Les supporters lituaniens sont de véritables sixièmes hommes pour leur équipe nationale. Partout en Europe. Contre les Bleus ce samedi après-midi à Cologne (17h45), ils sont de nouveau attendus en nombre.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
La Turquie a ouvert l’EuroBasket par une victoire sur le Monténégro, mais son coach Ergin Ataman n’a pas été satisfait, ni de la performance de son équipe, ni de l’ambiance à l’intérieur de l’Arena de Tbilissi. Seul un petit groupe de supporters trucs a cherché à briser le silence. « Après de nombreuses années en Euroleague, cette expérience pour moi dans ce genre de tournoi… Je pense que pour certains joueurs, ce genre d’ambiance… » a-t-il commencé par petits bouts de phrase. « Je ne sais pas ce que vous ressentez. L’ambiance que vous avez à chaque match en NBA, en Euroleague. Ce soir, nous n’avons vu que 100 spectateurs. Cela nous apporte aucune émotion. Quelle est la différence entre un tournoi U18 et l’EuroBasket ? Il y a beaucoup de joueurs de l’Euroleague et de NBA, mais l’Arena est vide. »
Ergin Ataman aurait certainement davantage apprécié que la Turquie soit incluse dans le groupe de Cologne. Les 19 250 places de la Lanxess Arena étaient toutes occupées pour le match Allemagne-France, normal, mais l’enceinte était aussi bruyante et colorée pour le choc Lituanie-Slovénie, avec pourtant « seulement » 14 500 spectateurs.
Il faut souligner que les fans lituaniens étaient très largement en surnombre vis-à-vis des Slovènes. Il suffit de s’aventurer dans les coursives pour s’apercevoir qu’ils sont généralement grands, costauds, et amateurs de bière. Ils – ou elles – portent haut les couleurs vert, rouge et jaune et chantent l’hymne national à plein poumons, bras dessus, bras dessous. Ils s’agitent, crient, insultent un peu, mais ils ne sont pas agressifs, même quand l’effet de la bière se fait ressentir. Les t-shirts bariolés, inspirés du groupe de rock américain Grateful Dead, sont devenus célèbres dans le basket aux Jeux Olympiques de Barcelone de 1992, soit deux ans après que le pays ait retrouvé son indépendance.
Vert, rouge et jaune
Selon différentes estimations, plus de deux milliers de Lituaniens sont à Cologne pour supporter leur équipe nationale. La plus grande concentration de fans, plus de 800, se trouve derrière l’un des paniers. Le prix d’un forfait pour les cinq sessions des matches de la Lituanie est fixé à 265 euros. En fait, il donne la possibilité de tout voir… sauf les matches de l’Allemagne.
Le ministère des Affaires étrangères, ainsi que la diaspora locale, a facilité la venue des supporters. Il y aurait environ 50 000 personnes d’origine lituanienne dans le périmètre de Cologne, et d’autres sont accourus des pays avoisinants, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, France, et même de Grande-Bretagne, du Danemark et d’Islande.
Interrogé par le site BasketNews, le chef de bande, Tomas Balaisis-Sekla, a indiqué avoir rallié Cologne en voiture, ce qui représente 1 500 kilomètres. C’est un habitué de ces transhumances puisqu’il a 19 évènements de ce genre à son actif. Il a apporté sur place des tambours et d’autres accessoires. D’autres ont voyagé en bus, ont pris un vol direct depuis Kaunas, ou le train via Berlin ou Francfort. Si environ un tiers des fans est renouvelé sur chaque compétition, un noyau dur est présent depuis les premières expéditions.
Petit pays mais avec de grandes tailles
La Lituanie est la numéro 1 au nombre de supporters à l’étranger alors que le pays ne recense que 2,8 millions d’habitants. A cela une raison, le basketball est enraciné dans la culture locale depuis bientôt un siècle. Il coule dans les veines de chaque enfant qui rêve de porter un jour le maillot de l’équipe nationale. Le sport numéro 1 dans le pays n’est pas le football comme ailleurs, mais le basket.
Ce sont des Américains d’origine lituanienne qui ont ensemencé, les deux plus connus étant Frank Lubin et Michael Ruzgis, qui fut ensuite l’entraîneur de l’équipe de France. Avec leur aide, la Lituanie a remporté les titres européens de 1937 et 1939 avant d’être engloutie par l’URSS, suite à la deuxième guerre mondiale.
La passion pour la balle orange n’a pas disparu pour autant, au contraire. « Nous nous sentions comme une nation occupée. Nous n’avions aucune arme à utiliser. La seule opportunité de faire nos preuves contre les Soviétiques était le basket-ball », a rappelé le journaliste Arunas Pakula, désormais employé à la LKL, la ligue professionnelle lituanienne. Le club du Zalgiris Kaunas, créé en 1944, quelques années seulement après l’occupation du pays, avec un nom commémorant la bataille de Grunwald, est devenu l’un des principaux moyens de résistance non violente. Arvidas Sabonis, père de Domantas, en fut le symbole dans les années quatre-vingt, et sa rivalité avec le CSKA Moscou, donna lieu à des joutes électriques. Une foule de supporters allaient accueillir les héros à l’aéroport lorsqu’ils revenaient de la capitale russe avec une glorieuse victoire.
Les infrastructures de formation dans le pays sont bonnes. De plus, si la population du pays est réduite, la moyenne de taille est élevée, 1,80 m, et il existe certains spécimens de très hautes tailles comme Arvidas Sabonis (2,20 m) et Jonas Valanciunas (2,13 m).
« Tout le monde connaît l’équipe de basket… n’importe qui peut venir vous voir et dire quelque chose que vous avez mal fait, que vous devriez faire ceci ou cela », commente l’ancien international Sauius Stombergas. « Dans d’autres pays, vous sentez que le sport n’est pas si populaire, il n’y a pas beaucoup de fans. Je jouais pour Kinder Bologne en Italie, ils aiment vraiment ce sport là-bas. Mais vous pouviez quand même sentir qu’ils en savaient davantage sur le football que sur le basket, car dans les journaux, tout tourne autour du football. »
Le compliment de Luka Doncic
Même le Slovène Luka Doncic a été impressionné par la fièvre verte à l’Arena de Cologne. « On aurait dit que nous jouions en Lituanie. De nombreux fans sont venus les soutenir. C’était incroyable. Bien sûr, j’aimerais qu’il y ait plus de fans slovènes. Mais le fait que nous ayons vu autant de supporters lituaniens nous a un peu excités. C’est un pays de basket, comme nous, si je ne me trompe pas, il n’y a que 3 millions d’habitants en Lituanie. Ils se battent toujours pour des médailles. C’est formidable de les voir remplir l’Arena, et peu importe l’équipe qu’ils soutiennent. »
Les Français peuvent être certains que leur prestation de ce samedi ne laissera personne indifférent.
.
.
[armelse]
La Turquie a ouvert l’EuroBasket par une victoire sur le Monténégro, mais son coach Ergin Ataman n’a pas été satisfait, ni de la performance de son équipe, ni de l’ambiance à l’intérieur de l’Arena de Tbilissi. Seul un petit groupe de supporters trucs a cherché à briser le silence. « Après de nombreuses années en Euroleague, cette expérience pour moi dans ce genre de tournoi… Je pense que pour certains joueurs, ce genre d’ambiance… » a-t-il commencé par petits bouts de phrase. « Je ne sais pas ce que vous ressentez. L’ambiance que vous avez à chaque match en NBA, en Euroleague. Ce soir, nous n’avons vu que 100 spectateurs. Cela nous apporte aucune émotion. Quelle est la différence entre un tournoi U18 et l’EuroBasket ? Il y a beaucoup de joueurs de l’Euroleague et de NBA, mais l’Arena est vide. »
Ergin Ataman aurait certainement davantage apprécié que la Turquie soit incluse dans le groupe de Cologne. Les 19 250 places de la Lanxess Arena étaient toutes occupées pour le match Allemagne-France, normal, mais l’enceinte était aussi bruyante et colorée pour le choc Lituanie-Slovénie, avec pourtant « seulement » 14 500 spectateurs.
Il faut souligner que les fans lituaniens étaient très largement en surnombre vis-à-vis des Slovènes. Il suffit de s’aventurer dans les coursives pour s’apercevoir qu’ils sont généralement grands, costauds, et amateurs de bière. Ils – ou elles – portent haut les couleurs vert, rouge et jaune et chantent l’hymne national…
[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).
Photo d’ouverture : BasketEurope