Son histoire est belle, son talent reste à prouver et sa précocité fait rêver. Né au Congo, formé en Italie puis développé en Espagne, Yannick Nzosa (2,08 m, 18 ans) a déjà vécu de grandes expériences de vie, dans une lignée comparable à un certain Serge Ibaka. Une aventure dont la destination finale pourrait être la NBA via la Draft du 23 juin. Plus jeune joueur à se présenter lors de cette cuvée 2022, le « freak » Yannick Nzosa a une carte à jouer au deuxième tour.
Quelques jours avant la draft NBA, Basket Europe présente son top 10 des prospects européens susceptibles d’obtenir le précieux sésame : une sélection parmi les 60 meilleurs jeunes de leur génération. Episode 9 : Yannick Nzosa.
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Profil & Trajectoire
L’histoire de Yannick Nzosa ressemble à s’y méprendre à celle de Serge Ibaka. L’international espagnol des Milwaukee Bucks est originaire du Congo, capitale Brazzaville, dont la langue officielle est le français. Il était venu en Europe via Prissé-Macon où il avait joué en cadet. Il avait été « kidnappé » par le BC L’Hospitalet en cours de saison et avait bénéficié ensuite de l’une des meilleures académies de basket au monde, la formation espagnole. Yannick Nzosa est lui de Kinshasa, en République démocratique du Congo, où là aussi on parle français ainsi que plusieurs dialectes africains, un pays dont est par exemple originaire le Villeurbannais Charles Kahudi. Il a atterri en Italie avant de se retrouver à l’Unicaja Malaga dans des circonstances similaires.
Ce grand voyage aurait pu ne jamais voir le jour, car le basketball et Yannick Nzosa se sont rencontrés tardivement. Le Congolais avait une préférence pour le football dans son enfance, où il évoluait au poste de gardien de but. C’est à l’âge de 12 ans qu’il choisit un sport se jouant totalement avec les mains, cette fois, lorsqu’il découvre le basketball grâce à un de ses amis qui a comme père le coach du club local, le New Generation Basketball. Le changement est immédiat pour l’adolescent aux grandes dimensions. Un an plus tard, il tente de s’inscrire à la Canterbury Academy de Las Palmas mais s’y voit refusé, faute d’un visa qui n’est pas accepté. En 2017, alors que Yannick Nzosa va sur ses 14 ans, il part pour la capitale italienne et rejoint la Stella Azzurra, temple de la formation italienne. En parallèle, le jeune homme entre dans un lycée scientifique à Rome et doit apprendre une nouvelle langue.
Le premier voyage de sa vie se réalise ainsi loin de sa famille. Élevé dans un foyer familial divorcé, d’un père parti travailler en Chine et d’une mère restée au village en République démocratique du Congo, c’est son tuteur légal Joe Lolonga qui s’occupe de lui durant ses avancées dans le monde du basketball. En plus d’être le directeur technique de la fédération de basketball de la République démocratique du Congo, cet ami de la famille joue le rôle de mentor pour Yannick Nzosa. C’est d’ailleurs sous ses conseils et ses contacts que le prospect a pu aller jouer dans le club italien de la Stella Azzurra. Mais si en 2017, l’Italie est la destination choisie par Joe Lolonga, celui-ci intervient aussi durement pour le faire jouer dans un nouveau pays.
À 16 ans, Yannick Nzosa se fait “kidnapper” par Joe Lolonga lorsque le pivot s’apprêtait à s’engager avec le club italien des Sharks de Roseto (Serie A2) pour la saison 2019-2020. Direction Malaga pour Yannick Nzosa après cette nouvelle péripétie. Son court passage en Italie lui a néanmoins permis de se faire remarquer. Car oui, impossible d’atterrir à l’Unicaja Malaga, en Liga Endesa, sans quelques performances notables !
Yannick Nzosa s’est fait remarquer en février 2019 sous la tunique des U18 de la Stella Azzurra, à l’Adidas Next Generation Tournament (ANGT) de Kaunas – où il fut nommé dans l’équipe du tournoi malgré un résultat collectif moyen – puis lors d’un autre tournoi en décembre 2019, à Valence, sur la scène espagnole cette fois. C’est ainsi que le 31 mars 2020, Yannick Nzosa signe son premier contrat professionnel pour cinq ans avec l’Unicaja Malaga. En Andalousie, et à seulement 16 ans, il évolue en Liga Endesa et en Basketball Champions League (BCL). Avant même son arrivée à Malaga, la fédération espagnole était tant persuadée d’avoir attiré un crack qu’elle avait tenté de naturaliser le pivot congolais. C’est désormais chose faite, mais s’il n’est sélectionnable avec la Roja qu’à partir de 2023.
Somme toute, ses débuts professionnels en Liga Endesa se déroulent parfaitement. Premier match : 10 points et 3 rebonds. Deuxième match : 10 points et 2 rebonds. À 16 ans, il démarre sur des bases de précocité dans le championnat espagnol que seuls Ricky Rubio et Luka Doncic avaient réalisé avant lui. Lors de sa première saison, Yannick Nsoza apprend énormément de ses coéquipiers, dont le français Axel Bouteille – “fort aux jeux vidéos” avait-il confié en rigolant lors d’un entretien pour les médias du club andalous.
Sa longueur impressionne et lui permet d’être un second rideau défensif solide. Le rôle de protecteur d’arceau lui va bien mais celui de dunkeur spectaculaire lui sied également à merveille. Ses courses parfois robotiques peuvent prêter à sourire mais elles témoignent d’une grande vivacité et d’une motivation sur les quelques minutes passées aux côtés de professionnels aguerris… Bref, Yannick Nzosa est un pur produit à former pour les années à venir. Toujours est-il qu’il pointe déjà à une moyenne honorable de 4,4 points, 2,9 rebonds et 1 contre par match en 12 minutes en 23 matches lors de sa première saison dans le championnat le plus compétitif d’Europe. Mais un point noir intervient en fin de saison. À partir d’avril 2021, Nzosa est mis à l’écart des terrains pendant cinq mois pour cause d’une pubalgie athlétique. Il est autorisé et prêt à jouer dès le mois de septembre 2021.
Carte d’identité
Poste : 5-4
Taille : 2,08 m
Date de naissance (lieu) : 15 novembre 2003 (Kinshasa, République démocratique du Congo)
Nationalité : Espagnol/Congolais
Equipe : Unicaja Malaga (Espagne)
Stats 2021-2022 : 2,3 points (40,8 % à deux-points), 2,0 rebonds, 0,2 passe décisive, 0,3 interception, 0,7 contre et 0,7 balle perdue pour 1,8 d’évaluation en 11 minutes (29 matchs joués) en Liga Endesa
Sa saison 2021-2022
Dès le départ, l’objectif est clair : performer individuellement et collectivement pour mettre les meilleures chances de son côté en vue de la Draft 2022. Après ces belles promesses entrevues depuis l’Italie, les scouts NBA se précipitent pour voir jouer le natif de Kinshasa. Sauf que, avec un corps en pleine transformation et malgré des records de précocité dans une grande compétition, la progression n’a pas été celle escomptée lors de la saison 2021-2022 et Yannick Nsoza n’a pas eu les responsabilités recherchées avec l’Unicaja Malaga.
Ses timides derniers mois avec l’Unicaja Malaga l’ont notamment freiné. En étant le cinquième intérieur de son équipe, il n’a pas pu évoluer à vitesse grand V comme il l’espérait. Un sacrifice qu’il a accepté pour finalement voir son équipe se hisser à la 12e place de Liga Endesa. Individuellement, il a pu travailler sur des aspects du jeu où il pêche le plus, son tir notamment et développer son physique tout en étant suivi par un nutritionniste. L’exercice 2021-2022 aura au moins eu le mérite de le forger un peu plus mentalement.
Bien qu’il soit sous contrat avec le club andalou jusqu’au 30 juin 2026, Yannick Nzosa dispose d’une clause de sortie pour s’exporter vers la NBA ou l’Euroleague. Avant même de connaître le sort du joueur, le club de Malaga pense que la meilleure option pour Nzosa serait un prêt. L’entourage du joueur estime en tout cas qu’il s’agit d’une saison perdue, bien que cela fasse partie du processus de maturation d’un jeune joueur de 18 ans. Plusieurs clubs de Liga Endesa se sont renseignés dernièrement et attendent de connaître la situation du jeune joueur après la Draft. Toujours est-il que le joueur ne souhaite pas revivre cette même expérience, que ce soit immédiatement aux Etats-Unis, où il est parti sur place pour se montrer, ou dans un autre pays. Yannick Nsoza demande simplement du temps de jeu pour véritablement progresser et se faire une place dans ce milieu concurrentiel.
Points forts / points faibles
Même s’il est le plus jeune joueur de la cuvée, Yannick Nzosa semble physiquement prêt pour évoluer dans la Grande Ligue. Intérieur mobile, il évolue principalement au poste de pivot mais peut se décaler au poste 4, même s’il y montre des limites.
En attaque, ses qualités athlétiques lui permettent de monter très rapidement au cercle. En outre, il ne manque pas de qualités techniques, pouvant jouer dos au panier et armer un petit shoot en crochet. Déjà doté d’une vision du jeu très correcte, il sait se démarquer et armer son tir dès réception du ballon.
Mais c’est principalement de l’autre côté du terrain que le Congolais se distingue. S’il manque de mobilité latérale face à des joueurs plus vifs que lui, il excelle dans l’aide défensive et le contre, faisant preuve d’une grande combativité de ce côté du parquet.
Bien sûr, à son âge, Yannick Nzosa a encore de nombreux aspects de son jeu à polir. Ainsi, ce gaucher n’a pratiquement pas de main droite. En outre, son tir à mi-distance manque de fiabilité. Même s’il dispose d’une bonne intelligence du jeu, il fait parfois preuve de naïveté. En défense, il a du mal à suivre des intérieurs s’écartant, même s’il compense par une bonne capacité à revenir au contact.
Perfectible, ce qui est logique à son âge, Yannick Nzosa ne peut que progresser et compléter son jeu.
Projection : entre le 50e choix et une non-sélection
Annoncé très haut dans les mock drafts en début de saison, sa cote a dégringolé au fil du temps et de prestations décevantes, toutes ses statistiques étant en baisse par rapport à 2020-21. Ainsi, alors qu’ESPN le plaçait au 7e rang de sa mock draft en octobre 2021, il ne figure plus qu’à la 54e place dans les dernière prévisions du média américain.
Une chute conséquente, que nombre de spécialistes des mock drafts ont également actée. Au point qu’aujourd’hui, personne ne l’imagine au-dessus de la 50e place à la draft. Et il n’est même pas garanti qu’il soit appelé, ses prestations lors de divers work outs n’ayant pas forcément rassuré. Mais s’il est choisi par une franchise, il est très probable que le joueur soit laissé à disposition d’un club européen ou d’une équipe de G-League pour reprendre sa marche en avant.
ESPN | Draft Room | Tankhaton | USA Today | Basketball News | Scout Live | NBA Draft.net | lines.com |
54 | 65 | 51 | 53 | 54 | 57 | 65 | 44 |
Comparaison NBA : Clint Capela, Jamychal Green, Serge Ibaka
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Profil & Trajectoire
L’histoire de Yannick Nzosa ressemble à s’y méprendre à celle de Serge Ibaka. L’international espagnol des Milwaukee Bucks est originaire du Congo, capitale Brazzaville, dont la langue officielle est le français. Il était venu en Europe via Prissé-Macon où il avait joué en cadet. Il avait été « kidnappé » par le BC L’Hospitalet en cours de saison et avait bénéficié ensuite de l’une des meilleures académies de basket au monde, la formation espagnole. Yannick Nzosa est lui de Kinshasa, en République démocratique du Congo, où là aussi on parle français ainsi que plusieurs dialectes africains, un pays dont est par exemple originaire le Villeurbannais Charles Kahudi. Il a atterri en Italie avant de se retrouver à l’Unicaja Malaga dans des circonstances similaires.
Ce grand voyage aurait pu ne jamais voir le jour, car le basketball et Yannick Nzosa se sont rencontrés tardivement. Le Congolais avait une préférence pour le football dans son enfance, où il évoluait au poste de gardien de but. C’est à l’âge de 12 ans qu’il choisit un sport se jouant totalement avec les mains, cette fois, lorsqu’il découvre le basketball grâce à un de ses amis qui a comme père le coach du club local, le New Generation Basketball. Le changement est immédiat pour l’adolescent aux grandes dimensions. Un an plus tard, il…
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Photo d’ouverture : Yannick Nzosa (ACB)