Dimanche, à 15h30, le Canada et l'Espagne vont se livrer un match "à la vie, à la mort" puisque seul le vainqueur ira en quart de finale. Une confrontation particulière pour le coach du Canada, Jordi Fernandez, lui-même Espagnol.
La défaite, 65-69, du Canada face au Brésil a choqué la communauté du basket. Les Canadiens se sont retrouvés impuissants face à la défense brésilienne alors qu'ils avaient marqué une moyenne de 108 points jusque là. Ils n'ont totalisé que 13 points dans le dernier quart-temps, ratant leurs cinq tirs à trois-points. De plus, ils n'ont pas pu stopper Yago Santos (1,79 m) qui a marqué deux tirs décisifs dans la dernière minute, alors que l'ancien Limougeaud Bruno Caboclo (2,08 m) les a massacrés sur l'ensemble du match avec ses 19 points, 3 rebonds et 3 contres.
"Nous avons vécu un très mauvais match", a déclaré Jordi Fernandez. "Nous l'avons, nous le regarderons, nous en tirerons des leçons et nous serons vraiment, vraiment agressifs et nous nous battrons lors du prochain match. C'est comme ça que la vie est", a lâché Jordi Fernandez qui a enchaîné sur des critiques et autocritiques : "Shai (Gilgeous-Alexander) doit marquer, défendre et faire du jeu et il ne l'a pas fait ; Kelly (Olynik) doit jouer, prendre des rebonds et marquer efficacement et il ne l'a pas fait ; RJ (Barrett) doit courir sur le terrain, marquer efficacement et défendre et il ne l'a pas fait ; Dillon (Brooks) doit défendre sans commettre de faute et il ne l'a pas fait. Je pourrais énumérer les choses que nous n'avons pas bien faites en tant que groupe, moi y compris. J'aurais pu demander un temps mort, j'aurais pu organiser un play d'une manière différente, donc il ne s'agit pas de pointer du doigt l'un des ces gars. Offensivement, nous n'étions pas disposés à faire quoi que ce soit les uns pour les autres : espacer le terrain, déplacer le ballon, déplacer les corps. Quand tu joues comme ça, c'est vraiment difficile de gagner. Un exemple : 10 passes décisives pour 9 balles perdues, 33% d'adresse et 27% à trois-points. Nous ne méritions pas de gagner."
L'objectif prioritaire du Canada est de se qualifier pour les Jeux de Paris. Or derrière les Etats-Unis, le Brésil, Porto Rico et la République dominicaine – tous avec 3 victoires et 1 défaite– sont toujours en vie dans la course à la deuxième place olympique pour le continent américain. Le Canada n'a pas d'autre choix que de battre l'Espagne.
Jordi Fernandez, qui a fait sa place au soleil en NBA, a forcément des liens avec l'équipe espagnole et ce sera pour lui un moment spécial. Ainsi, il y a quelque temps, Juancho Hernangomez racontait :
"Nous avons grandi ensemble à Denver, j'ai une excellente relation avec lui, c'est peut-être mon meilleur ami aux États-Unis depuis mon arrivée. Il m'a aidé de toutes les manières possibles, je suis le parrain de ses deux enfants et je les aime comme s'ils étaient de la famille. Ce qu'il a accompli est quelque chose d'historique et j'espère qu'il aura le crédit qu'il mérite en Espagne."
Oui, ce sera un match spécial.
Photo : FIBA