Pas de doute, ce tournoi de qualification olympique (TQO) n’avait pas grande valeur sportive, les Bleues ayant déjà leur ticket pour Paris en tant que pays-hôte. Mais il a redonné à l’équipe de France ses lettres de noblesse à 166 jours des Jeux Olympiques. Comme face à Porto Rico et, surtout, contre la Chine, les filles de Jean-Aimé Toupane ont fait déferler le rouleau compresseur sur la Nouvelle-Zélande, déjà éliminée dans la course à la qualification olympique.
Ce troisième succès en autant de matches est plus que la copie conforme des deux précédents avec une défense harassante et une première mi-temps parfaite (61-17), avec un irrationnel 93 d’évaluation à 1 à la pause (146 à 15 au final). Le contrat est rempli !
Gabby Williams porte les Bleues
Portées par une immense Gabby Williams, au four et au moulin (21 points, 3 rebonds, 2 passes, 3 interceptions, 27 d’évaluation en 19 minutes), les Bleues ont déroulé collectivement durant l’ensemble du match, à l’image d’un exceptionnel ratio passes décisives - balles perdues (30-8, 17-1 à la pause). L’adresse a largement chuté en deuxième mi-temps (5/21 à 3-points) mais cela n’a pas empêché les Françaises de défendre, avec 21 interceptions et un total de 30 pertes de balles provoquées !
Absolument toutes les Tricolores ont pesé sur le match à un moment où un autre. Huit d’entre elles terminent à 10 d’évaluation ou plus, dont Gabby Williams, Janelle Salaün (8 points, 8 rebonds, 6 passes décisives, 4 interceptions), Sarah Michel-Boury (5 points, 9 passes décisives, 4 interceptions), Marieme Badiane (8 points, 5 rebonds, 3 contres), Valériane Ayayi (9 points, 3 rebonds) et Iliana Rupert (10 points, 5 rebonds).
Cela va sans dire que que Marine Johannès a été moins en vue que lors de deux précédents matches (8 points à 2/5 à 3-points, 4 passes) et que Dominique Malonga, 18 ans, a continué d’impressionner pour sa troisième sélection active (13 points à 6/10 aux tirs, 3 rebonds, 2 interceptions, 2 contres, 11 d’éval en 17 minutes).
Opération séduction réussie
Mais quelle impression de sérénité et de décontraction les Bleues nous ont offert encore ce dimanche matin (16h30 heure locale). A l’exception de Marine Fauthoux, préservée en raison d’un problème de dos, les 11 Françaises avaient déjà inscrit un panier en première mi-temps.
L’impression visuelle - et comptable - était encore plus grande que face aux Portoricaines et aux Chinoises : +20 après 8 minutes (26-6), +30 après 14 minutes (41-11), +44 à la pause (61-17), +50 à la 27e (75-25), +57 après 34 minutes (86-29)… Avec 55 points d’écart au final, il s’agit de la plus large victoire face aux Kiwis en quatre confrontations.
Peut-on vraiment se plaindre de la petite baisse de régime des Bleues en fin de partie, alors que les dés étaient jetés ? Ce serait avoir la mémoire courte au vu de la très belle hausse du niveau de jeu proposé par les joueuses de Jean-Aimé Toupane, dont on n’imaginait pas une telle domination sur l’ensemble du tournoi.
Les Bleues rentreront de Chine lundi, après un périple de retour de près de 20 heures. Avec le sens du devoir accompli, et un niveau de jeu qui devrait nourrir de belles ambitions pour les Jeux de Paris. Mais la route vers la médaille est encore longue.