Considéré comme l’un des plus grands espoirs de son pays, le jeune iranien Mohammad Amini (2,01 m, 17 ans) a fait le choix de l’AS Monaco pour terminer sa formation et le propulser dans les hautes sphères du basket international. Dominant chez les U18 et désormais dans le Championnat de France Espoirs, le Roca Boy apprend quotidiennement au contact des joueurs d’Euroleague et disputera le NBA Without Borders en février prochain. Rencontre.
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Il est très peu fréquent qu’un Iranien s’exporte en Europe. Ça l’est encore plus quand il s’agit d’un jeune homme pas encore majeur. Dans nos archives, les traces des joueurs iraniens en Europe se font rares. En Allemagne, il y a eu dernièrement Behnam Yakhchali à Rostock et MBC*. Et si l’on remonte un peu plus loin, les puristes de la Pro A se souviendront peut-être du passage du capitaine de la sélection iranienne pendant près de 15 ans, Samad Nikkhah Bahrami, à Pau-Orthez lors de la saison 2008-09.
Autant dire que si ce n’est pas une première, le parcours de Mohammad Amini intrigue. Dans le sillage de son bel été continental (dans le top 3 des meilleurs marqueurs du championnat d’Asie U16 et U18), ce jeune meneur-arrière de 17 ans, originaire de Bandar Abass et ayant été formé à l’académie du club de Mahram Tehran (plusieurs fois champion d’Asie), est arrivé en Principauté en octobre dernier après avoir obtenu son visa.
Ce talent de la génération 2005 a d’abord outrageusement dominé chez les U18, avec une pointe à 44 points et 17 rebonds contre Lyon SO en novembre, puis ses débuts dans le championnat Espoirs quelques jours plus tard à Paris ont été remarqués (23 points, 9 rebonds). Sur ses 7 premiers matches chez les U21, il tourne à 15,3 points à 45,1 % aux tirs (dont 31,4 % à 3-points), 5,6 rebonds, 2,3 passes décisives et 1,7 interception pour 14,6 d’évaluation en 30 minutes.
De quoi lui ouvrir les portes de l’équipe première, avec laquelle le néo-Monégasque s’entraîne, et du NBA Without Borders – événement qui réunit les principaux prospects internationaux – qu’il disputera en marge du NBA All Star Game en février prochain. Interview découverte – en farsi, traduite par son agent iranien Aydin Dianat – avec « Air Amini », qui vise la Draft NBA en 2025 tout en ambitionnant de devenir le premier joueur iranien à jouer en Euroleague.
Où et à quel âge avez-vous débuté le basket ?
« Plus jeune, mes parents m’ont fait essayer plusieurs sports. J’ai testé la gymnastique, le taewkondo et le basket avec mon frère. J’ai donc commencé ce sport dans ma région d’origine, à Bandar Abass. Le premier match que j’ai joué à 14 ans, nous l’avons remporté 52-50 et j’ai marqué 49 points. Donc je me suis dit qu’il fallait que je continue dans le basket (sourire).
Quel rôle a joué votre famille dans votre développement ?
Mes parents ont eu un rôle majeur car mon frère et moi, on a toujours eu ce rêve d’être sportifs de haut niveau, et ils nous ont toujours soutenu. Quand nous avons déménagé de Bandar Abass à Téhéran, on s’entraînait 6 à 7 heures par jour. Ils étaient toujours là pour nous, y compris pour les études. Aujourd’hui, cela paie car je suis en centre de formation dans l’un des plus grands clubs d’Europe et mon frère joue dans une équipe pro en première division iranienne de football (NDLR : équivalent Ligue 2 iranienne). Ça n’aurait pas été possible sans eux.
Pourquoi avoir choisi Monaco et l’Europe, où les cas d’exportation sont plutôt rares ? Avez-vous conscience d’être un précurseur en Iran ?
En Iran, il n’y a pas de championnat espoir. Après les U18, on est envoyé directement chez les seniors. C’est pour cette raison que j’ai opté pour un projet pluriannuel en Europe. Ça ne fait que quelques mois que je suis en France mais dans un an, une fois que je me serai parfaitement adapté au jeu européen, je veux être l’un des meilleurs joueurs du championnat espoir. Et je me répète tous les jours que je veux aller en NBA en 2025. C’est sur ce chemin que je me construis.
« Monaco peut m’aider à découvrir le haut niveau, l’Euroleague et la NBA, qui sont des rêves pour moi »
Selon vous, jouer en Euroleague ou en NBA n’aurait pas été possible en restant en Iran ?
Vous savez, le basket iranien est vraiment de très bon niveau en Asie. On atteint régulièrement la Coupe du monde et les Jeux Olympiques, ce qui est déjà très bien. Mais je regarde toujours plus loin, je vois plus largement que l’Asie. Après avoir réfléchi aux différentes offres que j’ai eu, j’ai vu que Monaco faisait partie des huit meilleures équipes en Europe. C’est un rêve pour tout basketteur de jouer en NBA, c’est mon objectif pour 2025. Mais pour y arriver, j’ai choisi la voie du basket européen. Monaco peut m’aider à découvrir le haut niveau, l’Euroleague et la NBA, qui sont des rêves pour moi.
La différence se joue-t-elle au niveau des infrastructures ?
De mon expérience, j’ai joué pour l’un des meilleurs clubs en Iran (NDLR : de U14 à U18 chez le Mahram Tehran, plusieurs fois champion d’Asie). Au niveau des infrastructures, on avait tout ce dont on avait besoin, terrains d’entraînements, terrains de match… J’ai eu de la chance d’aller là-bas. Dans tous les domaines, j’ai vraiment progressé. Mais après la saison dernière, j’avais le sentiment que j’avais atteint le maximum au-niveau de la compétition en Iran. J’avais besoin d’une compétition plus relevée, c’est pour cette raison que je suis venu à Monaco. Il y a de belles infrastructures, et un très bon niveau de compétition qui peut m’aider. Quand je m’entraîne avec les pros, je comprends qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour élever encore mon niveau de jeu.
Que représente l’Euroleague pour quelqu’un qui a grandi en Iran ?
Quand on parle de l’Euroleague en Iran, c’est en tant que deuxième meilleure ligue du basket mondial. Donc pour chacun, c’est déjà un rêve de jouer à ce niveau-là. Après avoir reçu plusieurs offres et discuté avec mes agents, il m’a semblé que Monaco était le meilleur projet pour mon développement. Si on enlève la NBA et les quelques équipes d’Euroleague avec un plus gros budget, il n’y a pas mieux. Et ce choix ne m’a pas déçu car on m’a vraiment super bien accueilli ici, tout le monde me fait sentir comme chez moi, y compris les séniors et le staff, alors que je viens d’Iran.
Quelles sont les différences majeures entre le jeu en Asie et en Europe ?
En Asie, on a de très bons joueurs, mais il y en a peu. Il n’y en a qu’une poignée qui sont à un niveau supérieur des autres. En Europe, le nombre de joueurs de haut niveau est très supérieur. Chaque jour, chaque entraînement est un défi qui te pousse. L’autre différence, c’est la défense. Si je dois comparer avec l’Iran, ça défend beaucoup beaucoup plus dur.
Après votre bel été – dans le top 3 des meilleurs marqueurs des championnats d’Asie U16 et U18 -, vous avez choisi Monaco. Puis vous avez loupé quelques semaines en raison de problèmes administratifs avant de dominer que les U18 puis très vite chez les U21, où vous avez compilé 23 points et 9 rebonds dès votre premier match contre Paris. Désormais, vous vous entraînez avec le groupe pro. Comment se déroule votre adaptation ?
C’est vrai, j’ai eu des problèmes de visa en début de saison donc je suis arrivé dans le groupe avec du retard. Et puis ça a pris un peu de temps pour connaître les systèmes et principes de jeu du basket européen donc j’ai le sentiment que si j’avais été là dès le mois de septembre, notre équipe ne serait pas là où elle est maintenant, qu’on serait plus autour du top 8 (NDLR : 5-9, 15e du championnat Espoirs). Mais je sens que je m’adapte bien, de mieux en mieux sur la fin de l’année 2022. Vous allez voir, je nous prédis une bien meilleure deuxième partie de saison.
Et avec votre coach espoir, Mickaël Pivaud ?
Avec mon head coach, au début, on ne se connaissait pas vraiment. Mais, quelques mois plus tard, au-delà d’être mon coach, il est devenu un ami, un mentor. Lui comme le staff me font sentir comme chez moi. Dès que j’ai besoin de quelque chose, ils sont là. J’ai aussi une très bonne relation avec le directeur sportif. Tous m’ont vraiment aidé pour cette transition entre l’Iran et la France, au même titre que mes agents.
Quels joueurs du groupe pro vous impressionnent le plus et vous donnent le plus de conseils ?
J’adore Mike James, je l’admire vraiment. C’est le joueur le plus impressionnant. Mais celui qui me parle le plus, c’est Adrien Moerman. C’est lui qui nous parle avant, à la mi-temps et après les matches, il nous encourage et nous calme pour qu’on reste focus. Et à l’entraînement, ils nous donne des conseils sur notre placement, pour mieux de prendre le shoot. Parfois, on rigole avec les joueurs français parce que je ne parle pas encore totalement français, j’ai besoin de quelqu’un pour la traduction (rires). Mais je progresse car le club organise deux fois par semaine des cours en français. Ma professeure me dit que je pourrai commencer à avoir des conversations en français dans quelques mois. Dans le même temps, j’essaie d’améliorer mon niveau d’anglais. Je comprends tous les termes liés au basket, ce qui facilite les choses.
Le regard de l’agent français de Mohammad Amini, Xavier Severin (Basketball International Group), sur la volonté de l’AS Monaco d’intégrer des jeunes à son groupe pro :
« L’AS Monaco a une vraie volonté d’avoir dans son centre de formation de jeunes joueurs à fort potentiel capables d’intégrer le groupe professionnel, avec l’objectif d’emmener ces jeunes jusqu’au niveau Euroleague. C’est le projet qui a été mis sur la table pour plusieurs jeunes. Et je dois dire que le club tient sacrément ses promesses car dès que Mohammad est arrivé, le staff des pros a fait sa propre évaluation. Ils lui ont ouvert la porte des pros dès qu’ils ont eu la confirmation que Mohammad s’était bien acclimaté à son nouvel environnement. Très vite, ce projet n’est pas resté abstrait. Il s’est concrétisé et ces jeunes progressent plus vite en s’entraînant avec ces grands professionnels. »
« J’ai travaillé dur pour être nommé dans le top 40 des joueurs de ma génération. Mais ce n’est rien comparé à mon objectif d’être drafté en NBA ou jouer en Euroleague »
En février prochain, vous allez disputer le NBA Without Borders en marge du NBA All Star Game. Est-ce un match qu’on aborde avec de la pression, de l’enthousiasme ou bien les deux ?
J’ai travaillé vraiment dur pour être nommé dans le top 40 des joueurs de ma génération. Mais ce n’est rien comparé à mon objectif d’être drafté en NBA ou jouer en Euroleague. Je suis vraiment content et excité d’aller là-bas mais je ne l’aborde pas avec trop de pression. Je vais surtout profiter de l’expérience et ça va m’aider à mieux préparer 2025, avec cet objectif de draft que j’ai dans un coin de ma tête. Je veux être le deuxième joueur iranien à jouer en NBA et le premier à jouer en Euroleague.
Comment décririez-vous votre jeu et à qui aimeriez-vous ressembler ?
Mon idole, c’est LeBron James. Mais je ne sais pas si je vais grandir comme lui. En tout cas, j’adore son style de jeu et j’essaie de m’inspirer de sa manière de jouer. Mais jusqu’à présent, si on doit faire le jeu des comparaisons, je ressemble plus dans mon style de jeu à un Jayson Tatum car je peux jouer sur les postes 1, 2 et 3 et l’une de mes forces est le shoot mi-distance.
Vous voyez-vous davantage comme un meneur ou un ailier ?
En Iran, je jouais toujours aux postes 1 et 2 parce que je jouais toujours avec le ballon dans les mains, essentiellement sur du pick-and-roll. Mais ici, quand ils ont vu ma taille (NDLR : 2,01 m avec chaussures), ils ont commencé à m’utiliser au poste 2. Cela dit, mon coach (NDLR : Mickaël Pivaud, ancien assistant du Champagne Basket) a vu que j’avais aussi des caractéristiques de meneur de jeu donc je vois que je commence à entrer dans la rotation à la mène. Au niveau de ma taille, je pense qu’il vaut mieux que je reste sur ces deux postes-là.
Après un bel été avec les sélections U16 et U18, ambitionnez-vous de porter le maillot de la sélection d’Iran dès 2023 ?
Avant de venir à Monaco, je me suis entretenu avec le coach de la sélection de l’Iran. La fédération voulait m’inviter pour le camp des seniors lors de la dernière fenêtre internationale en novembre. Mais en parlant avec le staff et la fédé, on a décidé qu’il était préférable que je reste à Monaco pour progresser et, à terme, que je rejoigne l’équipe nationale. Mais la fédération m’a fait comprendre que je faisais partie du programme et ce sera un honneur de jouer pour la sélection nationale de l’Iran. Je vise les Jeux Olympiques et pourquoi pas dès Paris 2024, si je peux apporter ma pierre à l’édifice. Ce serait fantastique.
Que représente Hamed Haddadi pour vous, qui est originaire de la même région que vous ?
En Iran, tout le monde sait qu’Hamed est une personne très gentille et plus que respectable. Pour l’anecdote, il y a un an et demi, j’étais à un camp de mi-saison. Il était ici pour une thérapie et il s’est proposé pour me ramener chez moi en voiture. C’est quelqu’un de profondément gentil. Il m’a donné plein de conseils et à cette occasion, je lui ai dit qu’il était une figure importante pour moi, un leader. Je lui ai fait la promesse de jouer avec lui en équipe nationale sénior d’Iran. Et aujourd’hui, je suis très proche de réaliser cette promesse. »
*Outre Behnam Yakhchali (Rostock et MBC) et Samad Nikkhah Bahrami (Pau-Orthez, signature avortée à Cholet), on retrouve aussi plusieurs Iraniens à la double nationalité : l’Allemand Philip Jalalpoor à Medi Bayreuth, le Français Navid Niktash à Londres, Blois (NM1) et les Sables (NM1) ou encore l’Anglais Aaron Geramipoor en D2 espagnole et au Cibona Zagreb.
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Il est très peu fréquent qu’un Iranien s’exporte en Europe. Ça l’est encore plus quand il s’agit d’un jeune homme pas encore majeur. Dans nos archives, les traces des joueurs iraniens en Europe se font rares. En Allemagne, il y a eu dernièrement Behnam Yakhchali à Rostock et MBC*. Et si l’on remonte un peu plus loin, les puristes de la Pro A se souviendront peut-être du passage du capitaine de la sélection iranienne pendant près de 15 ans, Samad Nikkhah Bahrami, à Pau-Orthez lors de la saison 2008-09.
Autant dire que si ce n’est pas une première, le parcours de Mohammad Amini intrigue. Dans le sillage de son bel été continental (dans le top 3 des meilleurs marqueurs du championnat d’Asie U16 et U18), ce jeune meneur-arrière de 17 ans, originaire de Bandar Abass et ayant été formé à l’académie du club de Mahram Tehran (plusieurs fois champion d’Asie), est arrivé en Principauté en octobre dernier après avoir obtenu son visa.
Ce talent de la génération 2005 a d’abord outrageusement dominé chez les U18, avec une pointe à 44 points et 17 rebonds contre Lyon SO en novembre, puis ses débuts dans le championnat Espoirs quelques jours plus tard à Paris ont été remarqués (23 points, 9 rebonds). Sur ses 7 premiers matches chez les U21, il tourne à 15,3 points à 45,1 % aux tirs (dont 31,4 % à 3-points), 5,6 rebonds, 2,3 passes décisives et 1,7 interception pour 14,6 d’évaluation en 30 minutes.
De quoi lui ouvrir les portes de l’équipe première, avec laquelle le néo-Monégasque s’entraîne, et du NBA Without Borders – événement qui réunit les principaux prospects internationaux – qu’il disputera en marge du NBA All Star Game en février prochain. Interview découverte – en farsi, traduite par son agent iranien Aydin Dianat – avec « Air Amini », qui vise la Draft NBA en 2025 tout en ambitionnant de devenir le premier joueur iranien à jouer en Euroleague.
*Outre Behnam Yakhchali (Rostock et MBC) et Samad Nikkhah Bahrami (Pau-Orthez, signature avortée à Cholet), on retrouve aussi plusieurs Iraniens à la double nationalité : l’Allemand Philip Jalalpoor à Medi Bayreuth, le Français Navid Niktash à Londres, Blois (NM1) et les Sables (NM1) ou encore l’Anglais Aaron Geramipoor en D2 espagnole et au Cibona Zagreb.
Où et à quel âge avez-vous débuté le basket ?
« Plus jeune, mes parents m’ont fait essayer plusieurs sports. J’ai testé la gymnastique, le taewkondo et le basket avec mon frère. J’ai donc commencé ce sport dans ma région d’origine, à Bandar Abass. Le premier match que j’ai joué à 14 ans, nous l’avons remporté 52-50 et j’ai marqué 49 points. Donc je me suis dit qu’il fallait que je continue dans le basket (sourire).
Pourquoi avoir choisi Monaco et l’Europe, où les cas d’exportation sont plutôt rares ? Avez-vous conscience d’être un précurseur en Iran ?
En Iran, il n’y a pas de championnat espoir. Après les U18, on est envoyé directement chez les seniors. C’est pour cette raison que j’ai opté pour un projet pluriannuel en Europe. Ça ne fait que quelques mois que je suis en France mais dans un an, une fois que je me serai parfaitement adapté au jeu européen, je veux être l’un des meilleurs joueurs du championnat espoir. Et je me répète tous les jours que je veux aller en NBA en 2025. C’est sur ce chemin que je me construis.
Selon vous, jouer en Euroleague ou en NBA n’aurait pas été possible en restant en Iran ? Que représente l’Euroleague pour quelqu’un qui a grandi en Iran ?
Vous savez, le basket iranien est vraiment de très bon niveau en Asie. On atteint régulièrement la Coupe du monde et les Jeux Olympiques, ce qui est déjà très bien. Mais je regarde toujours plus loin, je vois plus largement que l’Asie. Après avoir réfléchi aux différentes offres que j’ai eu, j’ai vu que Monaco faisait partie des huit meilleures équipes en Europe. C’est un rêve pour tout basketteur de jouer en NBA, c’est mon objectif pour 2025. Mais pour y arriver, j’ai choisi la voie du basket européen. Monaco peut m’aider à découvrir le haut niveau, la NBA ou l’Euroleague, qui est la deuxième meilleure ligue du basket mondial.
« J’ai travaillé dur pour être nommé dans le top 40 des joueurs de ma génération. Mais ce n’est rien comparé à mon objectif d’être drafté en NBA ou jouer en Euroleague »
La différence se joue-t-elle au niveau des infrastructures ?
De mon expérience, j’ai joué pour l’un des meilleurs clubs en Iran (NDLR : de U14 à U18 chez le Mahram Tehran, plusieurs fois champion d’Asie). Au niveau des infrastructures, on avait tout ce dont on avait besoin, terrains d’entraînements, terrains de matches… J’ai eu de la chance d’aller là-bas. Dans tous les domaines, j’ai vraiment progressé. Mais après la saison dernière, j’avais le sentiment que j’avais atteint le maximum au-niveau de la compétition en Iran. J’avais besoin d’une compétition plus relevée, c’est pour cette raison que je suis venu à Monaco. Il y a de belles infrastructures, et un très bon niveau de compétition qui peut m’aider. Quand je m’entraîne avec les pros, je comprends qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour élever encore mon niveau de jeu.
Quelles sont les différences majeures entre le jeu en Asie et en Europe ?
En Asie, on a de très bons joueurs, mais il y en a peu. Il n’y en a qu’une poignée qui sont à un niveau supérieur des autres. En Europe, le nombre de joueurs de haut niveau est très supérieur. Chaque jour, chaque entraînement est un défi qui te pousse. L’autre différence, c’est la défense. Si je dois comparer avec l’Iran, ça défend beaucoup beaucoup plus dur.
Le regard de l’agent français de Mohammad Amini, Xavier Severin (Basketball International Group), sur la volonté de l’AS Monaco d’intégrer des jeunes à son groupe pro :
« L’AS Monaco a une vraie volonté d’avoir dans son centre de formation de jeunes joueurs à fort potentiel capables d’intégrer le groupe professionnel, avec l’objectif d’emmener ces jeunes jusqu’au niveau Euroleague. C’est le projet qui a été mis sur la table pour plusieurs jeunes. Et je dois dire que le club tient sacrément ses promesses car dès que Mohammad est arrivé, le staff des pros a fait sa propre évaluation. Ils lui ont ouvert la porte des pros dès qu’ils ont eu la confirmation que Mohammad s’était bien acclimaté à son nouvel environnement. Très vite, ce projet n’est pas resté abstrait. Il s’est concrétisé et ces jeunes progressent plus vite en s’entraînant avec ces grands professionnels. »
Après un bel été avec les sélections U16 et U18, ambitionnez-vous de porter le maillot de la sélection d’Iran dès 2023 ?
Avant de venir à Monaco, je me suis entretenu avec le coach de la sélection de l’Iran. La fédération voulait m’inviter pour le camp des seniors lors de la dernière fenêtre internationale en novembre. Mais en parlant avec le staff et la fédé, on a décidé qu’il était préférable que je reste à Monaco pour progresser et, à terme, que je rejoigne l’équipe nationale. Mais la fédération m’a fait comprendre que je faisais partie du programme et ce sera un honneur de jouer pour la sélection nationale de l’Iran. Je vise les Jeux Olympiques et pourquoi pas dès Paris 2024, si je peux apporter ma pierre à l’édifice. Ce serait fantastique.
Que représente Hamed Haddadi pour vous, qui est originaire de la même région que vous ?
En Iran, tout le monde sait qu’Hamed est une personne très gentille et plus que respectable. Pour l’anecdote, il y a un an et demi, j’étais à un camp de mi-saison. Il était ici pour une thérapie et il s’est proposé pour me ramener chez moi en voiture. C’est quelqu’un de profondément gentil. Il m’a donné plein de conseils et à cette occasion, je lui ai dit qu’il était une figure importante pour moi, un leader. Je lui ai fait la promesse de jouer avec lui en équipe nationale sénior d’Iran. Et aujourd’hui, je suis très proche de réaliser cette promesse.
Comment se déroule votre adaptation à Monaco ?
J’ai eu des problèmes de visa en début de saison donc je suis arrivé dans le groupe avec du retard. Et puis ça a pris un peu de temps pour connaître les systèmes et principes de jeu du basket européen mais…
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Photos : Mohammad Amini (FIBA)