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Les légendes de 50 ans de France et NBA

Voici les NBAers qui ont marqué l’histoire de France. Nous avons regroupé dans un seul chapitre ceux du Limoges CSP tant ils furent nombreux et de qualité du milieu des années 80 jusqu’au début des années 90.

Voici les NBAers qui ont marqué l’histoire de France. Nous avons regroupé dans un seul chapitre ceux du Limoges CSP tant ils furent nombreux et de qualité du milieu des années 80 jusqu’au début des années 90.

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Tariq Abdul-Wahad

Il restera à jamais le premier français à avoir joué en NBA. C’était en 1997 sous le maillot des Sacramento Kings qui l’avaient drafté en 11e position en juin de cette année là. Né à Maisons-Alfort sous le nom de Olivier Saint-Jean, cet ailier explosif de 107 kg fut tout d’abord formé à l’ALM Evreux alors une pouponnière de talents puis en NCAA, à Michigan et à San Jose State, époque où il se convertit à l’islam. Il a cumulé 238 matches en NBA sur 6 saisons pour 7,8 points et 3,3 rebonds. Ses rendez-vous avec les Bleus, à l’occasion des Euro de 1999 et 2001 furent une catastrophe entre blessures et relations conflictuelles avec certains joueurs, le staff et les médias.

https://www.youtube.com/watch?v=eOFh90ixqVI

Ron Anderson

664 matches en NBA, ça pose son homme. Surtout quand figurent six saisons entre 10,4 et 16,2 pts. Le plus étonnant avec le Chicagoan, ce n’est pas qu’il ait poursuivi ensuite son parcours en France dans quatre clubs pros (Montpellier, Le Mans, Tours et Angers). Non, c’est qu’il ait ensuite joué pour s’amuser en Régionale, à la Séguinière et à Bégrolles, dans le Maine-et-Loire, jusqu’à 52 ans !

Bruce Bowen et Udonis Haslem

Point commun entre les deux ? Ils ont été trois fois champion NBA (Bowen avec les Spurs, Haslem avec le Heat). Là aussi, bien malin qui aurait pu leur prédire pareil avenir après leur séjour dans notre pays. Bowen a porté le maillot de trois clubs (Le Havre, Evreux et Besançon), et lui qui fut reconnu comme un défenseur de fer (8 fois dans le top-10) en NBA fut le top-scoreur de la Pro B en 1995. Né à Miami, Haslem a accompli toute sa carrière en Floride (Florida University et 12 saisons au Heat), à l’exception de son passage à Chalon, à la sortie de la fac. Il a encore joué 16 matches la saison dernière à 36 ans.

Ken Gardner

Le Mormon a laissé une trace indélébile pour avoir porté l’AS Berck en demi-finale de la Coupe des Champions 1974. Cette année-là, il fut élu MVP étranger de première division et totalisa une moyenne de 24,3 points. Il effectua ensuite une saison à Nice avant de jouer 9 matches aux Utah Stars de ABA, « pour presque le double de ce que je gagnais en France. » Son titre de gloire ? Avoir défendu 9 minutes sur Julius Erving. Seulement sa franchise fit faillite dès le mois de décembre. Ken décida alors de revenir à Nice pour se faire pardonner de son escapade.

Dennis Grey

C’est une découverte de Vincent Janssen. Dennis Grey, pivot blanc de 2,05m,  a joué 62 matches en ABA, le premier, le 30 octobre 1968; il s’agissait du match inaugural de la saison des LA Stars. Grey scora à cette occasion 15 points face aux New Orleans Buccaneers. Il avait joué auparavant au Racing en N2 et y revint après son intermède « chez les pros ». Il est donc ainsi le premier de la liste.

Dennis Hopson

Dennis Hopson (1,96m, né en 1965) figure parmi les flops retentissants de la NBA. Scoreur prolifique à Ohio State, il fut choisi en troisième position de la draft 1987 par les New Jersey Nets, derrière David Robinson et Armon Giliam et devant Scottie Pippen (5e), Kevin Johnson (7e), Horace Grant (10e), Reggie Miller (11e) et encore Mark Jackson (18e) ! Il a joué très longtemps à l’étranger, en Espagne, Philippines, Turquie, Israël, Venezuela, et donc en France où son passage –8 matches à Cholet et 16 au Mans- fut insignifiant.

https://www.youtube.com/watch?v=Xr5Xnx1GkVw

Stew Johnson

Il s’agit du 9e marqueur de tous les temps de l’ABA et l’un des six joueurs à avoir pris part aux neuf saisons de la ligue défunte avec trois all-star game à la clé. Et Stewart Johnson s’est retrouvé à 41 ans à la Kerbonne de Brest en Nationale 3. Un destin unique. Entre-temps, il passa par la Suisse –avec un record de 72 points-, l’Autriche, l’Islande, l’Argentine et la Suède. « Ce n’est qu’en faisant sa licence qu’on s’est rendu compte de ses 40 ans. Mais cela n’avait pas trop d’importance pour nous. Stew a un corps de 30 ans, très fin, et il s’entretient très bien physiquement. Son adresse est excellente et il a une super mentalité », déclara le coach Gilbert Bleunven. « Je fais toujours de la muscu, du stretching, du jogging, et je me sens en forme, toujours jeune, » confirma l’inusable Stew.

Les joueurs NBA de Limoges

Que d’anciennes stars NBA sont passées par le CSP ! C’est si riche qu’il est délicat de faire un choix pour ne pas froisser les égos. Ce qui est certain, c’est que le premier fort pedigree fut Billy Knight, qui fut all-star en ABA (1976) puis en NBA (1977). « Ah !, celui-là ! Si on pouvait le garder éveillé », écrivit le journaliste Bob Ryan du Boston Globe. « Il a trop tendance à s’assoupir sur son pantalon de survêtement sur le banc de touche. Ses flashes offensifs sensationnels deviennent de plus en plus rares, même s’il a conservé son toucher de balle extraordinaire. Il reste le meilleur shooteur pur des Pacers, mais personne ne sait vraiment quand il a envie de jouer. » Au CSP, Billy fit le job, sans plus. Ses jambes merveilleuses qui lui permettait de filer comme un dragster, il les avait laissées à la douane.

Leon Douglas aussi, c’était un nom en NBA. On ne prend pas un soir 24 rebonds au nez et à la barbe de Kareem Abdul-Jabbar sans se faire remarquer. « Je ne suis pas un marqueur, ça s’est le job de (Ed) Murphy. Moi, je fais mon boulot qui est sans doute moins bien perçu, celui du pivot, qui contrôle le trafic dans la raquette et qui aide les autres à mieux jouer. »

Michael Brooks aurait dû lui aussi être connu par chaque américain puisqu’il était le capitaine de l’équipe nationale pour les Jeux de Moscou. Sauf que les Etats-Unis boycottèrent l’événement. Michael fut performant lors de ses trois premières saisons et demi en NBA lorsqu’il se blessa gravement au genou droit. Il ne récupéra jamais toute son agilité. Et c’est ainsi qu’il se retrouva dans les bras du président Xavier Popellier venu l’accueillir à l’aéroport. La France, il l’aimait tant qu’il y joua longtemps, très longtemps au basket, jusque dans les championnats amateurs. Son décès, il a quelques mois, a ému toute la France du basket.

Une mention spéciale, évidemment, à Don « Le Cobra » Collins (303 matches NBA), si talentueux mais miné par la drogue, et à Michael Young (49 seulement) qui fut le shooteur fatal de l’équipe championne d’Europe en 1993. En fait, le cursus NBA, ça ne veut pas dire grand chose. Kelly Tripucka (707 matches à 17,2 pts) et Vern Fleming (893) furent fantomatiques sous le maillot vert, alors qu’Ed Murphy, celui qui de tous eut le plus d’impact, n’y a jamais mis les pieds.

DeWitt Menyard

Le Grand Slem (2,08m) a énormément marqué l’ASPO Tours dont il porta le maillot treize saisons, fut deux fois champion de France et participa à une finale de Coupe des Coupes. Il se maria avec une Française, obtint sa naturalisation, et ouvrit un bar dans la citée tourangelle. Cet ancien pivot de l’université d’Utah fut un all-star de l’ABA dès sa saison de rookie après avoir cumulé 9,1 points et 7,8 rrbonds sous le maillot des Houston Mavericks. Seulement une grave blessure au genou interrompit son séjour en ABA et l’handicapa ensuite toute sa carrière en France.

Willie Norwood

La particularité de Willie Norwood, avoir fait une saison à Caen puis avoir gagné sa place en NBA et s’y produire 430 fois avec une solide contribution de 7,5 pts/match. Un exploit. « Disons que je touche entre 25 et 50 000$ par an. A Caen, j’étais payé en francs et cela correspondait à une somme annuelle de 7 à 10 000$ », déclara t-il à L’Equipe Basket Magazine lors de son année de rookie.

Bill Stricker et Bob Riley

Dans la mémoire collective, Bob Riley est le premier joueur de NBA à avoir joué en France car cela se sut et fit scandale. Mais c’est en fait Bill Stricker (2,05m) qui fut en fait le pionnier. Stricker fut aligné 19 matches par le Caen BC et, jugeant ses performances insuffisantes, il fut remplacé par Bob Riley pour les 7 derniers de la saison 1971-72. Pour être précis, Stricker n’avait joué que deux minutes et vingt secondes lors d’un match NBA, Portland-Cleveland, le 14 novembre 1970. Il avait tout de même réussi à convertir deux de ses trois shoots. « J’ai marqué davantage de points à la minute que Michael Jordan. Plus de deux fois plus », plaisanta t-il plus tard en revenant sur sa performance.

Sam Mitchell

Rick Raivio-Sam Mitchell, c’était un sacré duo de pistoleros à Montpellier. Trente points chacun par match. Raivio était un 2-3 et Mitchell un 3-4. Tous les deux prenaient aussi quantité de rebonds. « Mitchell, il a un tir bizarre, complètement pourri, mais ça rentre et ça fait mal », constatait son équipier Franck Butter. Les portes de la NBA s’étant provisoirement fermées devant lui, tuyauté par son compatriote Don Collins, Sam Mitchell choisit donc la France pour poursuivre son activité. Il passa deux ans à Montpellier. Qui pouvait alors deviner qu’il cumulera ensuite 994 matches NBA, en13 saisons, avec 14,6 pts en moyenne pour la plus réussie, et qu’ensuite il fera une carrière de coach et d’assistant dans la ligue? il s’occupe aujourd’hui de l’équipe nationale des Iles Vierges.

Gheorghe Muresan

En 1992, Pau-Orthez met le grappin sur Ghita –prononcer Gidza-, pauvre géant roumain de 2,31m avec ses chaussures. « On voulait faire courir Muresan, il ne savait même pas marcher », dira le coach Michel Gomez, qui entreprend un travail de fond. Ghita devient une arme fatale en Pro A, se fait opérer d’une tumeur non cancéreuse à l’hypophyse, et se fait drafter au 2e tour par les Washington Bullets. Direction la NBA où il devient le joueur le plus grand de l’histoire de la ligue, millionnaire, pivot titulaire, « Joueur ayant le plus progressé » en 1996, et même acteur de cinéma dans un rôle taillé à sa mesure, « My Giant ». Entre-temps, le lockout lui a permis de faire une pige de 4 matches à Pau et d’aider les Béarnais à se qualifier pour la poule finale du championnat d’Europe des clubs. Il souffre ensuite de différentes blessures et son rendement en est largement affecté. Et voilà, en décembre 2000, que le Roumain revient une nouvelle fois à l’Elan Béarnais pour un dernier tour de piste : 15 matches à 7,9 pts et 3,1 rbds.

Tony Parker

Tony Parker marque l’histoire du basket français au fer rouge et il est désormais en haut de la pile quant au nombre de matches en NBA. Rappelons que TP a fait deux saisons au PSG Racing : 23 matches, 10’ de temps de jeu moyen, 3,9 points à 18 ans et 30 matches, 14,7 points à 19 ans. Il est revenu durant le lockout de la NBA en 2011, sous le maillot de l’Asvel, pour 7 matches à 20.3 points.

Micheal Ray Richardson

Ce combo de 1,96m était un poison en défense, élu deux fois dans le « All-Défensive First Team » de la NBA en 1980 et 81, et capable de se retrouver trois fois numéro un de la ligue aux balles volées. Il était de la lignée des plus grands… Mais c’est un autre poison qu’il s’injecta dans les narines et qui ravagea son corps et son esprit : la cocaïne. En février 1985, après plusieurs avertissements et cures de désintoxication, Sugar fut bannie à vie de la NBA. « Quand il prend la balle et fait une pénétration, il est phénoménal. L’homme fut un artiste toute sa vie. C’est simplement dommage que tant de talent ait été gâché », soupira World B. Free. L’Italie, qui accueillait alors plein de champions sur le retour, assura sa rédemption. Puis ce furent trois saisons à Antibes. Il donna le titre aux Azuréens sur un shoot à mi-distance au buzzer passé dans la légende. Il fit un passage à Cholet, retourna en Italie, et joua encore 5 matches à Antibes, à 45 ans. Son corps comme sa passion du jeu étaient vraiment inusables.

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Tariq Abdul-Wahad

Il restera à jamais le premier français à avoir joué en NBA. C’était en 1997 sous le maillot des Sacramento Kings qui l’avaient drafté en 11e position en juin de cette année là. Né à Maisons-Alfort sous le nom de Olivier Saint-Jean, cet ailier explosif de 107 kg fut tout d’abord formé à l’ALM Evreux alors une pouponnière de talents puis en NCAA, à Michigan et à San Jose State, époque où il se convertit à l’islam. Il a cumulé 238 matches en NBA sur 6 saisons pour 7,8 points et 3,3 rebonds. Ses rendez-vous avec les Bleus, à l’occasion des Euro de 1999 et 2001 furent une catastrophe entre blessures et relations conflictuelles avec certains joueurs, le staff et les médias.

https://www.youtube.com/watch?v=eOFh90ixqVI

Ron Anderson

664 matches en NBA, ça pose son homme. Surtout quand figurent six saisons entre 10,4 et 16,2 pts. Le plus étonnant avec le Chicagoan, ce n’est pas qu’il ait poursuivi ensuite son parcours en France dans quatre clubs pros (Montpellier, Le Mans, Tours et Angers). Non, c’est qu’il ait ensuite joué pour s’amuser en Régionale, à la Séguinière et à Bégrolles, dans le Maine-et-Loire, jusqu’à 52 ans !

Bruce Bowen et Udonis Haslem

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Dossier paru dans Basket Hebdo en 2015. Revu pour BasketEurope en 2017.

Première partie à retrouver ici.

Photos: Basket USA et DR

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