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LFB – Bourges leader après sa victoire sur l’ASVEL : « On ne se donne pas assez de crédit »

Grâce à son succès maîtrisé samedi soir à l’Astroballe contre l’ASVEL (67-76), le Tango Bourges a profité de la défaite de Charleville-Mézières contre Basket Landes pour prendre, seul, les rênes de la Ligue Féminine. Pas une fin en soi pour son entraîneur Olivier Lafargue, déjà tourné vers l’importa

Grâce à son succès maîtrisé samedi soir à l’Astroballe contre l’ASVEL (67-76), le Tango Bourges a profité de la défaite de Charleville-Mézières contre Basket Landes pour prendre, seul, les rênes de la Ligue Féminine. Pas une fin en soi pour son entraîneur Olivier Lafargue, déjà tourné vers l’important 32e de finale retour de l’Eurocup ce mercredi après la défaite à l’aller à Londres.

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Si l’on excepte l’inattendu – mais court – revers à Londres mercredi en Eurocup (65-64), le Tango Bourges est assurément l’une des équipes de Ligue Féminine qui développe le plus beau basket. En atteste sa série de 11 victoires consécutives toutes compétitions confondues entre mi-octobre et mi-décembre, et encore samedi soir (67-76) face à l’ASVEL, la 7e de rang dans le championnat de France. « On ne se donne pas assez de crédit par rapport à comment on joue, signale le coach berruyer Olivier Lafargue. On fait 99 d’évaluation à Lyon, on est à 98 de moyenne depuis le début de saison. On fait encore plus de 20 passes décisives, on perd moins de 10 ballons, on met plus de 10 points sur contre-attaque… Je sais que le basket, ce n’est pas que des chiffres. Il n’empêche que, quand même, on produit des choses réfléchies et sensées. Et ce n’est pas facile contre Lyon ! Ça valide vraiment des progrès par rapport au début de la saison. »

Le constat est implacable. Contre Lyon, la cylindrée française à la plus grande profondeur de banc, Bourges n’a été mené que quatre petites minutes. Et quand bien même l’écart fut infime pendant la majorité de la rencontre (37-37 à la pause, 59-63, 32e), le collectif d’Olivier Lafargue – 8 joueuses à plus de 7 d’évaluation – n’a jamais semblé perturbé par les exploits individuels des Lyonnaises. « Le match est serré quasiment tout le temps. On a plusieurs opportunités de prendre trois possessions d’avance : la première fois on gère très mal, la deuxième très bien. C’est très important. Je regrette seulement les deux dernières minutes de la première mi-temps parce qu’on a un delta et on les laisse revenir sur une gestion très moyenne du temps faible. Mais malgré tout, c’était un bon tempo, on a été sérieux, propres. On a su saisir les opportunités. Jouer des matchs serrés, c’est bien pour la confiance », se satisfait l’entraîneur.

Une démonstration collective

Contre Lyon, le Tango a fait ressortir ses principales qualités, collectives et défensives avant tout (22 passes décisives à 16, 9 pertes de balles contre 15, 13 interceptions à… 1 !). En s’appuyant notamment sur l’agressivité de Sarah Michel (3 points, 8 rebonds, 7 passes, 4 interceptions), la rigueur d’Endy Miyem (13 points, 6 rebonds) et le sang-froid d’Elin Eldebrink (9 points, 8 passes décisives). « C’est une victoire très importante, surtout après une performance aussi mauvaise que ce mercredi, note la combative américaine Kristen Mann (12 points, 2 rebonds, 2 passes, 1 interception, 1 contre). Nous étions une équipe complètement différente. Mercredi, ce n’était pas nous, je n’ai pas reconnu notre équipe. Nous avons su rebondir en équipe, réussi à apprendre de nos erreurs pour tourner la page rapidement et décrocher cette superbe victoire. »

Boxscore ASVEL – Bourges / Classement LFB

Côté Lyonnais, c’est l’inverse : seulement 1 interception et… 3 points inscrits en contre-attaque (contre 12). Cela se ressent dans le nombre de tirs tentés (56 contre 69 pour leurs adversaires). « Je ne sais pas si c’est Bourges ou si c’est nous qui avons déjoué, questionne la Belge Julie Allemand (11 points, 7 rebonds, 5 passes). Bourges n’a pas été extraordinaire, elles ont surtout profité de nos trop nombreuses pertes de balles en attaque. Certes, elles ont défendu en bloc et c’était difficile de trouver des solutions, mais on n’a surtout pas été au top offensivement et défensivement. Contre une autre équipe, ça peut passer, mais contre Bourges, ça se joue sur les détails. On fait trop d’erreurs, ça se paie. C’est sûr ça qu’on doit vraiment progresser. »

« Quand on n’intercepte aucun ballon, on ne se donne pas les moyens d’avoir des contre-attaques et des paniers faciles » – Pierre Vincent, coach de l’ASVEL

MVP sortante de LFB avec… Bourges, Alexia Chartereau – sortie quelques minutes au troisième quart-temps sur saignement après un coup au nez – est passée à côté (3 points à 1/6 aux tirs, 2 d’évaluation en 25 minutes), tout comme Sara Chevaugeon, Ingrid Tanqueray ou Helena Ciak, toutes bloquées à moins de trois unités et pas vraiment impactantes défensivement. Selon le coach lyonnais Pierre Vincent, c’est de l’intelligence de jeu qu’il a surtout manqué. « On n’a pas de compréhension de ce qui se passe sur un terrain de basket. On fait beaucoup d’erreurs à des moments où il n’y a pas besoin d’en faire. Bourges, elles font faute quand il faut faire faute, quand elles sont battues. Nous on fait faute sur le tir, quand on est dans la pénalité… C’est tout un tas de choses qui comptent. On a beaucoup progressé depuis le début de la saison. Mais ce n’est pas suffisant, surtout sur le contrôle du ballon. Il faut en perdre moins, et gagner plus. Quand on n’intercepte aucun ballon, on ne se donne pas les moyens d’avoir des contre-attaques et des paniers faciles. »

Est-ce un problème d’ADN ? « On n’a pas une équipe défensive, c’est certain. En face, elles sont plus costaudes. C’est une équipe athlétique, taillée pour l’Euroleague. On ne pourra jamais être à leur niveau d’agressivité. On a besoin d’élever davantage notre intensité défensive, dans la dureté, l’agressivité. Et en attaque, on n’est pas naturellement ensemble, on compte beaucoup sur nos talents. L’étape supérieure pour nous, c’est de passer ces deux caps », atteste néanmoins Pierre Vincent, certain que son groupe n’est qu’au début de l’apprentissage de sa méthode. « Ce que le coach demande n’est pas simple. Il demande beaucoup d’ajustements, et on n’est pas encore réglées. On se cherche encore un peu, on se précipite trop, on n’est pas encore connectées. C’est ce qui nous manque. Il faut qu’on soit les cinq sur le terrain en même temps, accorde Julie Allemand. Dans l’ensemble, le coach a quand même vu certaines choses qu’il voulait voir. Maintenant, en tant que joueuses, on n’est pas contentes. On est l’ASVEL, on veut aller le plus loin possible. Et on se rend compte qu’on n’est pas encore au niveau auquel on doit être. Il y a encore un long chemin avant d’y arriver. Mais je sais qu’on va y arriver, on a l’équipe pour. C’est dans des matches comme ça qu’on se rend compte qu’on a encore beaucoup à travailler. »

Il faut toutefois concéder aux Lyonnaises, même à domicile, qu’elles manquaient de repères à l’Astroballe, devant les 3 100 spectateurs du soir – dont le bruyant kop adverse -, alors qu’elles évoluent habituellement à Mado-Bonnet. « On a quand même l’impression de ne pas être à la maison dans un sens où on ne connait pas les paniers, le terrain. On ne s’est entraînées qu’une seule fois ici, c’était peut-être un autre avantage pour Bourges », concède la meneuse belge.

Bourges – ASVEL, tout d’un futur classique

Il faut malgré tout souligner le niveau exceptionnel des deux équipes, où figuraient notamment la moitié des médaillées d’argent à l’EuroBasket et de bronze à Tokyo sur le parquet (Michel, Miyem et Rupert à Bourges, Johannès, Chartereau et Ciak à Lyon), quelques mois après leur épopée estivale (auquel il faut ajouter Alix Duchet, lire ci-dessous). Une adversité qui a tout pour devenir un vrai classique. « On sait les individus et l’équipe qu’on a en face. Evidemment, les filles ont envie de jouer ces matches. Sur l’aspect motivation, on ne s’est pas trop embêté », sourit Olivier Lafargue. « Lyon est une top équipe de LFB, comme nous. Quelque chose me dit que ce ne sera pas le seul match contre elles cette saison, qui sait ce que l’avenir nous réservera, entre l’Eurocup, la coupe de France, les playoffs de LFB… Gagner contre cette grande équipe, c’est pour cela qu’on joue au basket », ajoute la Berruyère Kristen Mann.

Même si, derrière Bourges (8-2) et devant Lyon (6-4), le wagon Basket Landes – Villeneuve d’Ascq – Charleville-Mézières (7-3) montre toute l’étendue de la densité de la Ligue Féminine. Et ce sans mentionner le reste des équipes, notamment le finaliste sortant Lattes-Montpellier, touché par les blessures en début de saison. Le championnat aurait même pu se retrouver avec cinq leaders avant l’ultime journée de la phase aller début janvier si Lyon l’avait emporté. Raison pour laquelle Bourges préfère jouer les leaders modestes, selon son coach : « Si on avait perdu ce soir, on aurait été cinq équipes en tête. Donc être leader, ça ne veut pas dire grand chose à ce stade de la saison. »

« La seule vérité, c’est de gagner mercredi en Eurocup. Ça va être une belle bataille de tranchée, et il va falloir que l’on en sorte gagnant, car cela va dépendre de notre survie »

D’autant que le Tango Bourges va très vite se reconcentrer et passer des Lionnes… aux Lionnes, de Londres cette fois-ci. Après leur défaite en 32e de finale aller de l’Eurocup – alors qu’elles étaient invaincues jusqu’alors – les joueuses d’Olivier Lafargue doivent impérativement l’emporter pour rester dans la compétition. « Nous avons passé trois jours difficiles depuis Londres. Je n’ai même pas de mots pour qualifier notre performance de mercredi. C’est définitivement notre faute. Dès lundi, il va falloir se reconcentrer car un match encore plus important nous attend », note Kristen Mann. « Je ne vais pas rappeler les mauvais souvenirs mais il fallait remontrer notre vrai visage, c’est ce qu’on a fait ce soir, lance Olivier Lafargue. Parce que c’est bien beau de dire que tu as envie de jouer ces matches-là, il faut répondre présent sur le terrain. Il va falloir répondre présent dès lundi. La seule vérité, c’est de gagner mercredi. Ça va être une belle bataille de tranchée, et il va falloir que l’on en sorte gagnant, car cela va dépendre de notre survie. »

Il suffira d’une victoire de deux points au Tango (défaite 65-64 à l’aller) contre les London Lions mercredi, à domicile (20h), pour franchir ce cap. Le seul objectif, bien réel, de la fin d’année 2021 des Berruyères.

Alix Duchet attendue en 2022
Opérée du ménisque du genou droit début novembre, la meneuse internationale Alix Duchet a entamé depuis un processus de réhabilitation lui permettant de viser un retour à la compétition en janvier prochain. « Alix Duchet est à la plage, elle bosse beaucoup au centre de Cap Breton depuis huit jours, elle passe des semaines très intenses. Elle continue à revenir bien, et on espère qu’une seule chose, c’est de la récupérer en début d’année 2022 parce qu’on sait l’importance qu’elle avait dans notre équipe depuis le début de saison », note Olivier Lafargue.

A Villeurbanne.

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Si l’on excepte l’inattendu – mais court – revers à Londres mercredi en Eurocup (65-64), le Tango Bourges est assurément l’une des équipes de Ligue Féminine qui développe le plus beau basket. En atteste sa série de 11 victoires consécutives toutes compétitions confondues entre mi-octobre et mi-décembre, et encore samedi soir (67-76) face à l’ASVEL, la 7e de rang dans le championnat de France. « On ne se donne pas assez de crédit par rapport à comment on joue, signale le coach berruyer Olivier Lafargue. On fait 99 d’évaluation à Lyon, on est à 98 de moyenne depuis le début de saison. On fait encore plus de 20 passes décisives, on perd moins de 10 ballons, on met plus de 10 points sur contre-attaque… Je sais que le basket, ce n’est pas que des chiffres. Il n’empêche que, quand même, on produit des choses réfléchies et sensées. Et ce n’est pas facile contre Lyon ! Ça valide vraiment des progrès par rapport au début de la saison. »

Le constat est implacable. Contre Lyon, la cylindrée française à la plus grande profondeur de banc, Bourges n’a été mené que quatre petites minutes. Et quand bien même l’écart fut infime pendant la majorité de la rencontre (37-37 à la pause, 59-63, 32e), le collectif d’Olivier Lafargue – 8 joueuses à plus de 7 d’évaluation – n’a jamais semblé perturbé par les exploits individuels des Lyonnaises. « Le match est serré quasiment tout le temps. On a plusieurs opportunités de prendre trois possessions d’avance : la première fois on gère très mal, la deuxième…

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Photo : Olivier Lafargue (FIBA)

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