Sergio Scariolo a beau avoir multiplié les succès internationaux en une douzaine d'années passées sur le banc de l'Espagne (quatre titres à l'EuroBasket, un à la Coupe du Monde 2019 et une médaille d'argent aux JO 2012), il n'en oublie pas pour autant de se projeter. À 63 ans, les sélectionneur italien fait figure de référence mondiale et porte un regard aiguisé sur l'évolution du basket. Et les perspectives qu'il distingue pour le basket ibériques ne sont pas des plus réjouissantes.
La nécessité de se réinventer
Bien que toujours présente au top niveau mondial, l'Espagne ne semble plus aussi dominante depuis quelques mois. Interrogé par El Pais, le sélectionneur n'a pas mâché ses mots et livré ses motifs d'inquiétude à ce sujet :
"Il y a urgence. J’aimerais inverser la tendance que j’observe concernant les joueurs locaux et qui m’inquiète énormément. Sur les 50 plus gros temps de jeu en Liga ACB la saison dernière, seuls 3 ou 4 joueurs étaient espagnols (Sergi Martinez, 5e, Lluis Costa, 7e, Santi Yusta, 13e, et Sergi Garcia, 38e, NDLR). En 2009, quand j’ai pris la tête de la sélection, il y en avait 3 ou 4 fois plus. C’est le total le plus faible parmi les ligues de basket européennes"
Le basket espagnol ferait-il face à un problème de renouvellement générationnel ? Il dispose toujours de prospects très intéressants (Aday Mara, Izan Almansa...), mais ces derniers quittent le pays de plus en plus tôt pour tenter leur chance aux Etats-Unis. Et avec les départs à la retraite actés ou très proches des derniers cadres qui ont permis à la nation de briller depuis 15 ans (Sergio Rodriguez, Rudy Fernandez, Sergio Llull), les perspectives ne sont effectivement pas rassurantes. L'Espagne parviendra-t-elle à tourner cette glorieuse page de son histoire pour se réinventer ? Réponse dans les prochaines années.
