Parmi les 12 sélectionnés pour la Coupe du monde, Mathias Lessort observe l'équipe de France travailler sans lui le temps de soigner sa cheville gauche depuis le début de la préparation. La présence au mondial de l'intérieur du Panathinaikos n'est pas encore remise en question.
Toujours ménagé en raison d’une cheville douloureuse, le staff de Vincent Collet a appelé Yoan Makoundou en renfort en tant que partenaire d’entraînement et garde encore sous le coude l'athlétique Yves Pons. À Orléans, il n'y aura donc aucune chance de voir Mathias Lessort prendre part à l'une des deux rencontres (Venezuela le lundi, Lituanie le mercredi) mais sa volonté de se joindre à l'équipe de France pour le mondial reste intacte malgré les rumeurs d'un forfait.
Présent aux côtés des kinés ce dimanche lors du premier entraînement des Bleus à Orléans, il a répondu aux questions des journalistes en fin de séance. L'occasion de parler de santé physique mais aussi de revenir sur son évolution avec le Partizan et son futur à Athènes.
Comment va votre cheville depuis le début des soins ?
"J'avance petit à petit, cela va beaucoup mieux depuis la semaine dernière. Je fais beaucoup de soins avec les kinés de l'équipe de France. Ils s'occupent bien de moi mais je ne vais pas pouvoir jouer à Orléans. J'étais déjà blessé en arrivant à la préparation, je me suis fait cela durant l'intersaison pendant l'entraînement. C'est une entorse banale, un peu plus sérieuse quand même.
Pour le moment, c'est en tant qu'observateur que vous participez à la préparation de l'équipe de France. Comment le vivez-vous ?
C'est vraiment frustrant de devoir seulement regarder les matches et entraînements. J'ai vraiment envie de participer à un événement comme la Coupe du monde. L'équipe de France, c'est assez court par rapport à une saison en club. Les échéances sont aussi courtes alors c'est d'autant plus difficile. Je participe aux séances vidéos, je fais mes séances de réathlétisation sur le côté durant les entraînements.
Une frustration renforcée par le fait que l'été 2023 signe votre retour en compétition internationale Bleus depuis 2019 ?
Je n'avais pas retrouvé l'équipe de France depuis un petit moment, oui... Et donc j'avais à coeur de retrouver le groupe mais chaque chose en son temps, il faut voir ce qui arrive de positif en attendant de pouvoir être à 100% et jouer avec l'équipe de France. Depuis la dernière Coupe du monde, j'ai beaucoup pris en maturité, j'ai évolué selon les clubs et les entraîneurs avec lesquels j'ai pu jouer et mon rôle a aussi changé. Patience, lecture de jeu, expérience... je suis plus serein, ce sont des compétences que j'ai acquises depuis.
Par rapport à l'équipe médaillée de bronze à la Coupe du monde 2019, quels changements notez-vous ?
On a beaucoup de têtes qui sont encore là ! Puis des nouveaux qui apportent quelque chose de différent comme Guerschon, Elie, Terry. On est un peu plus expérimentés aussi. Sur les trois dernières campagnes, l'équipe de France a ramené des médailles, a fait des choses très sérieuses. Je n'ai pas encore pris part aux entraînements mais j'ai hâte de voir comment cela va prendre.
Ce retour en équipe de France a été fortement encouragé par votre très bonne saison au Partizan Belgrade. À l'intersaison, vous quittez ce club pour le Panathinaikos. Sans regret ?
C'était un choix compliqué, je n'avais pas envie de partir du Partizan mais le fait de rejoindre le Panathinaikos et de retrouver un projet similaire que celui que j'avais - c'est à dire un club qui veut rejoindre les sommets, qui signe de grands joueurs tout en me donnant du temps de jeu - me motive. On sait aussi que cela peut devenir fou à Athènes avec les fans et deux clubs ennemis. J'ai hâte de voir l'OAKA en feu, comme cela l'était au Partizan.
À bientôt 28 ans et après toutes ces belles performances en Euroleague, est-ce que le rêve NBA existe-il encore ?
Je ne me lève pas le matin en rêvant d'aller jouer en NBA. Je suis content d'aller au Panathinaikos. Si c'est un tremplin pour la NBA, tant mieux, mais mon objectif c'est tout simplement d'être le meilleur coéquipier possible chaque jour, d'aider mon équipe, de rentrer dans le système du coach, de comprendre ce qu'il veut de moi. On verra ce que cela m'ouvre comme portes. J'avoue que je ne sais même pas qui a mes droits."
Vincent Collet sur le retour de Mathias Lessort :
« C’est le staff médical qui décide toujours. On reste prudent, comme à notre habitude. On a décidé de le ménager, en accord avec le staff médical, et par la suite, on a réagi en appelant Yoan Makoundou pour pouvoir fonctionner. On s’est entraîné quasiment deux heures ce soir et on fera la même chose mardi. On va continuer à travailler et on a justement besoin d’avoir tous ces partenaires d’entraînement. J'avais dit que Mathias serait de retour à Orléans, mais finalement non. Alors je ne vais pas redonner de nouvelle date de retour. »
À Orléans.
Photo : Mathias Lessort © FFBB