Photo d’ouverture : Killian Tillie – Gonzaga (Photo : Gonzaga)
20 ressortissants français ont joué cette année en NCAA. À quel niveau ? Pour quel bilan ? Quel futur peut-on leur prévoir ? Bilan en trois parties. Voici la première.
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Ils sont vingt-deux à avoir fait le choix, pour de multiples raisons, de parfaire leur formation de basketteur outre-Atlantique, dans des universités NCAA de division 1. Trois d’entre-eux ne sont pas entrés en jeu cette saison, Nicholas Evtimov (le fils de Vassil, Colgate, classé 136e au ranking de l’AP), qui est « redshirt » pour avoir changé de fac (signifiant une année sans jouer), Alexis Yetna (South Florida, 125e), blessé au genou et out pour la saison, et Josaphat Bilau (Wichita State, 41e), pour des raisons que nous n’avons pas réussi à connaître.
Les dix-neuf autres ont disposé de plus ou moins de temps de jeu dans des équipes au niveau très disparate, classées entre la 1e et la 349e place par l’AP. Autant dire que si certains évoluent dans des clubs pratiquement de niveau fin de Jeep Élite – Pro B, d’autres pratiquent le basket dans des facs de niveau NM2 ou NM3, voire plus bas. Et autant ceux qui jouent dans de gros programmes – pour peu qu’ils aient un bon rendement, nous y venons – peuvent rêver d’un avenir professionnel, en Europe ou, pour les meilleurs, en NBA, autant ceux qui performent peu dans des universités du fond de classement ont surtout comme objectif de décrocher un diplôme universitaire tout en se faisant plaisir au basket, d’autres, figurant entre ces deux extrêmes, pouvant viser une carrière dans les échelons inférieurs, entre Pro B et NM2.
Un niveau très disparate
Qu’en est-il du niveau de ces jeunes joueurs ? Le premier point est qu’ils n’en sont pas tous au même stade : certains sont « freshman » (1e année universitaire) et donc souvent peu sollicités, d’autres sont « sophomore » (2e année), « junior » (3e année) ou « senior » (4e et dernière année), temps de jeu et rendement étant censés augmenter d’une année à l’autre. Ensuite, selon le niveau de la fac, il est plus ou moins facile de s’imposer. Jouer 25 minutes dans une équipe classée au-delà de la 100e place est plus aisé que d’avoir 15 minutes dans les 20 premières, par exemple. Vient enfin le talent des joueurs, qui leur permet d’avoir un rendement plus ou moins élevé.
Globalement, on peut relever que si 10 (soit plus de la moitié du contingent) des Français de NCAA jouent plus de 20 mn/match, ils ne sont que 6 à marquer plus de 10 points par rencontre. Nuançons : 12 des 19 Français entrés en jeu sont freshman ou sophomore, donc en phase d’apprentissage (même si certains sont déjà adaptés au mode de vie américain après avoir débuté leur carrière outre-Atlantique dans un « junior college » ou une « prep school », institutions à mi-chemin entre le lycée et la fac).
Plutôt que de se contenter d’aligner les chiffres statistiques de ces 19 joueurs, nous avons essayé de mettre leurs performances en perspective, en les rapprochant de celles de joueurs – États-Uniens s’étant produits en France ou Français – ayant évolué dans les mêmes facs ou de Français dont la fac avait à leur époque un ranking similaire à celui des universités des joueurs actuels. Il ne s’agit pas à proprement parler de comparaison, sachant que les époques sont différentes (certains joueurs étaient en fac il y a 15 ans), les équipes encore plus, alors que le niveau d’une université peut drastiquement évoluer d’une saison à l’autre en fonction des départs et des arrivées de joueurs. Toujours est-il que ces rapprochements peuvent donner une idée de l’avenir qui attend chacun de ces 20 Français de NCAA.
Les voici en détail, dans l’ordre de ranking de leur université, avec, « en perspective », les stats de joueurs connus en France ayant évolué dans la même fac (avec, sans mention contraire, leurs stats senior) ou, pour les Français, dans une fac au classement similaire.
Dans cette première partie, les quatre Français évoluant dans les universités les mieux classées du pays, de Joël Ayayi à Yves Pons. La suite de ce bilan dès demain.
Joël Ayayi
(2000, arrière, Gonzaga 2017-20, 1e au ranking, sophomore) : 29,4 mn, 10,6 points à 48,3 % aux tirs, 6,3 rebonds et 3,2 passes
Pour sa deuxième saison à jouer à Gonzaga (il en avait fait une première « redshirt »), le petit frère de l’internationale française Valérie a littéralement explosé : en 2018-19, il valait 1,7 point, 1,4 rebond et 0,5 passe en 5,6 minutes ! Et ce dans une équipe dont le ranking évolue entre la 1e et la 2e place, l’un des programmes NCAA les plus forts, donc. Un bel avenir semble donc se profiler pour le joueur né en 2000, qui avait marqué les esprits lors de la coupe du Monde U19 de 2019 en scorant 20,9 points/match. S’il continue sur sa lancée, il peut rêver de draft NBA.
En perspective
JP Batista (1981, pivot, Gonzaga 04-06, 5e ranking) : 19,3 points, 9,4 rebonds – Le Mans 19-20 : 7,0 points, 3,6 rebonds
Brillant en dernière année universitaire, le Brésilien a connu une longue et fructueuse carrière. Désormais âgé de 38 ans, il a encore rendu de bons services au MSB.
Ronny Turiaf (1983, pivot, Gonzaga 01-05, 10e) : 15,9 points, 9,5 rebonds – 12 ans de NBA (05-15), moyennes : 4,7 points, 3,7 rebonds, 1,3 passe
L’international français a brillé en NCAA avant de subir une grave opération au cœur puis de devenir un joueur de complément en NBA pendant une longue période.
Will Yeguete (1991, intérieur, Florida 10-14, 3e) : 4,1 points, 4,9 rebonds, 0,9 passe – Monaco 19-20 : 7,0 points, 6,9 rebonds, 0,2 passe
Dans une fac de très haut de tableau, à l’instar de Gonzaga, l’intérieur a connu une carrière universitaire de joueur de complément avant de s’imposer comme l’un des très bons pivots du championnat français.
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Killian Tillie
(1998, intérieur, Gonzaga 16-20, senior) : 24,6 mn, 13,6 pts à 53,5 % aux tirs, 5,0 rebonds, 1,9 passe
Ralenti par les blessures, le jeune frère de Kim a tout de même disputé 24 parties cette saison, montant en puissance tout au long de l’année. Au final, son impact sur son équipe fait de lui un joueur que l’on devrait retrouver à la draft NBA de cette année, probablement au 2e tour.
En perspective
Micah Downs (1986, ailier, Gonzaga 06-09, 10e) : 9,6 points, 3,9 rebonds – Orléans 16-17 : 14,5 points, 4,5 rebonds, 3,0 passes
Passé par pas mal d’équipes de moyen ou bon niveau en Europe (Zadar, Burgos, Manresa, Avtodor, Caserte). Un joueur « de caractère » et talentueux.
Mathis Keita (1992, meneur, Gonzaga 10-12, pas de classement 2012, stats sophomore) : 4,4 mn, 1,0 pt à 37,5 %, 0,6 rebond, 0,4 passe – Roanne 19-20 : blessé
Il n’a passé que deux saisons très moyennes à Gonzaga avant de finir son cursus à Indiana University of Pennsylvania, une fac beaucoup moins cotée où il a scoré en senior 15,8 pts. A ensuite navigué entre Pro B et Jeep Élite. Depuis trois saisons à Roanne : lors de l’année de l’accession dans l’élite, il valait 8,4 pts, 3,2 rbds et 5,1 pds.
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Clarence Nadolny
(2000, arrière, Texas Tech 19-20, 22e, freshman) : 6,0 mn, 2,0 pts à 43,3 %, 1,0 rebond, 0,5 pd
Sorti de la « prep school » de Scotland Performance Institute (Pennsylvanie), le meneur-arrière a réalisé une première année timide dans une écurie de haut de tableau.
En perspective
Toddrick Gotcher (1993, arrière, Texas Tech 11-16, 44e) : 10,9 pts, 3,5 rbds, 2,2 pds – Cholet 17-18 : 9,9 pots, 3,0 rbds, 1,8 pd
Il a passé 5 ans à Texas Tech (première année redshirt). Freshman, il produisait 2,2 pts, 1,4 rbd et 0,5 pd en 12,8 mn. N’a pas laissé un souvenir impérissable à Cholet.
Terran Petteway (1992, ailier/ailier-fort, Texas Tech 11-12, 187e, freshman) : 3,1 pts, 2,0 rbds, 0,7 pd – Nanterre 17-18 (18 matchs) : 10,8 pts, 3,5 rbds, 2,1 pds
Après une saison à Texas Tech, le Texan a fini son cursus universitaire à Nebraska (18,2 pts et 4,9 rbds en junior) avant de fréquenter la Grèce, Nanterre (d’où il est coupé) et, principalement, l’Italie. À Pistoia (Lega A) en 2019-20, pour 13,5 pts et 4,3 rbds.
Boris Meno (1983, ailier, Davidson 04-08, 27e) : 6,9 pts, 5,4 rbds, 0,4 pd – Aix-Maurienne (Pro B) 14-15 : 6,6 pts, 5,0 rbds, 0,7 pd
À la sortie de la fac, il a passé 5 ans en République Tchèque avant de revenir en France en Pro B. En 2004-05, alors freshman (Davidson était 134e), il a réalisé 1,5 pt et 2,2 rbd.
Ilian Evtimov (1983, ailier-fort, NC State 01-06, 28e) : 10,4 pts, 4,4 rbds, 2,6 pd – Roanne (Pro B) 18-19 : 4,6 pts, 2,0 rbds, 1,1 pd
A passé 5 ans à NC State, dont deux sans jouer. En sophomore, il valait 9,8 pts et 4,5 rbds. Passé par l’Estudiantes Madrid, Bologne ou Francfort avant de s’installer en Pro A de 2010 à 2018 dans un rôle d’ailier-fort réputé pour son tir à longue distance. Champion de France 2012 avec Chalon-sur-Saône.
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Yves Pons
(1999, ailier, Tennessee 17-20, 63e, junior) : 33,9 mn, 10,8 pts à 48,9 %, 5,4 rbds, 1,1 pd
Après deux premières années plutôt mornes (2,2 pts et 1,8 rbd en 2018-19), l’Haïtien d’origine est passé de 12 à 34 mn de temps de jeu, avec des performances en très net progrès. Près de 2,4 contres par match pour 1,98m ! Peut rêver de NBA s’il poursuit son évolution.
En perspective
Trae Golden (1991, arrière, Tennessee 10-13, 65e) : 12,1 pts, 2,9 rbds, 3,9 pds – Le Portel 17-18 : 16,4 pts, 3,6 rbds, 4,9 pds
Un arrière qui cartonne aujourd’hui en Turquie (23,0 pts au Bahcesehir Koleji) après l’avoir fait à Avtodor (18,5 pts en VTB League). En junior à Tennessee, il valait 12,1 pts, 2,9 rbds et 3,9 pds.
Chris Lofton (1986, arrière, Tennessee 04-08, 10e) : 15,5 pts, 3,2 rbds, 1,8 pd – Le Mans 17-18 : 9,9 pts, 1,9 rbd, 1,4 pd
Passé deux fois par Le Mans (2015-16 également), il y a laissé de très bons souvenirs, notamment pour son adresse à trois-points. En junior à Tennessee, il scorait 20,8 pts et prenait 3,1 rebonds.
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Ils sont vingt-deux à avoir fait le choix, pour de multiples raisons, de parfaire leur formation de basketteur outre-Atlantique, dans des universités NCAA de division 1. Trois d’entre-eux ne sont pas entrés en jeu cette saison, Nicholas Evtimov (le fils de Vassil, Colgate, classé 136e au ranking de l’AP), qui est « redshirt » pour avoir changé de fac (signifiant une année sans jouer), Alexis Yetna (South Florida, 125e), blessé au genou et out pour la saison, et Josaphat Bilau (Wichita State, 41e), pour des raisons que nous n’avons pas réussi à connaître.
Les dix-neuf autres ont disposé de plus ou moins de temps de jeu dans des équipes au niveau très disparate, classées entre la 1e et la 349e place par l’AP. Autant dire que si certains évoluent dans des clubs pratiquement de niveau fin de Jeep Élite – Pro B, d’autres pratiquent le basket dans des facs de niveau NM2 ou NM3, voire plus bas. Et autant ceux qui jouent dans de gros programmes – pour peu qu’ils aient un bon rendement, nous y venons – peuvent rêver d’un avenir professionnel, en Europe ou, pour les meilleurs, en NBA, autant ceux qui performent peu dans des universités du fond de classement ont surtout comme objectif de décrocher un diplôme universitaire tout en se faisant plaisir au basket, d’autres, figurant entre ces deux extrêmes, pouvant viser une carrière dans les échelons inférieurs, entre Pro B et NM2.
Un niveau très disparate
Qu’en est-il du niveau de ces jeunes joueurs ? Le premier point est qu’ils n’en sont pas tous au même stade : certains sont « freshman » (1e année universitaire) et donc souvent peu sollicités, d’autres sont « sophomore » (2e année), « junior » (3e année) ou « senior » (4e et dernière année), temps de jeu et rendement étant censés augmenter d’une année à l’autre. Ensuite, selon le niveau de la fac, il est plus ou moins facile de s’imposer. Jouer 25 minutes dans une équipe classée au-delà de la 100e place est plus aisé que d’avoir 15 minutes dans les 20 premières, par exemple. Vient enfin le talent des joueurs, qui leur permet d’avoir un rendement plus ou moins élevé.
Globalement, on peut relever que si 10 (soit plus de la moitié du contingent) des Français de NCAA jouent plus de 20 mn/match, ils ne sont que 6 à marquer plus de 10 points par rencontre. Nuançons : 12 des 19 Français entrés en jeu sont freshman ou sophomore, donc en phase d’apprentissage (même si certains sont déjà adaptés au mode de vie américain après avoir débuté leur carrière outre-Atlantique dans un « junior college » ou une « prep school », institutions à mi-chemin entre le lycée et la fac).
Plutôt que de se contenter d’aligner les chiffres statistiques de ces 19 joueurs, nous avons essayé de mettre leurs performances en perspective, en les rapprochant de celles de joueurs – États-Uniens s’étant produits en France ou Français – ayant évolué dans les mêmes facs ou de Français dont la fac avait à leur époque un ranking similaire à celui des universités des joueurs actuels. Il ne s’agit pas à proprement parler de comparaison, sachant que les époques sont différentes (certains joueurs étaient en fac il y a 15 ans), les équipes encore plus, alors que le niveau d’une université peut drastiquement évoluer d’une saison à l’autre en fonction des départs et des arrivées de joueurs. Toujours est-il que ces rapprochements peuvent donner une idée de l’avenir qui attend chacun de ces 20 Français de NCAA.
Les voici en détail, dans l’ordre de ranking de leur université, avec, « en perspective », les stats de joueurs connus en France ayant évolué dans la même fac (avec, sans mention contraire, leurs stats senior) ou, pour les Français, dans une fac au classement similaire.
Dans cette première partie, les quatre Français évoluant dans les universités les mieux classées du pays, de Joël Ayayi à Yves Pons. La suite de ce bilan dès demain.
Joël Ayayi
(2000, arrière, Gonzaga 2017-20, 1e au ranking, sophomore) : 29,4 mn, 10,6 points à 48,3 % aux tirs, 6,3 rebonds et 3,2 passes
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