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Les McGee, une famille en or

JaVale McGee (2,13m, 33 ans) est devenu à Tokyo le premier basketteur à devenir champion olympique comme sa mère, Pamela McGee, qui avait été médaillée d’or à Los Angeles, en 1984. Il est aussi le fils de George Montgomery, qui a joué huit saisons en France.

JaVale McGee (2,13m, 33 ans) est devenu à Tokyo le premier basketteur à devenir champion olympique comme sa mère, Pamela McGee, qui avait été médaillée d’or à Los Angeles, en 1984. Il est aussi le fils de George Montgomery, qui a joué huit saisons en France.

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Alors qu’il se prélassait sur son canapé, JaVale McGee a reçu un coup de fil de USA Basketball, qui lui proposait de prendre la place vacante laissée par Kevin Love, blessé. Big Daddy Wookie, son surnom, n’a pas mis deux secondes pour répondre par l’affirmative. « Je suis aux Jeux olympiques. C’est un sentiment formidable », déclarait-il, quelques semaines plus tard à Tokyo. « Je ne comprenais pas vraiment ce qu’était cette expérience jusqu’à ce que je sois venu ici. Je suis content d’avoir eu cette expérience de première main au lieu de simplement regarder les Jeux olympiques à la télévision. C’est bien plus cool que je ne le pensais. »

L’ironie de l’histoire, c’est que JaVale McGee avait été à même de prendre part aux JO de Londres, en 2012, avec… les Philippines, ce bien qu’il n’ait pas une goutte de sang correspondante. Il avait tout juste visité le pays deux fois durant le lockout de la NBA. Un dossier avait été déposé à la Chambre des représentants du pays, mais le processus de naturalisation a traîné en longueur puis abandonné lorsque l’intérieur s’est blessé en 2014.

JaVale McGee, c’est 747 matches et 65 millions de dollars amassés en NBA avec comme forces principales la défense et le rebond, et comme faiblesse majeure le tir extérieur. Sa carrière est suffisamment bien dessinée pour lui avoir permis d’enfiler trois bagues de champion aux doigts, avec les Warriors (2017 et 18) et les Lakers (2020). Sa sélection dans l’équipe américaine a toutefois représenté une surprise car il sortait… du banc des Denver Nuggets pour qui il avait joué moins de 9 minutes par match en playoffs.

D’ailleurs, McGee s’est retrouvé à Tokyo comme 11e homme des Etats-Unis au temps de jeu (5’ en moyenne sur 4 matches) ; le seul Jerami Grant a été encore moins sollicité. Pendant son séjour au Japon, il avait une autre préoccupation : avoir un travail à la rentrée. « J’y pense tous les jours », disait-il alors. « Mais je suis dans une position bénie. J’ai gagné trois championnats. Je pourrais peut-être décrocher une médaille d’or. Je veux dire, je ne sais pas ce que vous avez besoin de plus sur un CV. Je travaille extrêmement dur et je suis un joueur infernal. J’y vais tous les jours avec cet état d’esprit, peu importe combien de personnes doutent de moi ou ont une certaine opinion de moi. »

Au bout du compte, JaVale McGee a déniché un job au Phoenix Suns, et remporté une médaille d’or olympique. Comme sa mère.

Photo: JaVale McGee aux JO de Tokyo, FIBA
Photo: Pam Magee aux JO de Los Angeles
Photo: Pam McGee, à gauche, sous le maillot de Pistoia, en Italie.

Sa mère est une légende

Pam McGee, un pivot de 1,91m, est une sommité du basket-ball universitaire. Deux fois championne NCAA avec Southern Calfornia, trois fois First Team All-NCAA, 17,4 points (58% de réussite aux tirs) et 9,9, rebonds en 127 matches avec USC. Surtout, avec sa jumelle Paula et Cheryl Miller, une autre équipière au college, elle est devenue championne olympique à Los Angeles, en 1984. La première médaille d’or des Etats-Unis après les deux gagnées par l’URSS. L’année précédente, elle s’était déjà offert le titre de championne du Monde.

Pam McGee a ensuite fait carrière dans l’éphémère WABA, au Brésil, en Italie et en Espagne -mais pas en France contrairement à ce que laissent entendre certaines biographies erronées. A 34 ans, et mère de deux enfants, elle a été draftée comme 2e choix par les Sacramento Monarchs lors de la saison inaugurale de la WNBA, en 1997, et elle a passé deux saisons dans la ligue. Tout cela méritait bien une place au Hall of Fame. Pam et Paula ont même envisagé un moment d’intégrer les Harlem Globe Trotters, mais c’est Lynette Woodard qui fut choisie comme pionnière.

JaVale McGee a été élevée par sa mère, dont il porte le nom. Dès l’âge de 9 mois, on le retrouvait à la salle de sport avec maman, dans une poussette à côté du banc. Et à 9 ans, il était derrière le banc des Monarchs, observant et apprenant de sa mère. La renommée de Pam n’a jamais été quelque chose à laquelle il prêtait attention. « Je ne l’ai vraiment pas regardé comme si elle était célèbre ou quoi que ce soit », se souvient-il. « Elle a toujours pris mon parti. C’est ma mère. Nous sommes très proches ». De fait, Pamela a toujours cru dans l’avenir de son fiston, et elle a profité de ses relations pour lui offrir un temps comme coach perso l’assistant de USC, Scott Garson. « Ce n’est pas un imbécile. JaVale est un type bien. Mon fils est spécial. Il a des dons qui ne s’apprennent pas : les mains, la taille et le cœur, » dira t-elle. « Je suis vraiment fière de lui, de sa résilience. »

La mère et le fils ont participé, il y a sept ans, à une émission de téléréalité Mom’s Got Game diffusée sur le réseau de la célèbre Oprah Winfrey. Lors de cette saison 2013-14, JaVale était sur la touche avec une jambe cassée. Pam était la première joueuse de WNBA à avoir un fils en NBA. Mais avoir une médaille d’or en commun est encore plus prestigieux. Selon l’agence Associated Press, il existe un précédent, lorsque le Soviétique Yevgeny Grishin a remporté l’or en water-polo en 1980 à Moscou après que sa mère Valentina Rastvorova l’ait fait en escrime en 1960 à Rome. Mais c’est bien sûr une première en basket. « J’ai une médaille d’or. Ma mère a une médaille d’or. Nous sommes les premiers à le faire, un duo mère-fils. C’est un sentiment incroyable. Vous ne pouvez pas vraiment l’expliquer. Je sais juste que tu es le meilleur au monde, incroyable, mec. » Ce à quoi, Pamela ajoute : « Je lui dis toujours : « nous ne nous soucions pas de la porte par laquelle nous sommes entrés -porte d’entrée, porte de derrière, porte latérale – tant que nous arrivons à la table. » J’ai été coupée de plusieurs équipes avant l’équipe panaméricaine (en 1983) puis l’équipe olympique. Finalement, les gens reconnaîtront le travail, ces heures que vous passez au gymnase. »

Ajoutons au palmarès de Pam le fait que sa fille, la demi-sœur de JaVale, Imani Boyette, est joueuse de WNBA. C’est évidemment la première fois que la mère, son fils et sa fille, réalisent pareille performance collective. On doit quand même préciser que Imani a connu une enfance pour le moins tourmentée et que c’est sa tante qui a pris plusieurs années son éducation en mains.

Photo: JaVale au centre et George à sa droite.
Photo: George Montgomery, du temps du BCM Gravelines

Son père a joué 8 saisons en France

Big George Montgomey est le père biologique de JaVale McGee. Ce colosse moustachu de 2,05m est sorti de l’université d’Illinois en 1985. Deuxième tour de draft, il n’a jamais joué en NBA. Après une blessure au pied, il se refit une santé en CBA -la G-League de l’époque- avant d’atterrir au Racing Paris. Après 7 matches, il servit de bouc émissaire à des résultats quelconques, et il se réfugia en Andorre, alors en Primera espagnole, où on le surnomma « Mongo » avant de revenir pour de bon en France.

Il comptabilisa trois saisons au Nantes BC -en double double en 1990-91 avec 19,3 points et 11,9 rebonds-, deux à Gravelines, une à Antibes, et une dernière à Limoges alors qu’il était en perte de vitesse.  « J’ai joué en Andorre et c’est là que j’ai acquis de l’expérience », nous dira t-il à l’époque pour Maxi-Basket. « La Primera B espagnole vaut à mon sens la 1A française dans la mesure où si les Espagnols ne sont pas très forts, le jeu y est plus physique et les Américains sont très bons. L’expérience, cela permet, par exemple, de faire quatre fautes en première mi-temps… et d’éviter la cinquième ensuite. »

Il est probable que Big George a fait la connaissance de Pam McGee en Espagne, puisque celle-ci portait alors le maillot de Sabor d’Abans à Tortosa et que JaVale est né de leur relation en janvier 1988.

Un temps, George Montgomery avait envisagé d’acheter un bar, à Chicago ou à Champaing où est localisée son université, mais à son retour aux Etats-Unis, il a embrassé comme beaucoup la carrière de coach. Depuis 1999, il est entraîneur au lycée, servant à North Lawndale, Southside Prep Corliss et Dunbar High. « L’expérience que j’ai acquise en jouant et en étant entraîneur m’a fait sentir qu’il était temps pour moi de mettre ma philosophie dans le système scolaire, en aidant les enfants. »

Big George est revenu en France, à Gravelines, en juin 2009, invité pour le Match des Légendes organisé pour le 25e anniversaire du club. Il y avait là Larry Lawrence, Danny Strong, Kordian Korytek, Tony Stanley, Xavier Wallez et encore Thomas Dubiez, et si Larry Lawrence, 50 ans, était toujours svelte, George avait pris encore davantage de volume !

George Montgomery n’a pas élevé JaVale McGee, mais la relation père-fils apparaît bonne. Une photo publiée sur la page facebook de George les montrent bras dessus, bras dessous. « J’ai joué avec Michael Jordan… J’ai dis à mon fils que s’il n’était pas en NBA, je ne la regarderai probablement pas beaucoup. » Mais sur que le paternel a suivi de près les Jeux Olympiques, et notamment la finale face à la France, un pays qu’il connaît si bien. Et il a dû être sacrément fier de voir son rejeton avec la médaille d’or autour du cou.

Photo: FIBA

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Alors qu’il se prélassait sur son canapé, JaVale McGee a reçu un coup de fil de USA Basketball, qui lui proposait de prendre la place vacante laissée par Kevin Love, blessé. Big Daddy Wookie, son surnom, n’a pas mis deux secondes pour répondre par l’affirmative. « Je suis aux Jeux olympiques. C’est un sentiment formidable », déclarait-il, quelques semaines plus tard à Tokyo. « Je ne comprenais pas vraiment ce qu’était cette expérience jusqu’à ce que je sois venu ici. Je suis content d’avoir eu cette expérience de première main au lieu de simplement regarder les Jeux olympiques à la télévision. C’est bien plus cool que je ne le pensais. »

L’ironie de l’histoire, c’est que JaVale McGee avait été à même de prendre part aux JO de Londres, en 2012, avec… les Philippines, ce bien qu’il n’ait pas une goutte de sang correspondante. Il avait tout juste visité le pays deux fois durant le lockout de la NBA. Un dossier avait été déposé à la Chambre des représentants du pays, mais le processus de naturalisation a traîné en longueur puis abandonné lorsque l’intérieur s’est blessé en 2014.

JaVale McGee, c’est 747 matches et 65 millions de dollars amassés en NBA avec comme forces principales la défense et le rebond, et comme faiblesse majeure le tir extérieur. Sa carrière est suffisamment bien dessinée pour lui avoir permis d’enfiler trois bagues de champion aux doigts, avec les Warriors (2017 et 18) et les Lakers (2020). Sa sélection dans l’équipe américaine a toutefois représenté une surprise car il sortait… du banc des Denver Nuggets pour qui il avait joué moins de 9 minutes par match en playoffs.

D’ailleurs, McGee s’est retrouvé à Tokyo comme 11e homme des Etats-Unis au temps de jeu (5’ en moyenne sur 4 matches) ; le seul Jerami Grant a été encore moins sollicité. Pendant son séjour au Japon, il avait une autre préoccupation : avoir un travail à la rentrée. « J’y pense tous les jours », disait-il alors. « Mais je suis dans une position bénie. J’ai gagné trois championnats. Je pourrais peut-être

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