Jim Signorile à droite avec Art Kenney (ex-Le Mans) et l’ancienne superstar des Boston Celtics, Bob Cousy, dans les années 70.
Il y a 48 ans, Jim Signorile, avec le Stade Clermontois, marquait 101 points lors d’un match de Nationale 2, la Pro B de l’époque. Il témoigne sur cet exploit pour l’éternité.
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Pas de photos, très peu d’articles de l’époque, aussi écrire une histoire et l’illustrer sur un exploit datant de bientôt cinquante ans demande la coopération de son auteur lui-même. Heureusement, Jim Signorile, 72 ans depuis le 4 mai, a conservé à New York quelques documents indispensables et il nous en fait profiter.
Jim Signorile, 2,03m et 105 kilos, est né à Brooklyn, ses grands-parents italiens ont fait partie d’une immense vague d’immigration survenue au début du XXe siècle. Il n’a pas fait ses études universitaires bien loin de ses bases puisque le campus de la New York University est situé à Greenwich Village, en plein coeur de Manhattan, et ses matches étaient programmés au Madison Square Garden, « The World’s Most Famous Arena ». L’ailier Jim Signorile s’est tout de suite révélé comme un scoreur insatiable. Ses statistiques moyennes en senior avec les « Violets » sont carrément épatantes : 22,0 points à 48,5% et 12,6 rebonds. Il possède encore aujourd’hui le record de points de la fac sur un match avec 50 pions inscrits contre Lehman College, le 1er décembre 1969. De quoi être drafté en 1970 par la franchise locale, les Knicks, mais loin, en 106e position. Signorile fit le camp de pré-saison avec l’équipe qui venait d’être sacrée championne NBA pour la première fois, mais sans suite.
Sa spécialité, c’était le hook shot, alias le bras roulé. « Voici une photo de moi-même prenant un hook shot contre Jim McMillian au Madison Square Garden en 1968 », nous dit-il. « Jim McMillian a continué à jouer pour les Lakers de Los Angeles et a été leur ailier titulaire dans l’équipe championne de 1971-1972 qui a remporté 33 matchs consécutifs. C’est toujours un record NBA. Il a été 3 fois All American à Columbia University. J’ai joué contre lui quatre ans alors que j’étais à l’Université de New York. Le Madison Square Garden était le terrain à domicile de NYU de 1939 à 1971. Chaque jeudi soir, NYU était le match vedette dans le double header de l’université pour toutes les grandes équipes de notre calendrier. Lors de ce match contre Columbia, j’ai réussi trois hook shots. Le hook shot était un coup spécial mais pas mon seul coup. J’avais un jump shot et un turn-around jump shot. J’ai aussi aimé jouer les fast break pour des layups faciles. En France, j’ai eu l’avantage de jouer avec Elliot Wolfe qui était un coéquipier de Jim McMillian à Columbia. Elliot était un formidable passeur. Je pense que nous avons bien travaillé ensemble pendant les quatre ans à Clermont. »
Rookie en Europe au Real Madrid
A cette époque, nous sommes au début de ce qui sera plus tard un tsunami : le débarquement des basketteurs américains en Europe. La filière était majoritairement entre les mains de Jim McGregor alors que Jim Signorile avait comme agent son compatriote newyorkais Richard Kaner, qui commençait à monter un solide business. A cette époque, les joueurs étaient déclarés comme « amateurs » et en France, ils recevaient en douce des émoluments en étant officiellement des étudiants. D’ailleurs, beaucoup prenaient des cours de français, ce fut le cas de Jim Signorile et Elliot Wolfe à Clermont-Ferrand. Généralement, les Américains demeuraient plusieurs années dans le même club et ne ressentaient pas le besoin d’aller voir si ailleurs l’herbe était plus verte. On était très loin de la mentalité de globe-trotters et de mercenaires qui s’est développée au fil du temps avec des règlements incitatifs. Même s’ils n’avaient pas les références de leurs compatriotes des années 80 qui, pour pas mal d’entre-eux, avaient de solides saisons en NBA à leur CV, ils étaient dominateurs en France principalement en Nationale 2 et dans les divisions inférieures qui leur étaient ouvertes. « J’ai joué au basket parce que j’aimais le jeu et que j’aimais gagner un salaire pour ça. L’argent que nous gagnions à cette époque était suffisant pour beaucoup d’entre nous pour mettre de côté une partie de ce que nous gagnions. Ce n’est pas seulement pour l’amour du jeu que nous sommes allés en Europe. C’était l’occasion de voyager et de voir une partie du monde, d’apprendre une langue étrangère et de développer un goût pour ces cultures. Certains que je connaissais sont restés en Europe et y vivent toujours avec leurs familles. »
Jim Signorile va se retrouver comme rookie au Real Madrid ! Coaché par le légendaire Pedro Ferrandiz, le Real est déjà alors un monument du basket européen, quatre fois vainqueur de la Coupe des Champions (C1), 12 fois du championnat national. « Ma relation a commencé par une lettre, et je suppose que ce doit être un entraîneur de New York qui m’a recommandé à l’entraîneur du Real Madrid, » dira t-il à son arrivée à la presse espagnole. Seulement, à cette époque, les étrangers n’étaient pas autorisés dans le championnat national. Précurseurs en la matière, Clifford Luyk et Wayne Brabender étaient naturalisés espagnols. Signorile ne fut donc engagé qu’en coupe d’Europe. Il dut attendre le 5 novembre pour jouer son premier match officiel face au Alvik Stockholm. Il eut droit ensuite à deux autres matches face aux… Egyptiens de El-Zamalek Le Caire avant 6 matches de poule de quart-de-finale et deux autres en demi face au prestigieux Ignis de Varèse, qui élimina le Real de l’épreuve. Cela représenta un total de 12 matches – il marqua 11 points en moyenne sur les matches de quarts et de demi-finales. Pas de quoi nourrir convenablement le basketteur mais l’homme apprécia l’expérience. « Je m’entends très bien avec tous les joueurs qui composent l’équipe du Real Madrid. Ils m’ont fourni beaucoup de choses dont j’avais besoin, et à Madrid, j’ai trouvé de très bons amis, » raconta t-il alors. Cinquante ans plus tard, il nous a transmis comme certificat une photo où on le voit avec ses équipiers d’alors.
Avec son pote Elliot Wolfe à Clermont
C’est quand un même une drôle de trajectoire de se retrouver la saison suivante en deuxième division française, au Stade Clermontois. « Je connais Jim depuis 53 ans. Nos équipes universitaires ont joué ensemble au Madison Square Garden. Jim a été diplômé un an avant moi. J’ai été invité au camp des rookies des Phoenix Suns et quand ils ont fait l’erreur de ne pas me prendre, j’ai convaincu Jim de venir jouer avec moi dans l’équipe que mon agent avait trouvé à Clermont Ferrand », nous explique avec humour Elliot Wolfe. « Ce n’était pas le Real Madrid, ça c’est sûr ! Nous étions les premiers Américains au Stade Clermontois. A notre arrivée, le niveau de basket n’était pas formidable. Nous jouions avec une balle blanche qui n’était pas souvent ronde ! Le niveau de basket s’est amélioré chaque année et notre équipe aussi avec l’ajout de plusieurs joueurs, surtout (Charles) Tassin, (Gérard) Brun, (Jean-Marie) Deganis et (Pierre) Chatelain. On a passé quatre ans là-bas et j’ai aimé la France ! »
Dans un article de La Montagne, on apprend que Jim Signorile a travaillé au service informatique des Etablissements Estager à Clermont-Ferrand et que ses jeux de mots étaient appréciés de ses équipiers. C’est bien sûr en multipliant les paniers qu’il a fait leur bonheur. Voici ce que disait de lui son entraîneur Jo DiMarco : « le fait de marquer des points au basket lorsque l’on mesure plus de deux mètres n’a rien de surprenant, mais ce qui fait de Signorile un grand basketteur dans tous les termes, c’est sa moyenne de réussite par match. Il tourne actuellement autour de 58% (…) James a plutôt deux joueurs qu’un seul comme gardes du corps (…) Signorile a sa place dans n’importe quelle formation de Nationale 1 (NDLR : La Jeep Elite de l’époque). Ce qui m’a étonné de plus chez ce garçon, c’est sa vitesse d’exécution, sa mobilité vu sa taille. Signorile a les mêmes réflexes, la même rapidité, qu’un élément de taille moyenne. »
Au niveau national, les témoignages sont rares malgré la présence à un moment sur le marché, d’un mensuel et de deux hebdos spécialisés. Mais il ne s’agit que de Nationale 2, forcément moins couverte que le championnat d’élite. Apprécions donc ce commentaire du journaliste Jean-Jacques Maléval dans L’Equipe Basket Hebdomadaire : « Signorile est un attaquant aux gestes purs, un basketteur au jeu classique qui a de la classe. Trois points forts : un bras roulé tenté de la droite de la raquette qui enveloppe l’adversaire en douceur, un shoot à mi-distance tendu comme une arbalète, un tir « en cuillère » sous le cercle. » Maléval put aussi goûter au côté pince sans rire de Signorile qui lui raconta qu’il avait appris le bras roulé à Kareem Abdul-Jabbar et qu’il voulait devenir ambassadeur des Etats-Unis en France.
On note que la paire Signorile-Wolfe fut également associée au Tournoi de Monbrison dans une équipe des Américains du centre de la France -on y trouvait notamment Bob Purkhiser et Dick Smith-, qui affronta une sélection des étrangers de France -John Gidding, LC Bowen, Carmine Calzonetti, etc.- et une sélection française qui réunissait tous les internationaux. Un all-star game avant l’heure.
Pas 101 points, 103 !
5 février 1972. C’est ce soir-là que Jim Signorile a réalisé son exploit pour peut-être l’éternité. Quelque chose qu’il faut sinon voir tout au moins lire sur les journaux de l’époque pour le croire. La Montagne titra « Monsieur 101 points est clermontois ». Ce sont les Bleuets d’Agen qui firent les frais de la boulimie de l’Américain. Mangés tout crû. 141 à 68. Laissons la parole au héros de la soirée pour nous évoquer le contexte. « Je me souviens que nous avons joué le match dans la petite salle du Stade Clermontois. Les deux adversaires américains n’ont pas fait le déplacement à Clermont-Ferrand pour le match. Ils peuvent avoir été blessés ou malades. Je ne connais pas la raison. Nous avions plusieurs joueurs qui n’étaient pas en mesure de jouer en raison de blessures et de maladies, nous étions donc également en désavantage numérique. Cela signifiait que nous n’avions que quelques joueurs comme remplaçants, donc les starters comme moi devions jouer la majeure partie du match même si nous menions par beaucoup de points, ce que nous avons fait pendant la plus grande durée de la rencontre. Nous avons pris une avance rapide et importante en nous appuyant sur une défense tout terrain pour commencer le match. Je me souviens que toutes les balles perdues me sont revenues quand Agen tentait de lancer son attaque. Ce fut le début de nombreux paniers faciles pour moi. Beaucoup de mes shots étaient des jump shots et de nombreux lay-ups. Je ne me souviens pas avoir tiré des hook shots car je n’ai jamais ressenti la pression défensive de devoir le faire. Elliot Wolfe a probablement battu le record de passes décisives cette nuit-là, mais ils ne tenaient pas des statistiques sur les assists à cette époque. Même si nous menions de 20 points ou plus tout au long du match, Agen est resté agressif en attaque, ce qui nous a permis d’avoir plus de possessions et de marquer plus de points. Le résultat n’a jamais été remis en cause et nous avons augmenté notre avance jusqu’au buzzer final. »
De fait, son pote Elliot Wolfe a joué comme meneur/passeur un rôle déterminant dans ce record. Il en rigole aujourd’hui : « Personne ne m’a dit combien de passes décisives j’ai eu. Je suppose que c’était beaucoup trop pour compter ! » Il nous livre par ailleurs une anecdote. « Je me souviens qu’à la sortie du terrain, le gars à la table de marque a dit à Jim qu’il avait marqué 101 points. Sans hésiter, Jim lui a dit : « tu dois avoir donné un de mes paniers à quelqu’un d’autre car je suis sûr que j’en ai marqué 103 ». Quand aujourd’hui quelqu’un me demande si c’est vrai que Jim a marqué 101 points, je dis toujours en plaisantant que ce n’est pas vrai… qu’il en a vraiment marqué 103. C’est vrai que Agen n’avait pas une très bonne équipe », reprend Elliot Wolfe, « mais Jim était une machine à marquer. Il a marqué 50 points dans un match universitaire et 40 points et plus régulièrement en France contre de très bonnes équipes, notamment 45 contre Orthez avec (Alain) Larrouquis, (Roger) Duquesnoy et (Mathieu) Bisseni. » Ce ne sont pas des racontars. Jim Signorile possède toujours la coupure de presse du match. Il marqua ce soir-là la moitié des points de son équipe pour une victoire à 90-85.
Après le match du record, toute l’équipe a dîné ensemble et le coach André Sarray a indiqué à Jim que c’était dans ce type de circonstance une coutume française de payer sa tournée de champagne. « Une semaine plus tard, la société de champagne Kriter nous a envoyés une caisse de champagne pour ma réussite. On m’a également dit qu’avant de nous envoyer le champagne Kriter, ils avaient fait pareil aux Bleuets d’Agen pour avoir permis à quelqu’un de marquer autant de points. Je suppose qu’ils pensaient que c’était un plus grand exploit athlétique de permettre à quelqu’un de marquer autant de points que pour quelqu’un de les marquer. À ce jour, je ne peux pas vérifier cette histoire, mais je pense que cela fait une bonne histoire. Le prix a été décerné par L’Equipe, le journal sportif, et c’est quelque chose qu’ils faisaient pour mettre en valeur un exploit sportif exceptionnel du mois ou de la semaine. » La performance de Jim Signorile a été répercutée par les agences de presse AP et UPI et reprise dans de nombreux journaux européens et new-yorkais. « Plusieurs de mes coéquipiers du Real Madrid m’ont également contacté en découvrant le résultat du match. »
Dix ans auparavant, le 2 mars 1962, alors sous le maillot de Philadelphie, Wilt Chamberlain marqua 100 points contre New York. Soit… un point de moins que Jim Signorile. « Je plaisante parfois en disant que Wilt a joué dans un match de 48 minutes alors que nous avions des matches de 40… À mon avis, Wilt était le plus grand talent physique à avoir jamais joué ce jeu. Une force physique et une force athlétique incroyables. » A propos de son record, Jim Signorile la joue modeste : « Honnêtement, je ne pensais pas et je ne pense toujours pas que c’était une telle performance étant donné le niveau de compétition. Quand des amis me taquinent parfois et me demandent « comment as-tu fait pour marquer autant de points ? », je leur dis que la personne qui défendait sur moi … eh bien, elle faisait environ 1,75m. No offense ladies !”
Deux fois, le tandem Signorile-Wolfe permis au Stade Clermontois de terminer deuxième de sa poule -une fois il fut barré par la JA Vichy avec qui il s’associera bien des années plus tard- et la quatrième saison fut la bonne : les Auvergnats gagnèrent le droit de jouer en Nationale 1. Mais ce fut sans leurs deux pionniers américains qu’ils se lancèrent dans l’aventure.
Toujours basketteur à 72 ans
Les deux Américains sont retournés dans leur pays ensemble en 1975. Elliot Wolfe a repris des études de droit et il est devenu avocat trois ans plus tard, spécialisé dans les dossiers de fautes professionnelles dans le domaine médical. « Je suis retourné à New York pour ma maîtrise en administration des affaires », nous dit Jim Signorile. « J’ai d’abord travaillé dans le marketing pour une agence de publicité internationale, puis en tant que directeur marketing pour un conglomérat britannique de produits alimentaires et de boissons. En 1997, ils ont fusionné avec Guinness et sont maintenant connus sous le nom de Diagio. Le plus grand conglomérat de boissons au monde. Depuis 15 ans, je travaille dans la finance. Mon frère et moi sommes partenaires dans cette entreprise d’investissement. Notre entreprise est basée à Philadelphie, mais nous avons un grand bureau dans le centre de Manhattan. Durant la pandémie, je ne rentre au bureau que tous les dix jours. J’espère que cela changera bientôt. »
Jim Signorile n’a jamais cessé de jouer au basket. Un an après son retour aux Etats-Unis, il a même disputé un match avec la future star des Boston Celtics Robert Parish et des joueurs américains d’Italie. Il organise un dîner annuel à New York avec d’anciens joueurs américains d’Europe comme Carmine Calzonetti, Kenny Grant et Fran O’Hanlon. Surtout, pendant quarante ans, il a managé un groupe de joueurs et il était affectueusement surnommé « le Commish ». Art Kenney, l’ancien pivot du Mans, en faisait partie. « Arturo, je le connais depuis que nous étions tous les deux au lycée. C’est un vieil et cher ami. Nous essayons de nous réunir pour un dîner tous les mois environ. Nous avons dirigé ce groupe de basket-ball pendant près de 40 ans à New York. J’étais appelé le Commissioner parce que c’était mon travail de manager les joueurs et de collecter l’argent. Arturo a également fait ce travail durant les premières années. Ce groupe a arrêté de jouer il y a environ 10 ans parce que j’étais le seul à jouer encore. Tous les autres s’étaient arrêtés pour diverses raisons. Je continue à jouer mais avec le confinement pandémique ce n’est plus possible. C’est la première fois depuis l’époque où j’étais étudiant en deuxième année au lycée que je n’ai pas touché un ballon de basket. Hélas ! »
Une si belle histoire franco-américaine n’a pas pris fin avec le retour au pays des deux Yankees. Les contacts ont été maintenus au fil du temps. « J’ai visité Clermont plusieurs fois mais ma dernière visite remonte à il y a environ onze ans. J’ai eu un très bon déjeuner avec quelques-uns des dirigeants du Stade après quoi le journal local m’a interviewé et pris des photos. J’ai fait un merveilleux dîner dans la maison de campagne de Jean Marie Deganis et sa femme. J’ai également déjeuné avec Yves Laird, un directeur des sports régionaux. Et plusieurs autres. Il y a vingt-deux ans, je me suis rendu à Paris et j’ai fait une excursion d’une journée à Clermont pour rendre visite à mon ancien entraîneur André Sarray et aussi pour visiter mon ancien coéquipier Charles Tassin et son épouse Raymonde. Tout ceci représente une expérience formidable ! » Elliot Wolfe donne le nom de plusieurs dirigeants et équipiers qu’il a apprécié durant son séjour. Il ajoute : « notre entraîneur de la première année André Sarray est resté un ami jusqu’à sa mort. »
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Pas de photos, très peu d’articles de l’époque, aussi écrire une histoire et l’illustrer sur un exploit datant de bientôt cinquante ans demande la coopération de son auteur lui-même. Heureusement, Jim Signorile, 72 ans depuis le 4 mai, a conservé à New York quelques documents indispensables et il nous en fait profiter.
Jim Signorile, 2,03m et 105 kilos, est né à Brooklyn, ses grands-parents italiens ont fait partie d’une immense vague d’immigration survenue au début du XXe siècle. Il n’a pas fait ses études universitaires bien loin de ses bases puisque le campus de la New York University est situé à Greenwich Village, en plein coeur de Manhattan, et ses matches étaient programmés au Madison Square Garden, « The World’s Most Famous Arena ». L’ailier Jim Signorile s’est tout de suite révélé comme un scoreur insatiable. Ses statistiques moyennes en senior avec les « Violets » sont carrément épatantes : 22,0 points à 48,5% et 12,6 rebonds. Il possède encore aujourd’hui le record de points de la fac sur un match avec 50 pions inscrits contre Lehman College, le 1er décembre 1969. De quoi être drafté en 1970 par la franchise locale, les Knicks, mais loin, en 106e position. Signorile fit le camp de pré-saison de la franchise new-yorkaise, qui venait d’être sacrée championne pour la première fois, mais sans suite.
Sa spécialité, c’était le hook shot alias le bras roulé. « Voici une photo de moi-même prenant un hook shot contre Jim McMillian au Madison Square Garden en 1968 », nous dit-il. « Jim McMillian a continué à jouer pour les Lakers de Los Angeles et a été leur ailier titulaire dans l’équipe championne de 1971-1972 qui a remporté 33 matchs consécutifs. C’est toujours un record NBA. Il a été 3 fois All American à Columbia University. J’ai joué contre lui quatre ans alors que j’étais à l’Université de New York. Le Madison Square Garden était le terrain à domicile de NYU de 1939 à 1971. Chaque jeudi soir, NYU était le match vedette dans le double header de l’université pour toutes les grandes équipes de notre calendrier. Lors de ce match contre Columbia, j’ai réussi trois hook shots. Le hook shot était un coup spécial mais pas mon seul coup. J’avais un jump shot et un turn-around jump shot. J’ai aussi aimé jouer les fast break pour des layups faciles. En France, j’ai eu l’avantage de jouer avec Elliot Wolfe qui était un coéquipier de Jim McMillian à Columbia. Elliot était un formidable passeur. Je pense que nous avons bien travaillé ensemble pendant les quatre ans à Clermont. »
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