Le cadre du LMB Luc Loubaki (1,91 m, 26 ans) a évoqué pour Basket Europe la saison à venir du club nordiste en Pro B. Le championnat, peu concerné par le dév médiatisation du basket français, reste gratuitement diffusé sur LNB TV. Ce qui interroge sur sa visibilité.
"Ceux qui connaissent savent ce qu’est la Pro B", explique Luc Loubaki. L’arrière aurait-il réussi à résumer le paradoxe du championnat, attractif sur le plan sportif car très homogène mais invisible sur le petit écran ? "On a la plateforme LNB TV qui permet de suivre les matchs gratuitement", modère le natif de Pontoise. Et d’ajouter : "Grâce au bouche à oreille, je sais que les matches sont de plus en plus suivis."
En moyenne, lors du dernier exercice, 3 207 personnes se connectaient sur LNB TV pour suivre la Pro B chaque weekend. Un chiffre qui est monté à 9 329 en playoffs. À titre de comparaison, la saison régulière de Betclic Elite a été regardée par plus de 8 800 supporters ou simples curieux sur la plateforme gratuite de la Ligue. Lors des phases finales, ce sont plus de 21 000 personnes qui ont suivi le parcours des équipes qualifiées.
Désormais, l’Elite et son antichambre ne seront plus disponibles sur le même support, avec l’arrivée de la plateforme OTT, Skweek. Alors que la Betclic Elite permettait à la Pro B d’attirer une audience plus grande sur LNB TV, faut-il s’inquiéter pour le rayonnement et l’exposition de la Pro B ?
"Tout d’abord, le fait qu’on ait un acteur comme Skweek qui arrive, c'est très bien pour le basket. Avec la diffusion, la qualité des matches et le niveau de basket qu'on a en France, c'est une très bonne chose. Moi-même qui ai pris un abonnement, ça me permettra de suivre régulièrement !", raconte Loubaki. Celui qui entame sa 5e saison chez les RedGiants aime à penser qu’en "fonction de comment les choses évoluent, l’exposition peut être tellement grande que ça peut susciter la curiosité sur ce qui se passe ailleurs, en Pro B par exemple". Mais le Lillois reste prudent : "Il faut être conscients que nous ne sommes pas le premier public visé."
"Il y a toujours moyen de faire plus"
Avec la majeure partie des clubs qui se modernisent (stratégies marketing, communication, événementiel…), les clubs de Pro B deviennent, pas à pas, attractifs. "À Lille, notre community manager fait un gros travail et poste des actions en temps réel sur les réseaux du club… ça permet de faire vivre le match aux gens qui n'étaient pas là et de donner un aperçu. C'est un des moyens qui peut donner envie de venir voir un match", résume Loubaki. "Si la Pro B est assez visible ? Non ! Il y a toujours moyen de faire plus. Il faut savoir si on se satisfait de ce qu'on a ou si on veut toujours avoir davantage", analyse-t-il.
Mais, rien ne restera plus efficace que le spectacle proposé sur le terrain. "On a un jeu qui essaie d'être attrayant, avec beaucoup de possessions. On essaie aussi d'être en communion avec les supporters. À domicile, on sait qu'on est une équipe très dure à battre. On est capables d'enflammer la salle avec des coups d'éclat et des actions spectaculaires. C’est cette qualité du jeu qu'on produit à domicile qui donne envie aux gens de revenir", affirme l’arrière de 26 ans. Et pour cause : la saison explosive des Red Giants en 2022-2023 a permis de remplir en moyenne 94 % des 2 300 places du (petit) Palais Saint-Sauveur, chaque weekend.
Nouveau groupe, même philosophie
Ce vendredi, les supporters lillois vont retrouver leur équipe pour la première journée de Pro B. Le LMB, invaincu en Leaders Cup (deux victoires face à l’ASA et Denain) cette saison, affronte Orléans. Un remake des quarts de finale de playoffs de la saison passée, qui avaient vu l’OLB terrasser Lille en trois matches sur un shoot au buzzer de Jarred Ogungbemi-Jackson.
Alors que tout se passait pour le mieux, l’une des recrues phares des Red Giants, Shekinah Munanga a été victime d’une rupture des ligaments croisés le weekend dernier et est écarté des parquets pour le reste de la saison. Un coup d’arrêt en plein envol pour les Lillois : "On va devoir rebondir et trouver d’autres ressources. Ça arrive au pire des moments mais on est tous avec Shekinah dans cette épreuve", soupire Luc Loubaki.
Cette saison, "les choses seront différentes", avance celui qui sort de son meilleur exercice statistique en carrière (8,5 points, 3,5 rebonds et 2,4 passes décisives en 20 minutes de moyenne). "Je ne dis pas que ce sera moins bien, mais forcément différent car on a un nouveau groupe." Pour ce cadre de l’effectif nordiste, "la mentalité, l’identité, la philosophie de jeu sera inchangée. On a gardé le même coach (Maxime Bézin) qui transmet les mêmes idées de jeu… On va continuer de prendre les matches les uns après les autres et on fera le bilan à la fin !". Premiers éléments de réponse sur la version 2023-2024 de ces Red Giants, ce vendredi à 20 heures.
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Photo : Luc Loubaki (LMB)
