La première percée est venue du camp villeurbannais grâce à une grosse pression défensive qui a fait déjouer l’attaque de la Roca Team (5/13 aux shoots dans le premier quart) et des paniers en contre-attaque. DeMarcus Nelson est alors en première ligne.
12-3, 28-14… La montée de l’écart aurait pu inquiéter n’importe quel adversaire. Pas Monaco. C’était juste un simple orage. Les Monégasques changent alors de braquet et la paire d’extérieurs blonds Dee Bost-Jamal Schuler (39 points sur l’ensemble du match à eux d’eux) déverrouille le coffre villeurbannais. L’avance des Verts fond comme margarine dans la poêle. A 6’30 de la fin du deuxième quart, l’ASM passe en tête sur un trois-points de Jamal Shuler (33-32).
C’est là qu’on se rend totalement compte que ses deux équipes ont les meilleures individualités de Pro A, un banc à faire rager tous les coaches et présidents rivaux présents dans la Disney Arena, et cette capacité à jouer chaque action à fond et avec rage comme l’exige le plus haut niveau européen. Dans ce jeu ultra athlétique, le Serbe Nikola Dragovic (2,06m), qui va au charbon des deux côtés du terrain, ne dépareille pas contrairement souvent à ses compatriotes. Alors que DeMarcus Nelson (17 points, 7 rebonds et 6 passes) est épatant et aurait probablement raflé les suffrages pour le trophée de MVP si Villeurbanne avait gagné.
Sergii Gladyr, tueur de sang froid
C’est un match de finale de playoffs au milieu de l’hiver, une revanche de la demi-finale de 2016. En tous les cas, le meilleur de ce que peut proposer le basket professionnel français. Cette fois, les Monégasques sont au complet alors que Charles Kahudi fait toujours défaut dans le camp villeurbannais, ce qui n’est pas rien comme défection.
Les deux équipes se tiennent à la culotte. La Leaders Cup 2017 cherche longtemps son vainqueur et son héros. Ce sont finalement Monaco et Sergii Gladyr (22 points à 5/6 à trois-points). L’Ukrainien est un tueur de sang froid qui a mis des « big shoots » dont certains très audacieux, notamment un trois-points en contre-attaque et aussi un féroce compétiteur sur chaque latte de parquet, et qui laisse toujours des bleus à ses adversaires d’un soir. Suprême récompense, l’Ukrainien a été porté en triomphe par ses équipiers avant même de recevoir son trophée de MVP.
Vainqueur pour la deuxième fois d’affilée de la Leaders Cup (95-91), cette fois encore en tête de la saison régulière, la Roca Team n’a plus qu’à devenir championne de France en juin pour parachever une ascension foudroyante.
J.D. Jackson (coach ASVEL) :
« On a joué les yeux dans les yeux avec Monaco mais ils ont mis 29 points dans le dernier quart-temps et ils ont surtout eu des paniers en deuxième chance. On n’a pas réussi à les empêcher d’atteindre leur sublime. Même si on a perdu, je dois dire que l’arbitrage a été excellent malgré l’intensité. Sur l’ensemble du tournoi, on a vu notre vrai niveau, il faut maintenant que l’on continue et pas seulement dans les matches couperet. On n’est pas là où on veut être au classement et en coupe d’Europe, on va tomber sur l’Aris ou Strasbourg, ça ne va pas être facile. Il faut rebondir avec le sérieux que l’on a eu tout ce week-end. »
Sergii Gladyr (Monaco) :
« C’était un super week-end pour nous et spécialement pour moi. Je me sens très, très bien. Je ressens beaucoup d’émotion. C’est le second meilleur moment de ma carrière, le premier est avec mon équipe nationale lorsque nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du Monde. C’est un trophée qui est surtout pour mes coéquipiers. Chacun aurait pu être élu MVP (il cite les noms de presque tous ses coéquipiers). C’est faire l’histoire de réaliser le back to back (gagner deux fois de suite) mais les playoffs, c’est dans trois mois. »