Les playoffs de Jeep Elite démarrent ce mardi. BasketEurope vous offre une présentation complète des quarts de finale avec l’oeil d’un expert, Claude Bergeaud, coach de Boulazac.
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Preview Playoffs Jeep ELITE : Monaco (1) – Pau (8)
Pour la troisième année consécutive, l’AS Monaco a raflé la première place de la saison régulière en survolant le championnat. Véritable ovni propulsé jusqu’au sommet du basket français alors qu’il évoluait encore en Nationale 1 en 2014, le club monégasque a toutefois vécu deux épisodes difficiles en Playoffs, tous les deux perdus face à l’Asvel (3-1 en demi-finale en 2016, 2-1 en quart en 2017). A l’aube de cette troisième croisade pour le graal, la formation de Zvezdan Mitrovic n’est paradoxalement pas au mieux, entre les blessures et le contre-coup de plusieurs défaites dont la finale de la Champion’s League (100-94 face à l’AEK Athènes) au moment de retrouver les Palois de Laurent Vila, à la tête d’une escouade capable de tous les exploits.
La dynamique :
Le culot pour Pau, la maîtrise à Monaco
Ils n’ont pas été nombreux, ceux qui ont résisté à la domination de l’AS Monaco cette saison. Incontestables premiers de Jeep Elite (25-9d) et vainqueurs au passage d’une troisième Leaders Cup consécutive, les Monégasques ont encore marqué les esprits malgré une fin de parcours un poil chaotique. Un final qui pourrait laisser des traces, ponctué par un revers en finale de la Champion’s League face à l’AEK Athènes, deux défaites malvenues en championnat contre l’Asvel et Pau-Lacq-Orthez et des pépins physiques qui n’arrangent rien. Car si Bangaly Fofana revient en force sur cette fin d’exercice, plusieurs sont restés à l’infirmerie lors de la dernière sortie en date de l’ASM, contre Bourg-en-Bresse (Paul Lacombe touché à la cheville, Gerald Robinson aux adducteurs et Yakuba Ouattara au mollet tandis qu’Elmedin Kikanovic et Chris Evans étaient ménagés). Même si la Roca Team apparaît suréquipée à tous les postes, il faudra malgré tout faire attention à cette formation de Pau-Lacq-Orthez qui arrive pour sa part dans une dynamique complètement différente et qui n’aura rien à perdre sur cette première confrontation.
Depuis la prise de pouvoir de Laurent Vila sur le banc palois, l’EBPLO a retrouvé des couleurs. Le parcours est remarquable sur la deuxième partie de saison (11 victoires, 5 défaites dont un ultime revers au CCRB), et Pau aura pour référence son récent match remporté sur le fil à Monaco (85-86) avec un Elie Okobo à nouveau décisif en fin de match. A l’image de son jeune prodige, l’Elan espère pouvoir titiller l’armada rouge et blanche au culot. Sur une série au meilleur des trois manches, tout reste possible, Monaco l’a d’ailleurs appris à ses dépends dans un passé récent.
Le duel à suivre:
David Logan (Strabourg) vs Heiko Schaffartzik (Nanterre)
Ce sont deux tireurs d’élite au style différent. L’Allemand de Nanterre est flamboyant, shoote à la vitesse de la lumière parfois dans des positions acrobatiques. Il a gagné trois fois de suite le concours de tirs à trois-points du All-Star Game. Cela en dit long sur son sang-froid. D’ailleurs il le dit lui-même, il a de « grosse couilles ». L’autre, un Américain au passeport polonais, est davantage du genre assassin silencieux. Il a parcouru l’Europe et fréquenté le Panathinaikos et le Maccabi Tel-Aviv. Les deux ne lésinent pas sur les cartouches pour shooter à trois-points : 126/303 pour le Nanterrien, 99/258 pour le Strasbourgeois. Dans la réussite, léger avantage à Schaffartzik : 41,5 contre 38,3%.
L’analyse de Claude Bergeaud :
« Monaco est certes une armada, sauf que l’armada a perdu récemment contre Pau et a enchaîné trois défaites avec la Champions League. La question qu’on peut se poser, c’est dans quelle dynamique Monaco va attaquer ses playoffs ? Ils ont bien géré pour terminer premiers et je ne pense pas que ce soit une stratégie volontaire de la part de Mitrovic d’avoir levé le pied. Mais aujourd’hui, ils sont en stress parce qu’après ce match ils ont aussi perdu à Villeurbanne, assez lourdement. Et enchaîner plusieurs défaites comme ça, ce qu’ils n’avaient pas connu depuis un long moment, ce n’est jamais bon avant une grosse échéance. Ça peut se rattraper mais au départ ce n’est pas très positif. Ce qui peut jouer en leur faveur en revanche, c’est qu’avec leur défaite contre Pau il y a deux semaines, là ils vont les attendre de pied ferme… Quand on regarde les matchs de Monaco des fois on se dit « waouh qu’est-ce qu’ils ont dominé au tir à trois-points ». Et puis sur d’autres match : « qu’est ce qu’ils ont massacré l’adversaire avec seulement 4 tirs à trois-points »… Monaco c’est ça. Ils ont cette capacité à travers leurs plans de jeu à s’adapter à l’adversaire. À mon avis, ils vont chercher à impacter Vitalis Chikoko. Ce qu’ils ont essayé de faire au précédent match, sauf qu’ils ont manqué d’adresse à l’intérieur. Sinon, Monaco est au-dessus globalement à tous les postes. Pau a beau être solide à l’intérieur avec Chikoko et Koffi, mais sur le dernier match ils prennent quand même plus de 100 points. Vraiment pas la meilleure façon d’aborder les playoffs… Si Pau à un match à prendre c’est le premier, c’est évident ».
En saison régulière : 1-1
Les Monégasques n’avaient pas eu de mal à dicter leur loi à l’aller le 18 novembre dernier sur le parquet d’une formation de l’Elan Béarnais encore en quête de repères (68-90). Si DJ Cooper s’était montré discret pour son retour sur les terres de ses récents exploits, Elmedin Kikinovic (18pts, 6rbds, 4pds) et Gerald Robinson (19pts) avaient dominé les débats. Il y a sans doute plus d’enseignements à tirer de la deuxième confrontation entre les deux équipes, bien plus récente puisqu’elle remonte au 9 mai dernier. Encore sonné par sa défaite en finale de la Ligue des Champions, Monaco a vu ce soir là Pau-Lacq-Orthez passer la deuxième couche avec une victoire autoritaire 85-86. Avec 16 unités (6/9 au tir) dont un trois-points et un lancer-franc décisif en fin de match, Elie Okobo, parfait relais de Ken Horton (13pts, 7rbds) et Vitalis Chikoko (19pts) avait été élu MVP du match.
Calendrier :
Monaco – Pau-Lacq-Orthez mercredi 23 mai à 19h
Pau-Lacq-Orhez – Monaco vendredi 25 mai à 18h30
Belle éventuelle à Monaco mardi 29 mai
Preview Playoffs Jeep ELITE : Strasbourg (2) – Nanterre (7)
Après avoir combiné maîtrise et constance tout au long de l’exercice 2017-2018, la Sig va retrouver Nanterre 92 en quart de finale des Playoffs 2018, pour ce qui ressemble à une belle opposition de styles entre deux formations à la philosophie bien opposée. Marqués au fer rouge par un destin tragique depuis cinq saisons maintenant (cinq revers consécutifs en finale des Playoffs), les hommes de Vincent Collet attaquent la série avec une étiquette de grand favori et le couteau bien aiguisé entre les dents. Face à la force d’un collectif strasbourgeois équipé à tous les postes, se présentera une formation francilienne dont les forces (tir extérieur) comme les faiblesses (la peinture) sont clairement identifiées.
La dynamique
Strasbourg maîtrise son sujet
Difficile d’arriver en meilleure forme pour les Playoffs du côté de Strasbourg qui a multiplié les matchs-référence sur cette fin de saison avec cinq victoires de rang pour terminer la saison régulière marquées par quelques démonstrations de force contre Limoges (100-70), à Pau (76-103) ou plus récemment au Mans au terme d’un match d’une grande maîtrise (79-80). Maîtrise, c’est le mot qui revient le plus lorsqu’il s’agit de la Sig. Avec un secteur intérieur efficace dont Louis Labeyrie (meilleure évaluation française à 17,9 en moyenne, la 4e de toute la Jeep Elite) est une bien belle tête de gondole et une traction arrière déroutante avec la paire Wright-Bost, la formation alsacienne a pris une nouvelle dimension cet hiver à l’arrivée de Damien Inglis pour renforcer les postes 3-4. Même s’il n’a pas forcément explosé en terme statistique (6pts, 2,6rbds en 17′ par match), Strasbourg n’a perdu que quatre matchs sur 18 sur la phase retour depuis qu’il est là.
Si la Sig a tenu tête à Monaco jusqu’au bout pour terminer à la 2e place de Jeep ELITE, c’est aussi grâce à sa défense de fer. Les cinq derniers matchs disputés par la formation de Vincent Collet en sont le plus bel exemple (74 pts encaissés en moyenne). Un atout de plus dans la manche de Vincent Collet qui pourrait avoir toute son importance face à des Nanterriens imprévisibles et nourris depuis toujours par des exploits sur des matchs décisifs.
Les Nanterriens ne lâcheront rien
Malgré un épisode 2017-2018 marqué par de nombreux changements au sein de l’effectif et ponctué récemment par l’éviction du groupe de son poste 5 titulaire Alade Aminu, Nanterre a fait mieux que sauver les meubles en décrochant cette 7e place. Capables du meilleur comme du pire tout au long de la saison, les hommes de Pascal Donnadieu ont enchaîné cinq victoires en six matchs dont un succès précieux dans le derby contre Levallois (85-79) avant d’échouer à Limoges dans les ultimes secondes à l’occasion de la dernière journée (82-80). Sur ce revers à Beaublanc, les qualités et les défauts de Nanterre 92 sont encore apparus au grand jour : un tir extérieur toujours aussi fiable à l’image d’un Heiko Schaffartzik dément en 2e mi-temps (6/10 à 3pts), et un manque de dissuasion dans la raquette. Aux côtés de snipers toujours prêts à dégainer (Nanterre marque 9,9 paniers à 3pts par match, le plus haut taux de réussite de Jeep Elite), l’ascension du capitaine Lahaou Konaté, qui semble avoir franchi un cap sur la deuxième partie de saison (de 7,3 à 11,3pts par match sur la phase retour) sera par ailleurs, intéressante à observer sur cette première confrontation
Toujours dans l’aspect physique en revanche, les Franciliens pourraient souffrir de leur manque de profondeur de banc face à la Sig qui aligne régulièrement 12 noms sur la feuille de match. Gare toutefois aux Nanterriens qui ont habitué leurs fans aux exploits les plus improbables depuis leur arrivée dans l’élite.. On n’enterre pas Nanterre si facilement.
Le duel à suivre :
DJ Cooper (Monaco) vs Elie Okobo (Pau)
L’an dernier, ils étaient ensemble à l’Elan Béarnais. DJ Cooper y avait réussi une saison de MVP. Son sens de la passe est exceptionnelle (avec 7,15 assists, il n’a été devancé cette année dans la catégorie que par son compatriote Jerel Blassingame d’Antibes, 7,18) et son shoot très longue distance redouté. Mal dans sa peau à Gravelines, il est reparti à Monaco où il a retrouvé toutes ses vertus. Il y bénéficie d’un backup d’excellence avec le maître de la défense, Aaron Craft. Elie Okobo, comme lui gaucher, a énormément appris à ses côtés. Le Bordelais possède un culot immense. A 20 ans, il est le moteur de l’Elan, son top scoreur (12,9 points) et son top-passeur (4,8) et son objectif est d’accrocher une place au premier tour de la prochaine draft NBA.
L’analyse de Claude Bergeaud :
« Strasbourg avait compris après le match de Coupe de France contre nous à Trélazé que son salut passerait par la défense. Et depuis ce match, ils atomisent tout le monde sur l’engagement défensif. Pau a d’ailleurs dérouillé à la maison en deuxième mi-temps, ou ils n’ont plus existé. Si Nanterre n’arrive pas à mettre ses missiles, Nanterre ne passera pas. Comme Monaco, la Sig a cette capacité à s’adapter et à casser le jeu de l’adversaire. Et avec sa dimension défensive face aux shooteurs de Nanterre, Strasbourg part favori même si une incertitude demeure sur la présence de Louis Labeyrie. A l’intérieur, c’est quand même du costaud, avec Miro Bilan, Darion Atkins, Flo Piétrus… Mais c’est peut-être aussi parce que Strasbourg est largement favori que Nanterre va réussir à tirer son épingle du jeu, ce que club a déjà fait par le passé, dans une finale mémorable en remportant le titre de champion de France en 2013… contre Strasbourg. Nanterre vit et meurt par le tir extérieur. Si, face à cette grosse pression qui les attend, les Nanterriens n’arrivent pas à mettre leurs missiles, ils ne pourront tout simplement pas exister ».
En saison régulière : 1-1
A l’image de Nanterre 92, c’est un match complètement fou qu’avaient remporté les hommes de Pascal Donnadieu lors du premier rendez-vous de la saison entre les deux équipes, le 30 octobre dernier. Un duel étincelant remporté 102-100 après deux prolongations et après avoir vu Louis Labeyrie (21pts, 8rbds, 3pds, 29 d’éval) échouer à deux reprises au moment de tuer le match. C’est finalement Heiko Schaffartzik, d’un tir en extension en se retournant, qui avait délivré le peuple vert et blanc, David Logan échouant lors de la toute dernière tentative strasbourgeoise au bout du suspense.
Celui-ci avait été beaucoup moins haletant au match retour, la Sig ayant fait respecter la hiérarchie avec autorité (93-78). Au lendemain de la Saint Patrick, les Nanterriens avaient de quoi être verts : les gâchettes Heiko Schaffartzik et Lahaou Konaté n’avaient pas pesé bien lourd dans la balance face à la domination des Strasbourgeois à l’intérieur entre Darion Atkins (14pts, 5rbds), Miro Bilan (16pts à 6/7, 5rbds), Louis Labeyrie (10pts, 9rbds) ou encore Damien Inglis (12pts à 6/7 au tir).
A noter que les deux équipes s’étaient retrouvées quelques jours plus tard en demi-finale de Coupe de France et Strasbourg s’était de nouveau imposé, 79-71 avec l’appui d’un Louis Labeyrie toujours aussi productif (18pts, 7rbds).
Calendrier
Strasbourg – Nanterre mardi 22 mai à 20h50
Nanterre – Strasbourg vendredi 25 mai à 20h50
Belle éventuelle à Strasbourg le dimanche 27 mai
Preview Playoffs Jeep ELITE : Le Mans (3) – Villeurbanne (6)
C’est peut-être le duel le plus indécis de ce premier round des phases finales 2018. Entre des Manceaux qui terminent à la 3e place du podium après avoir chatouillé Strasbourg et Monaco tout au long de la saison, et des Villeurbannais tout heureux de finir au 6e rang à l’issue d’un exercice qui n’aura pas été de tout repos cette année encore. Décimés à l’intérieur par les blessures de Darryl Watkins, d’Alpha Kaba et maintenant de Amine Noua (luxation de l’auriculaire de la main droite), qui va manque au minimum deux semaines de playoffs, les troupes du président Parker ont depuis enregistré l’arrivée de Julian Gamble, un beau bébé de 2,06m à la présence imposante dans la peinture. Pour le Match 1, le MSB déjà privé de Terry Tarpey, fera sans Romeo Travis, suspendu un match pour avoir injurié les arbitres lors de la dernière journée, un triste soir de défaite à Cholet, quasi au buzzer.
La dynamique
Le MSB sous pression
Comment ne pas être déçu par l’issue des événements au soir de la 34e et dernière journée du côté d’Antarès. Les Manceaux ont aussi bien commencé la saison (6 victoires consécutives) qu’ils ne l’ont mal terminée (six défaites sur les neuf derniers matchs, trois revers face au Portel, Strasbourg et Cholet pour finir). Comment une aussi belle mécanique qui a déjoué les pronostics jusqu’à la fin de l’hiver s’est si soudainement enrayée ? La faute à des blessures déjà, qui ont trop souvent rythmé le quotidien du MSB sur la deuxième partie de saison (Sephens, Tarpey, Yeguete) et à des adversaires qui ont mieux réussi à maîtriser les forces du collectif d’Eric Bartécheky à l’image du « rookie » Youssoupha Fall, moins productif et mieux défendu sur cette fin de saison (un seul double-double sur les 13 derniers matchs, 6 au total cette saison).
N’ayons pas peur des mots, les Manceaux abordent cette première série face à l’Asvel en plein doute alors que Romeo Travis devrait manquer le premier match, un rendez-vous crucial sur une si petite série au meilleur des trois manches.
L’Asvel, ou le profil du parfait outsider
De leur côté, les Villeurbannais se tiennent prêts à exploiter la moindre erreur de l’adversaire pour créer « l’upset » de ce premier tour. Les hommes de TJ Parker avaient de quoi être confiants : en plus d’avoir récupéré un robuste poste 5, ils peuvent se targuer d’avoir épinglé Le Mans, Strasbourg et Monaco sur cette fin de saison, avec une dernière démonstration face aux Monégasques lors de la 33e journée qui a marqué les esprits (108-80). L’Asvel dispose de nombreux atouts pour contrarier la hiérarchie entre le capitaine Charles Kahudi qui sera fidèle au poste, un quatuor d’extérieurs (Roberson-Slaughter-Nelson-Lighty) parmi les plus menaçants de la division mais le forfait de Amine Noua (2e marqueur, 1er rebondeur et 2e à l’évaluation de l’équipe) qui prenait de plus en plus de place dans la raquette rhodanienne est un vrai coup dur.
Plus ambitieux que jamais, les Villeurbannais, qui restent sur sept victoires lors de leurs dix derniers matchs, sont habitués à malmener les pronostics, eux qui comptent quatre « upsets » sur leurs cinq dernières séries de Playoffs (champions en 2016, stoppés en demi-finale par Strasbourg la saison passée). De quoi attendre une série… disputée.
Le duel à suivre :
Justin Cobbs (Le Mans) vs John Roberson (Villeurbanne)
John Roberson était la saison dernière considéré comme le meilleur meneur du championnat. Un shooteur capable de cartons monumentaux : 42 points avec un record de 11/16 à trois-points lors d’un match d’EuroChallenge contre Gran Canaria. Justin Cobbs est un probablement le numéro 1 du un-contre-un en Jeep Elite. Il en abusait à Gravelines, il a épuré son jeu au Mans, ce qui l’a rendu encore plus rentable et lui a valu de prendre place dans le 5 Majeur de la saison de Jeep Elite, alors que son compatriote américain rentrait dans le rang et a commis des écarts de conduite qui lui a valu une suspension de la part de son club. Net avantage à Cobbs lors du dernier affrontement : 19 points et 7 passes contre 6 points et 6 passes à Roberson.
L’analyse de Claude Bergeaud :
« Au-delà de l’impact encore difficile à juger que pourrait apporter le renfort de l’Asvel, Julian Gamble, à l’intérieur, je note d’abord que Le Mans n’est pas bien depuis pas mal de temps. Et comme par hasard ça coïncide avec la blessure de Terry Tarpey (le 14 avril à Pau), avec quelques semaines avant, celle de Wilfried Yeguete fin mars. Ce sont deux énormes joueurs même si Yeguete ne venait qu’en rotation à l’intérieur, de Youssoupha Fall notamment. Lorsqu’il entrait sur le terrain, le niveau général de l’équipe ne baissait jamais, il avait même tendance à augmenter. Quant à Tarpey, qui est un dynamiteur, un joueur qui fait tout sur un terrain, il manque aussi cruellement.
Vu que je ne sais pas si les deux pourront revenir et s’ils seront à 100% de leurs moyens, ça me laisse à penser que Le Mans est en danger. Youssoupha Fall, qui est dominateur, devra être un leader. Car avec un Asvel qui prend des risques, on peut très bien les voir aller en chercher un au Mans ».
En saison régulière : 2-0 pour l’Asvel
Des quatre séries, les Villeurbannais sont les seuls à l’avoir emporté à deux reprises face à leur adversaire direct en saison régulière. A domicile le 3 décembre dernier, l’équipe alors coachée par JD Jackson avait réussi à se déjouer du piège manceau grâce à un gros 4e quart-temps (23-11). De retour de blessure pour ce match, Charles Kahudi (18pts, 7rbds, 2pds), avait conclu ce combat intense par un gros dunk en contre-attaque afin de sceller la victoire, 79-71. L’Asvel avait remis le couvert quatre mois plus tard, sur le parquet du Mans cette fois en s’imposant 90-92 à l’issue d’une prestation de haut rang. Après avoir compté jusqu’à 18 points d’avance en 3e quart-temps (42-60), les coéquipiers d’AJ Slaughter (21pts à 6/8 à 3pts) avaient réussi à contrôler le retour des locaux afin de l’emporter à nouveau sans trembler.
Calendrier
Le Mans – Asvel mardi 22 mai à 19h
Asvel – Le Mans vendredi 25 mai à 19h
Belle éventuelle au Mans le dimanche 27 mai
Preview Playoffs Jeep ELITE : Limoges (4) – Dijon (5)
Ce quart de finale entre Limoges et Dijon sera emprunté du parfum du midi au moins sur les bancs des deux équipes où officient Kyle Milling d’un côté et Laurent Legname, tous deux coéquipiers de 2002 à 2009 sous le maillot du HTV et co-entraîneurs de l’équipe de 2013 à 2015. A deux doigts d’arracher l’avantage du terrain au premier tour, la JDA a réalisé un exercice 2017-2018 bluffant, mais voit tous ses efforts mis à mal par la blessure de son pivot Jacques Alingué lors de l’avant dernière journée. Une absence que les coéquipiers de Valentin Bigote, élu MVP du mois d’avril, auront sans doute du mal à compenser malgré l’arrivée en renfort de Jonathan Fairell en provenance de Blois (Pro B). En face, Limoges arrive avec les dents aiguisés au terme d’une saison éprouvante marquée par le décès de Fred Forté. Le club limougeaud, rassuré par une fin d’exercice en boulet de canon, part avec l’avantage du terrain et l’appui indéniable d’une antre de Beaublanc déjà chauffée… à blanc.
La dynamique
La vie sans Jacques Alingué
Le coup va être dur à encaisser pour Dijon. Jusqu’à la dernière journée, la JDA s’est battue pour l’avantage du terrain au premier tour des phases finales, déjà un exploit pour un club qui annonçait jouer le maintien il y a encore deux mois. Toute l’année, les hommes de Laurent Legname ont créé la surprise, avec un groupe de qualité, bonifié par le retour en milieu de saison du meneur David Holston (12 victoires sur les 17 derniers matchs). Au sein de cet effectif complet et homogène, l’apport de Jacques Alingué (9,4pts, 5,6rbds, 2,1pds par match, sa meilleur saison statistique en carrière) a été indéniable… jusqu’à cette avant-dernière journée de Jeep ELITE et ce match contre Gravelines dans lequel l’ancien Souffelweyersheimois s’est rompu le tendon d’achille, synonyme de fin de saison brutale.
Avec l’absence de son précieux intérieur, 3e meilleur joueur français de la division à l’évaluation (15,64, derrière Boris Diaw et Louis Labeyrie), Dijon perd gros : « C’est une âme de l’équipe que l’on perd, un de nos meilleurs joueurs, notre âme défensive, notre ADN », avait confié son entraîneur Laurent Legname au Bien Public.
Même si Jonathan Augustin-Fairell, fraîchement sacré avec Blois en Pro B, est arrivé en renfort pour disputer les Playoffs, les Dijonnais, battus à Strasbourg lors de la dernière journée (93-77) vont devoir gérer ce double coup dur : la perte de l’avantage du terrain et du guerrier Alingué. Sans oublier qu’en face, il faudra se coltiner le Limoges CSP et son antre de Beaublanc où il faudra venir s’imposer pour déjouer, une fois encore, les pronostics. Pas la plus simple des missions…
Limoges sur sa lancée
Le CSP est vraiment un club à part dans le paysage du basket français et la saison rocambolesque vécue par le club limougeaud en est un nouvel exemple. Après deux saisons terminées hors du top 8, Limoges est reparti avec un nouveau coach (Kyle Milling) et un projet de jeu où les jeunes français à fort potentiel ont toujours leur place (Mam Jaiteh, Jean-Frédéric Morency, William Howard, Axel Bouteille, Jean-Baptiste Maille). Malgré une entame pas évidente conjuguée à la perte brutale de leur président, Fred Forté, qui a plombé le moral des troupes début 2018, les Limougeauds ont su relever la tête.
L’apport de l’imposant poste 5 Samardo Samuels, arrivé début mars, n’y est pas étranger, mais n’est pas l’unique raison du renouveau limougeaud. Depuis quatre matchs, l’équipe est clairement passée en mode Playoffs. Résultat, quatre victoires dont un duel de référence face à l’Asvel (remporté 78-52) et un précieux succès lors de la dernière journée après un match intense en émotions face à Nanterre. Un match remporté 82-80 grâce à un 3 points Lebron-esque de Dru Joyce, l’ancien coéquipier du King à Saint Vincent-Saint Mary High School (Ohio), qui permet surtout à Limoges d’arracher la 4e place et d’envisager les phases finales plus sereinement.
Avec l’avantage du terrain sur ce premier tour, la saison est d’ores et déjà réussie pour Olivier Bourgain, directeur sportif du club. Fort de l’appui de son public déjà très chaud à l’idée de retrouver les Playoffs et avec un groupe qui va oeuvrer sans pression et l’envie de frapper fort, Limoges arrive sur la lancée de sa bonne fin de saison. Ce serait même un pléonasme que de dire que la dynamique est du côté du CSP à l’occasion de ce premier rendez-vous face à la JDA.
Le duel à suivre:
William Howard (Limoges) vs Valentin Bigote (Dijon)
Deux shooteurs français qui n’ont pas froid aux yeux. William Howard est sous les radars depuis son époque d’espoir à Gravelines et il avait confirmé les espérances à Hyères-Toulon. C’est un scoreur (le 3e du CSP avec 11,4 points) mais pas que… Il fait plein de petites choses importantes sur le terrain. La preuve : il a la meilleure évaluation de l’équipe (12,3). Valentin Bigote l’a précédé au BCM et comme le Limougeaud un passage en Pro B (Boulogne, Denain et Nantes) lui a permis de se faire les dents. Sa montée en puissance avec la JDA en fin de saison a été spectaculaire et il est monté à 10,0pts et 9,9 d’évaluation.
L’analyse de Claude Bergeaud :
« Limoges et Dijon ont pour qualité de présenter de très grosses défenses avec une forte pression sur le porteur, une volonté de ne pas vouloir violer la raquette, donc énormément de travail défensif sur les pivots, énormément de combat à l’intérieur. On aurait dû pardon assister à ce niveau là à quelque chose de vraiment très équilibré, mais je me demande si la blessure de Jacques Alingué ne va pas déséquilibrer les débats. Alingué, c’est la pièce maîtresse du système défensif mais aussi du système offensif sur pick and roll. Il est très précieux dans le combat intérieur, pour passer devant, amener de la dissuasion, sur les doubles rideaux, les traps… Est-ce que Fairell va compenser tout ça ? C’est toute la clé de ce quart de finale où il y aura de gros clients à l’intérieur côté limougeaud. Si Fairell ne tient pas la route, c’est l’édifice tout entier qui est fragilisé. Au basket, on est que 5. Là c’est 20 % de l’équipe qui va manquer, et au moins autant d’efficacité. Fairell est un guerrier, un combattant, un mec qui va au rebond, qui est intense… Par contre, il a moins de verticalité et il ne court pas aussi vite d’un panier à l’autre. Avec Alingué, ils se sont habitués à porter le danger grâce à lui en dégageant complètement leurs shooteurs car il obligeait l’adversaire à couvrir le couloir central sur jeu rapide, secteur dans lequel Dijon est très prolifique à 3 points. Là aussi, parviendront-ils à développer le même jeu offensif ? »
En saison régulière : 1-1
Symbole de la réussite de Dijon cette saison, c’est la force du collectif qui avait fait la différence lors du match aller entre les deux équipes, le 22 décembre dernier. A la maison, la JDA avait réussi à gommer sa mauvaise entame pour l’emporter 79-70 à l’issue d’un 4e quart-temps à sens unique (20-12). Si Valentin Bigote s’était distingué avec 8 de ses 14 points lors des dix dernières minutes, Laurent Legname avait pu compter sur de nombreuses armes (6 joueurs à 9 d’évaluation et +)
Au retour le 7 avril, c’est peu dire que Limoges avait pris sa revanche. Dans sa configuration actuelle, le CSP l’avait emporté 82-60, porté par un quatuor Hayes-Bouteille-Carter-Jaiteh en pleine forme. Le dernier cité (12pts, 11rbds, 18 d’éval.) avait réussi à prendre le meilleur son duel avec Jacques Alingué (11pts, 8rbds, 17 d’éval) avec l’aide de Samardo Samuels (9pts, 5rbds). Les Dijonnais avaient également été plombés par leur maladresse extérieure (3/26 à 3pts). Ce sera compliqué de faire pire en la matière à l’occasion de l’acte I ce soir.
Calendrier
Limoges – Dijon mercredi 23 mai à 20h50
Dijon – Limoges samedi 26 mai à 20h50
Belle éventuelle à Limoges le mardi 29 mai
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Preview Playoffs Jeep ELITE : Monaco (1) – Pau (8)
Pour la troisième année consécutive, l’AS Monaco a raflé la première place de la saison régulière en survolant le championnat. Véritable ovni propulsé jusqu’au sommet du basket français alors qu’il évoluait encore en Nationale 1 en 2014, le club monégasque a toutefois vécu deux épisodes difficiles en Playoffs, tous les deux perdus face à l’Asvel (3-1 en demi-finale en 2016, 2-1 en quart en 2017). A l’aube de cette troisième croisade pour le graal, la formation de Zvezdan Mitrovic n’est paradoxalement pas au mieux, entre les blessures et le contre-coup de plusieurs défaites dont la finale de la Champion’s League (100-94 face à l’AEK Athènes) au moment de retrouver les Palois de Laurent Vila, à la tête d’une escouade capable de tous les exploits.
La dynamique :
Le culot pour Pau, la maîtrise à Monaco
Ils n’ont pas été nombreux, ceux qui ont résisté à la domination de l’AS Monaco cette saison. Incontestables premiers de Jeep Elite (25-9d) et vainqueurs au passage d’une troisième Leaders Cup consécutive, les Monégasques ont encore marqué les esprits malgré une fin de parcours un poil chaotique. Un final qui pourrait laisser des traces, ponctué par un revers en finale de la Champion’s League face à l’AEK Athènes, deux défaites malvenues en championnat contre l’Asvel et Pau-Lacq-Orthez et des pépins physiques qui n’arrangent rien. Car si Bangaly Fofana revient en force sur cette fin d’exercice, plusieurs sont restés à l’infirmerie lors de la dernière sortie en date de l’ASM, contre Bourg-en-Bresse (Paul Lacombe touché à la cheville, Gerald Robinson aux adducteurs et Yakuba Ouattara au mollet tandis qu’Elmedin Kikanovic et Chris Evans étaient ménagés). Même si la Roca Team apparaît suréquipée à tous les postes, il faudra malgré tout faire attention à cette formation de Pau-Lacq-Orthez qui arrive pour sa part dans une dynamique complètement différente et qui n’aura rien à perdre sur cette première confrontation.
Depuis la prise de pouvoir de Laurent Vila sur le banc palois, l’EBPLO a retrouvé des couleurs. Le parcours est remarquable sur la deuxième partie de saison (11 victoires, 5 défaites dont un ultime revers au CCRB), et Pau aura pour référence son récent match remporté sur le fil à Monaco (85-86) avec un Elie Okobo à nouveau décisif en fin de match. A l’image de son jeune prodige, l’Elan espère pouvoir titiller l’armada rouge et blanche au culot. Sur une série au meilleur des trois manches, tout reste possible, Monaco l’a d’ailleurs appris à ses dépends dans un passé récent.
Le duel à suivre:
David Logan (Strabourg) vs Heiko Schaffartzik (Nanterre)
Ce sont deux tireurs d’élite au style différent. L’Allemand de Nanterre est flamboyant, shoote à la vitesse de la lumière parfois dans des positions acrobatiques. Il a gagné trois fois de suite le concours de tirs à trois-points du All-Star Game. Cela en dit long sur son sang-froid. D’ailleurs il le dit lui-même, il a de « grosse couilles ». L’autre, un Américain au passeport polonais, est davantage du genre assassin silencieux. Il a parcouru l’Europe et fréquenté le Panathinaikos et le Maccabi Tel-Aviv. Les deux ne lésinent pas sur les cartouches pour shooter à trois-points : 126/303 pour le Nanterrien, 99/258 pour le Strasbourgeois. Dans la réussite, léger avantage à Schaffartzik : 41,5 contre 38,3%.
L’analyse de Claude Bergeaud :
« Monaco est certes une armada, sauf que l’armada a perdu récemment contre Pau et a enchaîné trois défaites avec la Champions League.
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Photos: Aaron Craft (Monaco), Sébastien Grasset; David Logan (Strasbourg), FIBA; AJ Slaughter (Villeurbanne), Eurocup; Kenny Hayes (Limoges), Sébastien Grasset.