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Marine Johannès (équipe de France) : « On est trop gentilles »

Qualifiées pour le Mondial 2022 malgré le revers contre le Nigéria, les Bleues connaissent leurs faiblesses et souhaitent les gommer. Car personne ne veut repartir du tournoi qualificatif de Belgrade sans une victoire contre la Chine (dimanche, 18 h).

Qualifiées pour le Mondial 2022 malgré le revers contre le Nigéria, les Bleues connaissent leurs faiblesses et souhaitent les gommer. Car personne ne veut repartir du tournoi qualificatif de Belgrade sans une victoire contre la Chine (dimanche, 18 h).

Après la défaite contre le Nigéria, la qualification pour le Mondial 2022 avait un goût amer. Les Bleues sont conscientes de tout le travail qu’il reste à accomplir pour être performantes dans le système du nouveau sélectionneur Jean-Aimé Toupane. Au-delà du résultat, le manque de dureté et d’agressivité est mis en cause. « Que ce soit le Mali ou le Nigéria, elles nous ont vraiment rentré dedans. Peut-être qu’on est trop gentilles, trop permissives, et ça nous coûte beaucoup de points », analyse Marine Johannès.

Un constat partagé par l’entraîneur en conférence de presse : « On reste sur notre faim. Je suis conscient qu’on n’est pas encore au niveau où on devrait être. Même si on a avancé un petit peu, il y a encore beaucoup de détails à améliorer. On perd beaucoup trop de ballons, sur des décisions qui manquent de justesse, dans la précipitation. Perdre 25 ou 30 ballons à ce niveau-là, c’est compliqué. C’est un aspect du jeu qu’on a envie d’améliorer par plus de maîtrise dans nos choix de passe, par nos démarquages. »

« Oui, il y a la qualif, mais il y a encore ces erreurs, qu’on a déjà faites par le passé et qui se répètent. Il faut absolument corriger ça car c’est notre plus grande faiblesse » – Helena Ciak

Plus que le niveau de jeu, c’est le relâchement des Bleues qui est pointé du doigt. Devant de 20 points au deuxième quart-temps contre le Nigéria, l’équipe de France a manqué de rigueur pour contrôler la fin de rencontre, et en a payé le prix fort. « On est un groupe rajeuni. On l’a vu hier, il y a eu des moments où on a manqué d’expérience, confie Helena Ciak. On est trop irrégulières. On commence très fort, l’écart s’agrandit, et on relâche, peut-être inconsciemment d’ailleurs. On a encore ce manque de répondant, on a tendance à avoir des frustrations individuelles, à reculer quand on se fait bousculer, et on laisse faire. Je suis vraiment partagée car, oui, il y a la qualif, mais il y a encore ces erreurs, qu’on a déjà faites par le passé et qui se répètent. Il faut absolument corriger ça car c’est notre plus grande faiblesse. Aujourd’hui, tout le monde veut battre la France. Si on veut battre les plus grands, il faut corriger ça. »

Helena Ciak, propulsée doyenne du groupe (c) FIBA

En l’absence de Sandrine Gruda, Endy Miyem et Sarah Michel, Helena Ciak s’est vu propulsée doyenne du groupe. Un rôle qu’elle n’a pas eu l’habitude d’avoir sous le maillot bleu… mais qu’elle n’hésitera pas à endosser à l’avenir, pour booster ce groupe rajeuni. « On manque de leaders pour hausser la voix. J’avoue que je n’ai pas l’habitude d’être la doyenne mais c’est vrai que je prends conscience que même hier, j’aurais dû le faire, être un peu plus méchante. S’il faut le faire, je le ferai. Et, à l’avenir, je saurai que je peux le faire. Les leaders doivent prendre ce rôle. »

Rebondir à tout prix contre la Chine

Il ne faut pas oublier que c’est une nouvelle ère et que ces Bleues doivent encore apprendre à jouer ensemble. « On a dû faire une dizaine d’entraînements seulement avec ce nouveau staff donc il fallait se douter qu’on allait faire des erreurs, reprend Marine Johannes. En plus, il y a des cadres qui sont absentes, donc ça rajoute des nouvelles joueuses, il faut donc un peu plus de travail pour créer cette cohésion. Ce n’est pas forcément facile. Je pense qu’on se donne vraiment. Même si on fait des erreurs, on est toutes concentrées et appliquées. On va réussir à les gommer au fur et à mesure, et même s’il y en aura toujours, on reste dans un bon état d’esprit dans l’investissement. »

Ce sont donc conquérantes que les Bleues aborderont leur dernier match de qualification à Belgrade contre la Chine (dimanche, à 18h), avec la possibilité de récupérer la première place du groupe, et surtout « de ne pas repartir avec une qualif acquise au point average », dixit Helena Ciak, pour qui « seule la victoire importe ». Le tout contre un adversaire au style différent des deux équipes précédentes, moins porté sur le côté athlétique. « Mais pour aller au plus haut niveau, il faut être en capacité de gagner contre tous les styles de basket », prévient Jean-Aimé Toupane. Un sélectionneur d’autant plus conscient qu’il s’agit du dernier match en compétition officielle avant la Coupe du Monde en Australie et que le résultat est important, mais la manière l’est encore davantage.

Photo : Marine Johannès (FIBA)

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