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Jordi Bertomeu évoque sa vision du futur: « Il sera très dur de jouer l’Euroleague et une ligue nationale »

Le patron de l’Euroleague a tenu une conférence de presse lundi pour répondre aux questions concernant la fin de la saison des compétitions gérées par l’entreprise ECA, Euroleague et EuroCup. Il a également évoqué sa vision du futur. De plus en plus claire. Et préoccupante pour les ligues nationales

Le patron de l’Euroleague a tenu une conférence de presse lundi pour répondre aux questions concernant la fin de la saison des compétitions gérées par l’entreprise ECA, Euroleague et EuroCup. Il a également évoqué sa vision du futur. De plus en plus claire. Et préoccupante pour les ligues nationales.

La crise permet parfois de prendre des décisions radicales sans avoir trop à se justifier. Le Covid 19 va-t-il permettre à Jordi Bertomeu de mettre en place sa vision d’une Euroleague complètement détachée des ligues nationales ? L’ACB sans le Barca ni le Real ? La Jeep Elite sans l’Asvel ? « La situation actuelle peut nous aider à accélérer la mise en place de notre projet dans le futur. On a beaucoup appris. Le fossé entre nos clubs et les ligues nationales se creuse et à un certain point, il sera très difficile de jouer de front les deux compétitions. »

Les dix plus gros clubs du continent ont des envies d’autonomie. Le Maccabi Tel-Aviv avait prévenu que pour une éventuelle fin de saison 2019-20, s’il avait eu à choisir entre sa ligue nationale et l’Euroleague, le club nation aurait fait le choix de Bertomeu, provoquant l’ire du ministre israélien des sports. En Espagne, Barcelona a dit la même chose.  « Il est temps pour nous d’appliquer notre projet », poursuit le patron d’ECA, « et on sent aussi que l’environnement est en attente de quelque chose de nouveau. Notre projet d’expansion (passer à 18 équipes) était déjà novateur avec, pour la première fois, des clubs implantés sur les marchés importants. On doit accélérer ce processus. Tous les clubs le pensent également. »

Même l’ASVEL ? Villeurbanne et l’agglomération lyonnaise constituent une entité de taille moyenne sur le plan européen. Que se passera-t-il le jour où un projet compétitif se montera à Paris, avec par exemple la livraison de l’Arena 2 en 2023 ? Ce sont seront les dix plus grands clubs européens qui choisiront ce qui leur convient. Et ils ont récemment prouvé qu’ils font ce qu’ils veulent. La Virtus Bologne, qui a investi très lourd cette saison pour dominer le championnat italien et l’EuroCup, et le Partizan Belgrade, premier en ABA League et en EuroCup, ont été très mécontents de la décision de reconduire les mêmes 18 clubs pour 2020-21, les laissant à la porte de l’Euroleague.

Quoi qu’il en soit, la guerre est officiellement déclarée par l’Euroleague aux ligues nationales. Alain Béral, président de la LNB, l’a compris depuis un moment et partout en Europe, les ligues domestiques ont pris conscience de l’appétit insatiable de l’Euroleague. Une fringale qui vient de son incapacité à faire exister un modèle économique. En 2017-18, l’Euroleague n’avait généré que 61 millions d’euros de revenus, ce qui ne représente même pas le budget cumulé des deux plus gros clubs de la compétition. Rien à voir donc avec la NBA qui est une entreprise qui génère une économique qui se chiffre en milliards chaque année. Il est temps d’enterrer pour de bon cette comparaison pour tenter de justifier la volonté d’autonomie de l’Euroleague.

Cette compétition est, de l’aveu même du président du CSKA Moscou Andrei Vatutin, « une compétition d’ambitions de propriétaires ». Un jeu de riches capricieux qui risque de porter un coup sans doute fatal aux ligues nationales et à tout le basket européen.

Photo: Jordi Bertomeu

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