comprendre que le rôle d’un meneur, ce n’est pas que de jouer pour lui-même. Il faut qu’il change de logiciel. Va-t-il avancer ou passer à côté de quelque chose ? Je reste un peu sur ma faim, mais il est intelligent. »
L. K. : « il est en progrès constants, il est très déterminé, très travailleur. Et son père peut l’aider. Il est important dans sa génération, mais il doit travailler son tir. »
Il est aussi à surveiller
Clément Frisch (2,00 m, Strasbourg, ailier-fort)
Ses stats 2019-20 (Espoirs) : 11,9 pts, 4,8 rbds, 1,9 pd, 13,5 d’éval
B. F. : « il est très facile à coacher, intelligent, opportuniste, toujours bien placé. Il s’adapte, monte progressivement son niveau. C’est un joueur fiable, sur qui on peut compter : on sait ce qu’on va avoir sur le terrain. Il joue juste, il est opérationnel dès qu’il rentre sur le terrain, jamais frustré, tranquille. À suivre. »
Demain, la génération 2003
Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI
Pour la génération 1998, c’est ICI
Pour la génération 1999, c’est ICI
Pour la génération 2000, c’est ICI
Pour la génération 2001, c’est ICI
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Alors que la plupart des joueurs âgés de 16 ans (au moment de commencer la saison qui vient de s’interrompre brutalement) à 18 ans font leurs gammes en championnat Espoirs, en NM1 avec le Pôle France voire en NCAA ou en high school de l’autre côté de l’Atlantique, Matthew Strazel, lui, foulait les parquets de l’Euroleague avec LDLC Asvel, et pas pour y faire de la figuration (13,9 minutes de moyenne). Ce qui a permis au micro-meneur villeurbannais de se retrouver sous les feux de la rampe. Mais, s’il a étonné par sa précocité et sa maturité, le jeune homme n’est pas le seul joueur né en 2002 à pouvoir rêver des plus hautes sphères, loin s’en faut.
Vous allez pouvoir le découvrir dans les lignes qui suivent, ils sont 9 (Strazel y compris) à être considérés par des coachs qui les connaissent bien pour les avoir eu sous leurs ordres en sélection nationale de jeunes comme ayant un potentiel pouvant leur permettre de viser les plus hauts sommets du basket mondial. Bien sûr, en parlant de jeunes gens pour la plupart encore mineurs, il existe une part d’incertitude : qui connaîtra une grave blessure qui le freinera irrémédiablement, qui fera des choix qui se révèleront malheureux, qui s’orientera vers un autre objectif, qui ne saura pas intégrer les exigences et la discipline qu’impliquent le haut niveau ? Nul ne peut le prédire. Mais ces neuf joueurs ont toutes les cartes en main pour se bâtir un futur haut de gamme. À eux de concrétiser ces promesses. Ils sont les potentiels les plus prometteurs d’une génération dense : nous avons dénombré 70 jeunes nés en 2002 évoluant entre Jeep Élite et championnat Espoirs en passant par les États-Unis (high school ou NCAA), la NM1 et des championnats étrangers. Et six d’entre-eux ont déjà évolué plus ou moins régulièrement au niveau professionnel, ils sont dans notre liste.
Bernard Faure le souligne : « les classes d’âge de 2002 à 2004 sont riches, denses. Elles comportent des joueurs à très fort potentiel, certains étant déjà opérationnels. Elles sont intéressantes sur le court et le long terme, il y a des joueurs qu’on retrouvera au plus haut niveau. Mais on sait que le chemin vers ce très haut niveau est sinueux, que plein de choses peuvent se passer. »
Comme pour les précédentes classes d’âge, la liste qui suit est présentée par ordre alphabétique, sans hiérarchisation entre les joueurs.
Les prospects de haut niveau
Daniel Batcho (2,07 m, Pôle France (NM1), ailier-fort)
Ses stats 2019-20 : 24,3 minutes, 9,0 points, 6,3 rebonds, 1,0 passe, 11,5 d’évaluation
Bernard Faure : « c’est un garçon étonnant dans le travail. Mais sa grosse blessure (ligaments croisés du genou en 2018-19, NDLR) lui a un peu fait changer sa façon de voir les choses. C’est un poste 4/5 costaud, qui se rapproche du panier. Il est excellent dans la peinture, au rebond, pour charogner, il ne lâche jamais rien.
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