Voici les éléments pour vous permettre de suivre au mieux la Coupe du Monde féminine à Ténérife du 22 au 30 septembre. Formule, palmarès, historique, équipe de France et adversaires, télévision…
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La France a-t-elle déjà été championne du monde ?
Oui et non. Le 11 août 1934, l’équipe de France se paye la tête des Etats-Unis, 34-23. Nous sommes au White Hall de Londres en finale des Jeux Mondiaux. Le basket féminin n’est pas encore l’apanage de la FFBB mais de la fédération féminine et échappe encore à la FIBA qui est née deux ans auparavant. L’appellation « championne du monde » est donc non contrôlée.
Un observateur rapporte qu’au cours de cette finale, les Françaises firent preuve d’ardeur face à des Américaines à la fois plus grandes et plus lentes et terminèrent épuisées. Il faut dire que chaque équipe avait droit à cinq joueuses, pas une de plus. Les héroïnes françaises étaient Mlle Garnier (Strasbourg), Flouret, Santais et Velu (Saint-Maur) et Richelot (Reims). Lucienne Velu est la plus célèbre de ce cinq de légende car elle fut parallèlement recordwoman du lancer du disques et multi championne de France au poids, au disque et dans différentes courses.
Au préalable, les Françaises étaient devenues championne d’Europe en battant la Pologne, 36 à 20.
La sous-médiatisation du basket féminin ne date pas d’aujourd’hui. « On n’a sans doute pas assez signalé dans la grande presse le magnifique succès remporté aux Jeux Mondiaux de White City… », s’indigna la revue basket-ball à l’époque.
A l’inverse, la médaille de bronze obtenue par les Françaises en 1953 au Chili est certifiée FIBA. C’était la première édition du championnat du monde même si ce terme apparaît pompeux puisqu’aux huit équipes du continent américain s’étaient joints la Suisse et la France. Point final.
« Il s’en est fallu de peu que nos joueuses soient championnes du monde et ma foi elles l’auraient mérité, même tenant compte de la supériorité américaine. Car elles ont réalisé un tournoi exceptionnel et il aura fallu l’extraordinaire partialité de M. Farrel et le jeu d’une violence extrême des Chiliennes pour leur faire perdre le titre. »
Ce commentaire émane-t-il d’un observateur neutre ? Pas vraiment. Robert Busnel était alors le sélectionneur de l’équipe de France féminine. En plus d’être celui des hommes.
Céline Dumerc et Sandrine Gruda
Quelle fut la plus grosse désillusion de l’équipe de France ?
Treize points d’avance dans le troisième quart-temps et encore six à 35 secondes de la fin. Nous sommes début octobre 2010 à Karlovy-Vary en République Tchèque et l’équipe de France a mis la tête de l’Espagne sur le billot. Il ne lui reste plus qu’à la trancher et ainsi se qualifier pour les demi-finales du championnat du monde. Si Sandrine Gruda, saturée, a dû déclarer forfait, les Bleues sont emmenées par une Céline Dumerc au sommet de son art. C’est la tête et les jambes de l’équipe de France.
« Nous avons pensé plein de fois que le match était fichu. Pendant un long moment, la France a anéanti nos forces, » avoua le coach espagnol Jose Ignacio Hernandez. « L’important c’est que notre équipe n’a jamais perdu la foi. Je pense qu’à la fin, nous avons été chanceux. »
Que s’est-il passé ? En une vingtaine de secondes, Amaya Valdemoro, 34 ans, MVP de l’Euro treize ans auparavant, a planté un triples, transformé deux lancers et conclu une contre-attaque. Soudainement, l’équipe de France, meilleure défense du tournoi jusque-là, a craqué. Nerveusement. A l’image de Céline Dumerc qui a manqué deux lancers et de discernement. Prolongation. Défaite de nos couleurs, 71-74.
« J’ai honte vis-à-vis de mes coéquipières de ne pas avoir été à la hauteur, de les avoir fait échouer dans ce quart qui était dans nos mains. Je me sens fautive», lâcha la capitaine des Bleues.
Quelle frustration pour les Braqueuses qui étaient devenues championnes d’Europe un an auparavant à Riga, mais qui trouveront dans ce Mondial amer la motivation pour rebondir deux ans plus tard à Londres où elles s’offriront la plus belle performance d’une équipe féminine de basket : une médaille olympique en argent.
Evanthia Maltsi (Grèce)
LES GROUPES
Groupe A | Groupe B | Groupe C | Groupe D |
---|---|---|---|
Corée du Sud | Australie | Japon | Lettonie |
Grèce | Turquie | Porto Rico | États-Unis |
Canada | Argentine | Belgique | Sénégal |
France | Nigeria | Espagne | Chine |
LE PROGRAMME
GROUPE A
22 septembre | Corée du Sud | France | ||
22 septembre | Grèce | Canada | ||
23 septembre | Canada | Corée du Sud | ||
23 septembre | France | Grèce | ||
25 septembre | Corée du Sud | Grèce | ||
25 septembre | Canada | France |
GROUPE B
22 septembre | Australie | Nigeria | ||
22 septembre | Turquie | Argentine | ||
23 septembre | Argentine | Australie | ||
23 septembre | Nigeria | Turquie | ||
25 septembre | Australie | Turquie | ||
25 septembre | Argentine | Nigeria |
GROUPE C
22 septembre | Japon | Espagne | ||
22 septembre | Porto Rico | Belgique | ||
23 septembre | Belgique | Japon | ||
23 septembre | Espagne | Porto Rico | ||
25 septembre | Japon | Porto Rico | ||
25 septembre | Belgique | Espagne |
GROUPE D
22 septembre | Lettonie | Chine | ||
22 septembre | États-Unis | Sénégal | ||
23 septembre | Sénégal | Lettonie | ||
23 septembre | Chine | États-Unis | ||
25 septembre | Sénégal | Chine | ||
25 septembre | Lettonie | États-Unis |
Alexia Chartereau
Pourquoi faut-il que la France termine première de son groupe ?
Comme pour les garçons, le championnat du monde est devenu coupe du monde. Avec 16 équipes sur la ligne de départ, elle n’occupe qu’un espace réduit dans le calendrier : du 22 au 30 septembre.
Ces 16 équipes sont réparties en 4 groupes. Le premier de chaque poule est directement qualifié pour les quarts-de-finale alors que le dernier fera ses bagages. Les deux autres devront se coltiner des barrages.
La France est dans un groupe avec la Corée du Sud, la Grèce et le Canada. Aucun de ces trois matches ne sera facile mais à l’inverse, il n’y a pas d’Everest. En terminant premières, les Bleus profiteraient de plusieurs avantages hyper importants :
1- Elles feraient l’économie d’un match de barrage forcément piégeux.
2- Elles bénéficieraient de deux jours supplémentaires de repos.
3- En quart-de-finale, elles hériteraient d’un adversaire comestible, genre Belgique ou Chine. A l’inverse, en se classant deuxièmes , elles tomberaient très probablement direct sur l’Espagne. Et en se contentant de la troisième place, c’est à un face à face avec les Etats-Unis qui leur serait promis.
L’EQUIPE DE FRANCE
Prénom | Nom | Naissance | Taille | Poste | Sélections | Points | Club |
Valériane | AYAYI | 29/04/1994 | 1.85 | Ailière | 77 | 413 | Prague |
Marième | BADIANE | 24/11/1994 | 1.90 | Intérieure | 10 | 17 | ASVEL |
Romane | BERNIES | 27/06/1993 | 1.70 | Meneuse | 14 | 32 | Montp. |
Alexia | CHARTEREAU | 05/09/1998 | 1.91 | Intérieure | 24 | 157 | Bourges |
Helena | CIAK | 15/12/1989 | 1.97 | Intérieure | 80 | 443 | Montp. |
Alix | DUCHET | 30/12/1997 | 1.63 | Meneuse | 9 | 18 | Montp. |
Olivia | EPOUPA | 30/04/1994 | 1.65 | Meneuse | 63 | 309 | Sans |
Sandrine | GRUDA | 25/06/1987 | 1.97 | Intérieure | 174 | 2262 | Schio |
Marine | JOHANNES | 21/01/1995 | 1.77 | Arrière | 50 | 403 | Bourges |
Sarah | MICHEL | 10/01/1989 | 1.80 | Ailière | 68 | 300 | Bourges |
Endy | MIYEM | 15/05/1988 | 1.88 | Intérieure | 185 | 1611 | Montp. |
Diandra | TCHATCHOUANG | 14/06/1991 | 1.86 | Ailière | 74 | 441 | Montp. |
Sue Bird (Etats-Unis)
Les Etats-Unis sont-ils insubmersibles ?
Oui. Disons que les Américaines ont 99% de chances d’être sacrées championnes du monde à Ténérife. Tous les chiffres tournent en leur faveur. Il y a deux ans à Rio, elles ont remporté leur sixième médaille d’or olympique consécutive avec une marge moyenne de 37,2 points. 49 succès d’affilée depuis les JO de Barcelone.
En fait, la dernière fois qu’elles ont déraillé c’est au championnat du monde de 2006 au Brésil. Une défaite 68-75 face à la Russie en demi-finale, laquelle laissera ensuite l’Australie s’approprier la médaille d’or à bon compte. Les absences de Lisa Leslie et de Dawn Staley, la blessure de Sheryl Swoopes avaient expliqué ce faux-pays. Depuis les Américaines n’ont jamais perdu en compétition officielle.
La raison ? Ce sont les meilleures joueuses du monde. Les plus physiques, les plus athlétiques, celles qui ont les meilleurs fondamentaux. Elles ont aussi une rage de gagner, une confiance en elles sans équivalent. La concurrence pour gagner sa place dans les douze est farouche. S’il y a dans l’équipe de nouveaux visages, elles possèdent aussi quelques individualités qui apportent le plus nécessaire en cas de besoin, que ce soit des jeunes comme Breanna Stewart (24 ans) ou des anciennes comme Diana Taurasi (36 ans) et Sue Bird (38 ans) Ce n’est pas tout, elles sont généralement bien coachées et il y a de l’huile dans le moteur.
En préparation, au tournoi d’Antibes, elles ont battu deux de leur principaux concurrents, le Canada et la France par de belles marges : 16 et 17 points. Et il leur manquait trois joueuses de base qui ont eu le droit à un break après la finale WNBA et qui ont directement rejoint le groupe à Ténérife : deux du Seattle Storm, la MVP de la saison WNBA, Breanna Stewart et l’inusable Sue Bird, et une de l’autre finaliste, les Washington Mystics, Elena Delle Donne.
Effrayant. Et pourtant l’intérieur espagnole d’origine sénégalaise Astou Ndour y croit :
« Vous ne pouvez pas aller au combat en pensant à l’avance qu’ils vont vous tuer. Vous devez aller match par match, sans aucun doute, mais aussi viser haut et y croire. Chaque jour je me réveille en pensant que nous allons gagner cette Coupe du Monde! »
Qui peut envisager des médailles ?
Comme c’est de l’argent qui est en jeu, les parieurs sont des gens avertis. Aussi leurs prédictions sont toujours intéressantes à découvrir et souvent juste. Voici celles en vigueur sur oddsportal.com. Que constate t-on ? Que personne ne voit les Etats-Unis battus. On ne peut qu’approuver comme le quarté à suivre. Avec Liz Cambage en son centre, l’Australie possède un atout majeur et peut-être décisif. L’Espagne a l’avantage de jouer à la maison. La France supplante le Canada pour qui elle est sa bête noire. Il reste que la quatrième place, qui n’est par définition porteuse de médaille, est la plus frustrante de toutes.
1- Etats-Unis 1,03 ; 2- Australie 16,00 ; 3- Espagne 18,67 ; 4- France 24,33 ; 5- Canada 61,67 ; 6- Turquie- 94,33 ; 7- Belgique 101,00 ; 8- Japon 111,00 ; 9- Chine 167,67 ; 10- Lettonie 301,00 ; 11-Grèce 334,33 ; 12- Corée du Sud 351,00 ; 13- Argentine 601,00 ; 14- Nigeria 884,33 ; 15- Sénégal 1501,00 ; 16-Porto Rico, 1584,33.
A titre indicatif, le classement prévisionnel de la FIBA n’est pas le même puisque dans son power ranking, elle place dans l’ordre les Etats-Unis et l’Espagne devant la France. On trouve ensuite le Canada et seulement en cinquième position l’Australie.
Cayla George-Francis (Australie)
LES TROIS ADVERSAIRES DIRECTS DE LA FRANCE
Les Etats-Unis sont hors d’atteinte. La Turquie, la Belgique et les pays asiatiques devraient être maîtrisés. Si elle veut revenir de Ténérife avec une médaille, l’équipe de France devra la subtiliser des mains de l’Australie, de l’Espagne et/ou du Canada.
AUSTRALIE
Avec les retraites de Lauren Jackon et Penny Taylor, c’est une nouvelle ère qui a commencé pour les Opals avec comme arme léthal Liz Cambage (2,03m, 100 kg, 27 ans). Elles doivent supporter l’absence de Marianna Tolo (ex-Bourges) et leur préparation a été perturbée par le fait que plusieurs joueuses dont Liz Cambage ont été prises par les finales WNBA. Mais ce sont des dur à cuire, puissantes, endurantes, et qui savent ce que gagner veut dire. Amoindries, elles n’ont perdu que de trois points (62-63) lors de leur dernier test avant le Mondial contre l’Espagne.
Dernier match contre la France: défaite, 77-85 (le 8 septembre 2018 à Paris)
ESPAGNE
Malgré le talent de Astou Ndour, le forfait sur blessure de Sancho Lyttle est une sacrée perte tant celle-ci fut dominatrice depuis qu’elle a investi la peinture de la seleccion (MVP de l’Euro 2013, dans le meilleur Cinq du championnat du monde en 2010 et 14). Les championnes d’Europe en titre auront en revanche l’immense avantage d’être à la maison. Elles disposent de plusieurs joueuses qui évoluent dans les meilleurs clubs européens et leur coach Lucas Mondelo est une sommité de basket féminin. La grinta et les courses folles sont leur marque de fabrique. « Cette Coupe du Monde est un cadeau, car nous allons jouer à la maison. J’aime être une hôtesse et partager ce que nous vivons avec les fans, » a déclaré Laia Palau, la doyenne, 39 ans depuis le 10 septembre, ce qui en fait la doyenne de ce Mondial puisque Evina Maltsi les aura le 30 décembre.
Dernier match contre la France: victoire, 65-54 (le 1er septembre 2018 à Valence)
CANADA
De la 12e place en 2010, les Canadiennes sont passées à la 5e quatre ans plus tard. Leur parcours aux JO de Rio a été contrarié par une élimination face à la France en quart-de-finale (63-68). Cinq joueuses ont porté le maillot d’un club français lors de la saison 2017-18 dont Nayo Raincock-Ekunwe qui a été élue MVP de la Ligue Féminine. Aussi Françaises et Canadiennes se connaissent par coeur. Les canadiennes ont les mêmes caractéristiques que les Australiennes (solidité physique, rigueur, rugosité) mais sans avoir un atout maître comme Liz Cambage.
Dernier match contre la France: défaite 68-72 (le 16 septembre 2018 à Antibes)
Etats-Unis, champion du monde en 2014.
LE PALMARES
Où regarder la Coupe du monde ?
C’est le groupe Canal+ qui dispose des droits pour les Coupes du monde et les EuroBasket masculins et féminins. Les matches vont être dispatchés entre Canal+ Sport et Canal+ Décalé. Outre l’équipe de France seront diffusés ceux des principales équipes dont les Etats-Unis et l’Espagne. La grille de programme en prévoit deux par jour pour la phase de groupe puis la totalité des quarts, des demis, la finale et la finale pour la médaille de bronze.
Pour les diffusions en clair, c’est le groupe M6 qui possède les droits depuis deux ans à la place de France Télévisions. C’est la chaîne de la TNT W9 qui sera chargée de proposer la demi-finale et la finale si les Bleues y sont conviées. L’ancienne capitaine de l’équipe de France, Yannick Souvré, est la consultante de la chaîne. La grille de programme prévoit d’ailleurs de remplacer un épisode de la série américaine Les Simpson le samedi si c’est le cas. Il y a deux ans, malgré une communication tardive, la finale de l’Euro France-Espagne avait rassemblé 971 000 téléspectateurs (4,4% de parts de marché) avec un pic à 1,4 million. Cela avait permis à W9 de se retrouver en tête des audiences de la TNT. Mais évidemment pas d’espoir de cartonner comme sur TF1, France 2 ou France 3.
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La France a-t-elle déjà été championne du monde ?
Oui et non. Le 11 août 1934, l’équipe de France se paye la tête des Etats-Unis, 34-23. Nous sommes au White Hall de Londres en finale des Jeux Mondiaux. Le basket féminin n’est pas encore l’apanage de la FFBB mais de la fédération féminine et échappe encore à la FIBA qui est née deux ans auparavant. L’appellation « championne du monde » est donc non contrôlée.
Un observateur rapporte qu’au cours de cette finale, les Françaises firent preuve d’ardeur face à des Américaines à la fois plus grandes et plus lentes et terminèrent épuisées. Il faut dire que chaque équipe avait droit à cinq joueuses, pas une de plus. Les héroïnes françaises étaient Mlle Garnier (Strasbourg), Flouret, Santais et Velu (Saint-Maur) et Richelot (Reims). Lucienne Velu est la plus célèbre de ce cinq de légende car elle fut parallèlement recordwoman du lancer du disques et multi championne de France au poids, au disque et dans différentes courses.
Au préalable, les Françaises étaient devenues championne d’Europe en battant la Pologne, 36 à 20.
La sous-médiatisation du basket féminin ne date pas d’aujourd’hui. « On n’a sans doute pas assez signalé dans la grande presse le magnifique succès remporté aux Jeux Mondiaux de White City… », s’indigna la revue basket-ball à l’époque.
A l’inverse, la médaille de bronze obtenue par les Françaises en 1953 au Chili est certifiée FIBA.
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Photos: FIBA