Depuis l’automne 2013, l’Israélien Ronen Ginzburg, 57 ans, vit tous les moments mémorables du basket tchèque en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale. Il l’a menée à la septième place de l’EuroBasket, à la sixième place à la Coupe du Monde et maintenant, après 41 années incroyablement longues, aux Jeux olympiques.
Lorsqu’il a repris l’équipe nationale, Ginzburg a annoncé un plan audacieux. À l’époque, cela paraissait complètement fou et ridicule pour certains observateurs du pays. Dans sa stratégie à long terme, il s’est fixé des objectifs tels que remporter le championnat d’Europe ou amener pour le moins la République Tchèque à la Coupe du Monde. Sur la dernière ligne à l’époque se trouvait la participation aux Jeux Olympiques. L’homme qui l’a écrit semblait être un hurluberlu venu d’un autre monde…. Eh bien, huit ans plus tard, les Tchèques s’envolent pour Tokyo !
« Quand j’ai repris l’équipe nationale, je savais à quoi ressemblait cette génération. J’ai vu que nous pouvions réaliser quelque chose de grand. Nous avons eu des vétérans comme Jirka Welsch, Luboš Bartoň ou Petr Benda. J’ai vu ce potentiel, et parfois les rêves deviennent réalité. Si vous n’en rêvez pas, vous ne le ferez pas ».
« Ce fut l’un des moments les plus difficiles avec l’équipe nationale », dit sans ambages l’entraîneur en repensant à la façon dont il a dû constituer l’équipe en quelques jours pour le TQO. « Je ne me sentais pas bien dans la préparation. Quand nous sommes arrivés au Canada, je savais que nous aurions quatre séances d’entraînement ensemble. C’était dur au début. Nous n’avons pas bien joué contre la Turquie. Il y a eu beaucoup d’erreurs et nous avons raté beaucoup de choses. Mais je savais que c’était simplement la situation qui voulait ça. »
Puisque c’était un conte de fées, la fin a été heureuse avec des victoires sur le Canada et la Grèce. Lorsque vous demandez à l’entraîneur pourquoi la génération actuelle a autant de succès, la réponse est claire : « L’alchimie entre les joueurs. Certainement. Il peut y avoir des moments et des situations difficiles à l’entraînement ou lors d’un match, mais ils restent tous ensemble. C’est l’ingrédient principal du succès de l’équipe nationale. »
Comme les Tchèques ont constamment repoussé leurs limites individuelles et d’équipe ces dernières années, il est facile d’utiliser la formule « le ciel est la limite » qui a cours aux Etats-Unis. Ronen Ginzburg partage-t-il le même avis ? « Je ne sais pas où est la limite. On verra ça« , s’amuse-t-il en préparant le prochain défi des Tchèques aux JO où ils seront dans un groupe avec les USA, la France et l’Iran.
Photo: FIBA