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MAIF Open LFB – L’ASVEL n’a peur de personne

Devant les yeux de son président Tony Parker, l’Asvel a remporté hier soir à Paris le Match des Champions avec une victoire sur Bourges, 70-64. Les Lionnes sont plus affamées que jamais.

Devant les yeux de son président Tony Parker, l’Asvel a remporté hier soir à Paris le Match des Champions avec une victoire sur Bourges, 70-64. Les Lionnes sont plus affamées que jamais.

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Ça n’a pas plaisanté pour un match qui compte pour un trophée mais pas pour la première journée de championnat. Il y a au cumul des deux rosters 15 internationales en activité ou jeunes retraités -même si Isabelle Yacoubou n’est pas entrée en jeu- plus deux Américaines qui totalisent 570 matches en WNBA et le niveau de jeu est monté de deux crans vis-à-vis des deux premiers matches de la journée. L’arrivée au sommet de l’Asvel est toute récente donc ce n’est pas un clasico mais la rivalité entre les deux clubs est déjà d’actualité avec Charleville et Lattes-Montpellier qui espèrent se mêler à la lutte pour la suprématie nationale.

Ce match des Champions était aussi l’occasion de voir à l’œuvre l’ancienne Berruyère Marine Johannès sous ses nouvelles couleurs.

« Je n’ai même pas fait attention avant le match », a répondu Iliana Rupert quand on lui a demandé ses impressions d’avoir une ancienne partenaire dans le camp d’en face. « C’est un adversaire comme les autres. C’est le jeu du basket. Une année on a des coéquipières et l’année suivante elles sont en face de nous. On avait déjà joué contre Lyon la semaine dernière (NDLR : avec des effectifs amoindris, Bourges s’était imposé en préparation, 76-73), aussi on a déjà eu la sensation de jouer contre elle et ce n’est pas plus bizarre que ça. »

Marine Johannès a pourtant tout fait pour se faire remarquer par ses anciennes collègues, envoyant les premières salves et se révélant au final la meilleure marqueuse du match avec 20 points dus notamment à 3 paniers à trois-points et 7 fautes provoquées et la MVP. Après un été endiablé qui l’a vu enchaîner après les playoffs, équipe de France puis WNBA, la néo-Lyonnaise est apparue très… fraîche. Comment expliquer ce phénomène ?

« Je ne sais pas, je ne la connais pas assez, ça fait à peine dix jours que je l’ai », a répondu son coach Valéry Demory. « Je parle beaucoup avec elle car je veux lui amener mon expérience d’ancien joueur de haut niveau mais je ne la connais pas assez pour dire comment ça se fait qu’elle a flambé aujourd’hui. Ce qui est sûr c’est qu’avec Tony (Parker), on avait décidé de laisser quinze jours de vacances à Marine et Alysha (Clark) plutôt que huit jours comme c’était prévu dans les contrats parce que nos objectifs étaient plus loin et qu’il fallait les laisser récupérer. Ça m’a étonné moi aussi qu’elle soit aussi performante. Pour vous tous, ce n’est pas une nouveauté, on sait qu’elle a du talent, moi aussi. Maintenant j’aimerais qu’elle progresse dans son approche de certaines décisions qui à mon avis peuvent encore être meilleures. »
Alessandra Sublet et Marine Johannes (FFBB)

Quand Valéry Demory voulait entrer sur le terrain

Bourges a résisté à la première tentative de déstabilisation de l’Asvel avec 8 points de la Serbe Ana Dabovic dans le premier quart-temps (17 au total) et une hargne symbolisée par deux interceptions rageuses d’Elodie Godin qu’elle a conclu en layup après avoir dévalé le terrain. Seulement, la poussée des Lionnes a été ensuite brutale avec un 13-4 au cours des cinq premières minutes du troisième quart-temps.

« Valé le dit souvent, c’est grâce à la défense que l’on gagne les matches et c’est ce que l’on a fait aujourd’hui. Le fait de jouer très dur a fait que leur mental était… difficile. Ça nous a permis aussi de mettre de la contre-attaque », disait le meneuse belge Julie Allemand toujours pertinente dans ses analyses. « Lors du match de la semaine passée contre Bourges, on voyait que l’on n’arrivait pas à mettre du tempo, en défense on était en retard et là on a même réussi à contrôler les un-contre-un par moments, à jouer une grosse défense sur les écrans, ça nous a permis de retrouver notre défense et d’être après beaucoup plus libres en attaque. »

Valéry Demory a reconnu que ce qu’il a vu alors lui a plus. Bourges n’avait scoré que 44 points (contre 61) sur les trente premières minutes.

« Défensivement c’est pas mal parce qu’on s’est retrouvé sur les bases de la saison dernière et c’est plus facile de mettre en place une défense qu’un jeu d’attaque où ça demande plus de temps pour le lécher, bien trouver les automatismes. On a intégré les deux nouvelles sur le fond défensif que je voulais mettre en place et que j’avais mis en place l’année dernière. On a beaucoup plus travaillé sur la défense que sur l’attaque où l’on a un peu péché par moment. »

Mais l’ASVEL a perdu subitement de sa concentration Bourges, à l’inverse, a retrouvé son allant.

« Lorsque l’on est sous pression, on a du mal à dérouler notre jeu. Dans le deuxième quart-temps, on a vraiment eu du mal à jouer nos systèmes », reconnaissait Iliana Rupert. « On a pu voir aussi que lorsque nous, on arrivait à mettre de la pression en défense, on arrivait à piquer des ballons et c’était plus simple pour nous au niveau de l’attaque. C’est l’une des forces de notre groupe cette année : on ne lâche rien, on va jusqu’au bout. Ce soir ça ne s’est pas concrétisé mais sur certains matches, ça peut vraiment nous aider et c’est quelque chose à garder tout au long de la saison. »

N’appréciant évidemment pas que son équipe se fasse dominer dans les dix dernières minutes (9-20), Valéry Demory a envoyé une petite pique à l’adresse de son internationale belge :

« C’est elle la meneuse de jeu ! A la fin, on ne la voit pas. Elle ne se présente pas au ballon, elle ne va pas le chercher. Il y a peut-être eu un ou deux coups de sifflets pas très bons à ce moment-là mais ça n’explique pas tout. A un moment donné, un meneur de jeu doit aller chercher la balle, la monter, faire provoquer la faute, tenir le ballon, mettre en place son équipe et c’est ça que je demande à Julie, pas de shooter. Elle shootera si ça se présente. Et ça elle et Ingrid (Tanqueray), elles ne l’ont pas fait dans les trois dernières minutes. Je mets deux meneuses pour garder le ballon, j’ai failli y aller sur le terrain pour monter la balle, à un moment ! Je n’ai pas eu ce que je voulais. Je pense qu’on s’est déconcentré. »
Ana Dabovic (Bourges, FFBB)

Le monde entier s’inquiète pour Isabelle Yacoubou

Si l’on excepte ce relâchement coupable alors que l’affaire paraissait définitivement dans le sac, l’Asvel a fait hier forte impression surtout pour un match de rentrée. L’apport de Marine Johannès et de la MVP de la saison dernière, Helena Ciak, n’est évidemment pas neutre. Il ne faut pas oublier aussi que les Lyonnaises possèdent une rotation supplémentaire avec l’arrière de 1,76m et 25 ans, Lidija Turcinovic (8’ de temps de jeu hier soir), plusieurs fois médaillée en équipe de France jeune, et qui, la saison dernière, avait dû interrompre son activité dès le mois de novembre en raison de douleurs au genou.

« On est contentes car on savait que ça allait être difficile », a confié Julie Allemand. « Premièrement parce que c’est contre Bourges et c’est une grosse équipe mais aussi parce qu’on n’a récupéré toutes les filles que cette semaine. On a eu une préparation très difficile avec très peu de filles. On en récupérait une, une autre repartait. Aussi on peut être contentes de ce que l’on a montré aujourd’hui. On a vu qu’il y avait encore énormément de boulot et c’est normal car il faut que l’on se trouve avec les nouvelles filles, que tout le monde trouve sa place mais je pense que l’on peut être content du résultat. Sauf peut-être les trois dernières minutes où l’ont fait des erreurs impardonnables. En Euroleague, on perd le match. Ce sont des choses qu’il va falloir régler mais on est content du résultat, c’est un trophée ! C’est le premier pour Lyon. On commence très bien la saison. comme ça. » La meneuse belge ne cache pas ses grosses ambitions : « Valé l’a dit, on en a encore trois à aller chercher cette saison et on va tout faire pour le faire. Il faut faire la part des choses : profiter aujourd’hui puis se remettre au boulot et aller chercher tous les autres trophées possibles. »

Le coach du Tango Bourges Basket, Olivier Lafargue, estimait toutefois que l’Asvel n’est pas aussi handicapé que ça par son retard à l’allumage :

« J’ai le sentiment de vivre à peu près la même chose que l’année dernière quand on avait un groupe à peu près stable avec juste une ou deux joueuses qui arrivaient donc on avait des habitudes qui étaient ancrées, « avec qui on joue, pour qui on joue, qu’est-ce qu’on fait sur telle situation ? » Je trouve que Lyon c’est exactement ce qu’ils ont démontré. Ils avaient des habitudes avec Clarissa (Dos Santos) qui revient mais qui était déjà là l’année dernière, Alysha Clark débarque mais elle connaissait déjà ses coéquipières. C’est super pour nous car on a vu en face les choses qui nous manquent et donc que l’on doit travailler dans les semaines qui viennent. On a un groupe d’expérience qui je pense peut vite faire avancer les choses. L’année dernière, le premier match à Lyon nous avait fait beaucoup progresser car elles nous étaient rentrées dans la gueule et nous on avait dit « il faudrait siffler, etc. » mais en fait comme on avait été très peu intenses, il n’y avait pas de fautes à siffler. J’espère que l’on va apprendre la leçon aussi bien qu’on l’avait fait l’année dernière. Ça devrait être profitable. »

Il faudra juger du potentiel exact de Bourges lorsque Isabelle Yacoubou, qui revient d’une saison blanche en raison d’une maternité sera opérationnelle. Pour ce Match des Champions, Olivier Lafargue a préféré la préserver.

« Elle se sent plutôt bien… S’il n’y avait que le basket français qui s’inquiétait… Mais je sais que le monde entier s’inquiète au sujet d’Isabelle Yacoubou ! », a-t-il lâché dans un sourire. « Sachez qu’elle va bientôt revenir, qu’elle est en vrai phase de retour. Elle a pu s’échauffer ce soir avec nous, elle est plutôt dans une bonne dynamique sauf que je refuse de faire jouer des joueuses qui n’ont pas pu s’entraîner avant et comme elle n’a pas pu faire d’entraînement sur les deux, trois derniers jours, elle ne joue pas. Quand elle fera les entraînements, derrière elle pourra rentrer. Vous, vous inquiétez pour Isabelle Yacoubou, moi je suis très content de Iliana Rupert, Alexia Chartereau et Elodie Godin. Et quand elles auront le petit coup de main de Isabelle Yacobou, ça ira encore mieux. »

On saura dans quelques semaines si Bourges peut réellement rivaliser avec l’ASVEL dont les forces de frappe sont diverses et variées. Julie Allemand, pourtant forte scoreuse, n’a eu besoin que de prendre que deux shoots -elle les a ratés inscrivant ses deux points sur lancers- pour que son équipe s’impose.

« Ce sont les circonstances du match. Cette année, on est une équipe qui est vraiment forte à tous les niveaux, qui va jouer pour tout le monde et à chaque fois on va chercher la fille qui est on fire. On a confiance en tout le monde, on sait que tout le monde peut scorer. Marine (Johannès) a pris feu à un moment, Alisha Clark a fait aussi un bon match offensivement. Peut-être que le match suivant ce sera une Ingrid Tanqueray, une Paoline Salagnac, tout le monde peut vraiment marquer. Le fait est que je me suis arrêtée à deux shoots mais le match prochain je pourrai peut-être en prendre dix. »
Photo: FFBB

« Les quarts de finale c’est réalisable et je dis que si on peut aller chercher l’Euroleague, on ira la chercher »

Quand on évoque avec Julie Allemand le mot « Euroleague », la meneuse belge montre ses crocs :

« Le premier objectif c’est d’atteindre les quarts-de-finale, c’est déjà bien, mais il ne faut pas que l’on ait peur. Ok, c’est nouveau pour le club et pour certaines filles mais je pense qu’on a l’équipe pour faire quelque chose. On ne doit avoir peur de personne et je pense que c’est ce qui se passera. Chaque équipe que l’on va jouer, on ne se dira pas que c’est plus fort que nous. On jouera à fond et si on peut aller chercher toutes les victoires, on ira les chercher que ce soit à l’extérieur ou à domicile. Les quarts de finale c’est réalisable et je dis que si on peut aller chercher l’Euroleague, on ira la chercher mais pour ça il faut que l’on bosse, on a encore beaucoup de boulot mais on peut le faire ! L’équipe en est consciente. »

Laissons la conclusion à Valéry Demory avec une mise en garde :

« C’est le premier trophée du club. C’est un club très jeune et tout va très vite avec l’apport de Tony et aussi au niveau des résultats et il faut que tout reste dans l’ordre. Il ne va pas falloir que le chou gonfle. Il va falloir se mettre au travail. »

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Ça n’a pas plaisanté pour un match qui compte pour un trophée mais pas pour la première journée de championnat. Il y a au cumul des deux rosters 15 internationales en activité ou jeunes retraités -même si Isabelle Yacoubou n’est pas entrée en jeu- plus deux Américaines qui totalisent 570 matches en WNBA et le niveau de jeu est monté deux crans vis-à-vis des deux premiers matches de la journée. L’arrivée au sommet de l’Asvel est toute récente donc ce n’est pas un clasico mais la rivalité entre les deux clubs est déjà d’actualité avec Charleville et Lattes-Montpellier qui espèrent se mêler à la lutte pour la suprématie nationale.

Ce match des Champions était aussi l’occasion de voir à l’œuvre l’ancienne Berruyère Marine Johannès sous ses nouvelles couleurs.

« Je n’ai même pas fait attention avant le match », a répondu Iliana Rupet quand on lui a demandé ses impressions d’avoir une ancienne partenaire dans le camp d’en face. « C’est un adversaire comme les autres. C’est le jeu du basket. Une année on a des coéquipières et l’année suivante elles sont en face de nous. On avait déjà joué contre Lyon la semaine dernière (NDLR : avec des effectifs amoindris, Bourges s’était imposé en préparation, 76-73), aussi on a déjà eu la sensation de jouer contre elle et ce n’est pas plus bizarre que ça. »

Marine Johannès a pourtant tout fait pour se faire remarquer par ses anciennes collègues, envoyant les premières salves et se révélant au final la meilleure marqueuse du match avec 20 points dus notamment à 3 paniers à trois-points et 7 fautes provoquées et la MVP. Après un été endiablé qui l’a vu enchaîner après les playoffs, équipe de France puis WNBA, la néo-Lyonnaise est apparue très… fraîche. Comment expliquer ce phénomène ?

« Je ne sais pas, je ne la connais pas assez, ça fait à peine dix jours que je l’ai », a répondu son coach Valéry Demory. « Je parle beaucoup avec elle car je veux lui amener mon expérience d’ancien joueur de haut niveau mais je ne la connais pas assez pour dire comment ça se fait qu’elle a flambé aujourd’hui. Ce qui est sûr c’est qu’avec Tony (Parker), on avait décidé de laisser quinze jours de vacances à Marine et Alysha (Clark) plutôt que huit jours comme c’était prévu dans les contrats parce que nos objectifs étaient plus loin et qu’il fallait les laisser récupérer. Ça m’a étonné moi aussi qu’elles soient aussi performantes. Pour vous tous, ce n’est pas une nouveauté, on sait qu’elle a du talent, moi aussi. Maintenant j’aimerais qu’elle progresse dans son approche de certaines décisions qui à mon avis peuvent encore être meilleures. »
Alessandra Sublet et Marine Johannes (FFBB)

Quand Valéry Demory voulait entrer sur le terrain

Bourges a résisté à la première tentative de déstabilisation de l’Asvel avec 8 points de la Serbe Ana Dabovic dans le premier quart-temps (17 au total) et une hargne symbolisée par deux interceptions rageuses d’Elodie Godin qu’elle a conclu en layup après avoir dévalé le terrain. Seulement, la poussée des Lionnes a été ensuite brutale avec un 13-4 au cours des cinq premières minutes du troisième quart-temps.

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