Ce dimanche 24 septembre, à l’occasion de la réception de Basket Landes (15h15), le numéro 33 d’Elodie Godin (38 ans) va monter au plafond du Prado au même titre que le numéro 9 de Céline Dumerc. Un retrait de maillot auquel la nouvelle Team Manager de Bourges ne s’attendait pas.
C’est une rentrée pas comme les autres pour Élodie Godin. La désormais ex-capitaine berruyère a troqué sa tenue d’entraînement pour celle de Team Manager. Avant de définitivement passer de l’autre côté, Bourges a décidé de faire un beau cadeau à celle qui est restée neuf saisons pour trois titres de championne de France (2006, 2018 et 2022), quatre Coupes de France (2005, 2006, 2018 et 2019), une Eurocup (2022) et deux trophées de meilleure espoir du Championnat de France (2004, 2005). Ce dimanche, son maillot va monter au plafond du Prado, au même titre que celui de Céline Dumerc, onze saisons à Bourges et six sacres de championne de France (2006, 2008, 2009, 2012, 2013, 2015).
"Je ne réalise pas encore, nous a confié Elodie Godin lors d’une visio-conférence ce jeudi après-midi. Tout le monde me demande si ça me manque de jouer, et bien non, pas du tout. En revanche, mon retrait de maillot, je pense que ça va vraiment être un moment très fort. Je n’ai pas pleuré lors de ma dernière intervention sur le parquet du Prado mais je pense que, dimanche, ça va être lourd en émotion. J'ai beaucoup de famille qui va faire le déplacement. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir son maillot retiré, en plus à Bourges ici dans ce Prado. Et de partager ça avec Céline, je pense que c'est d'autant plus fort. J'ai commencé ici avec elle il y a 20 ans. On va se retrouver toutes les deux ensemble. Ça va être magique. Honnêtement, je n’aurais jamais pensé que ça allait arriver. Quand je suis revenue, je ne pensais pas que j'allais continuer encore six ans. Je devais arrêter plus jeune (rires)."
Les huit joueuses ayant leur maillot retiré à Bourges : Isabelle Fijalkowski (1995-1997), Elena Khoudachova (1993-1995), Ilona Korstine (1998-2003), Anna Kotocova (1994-2001), Cathy Melain (1995-2003 et 2005-2009), Emmeline Ndongue (2000-2004 et 2006-2014), Odile Santaniello (1994-1999) et Yannick Souvré (1993-2003).
Son désormais ex-coach Olivier Lafargue, arrivé au club en 2017 en même temps qu’Elodie Godin est revenue au club, onze ans après son premier passage, n’est pas surpris. Lui qui s’est tant appuyé sur sa capitaine.
"Je crois que tout le monde est d’accord pour dire qu’elle a marqué le club. Elle est revenue il y a six ans et y a fini sa carrière d'une très belle manière. Elle a été irréprochable à chaque fois qu’elle a mis ce maillot et qu'elle est rentrée sur ce terrain. Quand on cherche des personnages forts pour représenter le club et des valeurs comme l'abnégation, le travail de l'ombre, je pense qu’Elo était ce qui se faisait de mieux dans le championnat. Je suis fier pour elle", a lancé le technicien.
Une nouvelle vie de Team Manager
Depuis le 1er septembre, Elodie Godin continue de se rendre tous les matins au Prado mais pas pour s’entraîner. Son nouveau titre de Team Manager lui confère l’organisation générale de l’équipe première, avec de nombreuses missions.
"Je dois gérer les déplacements, le stage de cohésion, les matches de préparations, les relations avec les agents, les joueuses… C'est assez vaste. On ne fait pas la même chose tous les jours. Par exemple, en déplacement, on mange tout le temps la même chose alors j'ai changé un peu le cahier des charges alimentaires, je le fais évoluer à chaque déplacement afin de ne pas rentrer dans une routine et de ne manger que des pâtes et du poulet (rires). En tant qu'ancienne joueuse, je connais les besoins des joueuses et du staff technique parce que j'ai fait ça pendant 20 ans. C'est plus facile. Après, certaines sont encore mes potes. C’est là où il faut mettre aussi une petite barrière quand même parce que je vais avoir des infos un petit peu en avance. Je suis la team manager de l'équipe maintenant. À la limite, ce sera peut-être plus facile pour moi plus tard quand j’aurais moins d’amies dans l'équipe, sincèrement."
À commencer par Sarah Michel-Boury, la nouvelle capitaine du Tango Bourges (entretien à lire ici), à qui Elodie Godin a confisqué le portable pendant deux jours alors qu’elle était en pleins préparatifs de mariage, pour profiter pleinement d’un stage de cohésion à la base aérienne d’Avord en début de préparation.
"Elle connaissait la date (du mariage) mais elle nous a fait vivre un camp militaire de cohésion d’équipe. Au final, ça tombait assez bien pour moi, ça m’a permis d’arrêter de regarder la météo toutes les demi-heures. En revanche, pour mon mari, ça a été un peu plus compliqué pendant deux jours. Il voulait me tuer de pas être là (rires). Plus sérieusement, j’ai passé les huit dernières saisons avec elle donc ça fait bizarre de la voir passer de l’autre côté. Mais c’est un atout. Je pense que le club avait besoin de ça, d’une vision d’une ancienne joueuse avec un leadership naturel. Elle sait ce dont on a besoin. Je suis certaine qu’elle va transmettre les valeurs du groupe dans les bureaux."
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Photo : Elodie Godin (FIBA)