577 jours après son dernier match dans le championnat de France, Dee Bost (1,89 m, 33 ans) est réapparu ce dimanche soir sous le maillot de l’ASVEL contre Paris. À l’Accor Arena, il a déjà changé le visage de l’équipe villeurbannaise. Zoom sur la perf du meneur américain, attendu avec impatience par son nouveau coach.
Comme le surnomme son nouveau coach T.J. Parker, « le patron » Dee Bost a réussi son retour dans le championnat de France. Dimanche soir à Bercy contre le Paris Basketball (69-86), l’ancien Monégasque a été l’un des principaux artisans de la victoire villeurbannaise en terre parisienne avec 18 points (à 3/3 à 2-points et 4/6 à 3-points, 4 passes décisives et 2 rebonds) et la meilleure évaluation de la rencontre (22). Un match propre, sans la moindre perte de balle.
Des statistiques qui montrent toute l’efficacité de Dee Bost dans cette partie. D’autant qu’en 30 minutes de jeu, il fut aussi le joueur avec le meilleur ratio +/- (+ 18), juste devant Nando De Colo (20 points, 5 passes, 5 fautes provoquées, et +16). Un match plein pour l’arrière français, et Dee Bost n’y est pas étranger. Sa capacité à mobiliser la défense libère des espaces pour Nando De Colo, qui a de moins en moins forcé au fil de la rencontre.
« Quand on peut jouer avec Nando (De Colo), Jonah (Mathews) et Dee Bost, on a trois armes qui sont vraiment très fortes en attaque. On n’est pas obligé de se reposer que sur un joueur », a expliqué le coach T.J. Parker en conférence de presse. « Il change beaucoup de choses. Il connaît le championnat et aussi un peu l’Euroleague. C’est ce dont on avait besoin. C’est un patron sur le terrain. Il n’a jamais peur de prendre ses responsabilités et ça facilite un peu pour les autres ».
Charles Kahudi sur Dee Bost : « C’est un mec qui joue beaucoup avec les émotions »
Aligné dans le cinq majeur aux côtés de Nando De Colo, Dee Bost a d’emblée pris une importance capitale dans le collectif rhodanien. L’Américano-Bulgare n’a pas forcé son talent pour mener les siens vers un dixième succès en Betclic Elite, leur permettant de reprendre la cinquième place du classement devant Le Mans.
Il a d’abord laissé le jeu venir à lui en début de partie. Ses premiers ballons ont été joués au service de Youssoupha Fall sous le panier. Deux premières offrandes au géant sénégalais puis un floater suivi du premier tir longue distance du match… En quatre actions, le meneur d’1,89 m a montré tout ce qu’il pouvait apporter à son équipe en attaque. « Dee a de l’expérience et beaucoup de talent. Cette sécurité qu’il apporte, c’est un gros plus pour nous », invoque son capitaine Charles Kahudi.
Au-delà d’être un facilitateur de jeu, c’est aussi un leader charismatique. En attestent ses frictions avec ses adversaires. Une première avec Gauthier Denis et plusieurs Parisiens au premier quart suivi d’un tête contre tête avec Tyrone Wallace – qui leur vaudra une faute technique à tous les deux – au quart temps suivant. Son capitaine l’a bien remarqué : « C’est un mec qui joue beaucoup avec les émotions (…). Il a un penchant qui peut énerver mais on a quand même pas mal de gars autour pour essayer de le canaliser ».
Alors que ce même Tyrone Wallace maintenait son équipe à flot, c’est une nouvelle fois le nouveau meneur de l’ASVEL qui a brillé en deuxième mi-temps. Son superbe 3/4 derrière l’arc a permis au collectif villeurbannais de garder les commandes au 3e quart temps (57-62).
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Pas encore tout à fait rodé aux systèmes de coach Parker, sa capacité à driver et à lire la défense adverse a tout de même apporté du danger dans la raquette parisienne. Car ce n’est pas seulement un soliste : il n’hésite pas à partager le ballon dès qu’il en a l’occasion, parfois même à l’excès alors que le chemin du panier s’ouvre à lui. « C’est un patron quand il a la balle en main, après il faut encore qu’on s’entraîne pour trouver les meilleures combinaisons d’effectif », a analysé T.J. Parker.
Toujours est-il que ce renfort de talent et d’expérience fait d’ores et déjà du bien à l’ASVEL, qui termine sa semaine sur un deuxième succès après sa victoire à Milan en Euroleague. Elle pourrait enchaîner un troisième de rang ce jeudi 26 janvier avec la venue de Fenerbahçe. Un match pour Dee Bost ? L’Américain s’était fendu de 25 points et 7 passes décisives avec Galatasaray il y a deux mois dans le derby d’Istanbul. Rien que ça !
À Bercy (Paris).
Photos : Dee Bost (Thomas Savoja)