Comment les équipes de Ligue féminine vivent-elles la reprise de la saison avec la pandémie de COVID-19 ? Voici le témoignage de trois coaches.
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Il y a quelques jours, François Gomez, le coach et nouveau manager général de Tarbes, s’inquiétait sur le programme des matches de préparation de son équipe. Celle-ci est censé disputer le premier week-end de septembre la Coupe du Pays Basque avec trois clubs de la région, Guernica, Vitoria et San Sebastian avec une couverture télé assurée par une chaîne basque, mais avec la pandémie de coronavirus qui s’intensifie, et les frontières qui se ferment, des points d’interrogation se lèvent sans cesse. Pas plus de garantie pour un autre match à Saragosse le week-end suivant.
Quant aux Nordistes de Villeneuve d’Ascq, elles ne pourront pas se mesurer aux Kangoeroes de Malines car la venue des joueuses étrangères en Belgique a été reportée au 1er septembre. Le coach de l’ESBVA Rachid Méziane s’inquiète aussi que toutes les équipes de Ligue Féminine ne soient pas systématiquement testées. Son président acceptera t-il que ses joueuses les rencontrent ? « Il y a des zones d’ombre », dit-il.
La pandémie de COVID-19 est un trublion qui s’est invité dans la vie planétaire de l’espèce humaine et jusqu’à la préparation d’une saison de Ligue Féminine dont les trois coups doivent être donnés avec la finale de la Coupe de France le vendredi 18 septembre puis la première journée de la LFB proprement dite le week-end du 26-27. Quant à la… survie à court terme des compétitions européennes, on en saura normalement davantage le 1er de ce mois.
La première étape, ce fut la reprise de l’entraînement avec tout le protocole sanitaire adéquat.
« Il y avait de l’impatience », note François Gomez. « J’ai retrouvé des gens plutôt en bonne santé et en bonne état de forme, qui avaient envie de s’entraîner. Beaucoup de motivation. Mais tu sens que derrière, il y a quand même la préoccupation provoquée par les évènements. Les gens ont pris conscience que l’on allait peut-être jouer ou peut-être pas. Il y a toujours une épée de Damoclès qui n’empêche pas les gens de faire leur travail mais l’incertitude quant à l’avenir de leur métier est dans les discussions. Il y a un mélange de plaisir de se retrouver le terrain et les copines et dans la tête on se demande si ce que l’on a vécu en mars ne va pas recommencer. »
On sent dans les propos d’Aurélie Bonnan, qui va vivre avec Nantes-Rezé sa véritable première saison de coach principal -elle a effectué un intérim dans le même club à la fin de la saison 2018-19-, un désir de positiver malgré toutes les contraintes.
« Les joueuses sont surtout toutes contentes de reprendre, de refouler les parquets, de retrouver une vie de groupe. Ça vaut pour la globalité des joueuses et des joueurs à n’importe quel niveau. Le sport c’est vecteur de vie, de bonheur. Après, on ne va pas se mentir, la pré-saison n’est jamais la période préférée des joueuses mais c’est quand même le moment où leur groupe se construit où il y a une bonne ambiance. Je pense qu’elles sont bien. Après on fait attention, on a chacune des obligations par rapport au Covid, on fait avec. C’est un peu contraignant, le masque, ne pas se doucher à la salle, se laver les mains, le ballon, les horaires, en plus on partage la salle avec les garçons de l’Hermine, on échange avec eux, il faut tous faire attention mais le fait d’avoir repris ça prend le pas sur ça. »
Rachid Méziane est sur la même longueur d’onde que sa collègue :
« Malgré cette longue période d’inactivité, tout le monde s’est entretenu physiquement. J’ai retrouvé des filles qui ont été sérieuses pendant cette période-là, qui étaient affûtées, et elles étaient très avides de se retrouver. Cette envie de se regrouper est plus forte que d’habitude. Ça apporte même une énergie différente par rapport aux autres reprises. On est dans une dynamique positive. »
La différence importante, c’est que l’ESBVA a déjà connu un cas positif au COVID-19 dans son effectif, ce qui rend le danger bien réel, même si le mot « stress » est absent du vocabulaire du coach.
« Je ne peux pas dire qu’on le vit bien puisque l’on a une de nos joueuses qui est touchée et ça nous impacte. Je le vis mal pour elle. Heureusement elle est asymptomatique, elle a zéro signe de souffrance, et elle avait déjà développé les anticorps et ça nous a rassurés. On avait respecté toutes les mesures barrière sur tout le début de préparation tant que l’on n’avait pas les résultats des tests. Même si le risque zéro n’existe pas, il y avait peu de chances qu’elle ait contaminé l’équipe. Derrière, on a suivi tous les protocoles, on a pris toutes les précautions, on entraîne de façon très individuelle jusqu’au moment où on a eu les résultats de nouveaux tests. Ça pénalise un peu parce qu’on ne peut pas faire de travail collectif mais on est sur une période qui est assez propice au travail individuel. Les joueuses apprécient d’être prises en charge de façon individuelle sur ce début de préparation. On fait du travail physique individualisé. C’est moins gênant que si ça devait arriver le 10 septembre. »
Chacun est dans l’attente de savoir s’il y aura bel et bien une saison, si elle démarrera comme prévu, si elle sera interrompue ou non, si des matches seront reportés, de façon isolée ou en chaînes, si des équipes seront sérieusement touchées, s’il y aura des spectateurs dans les salles et aussi combien par match, s’il y aura des dérogations préfectorales ici ou là. Les dernières infos faisaient état d’une possibilité de remplir seulement un tiers des gradins… Mais la situation épidémiologique évolue si vite avec sa cohorte de « mesures barrière » que ce qui est dit ici peut être contredit le lendemain. Dans son nouvel habit de manager général, François Gomez s’inquiète forcément des conséquences économiques :
« On a pas mal de clubs qui vivent de la billetterie. Je pense à nos voisins de Basket Landes, qui fait beaucoup de spectateurs. La Jeep Elite peut aussi être inquiète. Nous on n’a jamais gagné beaucoup d’argent avec la billetterie, mais on a un chapiteau pour le grand public et une salle sous les gradins qui est réservée au VIP. Aujourd’hui, on envisage de mettre les VIP sous le chapiteau qui est beaucoup plus grand mais la règle c’est que les gens doivent être assis, ils ne peuvent même pas être au bar. On ne peut pas servir à boire. Au TGB, ça nous cause de gros soucis, notre économie en prend un gros coup. »
Le coronavirus et le basket, ça risque d’être encore pour longtemps un feuilleton à rebondissements.
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Il y a quelques jours, François Gomez, le coach et nouveau manager général de Tarbes, s’inquiétait sur le programme des matches de préparation de son équipe. Celle-ci est censé disputer le premier week-end de septembre la Coupe du Pays Basque avec trois clubs de la région, Guernica, Vitoria et San Sebastian avec une couverture télé assurée par une chaîne basque, mais avec la pandémie de coronavirus qui s’intensifie, et les frontières qui se ferment, des points d’interrogation se lèvent sans cesse. Pas plus de garantie pour un autre match à Saragosse le week-end suivant.
Quant aux Nordistes de Villeneuve d’Ascq, elles ne pourront pas se mesurer aux Kangoeroes de Malines car la venue des joueuses étrangères en Belgique a été reportée au 1er septembre. Le coach de l’ESBVA Rachid Méziane s’inquiète aussi que toutes les équipes de Ligue Féminine ne soient pas systématiquement testées. Son président acceptera t-il que ses joueuses les rencontrent ? « Il y a des zones d’ombre », dit-il.
La pandémie de COVID-19 est un trublion qui s’est invité dans la vie planétaire de l’espèce humaine et jusqu’à la préparation d’une saison de Ligue Féminine dont les trois coups doivent être donnés avec la finale de la Coupe de France le vendredi 18 septembre puis la première journée de la LFB proprement dite le week-end du 26-27. Quant à la… survie à court terme des compétitions européennes, on en saura normalement davantage le 1er de ce mois.
La première étape, ce fut la reprise de l’entraînement avec tout le protocole sanitaire adéquat.
« Il y avait de l’impatience », note François Gomez. « J’ai retrouvé des gens plutôt en bonne santé et en bonne état de forme, qui avaient envie de s’entraîner. Beaucoup de motivation. Mais tu sens que derrière, il y a quand même la préoccupation
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Photo d’ouverture: Jo Gomis (Villeneuve, FIBA)