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L’oeil olympique de Fred Weis – « Ça me rappelle un peu la finale de Sydney 2000 »

Frédéric Weis est le consultant basket d’Eurosport pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pendant la quinzaine, le vice-champion olympique à Sydney en 2000 apporte son éclairage sur l’équipe de France pour Basket Europe. Les Bleus ont frôlé l’exploit face aux Etats-Unis en finale des Jeux Olympiques de

Frédéric Weis est le consultant basket d’Eurosport pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pendant la quinzaine, le vice-champion olympique à Sydney en 2000 apporte son éclairage sur l’équipe de France pour Basket Europe. Les Bleus ont frôlé l’exploit face aux Etats-Unis en finale des Jeux Olympiques de Tokyo (87-82). La déception est immense mais les hommes de Vincent Collet quittent la compétition avec la médaille d’argent et les honneurs.

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C’est une déception, une désillusion pour nos Bleus. On y a cru jusqu’au bout, même si on n’a quasiment jamais été devant. On a quand même un peu l’impression d’être passés à côté de quelque chose parce qu’on a joué une équipe qui, sans Kevin Durant, reste une équipe à notre portée. En tout cas, je suis vraiment ravi qu’une équipe prenne enfin le relais de Sydney 2000. On a joué Team USA les yeux dans les yeux. Ça me rappelle un peu la finale d’il y a 21 ans finalement. Malheureusement, cette équipe ne fera pas mieux que nous. Beaucoup de gens sont déçus, moi je suis très heureux pour ces Bleus. On a fait un très bon match mais les Américains étaient encore un cran au-dessus de nous, ça arrive. Ça ne nous enlèvera pas le plaisir de monter sur le podium, depuis le temps qu’on en rêvait, même si on s’imaginait que les Américains étaient prenables.

En face, il y avait juste Kevin Durant. C’est un joueur hors-norme. Personne ne peut l’arrêter. Il a porté son équipe quand il le fallait dans les moments où Team USA n’arrivait pas à scorer. On a commis des erreurs, on a perdu trop de ballons, on a raté des shoots, sans trouver les bons timings… On s’est un peu cassés les dents sur leur densité physique. Pourtant, le plan de jeu a été respecté : on cherchait à les attaquer à l’intérieur, on a essayé de provoquer KD mais il n’a commis que trois fautes. C’est vrai que ça aurait été la clé. Sans vraiment forcer, les Etats-Unis nous ont battu.

Finalement, on peut nourrir quelques regrets parce qu’on ne finit pas si loin d’eux. On a montré de très belles choses par séquences. On a encore retenté le coup du « tall ball » mais ça n’a pas marché. On a essayé de museler Kevin Durant… sauf que museler KD, c’est impossible. Eux, ils ont fait du hack-a-Rudy pour l’envoyer sur la ligne. Comme il n’était pas en réussite, ils en ont usé. C’était trop difficile de gagner avec le nombre d’erreurs qu’on a commises. C’est dommage car il y avait un vrai coup à jouer. On a des joueurs qui sont peut-être passés un peu à côté mais l’important, ce n’est pas ça, c’est qu’on est allés chercher un très belle médaille d’argent. Félicitations à tout le staff.

Félicitations notamment à Vincent Collet. Il avait un plan de jeu et il est mort avec. Je suis plutôt fier de ça. C’est très important d’avoir une vision et une ligne directrice. Concrètement, ça a plutôt bien marché, Rudy Gobert a bien joué les switchs. On a quasiment fait le match qu’il fallait faire, on leur a fait peur. Les quelques erreurs de plus qu’eux ont fait la différence. Félicitations aux Etats-Unis, même si ce n’est définitivement pas une Dream Team.

Vincent Collet a montré beaucoup de très bonnes choses. Il peut vraiment être content de son tournoi, il s’est adapté d’une formidable manière à ses adversaires. Il a proposé du « tall ball » par séquences alors que tout le monde faisait du « small ball ». Sur l’ensemble du tournoi, ça a plutôt très bien fonctionné. Il a aussi réussi à organiser sa défense en mettant en orbite Nicolas Batum et Timothé Luwawu, notamment en demi-finale en fatiguant Luka Doncic.

Sur le plan individuel, Evan Fournier a été très en vue même s’il a été plus en difficulté sur la finale. On a bien senti que les Américains avaient peur de lui, ils lui ont collé Jrue Holiday notamment. Sinon, il a été notre leader offensif sur l’ensemble de la compétition. Je suis sûr qu’il continuera à travailler pour progresser et vaincre. C’est notre go-to-guy.

Rudy Gobert a également passé un cap dans cette compétition. C’est le point d’ancrage de cette équipe de France. Défensivement, il nous a énormément servi. On l’a pas mal cherché offensivement, notamment sur le dernier match. A chaque fois, ce fut une réussite énorme. On se souvient de ses dunks ravageurs sur Mike Tobey. On oubliera juste son 360 peu glorieux contre l’Italie. Mais qu’il continue à croire en ses rêves, on en a besoin !

Quant à Nicolas Batum, il a été égal à lui-même. Il fait un très bon tournoi. Il fut un peu plus effacé sur la finale mais il a tellement donné défensivement tout le long de la compétition. Batman était un peu éteint depuis son passage à Charlotte en NBA mais quelle résurrection de sa part à Tokyo. Son contre est déjà légendaire. N’est pas Batman qui veut.

Nando de Colo aussi a réussi son tournoi. Il a été décalé au poste de meneur parce qu’on a eu des soucis sur ce poste avec les blessures successives de Thomas Heurtel, Frank Ntilikina et Andrew Albicy avant et pendant le tournoi. Ce fut une option payante qu’on a gardé jusqu’au bout. En tout cas, il a été présent à chaque fois qu’on en avait besoin.

A l’intérieur, il faut aussi saluer le travail de Guerschon Yabusele, très bon sur la finale mais un peu en dedans par moments. Sa capacité à écarter le jeu a vraiment apporté un plus. Ensuite, le duo Fall-Poirier a saisi sa chance malgré un temps de jeu relativement faible. Mais les deux ont prouvé, même quand ils étaient associés dans un poste inhabituel avec Rudy Gobert. Cette association de big men est intéressante. Pour sa première compétition avec les Bleus, Mous Fall a été très séduisant. Il pourrait nous apporter beaucoup à l’avenir. Petr Cornelie était l’invité surprise, il a pris à coeur son rôle de 12e homme. Je suis sûr qu’il a bien profité de l’expérience.

A l’extérieur, TLC a été très très bon. Il est monté en puissance au fil de la compétition. Il a défendu fort sur Luka Doncic, il a toujours été une menace. C’est le joueur qu’il nous fallait pour marquer des points en sortie de banc. On le reverra très certainement en équipe de France. Frank Ntilikina et Andrew Albicy ont apporté ce qu’ils pouvaient malgré le fait qu’ils étaient diminués. Le bilan de Thomas Heurtel est plus en demi-teinte. Le génie qu’on connait à la création a parfois été en difficulté offensivement, à l’image de sa finale, et il n’a pas vraiment apporté défensivement.

Maintenant, il faudra continuer à progresser et concrétiser à l’avenir. Désormais, on va devenir l’une des équipes à abattre. Il ne faut pas oublier malgré tout qu’il manquait de grosses nations du basket telles que la Serbie, la Grèce, la Lituanie, le Canada… Il ne faudra pas se reposer sur nos lauriers, il y aura d’autres prétendants au titre à l’EuroBasket 2022 même si on fera partie des favoris. Avec le championnat d’Europe en 2022, la Coupe du Monde en 2023, les JO à Paris en 2024, il y aura plusieurs opportunités.

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C’est une déception, une désillusion pour nos Bleus. On y a cru jusqu’au bout, même si on n’a quasiment jamais été devant. On a quand même un peu l’impression d’être passés à côté de quelque chose parce qu’on a joué une équipe qui, sans Kevin Durant, reste une équipe à notre portée. En tout cas, je suis vraiment ravi qu’une équipe prenne enfin le relais de Sydney 2000. On a joué Team USA les yeux dans les yeux. Ça me rappelle un peu la finale d’il y a 21 ans finalement. Malheureusement, cette équipe ne fera pas mieux que nous. Beaucoup de gens sont déçus, moi je suis très heureux pour ces Bleus. On a fait un très bon match mais les Américains étaient encore un cran au-dessus de nous, ça arrive. Ça ne nous enlèvera pas le plaisir de monter sur le podium, depuis le temps qu’on en rêvait, même si on s’imaginait que les Américains étaient prenables.

En face, il y avait juste Kevin Durant. C’est un joueur hors-norme. Personne ne peut l’arrêter. Il a porté son équipe quand il le fallait dans les moments où Team USA n’arrivait pas à scorer. On a commis des erreurs, on a perdu trop de ballons, on a raté des shoots, sans trouver les bons timings… On s’est un peu cassés les dents sur leur densité physique. Pourtant, le plan de jeu a été respecté : on cherchait à les attaquer à l’intérieur, on a essayé de provoquer KD mais il n’a commis que trois fautes. C’est vrai que ça aurait été la clé. Sans vraiment forcer, les Etats-Unis nous ont battu.

Finalement, on peut nourrir quelques regrets parce qu’on ne finit pas si loin d’eux. On a montré de très belles choses par séquences. On a encore retenté le coup du « tall ball » mais ça n’a pas marché. On a essayé de museler Kevin Durant… sauf que museler KD, c’est impossible. Eux, ils ont fait du hack-a-Rudy pour l’envoyer sur la ligne. Comme il n’était pas en réussite, ils en ont usé. C’était trop difficile de gagner avec le nombre d’erreurs qu’on a commises. C’est dommage car il y avait un vrai coup à jouer. On a des joueurs qui sont peut-être passés un peu à côté mais l’important, ce n’est pas ça, c’est qu’on est allés chercher un très belle médaille d’argent. Félicitations à tout le staff. Félicitations notamment à Vincent Collet. Il avait un plan de jeu et il est mort avec. Je suis plutôt fier de ça…

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Photo : Montage Basket Europe (FIBA / DR)

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