Le Paris Basketball “new look” a lancé sa saison 2023-2024 ce dimanche 17 septembre à la Halle Carpentier par une nette victoire sur Dijon (81-64). C’est une première réussie pour l’ancienne formation de Bonn recomposée dans la capitale, d’autant que la marge de progression semble encore importante.
Le Paris Basketball a marqué les esprits pour sa première. Contre Dijon, autre prétendant au haut de tableau en Betclic Elite, le club de la capitale a fait cavalier seul, affichant très nettement sa domination physique ce dimanche après-midi. La défense parisienne a régné sur Carpentier et réduit les Dijonnais à une inefficacité chronique (1/19 à 3-points). "C’était un match à sens unique", convient l’entraîneur bourguignon Nenad Markovic. "Avec six joueurs de Bonn et le même coach, aux côtés de Français comme Denis, Sy ou Hifi… On a vu une grande démonstration de basket moderne, très rapide, avec un ballon en mouvement et de la vitesse d’exécution. La balle allait trop vite, on était tout le temps en retard, partout. Si on regarde le match sans connaître le score, on peut deviner qu’il y a 20 points d’écart à la fin. Ce sera difficile, pas seulement pour nous, mais pour tout le monde de rivaliser avec cette équipe."
Le coach finlandais Tuomas Iisalo, venu de Bonn avec sa philosophie et quelques guerriers, retient à l’évidence une belle première, qui promet une saison à nouveau victorieuse. "Au-delà du contenu, c’est toujours difficile de démarrer une saison, en plus à cette heure (14h30), dans une journée sans voiture dans la capitale. Ce n'était pas un match facile à appréhender. Mais les gars étaient concentrés à 100 % dès le début, c’était évidemment formidable à voir. C’est un excellent résultat pour nous et il est le fruit d’un travail acharné, discipliné, aussi bien en présaison qu’aujourd’hui."
"Un effort maximum pendant 40 minutes"
Même constat pour l’ancien de Bonn, Tyson Ward, 14 points à 6/10 aux tirs, 6 rebonds et 2 interceptions pour 19 d’évaluation en 25 minutes, qui était dans tous les bons coups. Vraisemblablement une très bonne pioche. Pourquoi ? "Vous pourrez demander au coach quelle est notre identité", lance l’ailier américain. "Chaque jour, nous insistons sur l’identité que nous essayons de développer, à savoir un effort maximum pendant 40 minutes. Nous savons qu’il y a toujours un coéquipier derrière nous. Dans un match, chaque petit effort compte pour construire cette identité : rebond offensif, interception, pertes de balles. Notre roster est large, nous devons maintenir un effort constant et incessant."
Alors, nous avons demandé à Tuomas Iisalo pourquoi son coaching était si énergivore ? "Dans ce type de basket, nous ne pouvons pas jouer avec une rotation de huit joueurs, surtout avec des ambitions de playoffs et avec le calendrier qui est le nôtre, avec notamment 33 matches avant Noël. Notre identité est de toujours de faire un maximum d'efforts et quand vous jouez comme cela, il est très difficile de jouer plus de cinq minutes avec la même intensité, la plupart des gars peuvent tenir deux minutes trente à quatre minutes, c’est ce que les data disent. On essaie de former des combinaisons de joueurs qui fonctionnent ensemble pour qu’on tienne 40 minutes."
L’argument tient. L’on n’avait déjà rarement vu une telle domination collective sur l’ensemble d’un match de Paris durant la saison dernière. "Le contenu de ce match me plait, mais ce qui me plait encore plus, c’est qu’il y a encore une vraie marge de progression dans notre jeu", reprend le technicien finlandais. "Nous n'avons pas joué un match parfait, très loin de là. Pour autant, je pense que nous pouvons être très satisfaits de ce résultat. J'espère que cela nous donnera de la motivation pour le futur et que ce genre de victoire attirera encore plus de suiveurs du Paris Basketball. J’ai aimé l'ambiance d’aujourd'hui à Carpentier et je pense que nous pouvons gagner de plus en plus de fans si les gars continuent à travailler comme ça.”
Une connexion Shorts - Hifi à développer
Parmi les motifs de satisfaction parisiens, on peut évidemment noter la performance de la mobylette T.J. Shorts, logique prétendant au titre de MVP de la saison de Betclic Elite, qui s’est fendu de 19 points à 7/9 aux tirs, 5 passes décisives, 3 rebonds et 2 interceptions pour 23 d’évaluation en 26 minutes. Le tout sans donner l’impression de forcer.
Son nouveau lieutenant, Nadir Hifi, 18 points à 3/8 derrière l’arc mais avec 4 des 12 pertes de balles parisiennes dans sa besace, a encore un peu de travail pour se mettre à son niveau. Mais l’association entre les deux garantit d'avance de vivre d'autres belles soirées. Un constat partagé par Tuomas Iisalo.
"T.J. Shorts et Nadir Hifi sont dans des phases très différentes de leur carrière. Je pense que leur association est bénéfique pour les deux, notamment pour Nadir qui est comme une éponge. Il apprend vraiment tout de T.J., il veut faire équipe avec lui pour progresser. Vous savez, T.J. (Shorts) arrive à lire la défense et à faire la bonne passe. Pour le moment, Nadir est davantage comme un quarterback rookie dans une équipe de NFL, il lui faut un peu de temps pour se faire à cette organisation et lire ce qui se passe autour de lui. Mais une fois qu’il aura cela, cela sera super. Aussi, l’attention est surtout portée sur le porteur de balles mais ils sont aussi très agressifs en défense. Ils font du bon travail pour nuire aux grands, ce qui est sous-estimé à mon sens."
C’est un premier succès prometteur pour le troisième budget de France (8,6 millions d’euros, 2,4 millions de masse salariale). Ce n'est que le début mais il semblerait que le wagon Paris-Bonn Basketball est en marche vers les sommets de la Betclic Elite.
Jonathan Rousselle, meneur de la JDA Dijon : "Ce n’est pas la première qu’on voulait, autant dans le résultat que dans la manière. On voulait les inquiéter plus que ça, on avait ciblé des choses que l’on n’a pas réussi à contenir, c’est ce qui me dérange et qui fait que le contenu du match est décevant. C’est une équipe très physique, qui rend toutes les choses du jeu difficiles et qui ferme la raquette, donc si tu ne mets pas dedans sur des matches comme ça, c’est très compliqué (NDLR : 1/19 à 3-points). Et en défense, on n’a pas non plus été assez solide pour les stopper, et essayer de les inquiéter, même sans adresse."
À Paris.
https://www.basketeurope.com/livenews-fr/en-france/lnb/689270/guide-betclic-elite-2023-24-paris-une-bonn-equipe-et-une-nouvelle-arena/
Photo : T.J. Shorts © Thomas Savoja