Resté en civil durant l’intégralité du Final Four, Petr Cornelie vient de remporter l’Euroleague ce dimanche 21 mai 2023, dès son baptême du feu. Le titre majeur de sa carrière acquis dans un costume inhabituel mais le vice-champion olympique, précieux dans la rotation durant toute la saison, peut savourer.
Petr Cornelie vit un rêve éveillé. À 27 ans, l’international français du Real Madrid fait désormais partie du gratin européen. Vainqueur de l'Olympiakos en finale au terme d'un scénario légendaire et un game winner de Sergio Llull, c'est la consécration pour l’ancien Palois. Lui qui a été propulsé comme un cheveu sur la soupe sur un podium olympique en 2021, arrivé jusqu’à la NBA en 2022 et désormais champion d’Europe dès sa première saison en Euroleague.
« (Ce titre), c’est énorme. Faire une saison en Euroleague et gagner un titre… Je crois que je ne réalise même pas la chance que j'ai. C'est dingue ! Gagner sur un match comme ça, c’est encore plus fou ! Quand tu n’es pas sur le terrain, c’est encore pire, tu ne peux rien faire. Tu subis tout ce qui se passe. C’est tellement stressant, tu as le coeur qui bat à cent à l’heure… Parce que tu ne sais pas quand tu vas pouvoir retourner au Final Four, en finale. Toutes ces choses-là, et avec tout ce qui s’est passé cette saison, tu sais qu’il ne faut pas gâcher cette chance », nous a-t-il confié en zone mixte, quelques minutes après le titre.
« Fabien (Causeur), Sergi (Llull), Chacho (Rodriguez), Rudy (Fernandez)… Les mecs, ils ont une énergie de la gagne qui est incroyable »
Ce trophée, le 11e de la collection du Real Madrid en Euroleague, un record en Europe, est peut-être le plus dur jamais remporté par la maison blanche. Premiers dans l’histoire à renverser une série de playoffs en étant menés 0-2, contre le Partizan Belgrade en quarts de finale, les Merengues sont immortels. La culture de la gagne, sans doute.
« On a cru mourir plusieurs fois cette saison. C’est un concours de circonstances qui a soudé l’équipe. On est bien plus forts en tant qu’équipe, dans l’état d’esprit, que ce qu’on était il y a encore un ou deux mois. Cette série contre le Partizan et le fait que ça soit tout le temps dur, ça nous a soudés. On n’a rien pris comme acquis. À l’image de cette finale, tout a été difficile. Aujourd’hui, chaque joueur est arrivé avec son meilleur niveau de concentration, c’est comme ça qu’on chope la victoire. Fabien (Causeur), il est construit pour les finales. Il est incroyable, il donne tout des deux côtés du terrain. Sergi (Llull), Chacho (Rodriguez), Rudy (Fernandez)… Les mecs, ils ont une énergie de la gagne qui est incroyable. Ils sont énormes sur ce genre de matches, ils te font gagner. Tu es archi content de les avoir dans ton équipe, c’est clair. Ce sont vraiment des gagnants. Toute la saison, ils ont des hauts et des bas. Mais quand il faut gagner, qu’un trophée est en jeu, les mecs, ils te sortent des tirs de fou, ils gagnent. C’est énorme ! »
Les mauvaises langues diront que Petr Cornelie, comme les deux autres Frenchies Guerschon Yabusele et Vincent Poirier, n’a pas participé au Final Four. D’autres se rappelleront d’où il vient, de ses saisons galères en Pro A, et de son éthique de travail et de sa progression fulgurante qui l’a mené vers le titre européen.
À Kaunas (Lituanie).
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Photo : Petr Cornelie (Euroleague)