En début du camp d'entraînement, le meneur titulaire des Susijengi Edon Maxhuni (1,88 m, 25 ans) a dévoilé les grandes ambitions finlandaises à la Coupe du monde en exclusivité pour Basket Europe.
Après avoir découvert les coulisses du basketball finlandais, plongeons à présent au sein de leur camp d'entraînement avec Edon Maxhuni. Il est l'un des meilleurs joueur finlandais, appelé en sélection dès son plus jeune âge. Formé au pays puis en NCAA, il a depuis vagabondé entre l'Espagne, l'Estonie, les Pays-Bas et l'Allemagne, où il sort d'une saison réussie avec Crailsheim, au point d'avoir gagné sa place comme meneur titulaire des Susijengi. Après l'Euro en septembre dernier, il va disputer sa première Coupe du monde au Japon dans quelques semaines.
"Je suis très excité pour les matches à venir", nous a-t-il annoncé avant même le début de notre entretien téléphonique. Lorsqu'on lui demande comment se passe le camp d'entraînement jusqu'à présent, le meneur des Merlins ne nous parle pas que de jeu, mais aussi d'une attitude... décomplexée. "Pour le moment, c'est très amusant, on s'amuse bien. On fait beaucoup d'entraînements, dont certains avec une haute intensité. Le groupe se sent bien, tout le monde est de retour, alors c'est plutôt amusant. Et puis, Lauri (Markkanen) est aussi de retour (NDLR : Il n'avait plus rejoué depuis l'élimination en quarts de finale de l'EuroBasket et a passé une partie de l'été à faire son service militaire), on a besoin de lui."
"Lauri Markkanen est totalement prêt pour cette Coupe du monde" - Edon Maxhuni
L'ailier fort du Jazz, grandiose à l'EuroBasket - on se souvient de son match à 43 points contre la Croatie - et auréolé du titre de "Most Improved Player" (Meilleur Progression de l'Année) en NBA, est en effet la pièce majeure du puzzle finlandais. Le succès du groupe repose en grande partie sur sa forme et son expérience, et Edon Maxhuni le sait. "Avec l'expérience qu'il a acquise, il se sent de mieux en mieux dans cette équipe. Il connaît son rôle de leader et ce qu'il peut apporter à l'équipe. Il est totalement prêt... et les autres aussi".
Les autres, ce sont aussi les jeunes loups. Le suppléant de Maxhuni à la mène n'est autre que Miro Little, 19 ans, actuellement à l'université de Baylor, considéré par beaucoup comme le futur de la sélection. "Nous sommes de bons amis, dit-il. "C'est un bon gars, et je pense qu'il peut apporter beaucoup dans cette équipe. Je peux l'aider avec l'expérience que j'ai au sein de l'équipe nationale. Ça va être super de jouer avec lui et je pense que nous pouvons faire beaucoup de dégâts dans un backcourt ensemble."
Le rêve d'une médaille
Quelle que soit la formation sur le terrain, la Finlande a retrouvé de très belles ambitions depuis ce prometteur EuroBasket, éliminée seulement par l'Espagne. Toutefois, cette Coupe du monde risque de ne pas être la même paire de manches. En effet, la Finlande est tombée dans "le groupe de la mort". Dans le groupe E, les hommes de Lassi Tuovi - ancien coach de Strasbourg - seront opposés à l'Allemagne, l'Australie et le Japon, co-hôtes. Pas de quoi effrayer le meneur pour autant. "Bien sûr, c'est un groupe difficile, chaque équipe est très forte mais nous sommes aussi une bonne équipe. Nous avons quelque chose prouver après notre bon Euro. Nous devrons jouer notre jeu, prendre match après match. Je pense aussi que chaque match peut se gagner face à ces adversaires, on doit juste le montrer".
"Notre gros objectif, c'est de gagner la première médaille de l'histoire finlandaise" - Edon Maxhuni
"Le premier objectif est de gagner les trois premiers matches et sortir de ce groupe", admet Edon Maxhuni. "Mais nous n'allons pas aller là-bas juste pour le plaisir, on va essayer de faire du bruit et bien-sûr, la médaille est la seule chose que nous voulons gagner. Notre gros objectif, c'est de gagner la première médaille de l'histoire finlandaise".
La préparation sera importante pour la Finlande, qui n'aura pas le temps de tergiverser, elle qui sera directement dans le vif du sujet. Mais l'effectif, qui bouge très peu d'année en année, plaide en sa faveur. "Nous avons l'habitude de jouer ensemble depuis que nous sommes jeunes donc la préparation a commencé il y a des années, on va dire. On sait comment on joue, c'est plus facile quand on revient, nous n'avons pas besoin de beaucoup de temps pour être prêt, ça vient automatiquement. Bien sûr, il y a toujours des détails à régler mais je pense que la préparation est plus facile pour nous que d'autres", ajoute-t-il.
Et même sans réel pivot, ce qui est le cas depuis quelques années. C'est Markkanen qui a pris ce rôle. C'est avec cette identité tranchée que les Finlandais vont se présenter au mondial. Avec toujours cette abondance de tirs. "Notre stratégie, on la travaille depuis qu'on est jeune. On tire beaucoup à 3-points et on accélère le jeu. C'est comme ça qu'on joue et je pense que ça marche. Avoir un 5 agile et rapide, ça s'intègre bien à notre plan de jeu et ça marche, donc je pense que nous allons utiliser la même chose durant la Coupe du monde", assume-t-il.
La défaite contre l'Espagne encore en travers de la gorge
L'an passé, les Finlandais n'étaient pas loin d'éliminer les futurs champions d'Europe. Menant en première mi-temps avec une précision déconcertante, les coéquipiers de Lauri Markkanen n'avaient pas été loin de créer l'exploit face aux Ibériques. Une défaite qui fait encore mal, dix mois plus tard. "Il y a quelques semaines, mon ami et moi regardions la télévision et c'était un récap de ce match. Ça m'a fait mal, oui, ça m'a un peu fait mal mais bien sûr, ça nous a donné une bonne expérience pour les matches suivants, notamment comment nous devons jouer les dernières minutes. Ça te donne une bonne idée de jusqu'où nous pouvons aller. Mais aussi comment nous devons jouer pour atteindre l'étage supérieur. Nous devons essayer de faire quelque chose de mieux que cette huitième place (NDLR : obtenu à l'EuroBasket)".
Photo : Edon Maxhuni (Ville Vuorinen / Basket.fi)