Sans son Américain naturalisé Lorenzo Brown (1,96 m, 32 ans), l’Espagne n’aurait pas atteint la finale de l’EuroBasket.
Son cas a fait débat dans le basket européen et plus encore en Espagne. Pourquoi employer les services d’un Américain naturalisé alors que le pays regorge de jeunes meneurs talentueux ? De plus, Lorenzo Brown n’a jamais joué dans la liga Endesa. Il est passé par la NBA, la G-League, la Chine, l’Etoile Rouge de Belgrade, Fenerbahçe et Kazan et rejoindra dans quelques jours le Maccabi Tel-Aviv. Mais donc aucun stop dans un club espagnol.
Sa brillante performance individuelle face à l’Allemagne (29 points à 11/17, 6 passes, 27 d’évaluation) lui a permis de piquer la vedette à l’Allemand Dennis Schröder. Il pourrait bien figurer à sa place dans le Cinq All-Star de l’EuroBasket, et même en être élu MVP si l’Espagne venait à être championne d’Europe. Ca ferait grincer beaucoup de dents.
Lorenzo Brown est actuellement le 2e marqueur de l’équipe d’Espagne (15,4 points) et son meilleur passeur (7,1). Evidemment, le coach Sergio Scariolo ne peut que se satisfaire de l’aubaine. En quelque sorte, c’est sur le terrain que l’Américain naturalisé à clos la polémique.
« Cela n’a jamais été un débat, mais il a été basé sur l’ignorance, l’opportunisme et la xénophobie… sur des bases sur lesquelles un débat ne devrait jamais être basé », estime Scariolo qui ajoute à propos du rendement de son joueur : « Bien plus que ce à quoi je m’attendais, notamment à cause de l’intégration et du leadership, qui a été plus rapide, au-delà des qualités techniques. L’intégration et le leadership ont été plus que ce à quoi je m’attendais ».
Le journaliste de L’Equipe, Xavier Colombani, rapporte cette phrase édifiante de l’intéressé :
« Je ne connais pas grand chose à la rivalité France-Espagne mais je vais aller faire des recherches sur internet en rentrant à l’hôtel. »
Non, Lorenzo Brown n’est pas un Espagnol comme un autre.
Photo : FIBA