Sur un score de All-Star Game (118-127), le Canada a fini par venir à bout de Team USA en prolongation et décrocher une médaille de bronze dans une compétition internationale 87 ans après celle obtenue aux Jeux Olympiques de Berlin.
Ainsi, les Américains se retrouvent bredouilles deux éditions de suite à la Coupe du monde, ce qui n'est pas arrivé depuis la période 1963-70, mais à l'époque les joueurs NBA étaient interdits de compétitions internationales.
Après avoir reçu une leçon de basket collectif par deux équipes européennes, la Lituanie et l'Allemagne, les Etats-Unis ont également été dominés dans ce secteur par leurs voisins du Canada, qui ont pu compter aussi sur un trio exceptionnel. Dillon Brooks (39 points, 42 d'évaluation) a été formidable des deux côtés du terrain, Shai Gilgeous Alexander (31 points et 12 passes) est quoiqu'il arrive en finale le MVP du tournoi, et RJ Barrett (23 points et 7 rebonds) est un fameux scoreur. Le Canada a réussi en quelques jours à bâtir une équipe, une vraie, ce qui n'a pas été le cas des USA.
Prochain rendez-vous pour les deux équipes aux Jeux Olympiques de Paris. Les Etats-Unis devraient y rassembler un maximum de superstars. C'est la seule façon de s'assurer une médaille d'or. Mais il est temps que les maîtres du monde comprennent que l'on ne peut plus se contenter d'improvisation et qu'une équipe se construit sur la durée.
Quand Team USA ne défend pas
Les Etats-Unis se sont présentés sans Brandon Ingram, Paolo Banchero et Jaren Jackson Jr, tous malades, et avec Walker Kessler, demeuré sur le banc en demi-finale, comme pivot titulaire. Et ils sont restés dans les starting blocks : 0-8. Dillon Brooks plantait 8 points en un peu plus de 3 minutes. Encaisser 23 points en 6 minutes était la preuve que la défense n'était pas une priorité pour les Américains. Ils étaient menés alors de 10 points avec un 4/7 à trois-points des Canadiens, qui bénéficiaient de nombre de shoots ouverts. Le Canada qui récitait un excellent jeu collectif et qui a eu jusqu'à 13 points d'avance dans le premier quart-temps (21-34).
Dillon Brooks en feu
Il y a quelque chose qu'on ne peut pas enlever aux Américains, c'est leur talent offensif, à l'image de Austin Reaves, le shooteur des Los Angeles Lakers, alors que Bobby Portis exploitait à fond le temps de jeu qui lui était donné. Et avec davantage d'intensité défensive, de la course, Team USA renversait totalement le cours du match : 40-36. Soit un run de 19-2.
Les Canadiens relevaient la tête après cette bourrasque et le style du match était davantage conforme à une finale pour la médaille de bronze. C'est le 5/5 à trois-points pour 21 points de l'ailier des Houston Rockets, Dillon Brooks, qui permettait aux Canadiens de mener à la mi-temps sur score trop élevé pour être honnête : 58-56.
Photo : Austin Reaves (FIBA)
Shai Gilgeous-Alexander monte en température
Shai Gilgeous-Alexander galvaudait un temps pas mal de ses actions (5/12 sur ses 19 premières minutes de jeu), et cela interdisait aux Canadiens de mettre la main sur le match, même s'ils menaient pratiquement tout au long. C'est davantage offensivement que ce jouait cette finale davantage que sur des stops défensifs. D'ailleurs Shai Gilgeous-Alexander montait en température dans la deuxième partie du quart-temps, et compensait l'efficacité du trio Anthony Edwards-Jalen Brunson-Mikal Bridges côté américain. Et c'est bien le Canada qui faisait peu à peu son nid (80-91, 29e).
Photo : Anthony Edwards (FIBA)
Un exploit en vain de Mikal Bridges
Tout d'un coup, les Américains montraient les muscles, et les Canadiens se figeaient. En trois minutes, les boys de Steve Kerr avaient refait leur handicap (94-94) alors que Jordi Fernandez, le coach des Canadiens, demandait enfin un temps-mort pour mettre un garrot à la saignée. Les Canadiens paraissaient en manque de carburant mais ils donnaient tout ce qu'ils avaient dans le réservoir. Dillon Brooks répondait à trois-points à Mikal Bridges dans un money time brûlant.
A 4 secondes de la fin, le Canada avait le match dans sa poche. 107-111. Seulement, Mikal Bridges hérita de deux lancers-francs. Il transforma le premier et manqua volontairement le second. Il se jeta sur le rebond offensif et planta le 3-points dans le corner. Egalité à 111. Incroyable !
En deux minutes de prolongation, le Canada reprenait les commandes : 112-118, avec sept points de Shai Gilegous-Alexander. Cette fois définitivement. Les Américains perdaient le ballon sur trois attaques successives. Un trois-points de RJ Barrett les crucifiait définitivement. Les Canadiens ont du talent et aussi un sacré tempérament.
La boxscore est ICI.
Photo : Shai Gilgeous -Alexander (FIBA)
