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Leaders Cup Pro B : dix ans après, la Chorale de Roanne gagne toujours

Il y a dix ans, la Chorale de Roanne rangeait dans son armoire à trophées le titre de champion de France et La Semaine des As. Son trio d’Américains, Dee Spencer, Marc Salyers et Aaron Harper, qui n’avaient ni Dieu ni Maître, est entré dans la légende de la Ligue Nationale de Basket. Jean-Denys Chou

Il y a dix ans, la Chorale de Roanne rangeait dans son armoire à trophées le titre de champion de France et La Semaine des As. Son trio d’Américains, Dee Spencer, Marc Salyers et Aaron Harper, qui n’avaient ni Dieu ni Maître, est entré dans la légende de la Ligue Nationale de Basket. Jean-Denys Choulet y a acquis définitivement son statut de dénicheur de talents et de coach capable d’allier le beau et l’efficace. Le regretté Pape Badiane, Marco Pellin et aussi le jeune Adrien Moeman (19 ans) étaient dans le roster.

Ce dimanche, un demi-millier de supporters dépêchés sur place –et qui, évidemment chantent beaucoup, bruyamment et juste- ont revécu un moment d’extase, à l’étage inférieur certes. La Chorale a globalement dominé le SOM Boulogne en finale de la Leaders Cup Pro B. Pas surprenant quand on sait que les Roannais, après un gros coup de mou au cœur de l’hiver –six défaites en sept matches- font partie du trio d’équipes postées à la septième place alors que les Boulonnais, 17e sur 18, se battent chaque week-end pour ne pas sombrer.

Joe Burton MVP, forcément

La Disney Arena a pu admirer l’un des principaux personnages de la Pro B et son MVP de la saison précédente avec Evreux et déjà Laurent Pluvy : Joe Burton, à peine 2m, pas vraiment monté sur ressort mais 140 kg, doté d’une carrure de linebacker de football, hargneux, et qui contrairement à l’apparence possède des mains de dentelière y compris pour réaliser des bras roulés old school. Au-delà de ses stats forcément gargantuesques (22 points à 8/13 aux shoots, 17 rebonds pour 32 d’évaluation), L’Indien –il est né dans une réserve de Californie- a une présence rassurante, ne tire pas la couverture à lui, et ses écrans sont en béton.

Quel club de Pro A aura l’audace –mais est-ce vraiment un risque ?- de le faire jouer au niveau supérieur ?

Avec les combos Andre Hollins (20 points et 5 passes) et le shooteur Thomas Ville (14 points) la Chorale a tout de suite pris l’ascendant sur les Maritimes : 22-8 après sept minutes, et un avantage maximal fixé à 27 points.

Comme souvent dans ces cas là, on se relâche un peu et c’est ainsi que Boulogne est reparti à l’abordage avec le pivot Cubain Grismay Paumier (17 points, 8 rebonds mais 6 balles perdues), le meneur américain Teddy Gipson (14 points) et le deuxième arrière néerlandais Worthy De Jong (16 points) comme chefs de la révolte. Le SOM est revenu à 81-76 à 2’30 du buzzer mais sans faire paniquer les Roannais vainqueurs 88-80.

Olivier Bourgain (coach de Boulogne) :
« Les joueurs ont fait croire qu’ils pouvaient gagner cette Leaders Cup mais on n’a joué qu’une mi-temps. On n’a pas le droit de faire une entame aussi médiocre dans l’intensité. Roanne a une équipe beaucoup plus agressive que nous, nous on joue en réaction et c’est le cas depuis le début de saison. On réagit trop tard. Il nous manque toujours dix centimes pour faire un euro. »
Xavier Corosine (Boulogne) :
« C’est un match qui résume très bien notre saison. On est très inconstant, à deux visages. Ils étaient plus que nous dans l’agressivité dès le départ, on n’arrivait pas à faire des stops, à développer notre jeu rapide. Sur demi-terrain, on est moins efficace. »
Laurent Pluvy (coach de Roanne) :
« J’espère que c’est quelque chose qui va nous emmener à moyen et long terme à haut niveau. Il ne va pas falloir s’arrêter parce que le chemin est plus que long. On a joué 17 minutes d’excellence. Je sors Joe (Burton) pour se reposer, ça nous fait mal. On n’a pas réussi à mettre la même agressivité en début de deuxième mi-temps. On sentait bien que péniblement ils arrivaient à revenir. Ils n’avaient plus rien à perdre mais je retiens que l’on a gardé la tête froide à ce moment là. C’est une vraie satisfaction de remettre du monde dans la salle, de les voir aussi nombreux ici, de leur donner le basket qu’ils aiment. »

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