Depuis ses jeunes années à l’Insep, on en parle. Et comme on le lui prédestinait déjà à l’époque, Léo Westermann (1,98m, 27 ans) est aujourd’hui devenu un des meilleurs meneurs passeurs du continent.
Pas nécessairement taillé pour la NBA en termes de qualités physiques, Westermann s’est par contre sculpté une sacrée carrière en Europe avec des passages dans des clubs plus mythiques les uns que les autres : l’Asvel, le Partizan Belgrade, le CSP Limoges, le Zalgiris Kaunas, le CSKA Moscou et son club actuel, le Fenerbahçe. Que du lourd !
Pas épargné non plus par les blessures, le meneur alsacien de naissance a su apprendre à faire évoluer son jeu selon ses capacités du moment. Et son expérience aux quatre coins de l’Europe (plus 28 sélections en Bleu et une médaille de bronze à l’Euro 2015) aide aussi pour développer l’arsenal.
« Je ne pourrai pas tous les citer », ouvre Léo dans une longue interview avec la LNB. « Ça a commencé très jeune. Parmi les passages très intéressants, qui m’ont fait progresser, il y a mon passage à Nancy, quand j’ai joué en cadets et espoirs alors que j’étais minime. J’ai côtoyé Seidou Njoya, qui n’a pas pu faire la carrière qu’il aurait dû à cause des blessures, mais qui était un énorme joueur. Il m’a fait énormément travailler sur beaucoup d’aspects. Il était tout le temps à 100% aux entraînements contre moi, alors que j’avais 14 ans et lui 17-18. Il me donnait des conseils et envoyait du bois contre moi. Ensuite, à l’Insep, je pense à Philippe Urie, un ancien meneur, qui était très exigeant, qui m’a fait comprendre beaucoup de choses, sur la discipline notamment, ce qui m’a rendu plus fort. »
Lancé en Euroleague dès l’âge tendre de 20 ans, Westermann a ainsi très tôt côtoyé la crème de la crème sur son poste. Et bientôt, ils étaient ses coéquipiers (ou ses coachs) au sein desdits grands clubs.
« J’ai joué avec des grands joueurs, Chacho Rodriguez qui a ce talent, ce Q.I., ce grain de folie, Nando (De Colo) avec qui je joue depuis quelques années. Et puis, bien sûr, avoir été entraîné par (Sarunas) Jasikevicius. C’est celui qui m’a le plus appris sur le pick-and-roll. C’est un exemple concret. Il prend le temps, il explique. Il demande des choses assez précises. Ce n’est que du bonus d’apprendre d’un mec comme ça. C’est vraiment super de jouer pour lui, et j’espère qu’un jour, je rejouerai pour lui [après 2016-17 et 2018-19]. »
Dans la tradition hexagonale des meneurs organisateurs, Westermann a pour le coup reçu aussi un petit coup de main de la vieille garde, Laurent Sciarra notamment.
« Quand on parle des années 2000, il y a Antoine Rigaudeau et surtout Laurent Sciarra. Pour l’anecdote, quand je suis sorti de l’Insep, ma première année à Lyon, c’est lui qui m’a appelé, pour me dire que si j’avais besoin de quoi que ce soit, de conseils, qu’il serait là pour m’aider. C’était exceptionnel pour moi, à cet âge-là, d’avoir des conseils de Laurent Sciarra. Moi qui ai grandi en le regardant. J’aimais bien le regarder de par son caractère et bien sûr sa science de la passe. »
Suivant également la jeune génération des Killian Hayes et Théo Maledon, Westermann n’a pas encore 28 ans. Sa longue carrière et son joli palmarès ne doivent pas cacher une belle période de maturité à venir sur les prochaines années.
De quoi emmagasiner les passes en Euroleague, comme un des modèles du genre.
« Nick Calathes. Il n’y a pas plus fort que lui en Europe au niveau de la passe. Au niveau de la lecture de jeu, de la technique, main gauche, main droite, avec toutes sortes de rebonds, de spins, c’est exceptionnel. Il a une panoplie technique au niveau de la passe et de la lecture de jeu inégalés en Europe et peut-être en NBA. »
Quelques petits bijoux de passes
Avec le Partizan…
Avec Kaunas…